Naissance

Je suis né le 16 mars 1935, dans une famille pauvre mais unie.

Toute ma famille habitait Dunkerque et ses environs.

Les cinq premières années de ma vie se sont passées tranquillement entre mes parents et ma marraine qui, étant à la retraite, s’occupait beaucoup de moi et m’emmenait partout avec elle.

Un souvenir est resté dans ma mémoire.

Un jour, nous sommes allés à Turnes (en Belgique) et avons croisé une procession.

J’ai longtemps cru qu’il s’agissait d’un carnaval…. en fait il s’agissait d’une procession de moines vêtus de telle manière que l’on ne voyait que leurs yeux.

Puis est arrivé le mois de mai 1940 et l’invasion des allemands.

Plusieurs souvenirs douloureux sont restés gravés dans ma mémoire.

Mon père, mon oncle et d’autres hommes avaient été arrêtés, pour être fusillés.

Mais ma grand-mère, animée d’une volonté farouche, s’interposa et à force de cris, parvint à éviter le pire.

Déjà la grâce de Dieu était à l’œuvre.

Je revois ma mère pleurer, et à côté d’elle un soldat allemand qui tentait de la consoler. Finalement tout se termina bien.

Mon père étant, à ce moment-là, malade de la tuberculose, devait se rendre régulièrement à l’hôpital de Rosendaël pour y subir des ponctions, ceci malgré les bombardements.

Il fut un jour renversé par une voiture allemande, et transporté dans une maison de Saint Pol sur Mer.

Cette fois-là, je croyais vraiment qu’il était mort. Mais il se remit.

Nous cherchions du secours dans la religion.

Mon père m’emmenait brûler des cierges à l’Eglise, pour obtenir la guérison sans doute.

Une fois, en compagnie de ma mère et de ma marraine, nous sommes allés adresser nos prières à une " Sainte ". Il y avait là un monument avec une statue.

J’avais l’impression, en la fixant, que cette statue allait s’animer et qu’elle allait se lever.

Mais bien sûr il n’en fut rien. Ce n’était que du marbre froid et inerte.

Une autre fois encore, je suis allé avec ma grand-mère paternelle à une fontaine, au Crus Bélard, faire une prière pour obtenir la guérison de mon père.

C’est en 1941 que tout a basculé.

Mon père était alors alité, très malade, malgré les actes de dévotion de toute la famille.

Deux cousines sont venues lui faire une visite et lui ont parlé de l’Evangile.

Face à la situation critique, mes parents ont accepté la visite d’Alexandre Engrand, un évangéliste, qui a prié pour mon père, non pas en invoquant des saints ou des saintes, ni en brûlant un cierge, mais simplement et uniquement au Nom de Jésus-Christ, comme il est écrit dans les Saintes Ecritures (Nouveau Testament).

Il lui a dit ensuite, très directement : " Si tu suis Jésus-Christ, je me réjouis. Si tu ne le suis pas, tant pis pour toi ".

Mes parents ont accepté l’Evangile et trois semaines plus tard, mon père était rétabli et reprenait son travail.

Moi-même, j’aimais l’Evangile, j’allais l’écouter à l’Ecole du Dimanche, et je me souviens avec émotion de ce jour où, malgré mon jeune âge, Alexandre m’a demandé d’adresser à Dieu une prière de reconnaissance après le culte.

La guerre a duré, avec son cortège de violences.

La D.C.A. et les superforteresses passaient au-dessus de nous et bombardaient les sites et les villes de France et d’Allemagne.

Je n’avais pas peur, malgré les bruits et les déflagrations parfois violentes provoquées par les bombardiers qui s’écrasaient avec leurs bombes.

Puis vint l’année 1944. Les femmes et les enfants devaient quitter Dunkerque pour des destinations précises.

La Côte d’Or et l’Aube nous étaient réservés.

Mais ma mère avait une sœur à Aubenton, dans l’Aisne, et c’est là que nous sommes arrivés le 1er mars 1944, avec ma marraine.

Je revois encore mon père installant nos bagages dans les filets.

Ma mère pleurait.

Pour moi, dans l’insouciance de la jeunesse, j’étais assez heureux de partir pour Aubenton, où j’étais déjà venu en vacances chez mon oncle Bouchery, au cours des années 1942 et 1943.

Les années d’adolescence se sont bien passées, même si la foi de mes parents suscitait des interrogations et des réactions, que ce soit à l’école, parmi les enseignants, ou auprès de l’Eglise catholique.

J’aimais le sport en général, et le cyclisme en particulier.

Cela m’a gardé de consommer de l’alcool et du tabac, comme beaucoup de jeunes de mon âge.

En effet, ceux que j’admirais faisaient beaucoup d’efforts et de sacrifices pour être des champions, et je voulais leur ressembler.

Je crois aussi que très jeune, j’ai eu la " crainte de Dieu ".

Je savais que Dieu me voyait, Il connaissait mes pensées et mes actes, et je le craignais.

Cette crainte de Dieu est un sentiment qui se perd de plus en plus malheureusement, car elle nous évite bien des bêtises, des péchés graves et bien des tourments.

A 14 ans, je quittai l’école pour travailler à Ferrière la Grande avec mon père, chez monsieur Cerisier, dans la construction métallique.

A l’âge de 17 ans, je travaillais à Signy le Petit, chez Faure, comme mouleur, ainsi qu’une douzaine de camarades d’Aubenton.

Aimant comme je l’ai dit le cyclisme, j’allais souvent d’Aubenton à Dunkerque ou à Lille en bicyclette.

La conversion

C’est vers l’âge de 17 ans que je montai avec mon père à Dunkerque, moi en bicyclette et lui en cyclomoteur.

Mon père continua sa route vers Dunkerque, et je m’arrêtai à Lille.

C’est dans cette ville que je donnai ma vie à Jésus-Christ, et voici comment :

Le samedi soir, j’assistais à une réunion où l’on prêchait l’Evangile, rue Isly.

Je ne me souviens plus du sermon, mais lorsque nous avons chanté le cantique :

" Jésus t’appelle, oh, viens et vois,

Ton sauveur cloué sur la Croix,

Jésus le Souverain des Cieux

Vient verser son sang précieux ".

… Alors mon cœur se mit à battre plus fort, et je compris que je devais aller à Jésus-Christ.

Le lendemain, il y avait une nouvelle réunion à Houplines, près d’Armentières.

Le prédicateur, François Vandeputte prêchait, et il cita cette phrase de l’Evangile :

" Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière, n’est pas propre au Royaume de Dieu ". (Evangile de Luc 9 : 62).

Il cita également ce verset de l’Apocalypse :

" Parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche ". (Apocalypse 3 : 16).

Ces versets résonnèrent fortement dans mon cœur, moi qui avais la crainte de Dieu, mais n’avais pas encore pris position pour Jésus.

Des baptêmes d’adultes qui s’engageaient avec Dieu avaient lieu ce jour-là, et un jeune homme de mon âge me dit :

" On est vraiment bien, vraiment en paix quand on se fait baptiser " puis il ajouta : " Etes-vous déjà baptisé ? "

Il s’étonna devant ma réponse négative.

Et ces paroles demeurèrent comme un clou planté dans ma conscience.

Le soir même, seul dans ma chambre, à Lille, rue Verharen, je m’agenouillai et demandai pardon à Dieu pour tous mes péchés. Puis je lui consacrai ma vie.

Quelques semaines plus tard, je fus baptisé à Aubenton par mon père, ainsi qu’une autre personne.

Je me souviens encore des cantiques que nous avons chantés en ce jour mémorable :

" Je l’ai trouvé, le bonheur ineffable, "

" Je suis sauvé, Dieu m’a fait grâce " et " Ma vie enfin je te donne. "

Quel beau jour en vérité pour celui qui donne sa vie à Jésus, et qui reçoit en retour le pardon de ses péchés, la paix du cœur qui demeure même dans les difficultés de la vie, et l’assurance de la vie éternelle.

Soixante ans après, je peux et je veux encore chanter ce beau cantique :

Oh jour béni, jour de victoire,

Que je ne saurais oublier !

J’ai vu, j’ai vu le Roi de gloire

Apparaissant sur mon sentier !

Sa beauté, sa gloire infinie

De tous les côtés m’entouraient,

Son regard qui porte la vie

Sur ma pauvre âme s’abaissait.

Son manteau couvrait ma misère,

Ses bras me serraient sur son cœur :

Il me portait dans sa lumière,

Loin du péché, de la douleur.

De sa main essuyant mes larmes,

Il me parlait de son amour :

" Viens mon enfant, sois sans alarmes,

" Je te prends à moi sans retour. "

Et je suis dans cette retraite

Dont je ne sortirai jamais ;

Et je goûte une paix parfaite,

Où ma foi s’abreuve à longs traits.

Non, tout ceci n’est point un rêve,

Mais la grande réalité :

C’est un jour nouveau qui se lève

Qui doit durer l’éternité !

En avant donc, avec courage,

Avec espoir, avec bonheur !

Je me consacre sans partage

A mon Dieu, mon Roi, mon Sauveur.

Il dit à mon âme ravie :

Ne t’occupe plus que de Moi,

Et je dirigerai ta vie

Et je m’occuperai de toi.

Il a saisi mes mains tremblantes ;

J’ai dit " Amen " à ce combat !

Il étend ses mains bénissantes,

C’est en effet Lui qui combat.

Et les yeux fermés, je m’avance

Tranquille sur le droit chemin ;

J’entonne un chant de délivrance ;

Il peut tout, car je ne suis rien !

Thomas

Mon père est mort en 1966. Sur son lit de mort, il m’a demandé : " Quoiqu’il arrive ne quitte pas, ne quitte pas Aubenton. " J’ai promis de le faire et 46 ans après, j’annonce comme lui l’Evangile dans sa simplicité et sa puissance.

Et vous ?

Avez-vous fait la paix avec Dieu ?

Lorsque, après la mort, vous vous présenterez devant Lui, que direz-vous ?

" J’ai fait de bonnes œuvres,

" J’ai donné mon offrande aux collectes,

" J’ai donné à diverses associations ".

Peut-être direz-vous :

" Je ne suis pas si mauvais que cela, beaucoup de personnes sont pires que moi "

Ou bien encore :

" J’ai été baptisé, j’ai fait ma première communion, et même la dernière ……"

Ou bien direz-vous simplement :

" Je suis un pécheur, mais Jésus-Christ m’a lavé de mes péchés et j’ai l’assurance de la vie éternelle. "

Et vous aurez la sagesse d’appliquer à votre vie ce verset de Jésus :

" Que servirait-il à un homme de gagner le monde, s’il perdait son âme ? " (Evangile de Matthieu 16 : 26).

Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.

1 Corinthiens 2 : 2

La prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.

1 Corinthiens 1 : 18

La religion pure et sans tâche, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde.

Jacques 1 : 27

Lisez la Bible, la Parole de Dieu !

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