Christ en nous

Ayons Christ en nous, l’Evangile dans l’âme, et nous ferons l’expérience de la puissance de Dieu !

Représentons-nous le chrétien depuis son origine jusqu’à sa fin.

Il débute dans une prison, renfermé sous d’énormes grilles de fer qu’il ne peut briser, quelque ardeur qu’il y mette.

Dans cette sombre cellule où la peste et la mort prennent naissance, il est solidement attaché.

Là, dans la pauvreté et la nudité, sans un verre d’eau pour rafraîchir ses lèvres desséchées, sans un morceau de pain pour satisfaire sa faim, il commence la vie, convaincu de son impuissance, perdu, ruiné.

Soudain, entre les barreaux, un consolateur avance la main, et lui jette le nom de Christ à invoquer.

Voyez ce chrétien maintenant : Il a passé jour après jour, essayant de rompre ces grilles redoutables, sans même parvenir à les entamer, mais à présent il prononce ce nom divin, pose le doigt sur l’une d’elles, et, oh ! Quelle n’est pas sa surprise ! Elle cède.

Une autre a le même sort, puis une autre encore, enfin il s’échappe joyeusement, s’écriant : " Je suis libre, libre ; Christ m’a sauvé de ce repaire affreux. "

Mais il n’est pas plus tôt en liberté, que mille doutes viennent l’assaillir ; le voici qui tombe dans la fournaise de l’épreuve, il est de nouveau plongé dans un cachot profond et ses pieds se retrouvent serrés dans des ceps.

Dieu a étendu sur lui le lourd fardeau du châtiment.

Il est dans une angoisse extrême ; mais à minuit, le voilà qui se met à chanter les louanges du Sauveur, et, miracle ! Les murs commencent à vaciller, les fondations de la prison tremblent, les chaînes du captif tombent et il sort sans difficulté, car Christ l’a délivré de l’épreuve.

Plus tard, une colline escarpée qu’il faut gravir se présente sur la route du ciel.

Péniblement le chrétien hors d’haleine se traîne sur les flancs de la montagne et s’imagine qu’il mourra avant d’en avoir gagné le sommet.

Mais quelqu’un vient murmurer à son oreille le nom de Jésus, et le voilà qui se redresse sur ses pieds et qui poursuit son chemin avec un nouveau courage, jusqu’à ce qu’enfin il atteigne le plateau et s’écrie : " Jésus est ma force et mon cantique, il est devenu mon libérateur. "

Voyez-le encore ; il est attaqué à l’improviste par de nombreux ennemis.

Comment va-t-il leur résister ?

Avec ce simple mot, cette vraie lance de Jérusalem : " Christ crucifié. "

C’est avec cette arme qu’il tient le diable à distance, qu’il lutte contre la tentation, contre la chair, contre les puissances des ténèbres.

C’est avec cette arme qu’il triomphe.

Enfin arrive la dernière lutte.

Le fleuve de la mort roule sombre et silencieux devant lui ; de noires ombres s’élèvent des flots qui mugissent et l’épouvantent.

Comment traversera-t-il ce fleuve ?

Y aura-t-il un port sur l’autre rive ?

Des pensées sinistres le jettent dans la perplexité et dans d’inexprimables alarmes, mais il se souvient que Jésus est mort, et s’emparant de ce mot d’ordre, il s’aventure dans les flots.

Et devant ses pieds le Jourdain fuit ; comme Israël autrefois, il le franchit à pied sec, chantant à mesure qu’il approche du ciel : " Christ est avec moi, Christ m’a soutenu à travers les grosses eaux ; victoire, victoire ! Grâces soient rendues à Celui qui m’a aimé ! "

La Parole, puissance de Dieu

La parole de vérité peut convertir avec autant d’abondance qu’il plaira à Dieu, et si les convertis n’entrent plus aujourd’hui dans l’Eglise qu’un à un, ou deux à deux, je ne vois aucune raison pour qu’il ne vienne point un temps où ce soit par centaines et par millions.

Le même sermon que Dieu bénit pour dix personnes, il peut, s’il lui plait, le bénir pour cent.

Je suis convaincu que dans les derniers jours, quand Christ viendra et prendra le royaume entre ses mains, tout ministre de Dieu aura autant de succès que Pierre le jour de la Pentecôte.

Je suis assuré que l’Esprit Saint peut rendre la parole efficace, et la raison pour laquelle nous ne prospérons pas, c’est que nous n’avons pas cet Esprit pour nous soutenir puissamment, comme Pierre l’avait autrefois.

Dieu choisit les choses viles

La plupart des héros des paraboles de notre Sauveur donnent l’exemple de vertus entièrement opposées à leur caractère et à leur réputation.

Que penseriez-vous d’un écrivain moraliste de nos jours qui tenterait de nous offrir, dans une œuvre d’imagination, l’aimable vertu de la bienveillance, pratiquée par un de ces soldats hindous connus sous le nom de cipayes ?

Et cependant Jésus-Christ a tiré l’un de ses plus purs exemples de charité d’un Samaritain.

Parmi les Juifs, le Samaritain était passé en proverbe à cause de sa haine invétérée pour leur nation, absolument comme le cipaye parmi nous est le type d’une cruauté basse.

Il était à l’égal de ce dernier un objet de mépris et d’aversion, mais il n’en fut pas moins le héros choisi par Jésus-Christ, sans doute afin qu’aucun trait accessoire ne vînt attirer les regards et pour que tout l’honneur fût rendu à la grâce de sa charité.

De même notre Sauveur, désireux de nous faire sentir la nécessité de l’humilité, ne désigne pas à notre attention quelque saint renommé, mais choisit un péager, peut être parmi sa classe l’un de ceux les plus connus pour leurs extorsions.

C’est du moins ce que le Pharisien semble insinuer lorsqu’il jette les yeux sur lui en accompagnant son observation d’un retour complaisant sur lui-même et qu’il s’écrie :

" Oh ! Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ni même comme ce péager. "

Et notre Seigneur, afin que nous demeurions bien convaincus qu’il n’y a devant lui aucune acception de personnes, enchâsse sa prière sur le fond noir de cette vie de publicain, afin qu’elle en ressorte avec un éclat d’autant plus vif, désignant ainsi cet homme à notre admiration et nous offrant sa requête comme le modèle de celles qui lui sont agréables.

Méditez sur ce fait et vous ne serez plus surpris d’en trouver beaucoup d’autres du même genre dans les paraboles du Sauveur.

Aimer Christ, aimer l'église

Enfants de Dieu, si Christ était sur la terre, que feriez-vous pour lui ?

Si le bruit courait demain que le Fils de l’homme est descendu du ciel comme il en descendit autrefois, si quelque témoin infaillible venait apporter la nouvelle que ces pieds qui ont foulé le sol sacré de la Palestine foulent actuellement le sol de notre Europe, que feriez-vous pour lui ?

Oh ! Je me représente l’exaltation de tous ces cœurs ravis, ces mains déjà libérales répandant l’aumône surabondamment, ces yeux baignés de larmes contemplant le Sauveur.

" Ce que je ferais pour lui ! S’écrie quelqu’un, eût-il faim, je lui donnerais à manger, fût-ce mon dernier morceau de pain ; eût-il soif, je lui donnerais à boire, mes propres lèvres fussent-elles desséchées comme par le feu ; fût-il nu, je me dépouillerais moi-même jusqu’à trembler de froid, afin de le couvrir.

Ce que je ferais pour lui ?

Je le sais à peine en vérité ; je me précipiterais à ses pieds adorés et je le supplierais, si cela pouvait l’honorer, de m’écraser dans la poussière, afin qu’il en fut plus élevé.

Lui faudrait-il un soldat, je m’inscrirais dans son armée ; demanderait-il ma mort, je lui livrerais mon corps, afin d’être brûlé, pourvu qu’il fût présent au sacrifice et qu’il me fortifiât dans les flammes. "

Et vous, filles de Jérusalem, n’iriez-vous pas à sa rencontre ?

Ne vous réjouiriez-vous pas avec le tambour et la musette, dansant et louant Dieu, comme Marie de l’autre côté des eaux d’Egypte ?

Oui, si Christ était revenu, nous, les fils des hommes, nous irions au-devant de lui, comme David devant l’arche, en sautant dans les transports de joie.

Ah ! Nous croyons que nous l’aimons assez pour accomplir toutes ces choses.

Mais ici se présente une grave objection quant à la vérité de cette assertion.

Ne savez-vous pas que l’épouse de Christ et sa famille sont ici-bas ?

Or, si vous aimez Christ, ne s’ensuit-il pas comme une conséquence naturelle que vous aimeriez sa fiancée et les siens ?

Mais, dira quelqu’un : " Christ n’a pas d’épouse sur la terre. "

En vérité ! N’a-t-il pas épousé son Eglise ?

Est-ce que son Eglise, la mère des fidèles, n’est pas l’épouse de son choix ?

N’a-t-il pas donné son sang pour sa rançon, et déclaré qu’il ne la répudierait jamais, mais qu’il consommerait son union avec elle, au dernier jour, quand il viendra pour régner avec son peuple sur la terre ?

Et n’a-t-il pas d’enfants ici-bas ?

Les filles de Jérusalem et les fils de Sion, qui les a engendrés si ce n’est lui ?

Ne sont-ils pas les rejetons du Prince de la paix ?

Si donc nous aimons Christ, comme nous le croyons, nous aimerons aussi son Eglise et son peuple.

Le châtiment ou la croix

Je crois que, malgré ce qu’elles devraient avoir de redoutable pour la plupart des hommes, les terreurs de la loi n’ont que peu de vertu répressive.

Je lisais l’autre jour une histoire qui, à défaut d’autre preuve, me démontre la puissance négative de la crainte pour éloigner le cœur du péché.

Quelques personnes prétendent qu’il est nécessaire que ceux qui ont commis un meurtre soient exécutés publiquement, afin d’inspirer à leurs semblables l’horreur du crime.

Je ne crois pas cependant qu’il y ait le moindre espoir que la mort d’un criminel produise jamais un pareil effet.

Voici ce qu’on raconte :

Naguère trois coupables furent exécutés dans ce pays.

Quand le bourreau trancha la tête du premier et que la tenant en l’air, il s’écria : " Voici la tête d’un traître. "

Il y eut un frisson parmi la multitude.

Un sentiment d’horreur et de répulsion, visible même pour l’exécuteur de la justice, parcourut ses rangs.

Puis, quand il en vint au second, et éleva sa tête de la même manière, il fut évident qu’on la regardait avec un mélange de terreur et d’intense curiosité, mais aucune apparence de cette poignante émotion, qui avait été si marquée la première fois, ne se manifesta plus.

Enfin, chose triste à dire, quand la troisième tête fut tranchée et que le bourreau, sur le point de la montrer à tous, la laissa tomber, la foule tout d’une voix s’écria : " Oh ! Le maladroit, " et se mit à rire.

Si l’on vous avait dit que le peuple de notre pays, voyant mourir un pauvre homme, fût devenu en quelques minutes assez endurci pour tourner en plaisanterie un pareil accident, l’auriez-vous pu croire ?

Cependant il en fut ainsi.

La loi et ses menaces n’ont jamais produit et ne produiront jamais d’autre résultat que d’entraîner les hommes au mal, en les conduisant à n’y penser que légèrement.

C’est pourquoi je ne conseillerai pas à un chrétien, s’il veut se débarrasser de ses iniquités, de méditer continuellement sur la punition qu’elles méritent, mais qu’il adopte plutôt une meilleure méthode ; qu’il aille s’asseoir au pied de la croix de Christ et qu’il recherche la repentance évangélique, en pensant à l’expiation offerte pour son crime.

Je ne connais aucune guérison pour le péché, si ce n’est dans une communion incessante avec le Seigneur.

Vivez beaucoup avec lui, et il vous deviendra impossible de vivre dans le péché.

Oh ! N’as-tu jamais songé combien chaque heure qui s’écoule précipite d’âmes en enfer ?

Est-ce que la pensée désolante que chaque mouvement du balancier frappe le coup mortel d’une âme, ne t’a jamais ému ?

N’as-tu jamais considéré combien de milliers de tes semblables sont actuellement en enfer, combien de milliers d’autres vont s’y rendre ?

Et cependant tu sommeilles !

Quoi ? Le médecin se livrera-t-il au repos, tandis que ses malades sont mourants ?

Le matelot dormira-t-il pendant que le naufrage est imminent et que le bateau de sauvetage réclame ses bras pour le diriger ?

Et toi chrétien, qu’attends-tu, tandis que les âmes se perdent ?

Je ne dis pas que tu pourras les sauver, Dieu seul a cette puissance, mais tu peux devenir son instrument.

Voudrais-tu donc laisser échapper l’occasion de gagner un joyau de plus pour ta couronne céleste ?

Voudrais-tu dormir tandis qu’il y a une œuvre à accomplir et des hommes qui peuvent être condamnés ?

Le péché originel chez l'enfant

Il y a des personnages qui croient que les enfants apprennent à pécher par imitation ; nous ne le pensons pas.

Prenez un enfant, placez-le sous les influences les plus bénies, qu’il respire un air purifié par la piété, que ses lèvres puisent continuellement à la source de la sainteté, ne lui laissez pas entendre autre chose que la voix de la prière et de la louange, que ses oreilles ne soient frappées que du chant des hymnes sacrés.

Malgré toutes ces précautions, cet enfant peut devenir le plus vil des pécheurs, et quoique conduit en apparence sur la route du ciel, il peut, s’il n’est dirigé par la grâce divine, marcher droit vers l’abîme.

Voyez le jeune crocodile ; à peine a-t-il brisé son œuf, qu’il se met en posture d’attaque, ouvrant ses mâchoires comme si on lui avait déjà enseigné à combattre.

Le lionceau, quelque apprivoisé qu’il soit, garde toujours la nature sauvage de ses compagnons de la forêt, et si la liberté lui est rendue, vous le verrez fondre sur sa proie avec autant de férocité qu’eux.

Il n’en est pas autrement de l’enfant.

Vous avez beau l’avoir enlacé dans les liens bienfaisants de l’éducation, son cœur mauvais, comme un autre Samson impétueux, les brisera bientôt sans effort.

Faites tout ce que vous voudrez, vous ne pourrez changer son cœur.

L’homme animal sera toujours en inimitié contre Dieu ; malgré vos instructions, vos châtiments ou vos bons exemples, il restera toujours opposé à Dieu.

Ne sentez-vous pas que de là découle pour vous la nécessité absolue de prier avec ferveur pour vos enfants, afin qu’ils reçoivent la grâce céleste ?

L’enfer

En enfer, il n’y a plus d’espérance ; les damnés n’ont même pas l’espérance de mourir, - d’être anéantis.

Ils sont pour toujours, pour toujours perdus !

Sur chacune de leurs chaînes est écrit : " Pour toujours ".

Oh ! Si dès à présent, je pouvais leur annoncer qu’un jour l’enfer lui-même sera consumé et que ceux qui sont perdus pourront être sauvés, cette perspective ferait éclater une véritable fête dans les régions de l’abîme ; mais cela ne se peut, car l’enfer est une éternité sans espoir de délivrance.

Dieu délivre

Nous qui composons l’Israël de Dieu, nous étions autrefois les esclaves du péché et de Satan.

Dans notre état naturel, courbés sous un dur esclavage, aucune servitude ne fut jamais plus dure que la nôtre.

Nous étions en vérité condamnés à faire des briques " sans paille pour les cuire, " et à travailler dans la fournaise.

Mais par la puissance de Dieu nous avons été délivrés, nous sommes sortis de la domination étrangère avec joie et nous nous considérons maintenant comme affranchis, comme les hommes libres du Seigneur.

Le joug d’airain nous a été ôté. Désormais nous ne sommes plus esclaves de nos passions, nous n’obéissons plus à notre tyran, le péché.

" Avec une main puissante et un bras étendu, " notre Dieu nous a conduits hors du lieu de notre captivité et nous poursuivons joyeusement notre voyage à travers le désert.

Réveille-toi, toi qui dors

Chrétien engourdi, laisse-moi te crier aux oreilles : Tu dors tandis que des âmes se perdent ; tu dors tandis que des hommes sont condamnés.

Tu dors tandis que l’enfer se peuple, que Christ est déshonoré, tandis que le diable grince des dents à ta face, tandis que les démons dansent autour de toi et que toute leur troupe moqueuse éclate de rire de ce qu’un chrétien demeure endormi.

Tu ne trouveras jamais le diable assoupi.

Veille donc et sois sobre, afin d’être toujours capable de remplir ton devoir.

Appel au pécheur

Pécheur, tes péchés sont la semence d’une moisson éternelle.

Quelle récolte n’est pas celle que tu as toi-même préparée pour ton âme malheureuse !

Tu as semé le vent et tu récolteras la tempête ; tu as semé l’iniquité, et tu recueilleras la condamnation.

Considère comme tu as péché contre l’Evangile, rappelles-toi combien de fois tu l’as entendu annoncer ; pense aux centaines de sermons prêchés devant toi depuis ta naissance.

Tes parents ont prié pendant ta jeunesse, tes amis ont cherché à t’instruire jusqu’au moment où tu es devenu homme fait, et même depuis lors, que de larmes ton pasteur n’a-t-il pas versées sur toi !

Que d’appels pressants ont été dirigés vers ton cœur, mais tu en as émoussé les flèches !

Oui, plusieurs se sont préoccupés de te sauver.

Toi seul ne t’es jamais inquiété de toi-même.

Oh ! Comme tu as abusé de la grâce du Seigneur Jésus !

Rappelle-toi que Christ est miséricordieux envers le pécheur maintenant, mais qu’au jour du jugement tu le trouveras armé de justice.

Rien ne brûle plus horriblement que l’huile, cette substance si onctueuse ; de même rien ne sera plus terrible que ce Sauveur au cœur si doux lorsqu’il deviendra notre juge.

Plus terrible qu’un lion fondant sur sa proie est l’amour quand il est irrité.

Méprise Christ sur la croix, et tu trouveras que ce sera une chose redoutable que d’être jugé par Christ sur son trône.

Jésus-Christ t'aime toujours

Mes frères en Jésus-Christ, pouvez-vous vous représenter combien votre divin Sauveur vous aimera quand vous serez dans le ciel ?

N’avez-vous jamais essayé de sonder cet océan sans fond de l’amour divin dans lequel vous serez plongés quand vous arriverez à la possession du repos céleste ?

N’avez-vous jamais songé à l’amour que vous témoignera votre adorable Rédempteur quand vous vous présenterez à lui devant le trône de son Père, " sans tache, sans souillure, ni rien de semblable ? "

Eh bien ! Réfléchissez et rappelez-vous qu’il vous aime dans ce moment autant qu’il vous aimera alors. Car il est le Dieu qui ne peut changer, le même aujourd’hui que dans l’éternité.

Je sais une chose, c’est que si Jésus m’a donné son cœur, il n’aura pas un atome d’amour de plus pour moi quand mon front portera la couronne et que ma main joyeuse fera résonner les cordes des harpes d’or qu’aujourd’hui où je vis au milieu de mes péchés, de mes soucis et de mes douleurs.

Je crois à cette tendre parole de mon doux Seigneur : " Comme le Père m’a aimé, ainsi je vous ai aimés. "

Il est impossible d’imaginer un degré plus haut d’affection.

Le Père aime le Fils d’un amour incommensurable ; de même, dès ce jour, ô croyant, le Fils de Dieu t’aime et " ses entrailles sont émues ", son cœur déborde pour toi.

Toute sa vie, toute sa personne divine sont tiennes.

Il ne peut t’aimer davantage ; il ne pourra jamais t’aimer moins : " Il est le même hier, aujourd’hui, et il le sera éternellement. "

L’épreuve de la mer rouge

Après le passage de la mer Rouge, le cantique de Moïse fut chanté sur la rive, tandis que les flots redevenaient calmes et transparents.

Pendant un instant ils avaient été troublés, divisés, et comme congelés, mais lorsque Israël les eut traversés, ils se retrouvèrent unis et tranquilles, car l’ennemi avait été englouti dans leurs abîmes et la mer avait repris l’aspect qu’elle présentait au matin.

Y aura-t-il jamais une époque où ce grand océan de la Providence qui s’offre à nous comme divisé en deux pour livrer passage aux saints de Dieu, redeviendra une surface unie ?

Oui, le jour approche où les ennemis de Dieu ne contraindront plus la Providence à paraître en quelque sorte troublée pour sauver son peuple.

Les grands desseins du Tout-Puissant seront accomplis, l’ordre sera rétabli, les murailles des eaux s’écrouleront, tandis que dans leurs profondeurs les plus secrètes le feu éternel dévorera les méchants.

Oui, les flots se calmeront à la surface ; ces flots sur lesquels le peuple de Dieu marchera deviendront transparents, sans nulle algue ni souillure, tandis qu’au fond, dans leur sein ténébreux, hors de toute vue humaine, se creuseront ces horribles abîmes où les méchants habiteront à jamais.

Depuis les temps cruels qui virent s’allumer les bûchers des martyrs jusqu’à nos jours, le monde a haï l’Eglise.

Sa main impitoyable, ses lèvres moqueuses se sont élevées contre elle.

Les légions des puissants altérés de sang ont poursuivi le petit troupeau, désireux de le chasser de la terre.

Telle est notre position encore maintenant ; nous sommes en pays ennemi, et il en sera ainsi jusqu’à ce que nous ayons débarqué sur l’autre rive du Jourdain, ou jusqu’à ce que notre glorieux conducteur vienne régner sur la terre.

La valeur d'une âme

N’avez-vous jamais pensé à la valeur d’une âme ?

N’avez-vous jamais entendu les rugissements et les hurlements de l’enfer ?

Vous êtes-vous jamais uni aux cantiques merveilleux, aux hosannas célestes des glorifiés ?

N’avez-vous jamais suivi les sillons de cette mer sans rivage de l’éternité ou contemplé l’épouvante du jugement ?

Jusqu’à ce que vous l’ayez fait, vous ne pourrez comprendre l’entière valeur d’une âme.

Christ seul nous sanctifie

Nos afflictions ne peuvent nous sanctifier à moins que Christ n’en fasse son marteau et son ciseau.

Nos joies et nos travaux ne peuvent nous préparer pour le ciel si la main de Jésus ne façonne nos cœurs ; car " c’est lui qui nous rend capables d’être participants de l’héritage des saints dans la lumière. "

L’égoïsme empoisonne

Tant que nous aurons en nous-mêmes une parcelle d’égoïsme, elle empoisonnera la plus douce de nos communions avec Christ, et si nous ne parvenons à nous en débarrasser complètement, notre joie sera toujours mêlée d’amertume.

Creusons donc jusqu’à la racine de ce vice, afin de découvrir le ver qui ronge notre bonheur.

Un coeur dévoilé

Jadis un Romain disait qu’il voudrait posséder une fenêtre ouverte sur son cœur, afin que chacun pût voir ce qui s’y passait.

Je suis heureux de ne point en avoir, mais si elle existait, je la fermerais aussi hermétiquement que possible et j’aurais soin d’en baisser les stores.

Christ le chef

Je me souviens de l’histoire d’un capitaine célèbre qui ayant gagné un grand nombre de batailles, conduisit un jour ses troupes dans un étroit défilé, et là se trouva entouré d’un corps ennemi considérable.

Il vit que la bataille était inévitable pour le lendemain, et en conséquence, il se mit à faire le tour de toutes les tentes, afin de connaître dans quelle condition morale étaient ses soldats, s’ils étaient découragés ou confiants dans la victoire.

Comme il écoutait près des bivouacs, il entendit un homme s’écrier : " Eh ! Qui ne sait que notre général est brave, mais il manque de sagesse cette fois-ci, car il nous a conduits dans une passe où nous sommes sûrs d’être battus : L‘ennemi a tant de cavalerie, tant d’infanterie, etc. "

Puis, le soldat se mit à compter toutes les troupes de leur côté en résumant le total de chaque corps.

Le chef, après avoir écouté jusqu’au bout cette conversation, releva doucement le rideau qui le séparait de son juge et lui dit :

" Pour combien me comptes-tu, moi ? Tu as fait le calcul des troupes de l’infanterie, de la cavalerie, mais pour combien m’as-tu estimé, moi, ton vaillant capitaine, qui t’ai conduit tant de fois à la victoire ? "

Eh bien, chrétien, je te le demande, pour combien comptes-tu Christ ?

Pour combien l’as-tu inscrit sur ta liste ?

Sa valeur n’est ni d’un ni de mille, il est le chef de dix mille milliers.

Il est plus que cela encore.

Quand tu feras l’addition de tes partisans et de tes auxiliaires, inscris hardiment : Christ, tout en tous, car en lui la victoire est certaine, le triomphe est assuré.

La véritable crainte de Dieu

La crainte a empêché plus d’un enfant de Dieu de remplir son devoir et de faire une franche profession de christianisme.

Elle a maintenu son esprit dans l’esclavage.

La crainte mal comprise est la plus grande malédiction du chrétien, c’est la ruine du pécheur.

Oui, crainte, tu es ce serpent rusé qui rampe au milieu des épines du péché, et quand on te laisse t’enrouler autour du cœur de l’homme, tu le froisses dans tes anneaux perfides, tu l’empoisonnes de ton venin.

Rien n’est plus dangereux que cette crainte coupable ; elle a tué des milliers d’âmes et envoyé des myriades en enfer.

Et cependant, quoique cela puisse paraître un paradoxe, quand elle est comprise comme il convient, la crainte devient l’apogée brillante du christianisme et son seul nom renfermant une seule émotion, exprime toute la piété.

" La crainte de Dieu, " voilà les termes souvent répétés par lesquels l’Ecriture nous décrit la vraie religion.

Le dernier examen

Rappelez-vous que le temps qui vous est donné pour l’examen de vous-même est, somme toute, très court.

Bientôt vous connaîtrez le grand secret.

Je ne me sers peut-être pas de paroles assez rudes pour arracher le masque que vous portez, mais je connais quelqu’un : La mort, qui n’emploiera pas tant de périphrases.

Vous pouvez vous déguiser aujourd’hui sous la robe des saints, elle vous en sera bientôt dépouillée, et il faudra vous tenir devant le tribunal suprême dans toute votre nudité, que ce soit celle de l’innocence, ou celle du crime.

Rappelez-vous aussi d’une chose : quoique vous puissiez vous tromper, vous ne pouvez tromper Dieu. Vous pouvez vous servir de faux poids, votre balance peut ne pas être exacte, mais quand Dieu vous pèsera, il n’y aura plus de faveur.

Quand l’Eternel, saisissant les balances de la justice, placera sa loi sur l’un des plateaux, alors, pécheur, quel tremblement ne s’emparera pas de toi, lorsque tu te verras dans l’autre !

Car à moins que Christ ne soit ton Christ, tu seras trouvé léger.

Le juge te rejettera pour toujours.

Dieu prévient l'homme pécheur

Un homme vif et emporté, dans un moment de colère, a promptement lancé une parole amère et donné un coup ; quelquefois le coup précède le mot piquant.

Souvent les rois ont commencé par frapper leurs sujets révoltés, puis ils leur ont adressé des reproches ; mais ils n’ont point accordé de temps à la menace ou à la repentance.

Ils ne leur ont pas permis de revenir à leur fidélité première ; dans l’ardeur de leur ressentiment, ils les ont châtiés tout à coup et détruits presque complètement.

Mais il n’en est pas ainsi de Dieu.

Il ne coupe pas l’arbre qui encombre le sol inutilement, avant d’avoir bêché la terre autour de son tronc et couvert ses racines d’engrais.

Il ne fait pas disparaître l’âme coupable avant de l’avoir avertie par ses prophètes, et abattue pas ses jugements.

Il prévient le pécheur avant de le condamner.

Il envoie ses messagers " se levant de bonne heure et se couchant tard ", faisant découler pour lui sa doctrine ligne après ligne, précepte après précepte, leçon après leçon.

Il ne détruira pas la cité avant de lui avoir fait entendre ses menaces.

Sodome ne périra pas tant que Lot sera dans ses murs.

Le monde ne sera pas submergé jusqu’à ce que huit prédicateurs de la justice aient annoncé le déluge, jusqu’à ce que Noé, le huitième, soit arrivé et prophétise la venue du Seigneur.

Ninive ne fut anéantie que lorsque Jonas eut été envoyé.

L’Eternel ne réduisit Babylone en ruines que lorsque ses prophètes, les uns après les autres, eurent crié à travers toutes ses rues.

De même, Dieu ne frappera personne avant de lui avoir donné de nombreux avertissements, soit du haut de la chaire, soit par la maladie, soit par les conséquences du péché ou par toute autre dispensation de sa providence.

Compter les bienfaits de Dieu

Retournez en arrière sur le chemin de votre pèlerinage.

Quelques-uns de vous y peuvent compter autant d’Ebénézer (en hébreu : Pierre de secours) qu’il y a de bornes kilométriques sur nos grandes routes, des Ebénézer dont le sommet est arrosé d’huile, des lieux où vous avez dit : " Ici le Seigneur m’a soutenu. "

Parcourez les pages de votre journal, et vous verrez qu’année après année, quand votre position ou vos dangers étaient tels qu’aucune science humaine n’aurait pu vous soulager, vous avez été contraint de rendre témoignage à ce que d’autres parmi vous n’ont jamais éprouvé.

Vous avez senti qu’il y a un Dieu, qu’il y a une providence, un Dieu qui marque vos pas et qui suit tous vos mouvements.

L’expérience chrétienne

Chacun des élus de Dieu a mission dans le monde de représenter un aspect du caractère divin.

Peut-être serai-je de ceux qui vivront dans la paix, ayant beaucoup de repos, entendant retentir à mes oreilles les doux chants de la promesse.

L’air est calme et embaumé, les troupeaux paissent autour de moi, tout est quiétude et silence : Je suis appelé à prouver l’amour de Dieu dans ses plus tendres manifestations.

Mais peut-être au contraire devrai-je me tenir sur le sommet de la montagne, là où les nuages enfantent le tonnerre, où se jouent les éclairs, où mugissent les vents impétueux.

Dans ce cas, je suis destiné à rendre témoignage à la puissance et à la majesté divines.

Mais au milieu des dangers, Dieu m’inspirera le courage nécessaire, il me fortifiera contre toutes les difficultés.

Ou bien encore mon rôle sera de conserver une réputation sans tache, de montrer le pouvoir sanctifiant de la grâce en étant mis à l’abri de toute chute dans ma ferme profession de chrétien.

Ainsi je serai un monument de la toute-puissance de l’Evangile qui seul peut sauver de la domination aussi bien que de la condamnation du péché.

Ces différentes tâches assignées aux membres de la famille du Seigneur ont pour but de faire comprendre ses voies infiniment diverses, et dans le ciel, je crois que ce sera pour nous une occupation bénie que la lecture de ce grand livre de l’expérience de tous les saints.

Nous y verrons que l’ensemble du caractère divin a été démontré, vécu.

Tout chrétien doit être, en quelque sorte, une évidence, une manifestation de Dieu.

Les rôles varient, mais quand ils seront tous réunis, quand tous ces rayons convergents seront amenés à former un seul soleil resplendissant dans son midi, alors nous comprendrons que l’expérience chrétienne est une magnifique révélation de notre Dieu.

Humilité, beauté de la sainteté

Mes bien-aimés, assurément nous n’avons pas besoin d’un long enseignement dans l’école de la grâce pour comprendre que nous ne sommes que des insensés.

La véritable sagesse ne peut manquer de mettre en grande lumière notre folie.

Voici ce qu’on me racontait d’un jeune homme qui avait été envoyé au collège.

Après y avoir passé une année, son père lui demanda :

" Eh bien ! Qu’as-tu appris ? En sais-tu plus que quand tu es parti ? - Oh ! Sans doute, répondit-il. "

La seconde année s’écoula et le père lui posa la même question.

" Es-tu plus instruit que l’an dernier ? -  Oh ! Non, dit-il, je sais beaucoup moins. – Bien, dit le père, tu fais des progrès. "

La troisième année amena la même demande.

" Que sais-tu maintenant ? "

L’écolier répondit : " Je crois que je ne sais rien du tout. "

Celui qui est persuadé que de lui-même il ne sait rien, comme il devrait le savoir, renonce à diriger son navire et place son gouvernail entre les mains de Dieu.

Il met de côté sa propre sagesse et s’écrie :

" Oh ! Seigneur, mon infime science s’humilie à tes pieds, mon faible jugement est subordonné à tes dispensations. "

S’élever par le nom de Christ

Que nous savons peu de chose de vos sentiments quand nous considérons notre troupeau du haut de cette chaire !

Ce lieu ressemble à un vaste champ de fleurs, beau à contempler, mais que de racines de jusquiame (plante vénéneuse) mortelle ou de belladone empoisonnée croissent sous cette apparence flatteuse !

Vous avez tous l’air d’être bons et aimables, cependant " j’ai vu les méchants qui allaient et venaient dans le lieu saint. "

Il y a des moments où le chrétien croit que ses chaînes terrestres sont brisées, ses ailes se déploient, il commence à s’élever, il monte jusqu’à ce qu’il oublie les chagrins de la terre, il les laisse bien loin derrière lui.

Il va plus haut encore, il oublie les joies de la terre, elles lui paraissent effacées comme ces sommets des montagnes que l’aigle abandonne quand il va à la rencontre du soleil.

Il monte toujours ayant son Sauveur devant lui, transformé comme dans une vision de béatitude.

Son cœur est plein de Christ, son âme embrasse son Sauveur, et le nuage qui autrefois lui cachait sa face semble dissipé.

C’est alors que le chrétien peut sympathiser avec saint Paul et s’écrier :

" Que ce soit dans le corps ou hors du corps, je ne sais, Dieu le sait, mais je suis comme si j’étais ravi au troisième ciel. "

Qu’est-ce qui produit ce ravissement ?

Est-ce le son de la flûte, de la harpe, du hautbois ou de tout autre harmonieux instrument ?

Non. Qu’est-ce donc ?

Sont-ce les richesses, la renommée, les honneurs qui en sont la cause, ou bien procède-il d’un esprit fort, d’une imagination vive ?

Il n’en est rien.

C’est le nom de Jésus, ce nom tout-puissant qui conduit le chrétien sur les hauteurs de cette extase, voisine de la région où les anges habitent une lumière toujours pure.

Soldat sois courageux

Soldat de la croix, voici l’heure arrive où le clairon de la victoire va retentir à travers le monde entier.

Les retranchements de l’ennemi seront renversés et les puissants rendront leur épée au Seigneur des armées.

Mais quoi, soldat de la croix, dans ce jour glorieux faudra-t-il qu’il soit dit de toi que tu as tourné le dos au milieu de la mêlée ?

Ne veux-tu pas prendre part au combat afin d’avoir aussi part à la victoire ?

Si ta place est marquée là où le feu est le plus vif, te verra-t-on faiblir et t’enfuir ?

Souviens-toi que ta récompense sera d’autant plus belle que tu auras combattu plus courageusement.

Vaudrait-il la peine de sauver ta vie et de perdre tes lauriers ?

Oserais-tu jeter ton épée et pourrait-il en être de toi comme du porte-étendard qui succombe lâchement ?

Aux armes, combattant ! Cours, car le triomphe est assuré.

Quelque rude que soit l’action, je t’en conjure, hâte-toi de t’y rendre.

En avant, en avant, homme de Dieu au cœur de lion ! Encore une fois, livre bataille, car au dernier jour tu seras couronné d’une gloire immortelle.

L’épreuve fortifie la foi

Peut-être est-il vrai de dire que le seul moyen par lequel les hommes voient leur piété s’augmenter, c’est une grande épreuve.

Ce n’est pas pendant les jours de soleil que nous croissons en stature dans la foi.

Bien au contraire, c’est quand le temps est mauvais.

La foi ne découle pas goutte à goutte comme une douce rosée du ciel.

En général elle s’acquiert dans le tourbillon et dans l’orage.

Voyez les vieux chênes.

Comment ont-ils jeté de si profondes racines dans le sol ?

Demandez-le aux vents de mars et ils vous le diront.

Les ondées d’avril ni les doux sourires de mai n’auraient pu produire cet effet.

Mais c’est l’ouragan de l’équinoxe, ce sont les rafales furieuses dans lesquelles s’acharne Borée (dieu des vents du Nord), qui en secouant l’arbre çà et là, ont forcé ses racines à se cramponner dans les rochers.

Il faut qu’il en soit ainsi de nous.

Ce n’est pas dans les casernes qu’on fait les bons soldats.

Leur éducation doit avoir lieu au sifflement de la mitraille, au roulement du canon.

Ce n’est pas sur les pièces d’eau de nos jardins publics qu’on forme les bons marins, il faut les envoyer au large sur la mer profonde, là où les vents sauvages hurlent, où le tonnerre gronde, semblable aux pas du Dieu des armées.

Ce sont les bourrasques et les tempêtes qui font les marins intrépides.

" Ils voient les œuvres du Seigneur et ses merveilles dans les grosses eaux. "

Ainsi du chrétien. Nous devons nous attendre à de grandes épreuves avant d’acquérir une grande foi.

Les larmes sincères

Quelquefois les larmes sont viles et comme la manifestation d’une âme sans énergie.

Il y a des hommes qui pleurent quand ils devraient armer leur front de résolution, et plus d’une femme verse des larmes lorsqu’elle devrait se résigner à la volonté de Dieu.

Beaucoup de ces pleurs éphémères ne sont que l’expression d’une faiblesse enfantine.

Nous devrions les essuyer vivement et nous avancer à la rencontre d’un monde menaçant avec une contenance résolue.

D’autres fois, les larmes sont un indice de force ; alors elles nous ennoblissent.

Celles du repentir sont précieuses ; une coupe qui en serait remplie vaudrait une rançon de roi.

Loin d’être un signe de faiblesse, quand un homme pleure sur ses péchés, c’est une marque de sa force d’âme.

Que dis-je ?

C’est une force qu’il reçoit de Dieu même et qui le rend capable de dominer ses convoitises et de résister à ses passions en se tournant vers lui d’un cœur complètement sincère.

Il est encore d’autres larmes qui ne sont point une preuve de lâcheté mais de puissance, - ce sont celles d’une tendre sympathie.

Elles proviennent d’affections profondes et elles sont profondes comme ces affections.

Celui qui aime beaucoup doit beaucoup souffrir.

Beaucoup aimer et beaucoup souffrir doivent marcher de pair dans cette vallée de larmes.

Le cœur insensible, l’âme sans tendresse peuvent traverser ce monde, franchir le dernier portique terrestre sans exhaler un seul soupir, si ce n’est pour eux-mêmes.

Mais celui qui aime, se creusera autant de ruisseaux de larmes qu’il s’est choisi d’objets à chérir.

Plus nos amis sont nombreux, plus nos chagrins s’accroîtront si nous avons assez d’amour pour partager leurs peines et pour porter leurs fardeaux avec eux.

L’homme à l’âme élevée ne souffrira pas des peines que son voisin aux sentiments moins nobles sentira vivement, mais à son tour, il sera atteint par des douleurs inconnues à un esprit étroit.

Qu’il soit donc bien su de tous, qu’il y a des hommes qui sont bénis pour leurs larmes.

Dieu juge

Dieu ne pardonnera pas aux méchants parce qu’il est bon ; le juge condamnera le meurtrier parce qu’il aime son pays.

Un roi véritablement bon doit exiger la punition de ceux qui sont coupables.

Ce n’est point par esprit de vengeance que le législateur émet des lois si sévères contre les grands criminels, c’est par amour pour les justes qu’il faut que le péché soit réprimé.

Sans doute ces grandes écluses qui contiennent le torrent des crimes et qui sont peintes en noir sont horribles à regarder ; comme d’affreuses portes de donjon, elles épouvantent mon âme ; toutefois, prouvent-elles que Dieu n’est pas bon ?

S’il était possible que ces barrières fussent ouvertes toutes grandes et que le déluge du péché vint fondre sur nous, c’est alors que vous vous écrierez :

" O Dieu ! O Dieu ! Fais que ces portes du châtiment soient refermées, que la loi soit rétablie, que ses piliers soient de nouveau affermis.

" Assujettis solidement ces digues protectrices afin que ce monde ne soit pas complètement détruit par des hommes qui sont devenus pires que des brutes. "

C’est par compassion qu’il faut que le péché soit châtié.

La miséricorde avec ses yeux baignés de larmes (car elle pleure sur les pécheurs quand elle voit qu’ils ne veulent pas se repentir) a dans sa douceur un aspect beaucoup plus sévère que la justice dans toute sa majesté.

Elle laisse tomber le drapeau blanc en disant : " Il est trop tard, je les ai appelés et ils ont refusé d’écouter ; j’ai tendu mes mains, et personne ne m’a répondu ; qu’ils meurent, qu’ils meurent. "

Et ces mots terribles tombant des lèvres de la miséricorde même ressemblent au tonnerre formidable de l’inflexible justice.

Oh, Oui ! La miséricorde de Dieu exige la condamnation de ceux qui ne voudront pas renoncer au péché.

Christ efface tout

O vous qui vous appuyez pesamment sur un bâton, soutien de votre faiblesse, n’y a-t-il aucune souillure attachée à vos vêtements ?

Votre vie égale-t-elle en blancheur cette neige qui couronne votre tête ?

Ne voyez-vous pas encore quelques transgressions tâchant les plis de votre robe et en ternissant la pureté ?

Que de fois n’êtes-vous pas retombés dans le fossé boueux jusqu’à avoir horreur de vos habits !

Jetez vos yeux sur ces soixante, quatre-vingts années, pendant lesquelles Dieu vous a épargnés, et dites s’il serait possible de faire le compte de vos innombrables péchés ou de vérifier le poids des fautes que vous avez commises.

Considérez les étoiles des cieux !

L’astronome peut mesurer vos distances, affirmer votre hauteur ; mais quant à vous, péchés de l’humanité, vous dépassez toute appréciation.

Voyez les montagnes majestueuses, asile des tempêtes, berceau des orages !

L’homme peut gravir vos sommets et se tenir ébloui d’admiration sur vos neiges éternelles ; mais vous, coteaux d’iniquité, vous surplombez nos pensées ; abîmes de crimes, vous êtes si profonds que notre imagination ne peut vous sonder.

Et si vous m’accusez de dénigrer la nature humaine, je vous répondrai que c’est parce que vous ne la connaissez pas.

Si Dieu une seule fois vous avait montré votre propre cœur, vous rendriez ce témoignage que bien loin de les amplifier, mes faibles paroles sont impuissantes pour décrire l’horreur de nos forfaits.

Oh ! Si chacun de vous pouvait lire aujourd’hui dans son âme.

Si vos regards pouvaient se retourner et se concentrer sur vous-mêmes, afin de découvrir le péché gravé sur vos cœurs de pierre comme avec une pointe de diamant, vous diriez au prédicateur que, quelles que soient ses descriptions de l’étendue de notre culpabilité, il ne risquerait jamais de tomber dans l’exagération.

Quelle est donc grande, bien-aimés, cette rançon de Christ qui est venu pour nous sauver de toutes ces iniquités !

Oui, ceux pour lesquels Jésus est mort, quelque monstrueux que soient leurs crimes, s’ils croient, seront justifiés.

Ils auront beau s’être plongés dans tous les vices et dans toutes les passions que Satan a pu suggérer et que la nature humaine peut accomplir, qu’ils croient, et tout sera lavé.

Année après année, ils ont peut-être fait le mal jusqu’à en être imprégnés comme si on les avait trempés dans une double teinture ; un éclair de foi, un instant de triomphante confiance en Christ, et la grande rédemption efface leur vie passée.

Que dis-je ?

Plus encore : S’il était possible que tous les péchés que les hommes ont commis, pensées, paroles, actions, depuis que l’univers a été créé, fussent rassemblés sur une seule pauvre tête, alors encore la grande rédemption serait toute puissante pour balayer ce fardeau et rendre le pécheur plus blanc que la neige.

Dieu connaît tout

Croyant, tes douleurs les plus profondes ont été ressenties par quelqu’un, peut-être même avec beaucoup plus d’intensité que tu ne les éprouves à présent.

Tu dis : " Je suis enfoncé dans un bourbier profond dans lequel je ne puis prendre pied, " mais il y a des fidèles qui sont descendus plus bas que toi.

Tu dis : " J’enfonce jusqu’aux chevilles ", mais j’en ai connu dont la moitié du corps disparaissait.

D’autres ont été engloutis au point que leurs têtes mêmes ne se voyaient plus et qu’ils pouvaient dire : " Tous tes canaux et toutes tes vagues ont passé sur moi. "

Tes angoisses sont cruelles, mais elles ne sont pas uniques dans le monde.

D’autres peut-être ont souffert comme toi.

Prends donc courage ; l’île que tu habites n’est pas déserte ; des chrétiens l’ont aussi traversée, et s’ils ont franchi tous ces obstacles et conquis la couronne, tu les franchiras aussi et tu hériteras la gloire promise à ceux qui croient.

Dieu connaît la sépulture de tous les siens.

Il remarque aussi bien le lieu de repos de celui qui est enterré solitairement, sans aucun signe distinctif, que celui du monarque sous son mausolée.

Le voyageur qui succombe dans le désert brûlant, dont le corps devient la proie des vautours, et dont les os blanchissent au soleil.

Le marin naufragé au loin, sur la dépouille duquel il n’y a d’autre service funèbre que le sifflement du vent et les hurlements de la tempête.

Ces milliers qui ont péri sur les champs de bataille, inconnus, oubliés.

Tous ceux qui sont morts, perdus dans les forêts sombres, dans les mers glacées, au milieu des tourments.

Tous ceux-là, Dieu sait où ils sont.

La grotte humide où naissent les perles est-elle désignée par Dieu pour tombeau à l’un des ses rachetés ?

Le ravin profond sur le revers de la montagne et le précipice dans lequel le voyageur est enseveli dans l’avalanche ne sont-ils pas visibles aux yeux du Tout-Puissant ?

Tous les corps d’hommes, qu’ils aient ou non reçu la sépulture, sont présents au souvenir de Dieu.

Béni soit son amour !

Si je meurs et que je sois couché dans le coin le plus obscur du cimetière, dans ce hameau où dorment mes ancêtres, je sais que je serai aussi sûrement reconnu de mon Père céleste que si j’avais été pompeusement enseveli à l’abri de la cathédrale, sous la forêt des fiers arceaux gothiques, là où les cantiques des multitudes célèbrent perpétuellement les louanges de Dieu.

Je serai tout aussi bien retrouvé que si le trophée de marbre ou la colonne majestueuse rappelait mon nom, car Dieu ne peut oublier aucun de ses enfants.

Moïse dort là où aucun œil humain n’a pu pénétrer.

Dieu emporta son âme et il fut enseveli en un lieu où Israël ne put le découvrir, quelles que fussent d’ailleurs ses recherches ; mais Dieu n’ignore point où il est, et c’est une preuve qu’il voit où sont cachés tous ses enfants.

Vous ne pouvez me dire où est la tombe d’Adam ni celle d’Abel.

Qui découvrirait le sépulcre de Mathusalem et ceux de ces patriarches qui précédèrent le déluge ?

Qui dira l’endroit où fut déposé le corps de Joseph si précieux à son peuple et les caveaux funèbres des rois, des " David " et des " Salomon " ?

Non, toutes ces choses se sont effacées du souvenir des hommes ; nous ne savons où est la dernière demeure des grands et des puissants de l’antiquité.

Mais Dieu la connaît, car la mort et l’obscurité sont à découvert devant le Seigneur.

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