(Pour responsables)

Ce livret est la suite et la fin d’un livre intitulé :  " Confession d’un pasteur ".

Vous trouverez le début du livre rapporté dans le livret 5 de la collection Vocation Aujourd’hui.

Il est destiné aux responsables d’Eglises.

1- Nous avons été infidèles

Le désir de plaire aux hommes et la crainte de les blesser nous ont souvent influencés.

Nous avons manqué de fidélité à l’égard de nos propres âmes, à l’égard de notre troupeau et à l’égard de nos collègues.

Nous avons été infidèles en chaire, infidèles dans nos visites, infidèles dans le maintien de la discipline, infidèles dans nos devoirs ecclésiastiques.

Nous avons grandement manqué, dans l’accomplissement de tous les devoirs de notre
" administration ".

Au lieu d’appeler le mal par son nom, nous nous sommes contentés d’allusions vagues.

Au lieu d’adresser de courageux reproches aux coupables, nous nous en sommes tenus aux insinuations lointaines.

Au lieu de condamner fermement le péché, nous avons cru suffisant de le désapprouver avec ménagement.

Au lieu d’avoir offert le spectacle d’une vie chrétienne rigoureusement conséquente avec elle-même et dont l’inflexible égalité eût été une énergique protestation contre le monde et une sévère condamnation du mal, nous avons présenté au monde un si étrange amas d’infidélités, dans notre conduite, dans nos conversations et dans nos divers rapports avec ceux du dehors, que notre piété du dimanche a été complètement neutralisée par l’inconséquence habituelle de notre vie.

Peu d’hommes ont eu une vie aussi remplie et aussi entièrement consacrée à Dieu que Usher, évêque protestant d’Armagh.

Son savoir, ses aptitudes administratives, sa position, ses relations étendues, tout contribuait à multiplier ses travaux.

D’un autre côté, cette âme était de celles qui semblent entendre sans cesse une voix qui leur crie : Rachète le temps, car les jours sont mauvais.

Il avait d’ailleurs débuté de bonne heure dans cette carrière, car il avait été converti à l’âge de dix ans par un sermon sur Romains 12 : 1 :

" Je vous conjure donc, par les compassions de Dieu, d’offrir vos corps en sacrifice vivant. "

Pendant cinquante ans, il prêcha laborieusement la Parole de Dieu.

Ecoutez, néanmoins, ce qu’il dit à son lit de mort !

Voyez comme il s’appuie uniquement sur la divine justice de Jésus son Sauveur, ne trouvant en lui, même après une pareille vie, que péché et infidélité.

Ses dernières paroles furent :

" Mais, Seigneur, pardonne-moi par-dessus-tout mes péchés d’omission. "

Les omissions !

Voilà, dit son biographe, le sujet de ses plus ardentes supplications jusqu’à son dernier soupir !

Lui qui n’avait pas perdu une heure de son temps pendant toute sa vie, qui avait consacré jusqu’aux moindres instants à la gloire de son divin maître – lui qui, le jour même de sa mort, avait interrompu la composition de son dernier ouvrage pour aller visiter une femme malade à laquelle il avait parlé du ciel d’une manière si frappante qu’on aurait dit qu’il en revenait, - il gémissait sous le douloureux souvenir de ses omissions !

Lecteur, que penses-tu de toi-même, des devoirs que tu n’as pas accomplis, des heures que tu as mal remplies, des moments que tu n’as pas su mettre à part pour la prière, des devoirs pénibles que tu as négligés ou que tu as confiés à d’autres, du temps précieux pendant lequel tu es resté paresseusement assis à l’ombre de ta vigne ou de ton figuier, oubliant de faire tout ce qui était en ton pouvoir pour le salut des âmes ?

Oh ! Les péchés d’omission ! Seigneur, pardonne-moi surtout mes péchés d’omission !

Écoutez comment le grand Edwards confessait ses péchés, comme chrétien et comme pasteur :

" J’ai souvent senti avec vivacité combien il y a en moi de péché, - combien je suis vil devant Dieu.

" Bien des fois, ce sentiment est devenu tellement intense que je suis resté pendant un temps considérable dans des pleurs et des sanglots que je ne pouvais retenir, et qui me forçaient à m’enfermer dans ma chambre.

" Je n’avais jamais senti comme maintenant – même avant ma conversion – la dépravation odieuse et l’insondable malice de mon propre cœur.

" Il y a longtemps que cette dépravation m’est apparue comme une chose parfaitement inexplicable et qui dépasse toute pensée et toute imagination.

" Je ne puis mieux exprimer ce que mes péchés sont à mes yeux qu’en ajoutant l’infini à l’infini et en multipliant cette masse par l’infini.

" Quand je considère et que j’analyse mon cœur, quand je fixe mes regards sur ma corruption, mon œil s’y perd comme dans un abîme infiniment plus profond que l’enfer.

" Et malgré cela, il me semble que je suis bien loin de sentir mon péché ; - j’en suis même à m’étonner avec épouvante de ce que ce sentiment n’est pas en moi plus profond.

" J’ai demandé depuis quelque temps avec ardeur de recevoir un cœur brisé et de pouvoir m’humilier au pied du trône de Dieu. "

2 – Nous avons été charnels, - nous avons manqué de spiritualité

Notre vie a été terrestre et sans saveur chrétienne.

Nous nous sommes beaucoup trop associés au monde et conformés à ses maximes.

C’est à peine si on ne nous a pas confondus avec lui.

Cette tendance a vicié nos goûts et émoussé nos consciences ; elle nous a enlevé cette délicatesse du sentiment chrétien qui, sans reculer devant la souffrance, redoute cependant tout contact avec ce qui est souillé, et a produit une sorte de callosité morale dont nous ne nous serions pas crus susceptibles aux premiers jours de notre conversion.

Peut-être y a-t-il eu pour nous un temps où nous aspirions à une perfection presque céleste, et dont le lointain souvenir contraste douloureusement avec notre endurcissement actuel.

Outre notre intimité avec le monde, d’autres causes ont concouru à déspiritualiser notre âme.

Nous avons étudié la vérité plutôt au point de vue abstrait du dogme qu’au point de vue de la vie et de l’édification, et dès lors la vérité a perdu de sa fraîcheur et de sa puissance sur notre cœur.

La régularité journalière de nos devoirs et de nos occupations a dégénéré pour nous en routine, en formalisme, en froideur.

Le retour fréquent des services les plus sérieux de la carrière du ministère les a dépouillés à nos yeux de leur auguste caractère.

Les conversations particulières relativement au salut éternel de l’âme, la fréquente répétition des divers cultes, des méditations religieuses ou des actes de dévotion, - le retour des solennités, des sacrements de la cène et du baptême, - tout cela sans préparation sérieuse, sans d’ardentes prières, accompli avec si peu de foi et de vie, a opéré en nous un abaissement déplorable du niveau spirituel et nous a dépouillé de ce profond respect et de ce saint tremblement qui devait se répandre jusque dans les moindres actes de notre vie.

Avec quelle terrible vérité, - avec quelle emphase nous pourrions dire que " nous sommes charnels et vendus au péché ! "

Le monde n’a pas été crucifié à nous, ni nous au monde.

Notre chair et nos membres n’ont pas été mortifiés.

Et quelles tristes conséquences cet état de choses a produites non seulement sur nos âmes et sur notre croissance spirituelle, mais aussi et surtout sur l’efficacité de notre ministère !

3 – Nous avons été égoïstes

Nous avons craint le travail, les difficultés.

Nous n’avons pas su endurer ce qui nous était contraire.

Non seulement nous avons aimé notre propre vie, mais aussi notre confort et nos aises.

Nous avons cherché à " nous complaire " bien plus qu’à complaire aux autres en travaillant à leur bien spirituel.

Nous n’avons pas " porté les fardeaux les uns des autres, accomplissant ainsi la loi de Christ. "

Nous avons été mondains et envieux.

Nous ne nous sommes pas offerts à Dieu " en sacrifice vivant. "

Nous n’avons pas apporté en offrande sur son autel notre personne, notre vie, notre fortune, notre temps, nos forces et nos facultés.

On dirait que nous avons entièrement oublié ce principe du sacrifice de nous- même qui doit  être notre charte comme chrétiens, et plus encore comme pasteurs.

Nous nous sommes avancés dans la carrière jusqu’au point où commençait le sacrifice ; mais nous ne sommes pas allés au-delà, pensant peut-être que ce n’était pas nécessaire, ou que c’était imprudent ou mal avisé.

Cependant, la vie de tout chrétien et surtout de tout pasteur ne devrait-elle pas être un constant sacrifice de soi-même, une suite non interrompue de renoncements, et être semblable en cela à celle de Jésus ?

4 – Nous avons été nonchalants

Nous avons évité le travail.

Nous n’avons pas supporté le labeur comme de bons soldats de Christ.

Si nous avons su insister en temps, nous n’avons pas su insister hors de temps, et nous n’avons pas su réunir nos instants pour les consacrer au Seigneur de manière à n’en prendre aucun dans la paresse et l’indolence.

Nous avons consacré au contraire des heures et de précieuse journées à l’inaction, à des compagnies agréables, à des plaisirs, à des lectures inutiles ou légères, alors que nous aurions dû les employer au recueillement, à l’étude, aux travaux de la prédication et aux réunions !

L’indolence, le culte de nos inclinations, l’inconstance et la recherche des jouissances ont rongé notre ministère comme un cancer, et l’ont rendu stérile.

On ne pourra pas dire de nous : " Pour l’amour de mon nom tu as travaillé et tu ne t’es point relâché."

Hélas !

Nous nous sommes relâchés, ou tout au moins nous nous sommes " lassés de faire le bien."

Nous n’avons pas travaillé avec conscience.

Nous n’avons pas accompli fidèlement envers l’Eglise de Dieu les promesses que nous avions faites lors de notre consécration.

Nous avons agi infidèlement envers Dieu que nous avions promis de servir.

Nous avons déployé bien peu de cet amour vigilant, infatigable et dévoué avec lequel nous aurions dû, comme pasteurs, veiller sur le troupeau confié à notre garde.

Nous nous sommes repus, au lieu de paître les brebis du Seigneur.

5 – Nous avons été froids

Quelle froideur et quelle mollesse même dans nos moments de zèle ! Notre âme n’est pas tout entière dans notre œuvre, et de là cet air de routine et de formalisme qui règne dans tout ce que nous faisons.

Nous parlons et nous agissons comme si ce n’était pas pour tout de bon.

Notre parole a beau être conforme aux doctrines, elle sonne creux.

Notre regard exprime la quiétude alors même que nous annonçons de grandes choses, et le ton de notre voix est en complet désaccord avec notre prédication.

Nous manquons d’amour, - de cet amour profond, plus puissant que la mort qui faisait pleurer en secret un Jérémie sur les péchés d’Israël et qui arrachait des larmes à saint Paul quand il parlait des "ennemis de la croix de Christ. "

Quelle froideur, quel formalisme dans nos sermons, nos visites, nos conseils, nos avertissements !

Quel manque d’affection et quelle faible sympathie pour les âmes, dans tout ce que nous faisons !

"Oh ! Si j’étais tout cœur, s’écriait Rowland Hill, si j’étais tout âme, tout esprit, pour annoncer le glorieux Evangile de Christ aux âmes qui périssent ! ..."

6 – Nous avons été timides

La peur de déplaire nous a souvent conduits à atténuer ou à généraliser certaines vérités qui, affirmées avec clarté, auraient pu nous attirer la haine ou le blâme de nos auditeurs.

Nous avons ainsi négligé souvent d’annoncer au peuple tout le conseil de Dieu.

Nous avons évité de faire des reproches, de reprendre, de condamner et d’exhorter avec patience et fermeté.

Nous avons craint de perdre certaines amitiés ou d’éveiller le ressentiment de certains ennemis.

De là est résulté que notre prédication de la loi a été tronquée et affaiblie, ce qui a rendu notre prédication de l’Evangile de grâce encore plus vague et plus timide.

Nous manquons d’une manière déplorable de cette majestueuse hardiesse et de cette noble élévation d’esprit qui caractérisait un Luther, un Calvin, un Knox, et tous les grands réformateurs. On disait de Luther, (entre autres) que chacune de ses paroles était un coup de foudre.

7 – Nous avons manqué de gravité

En lisant les biographies de Howe, de Baxter de Brainerd ou d’Edwards, on se sent en présence d’hommes qui, par la gravité de leur vie et la solennité de tous leurs actes, étaient véritablement de l’école apostolique.

On comprend que tout ce qu’ils disaient ou faisaient devait avoir un poids extraordinaire.

Combien nous sommes éloignés de leur ressembler quant au profond sérieux de leur vie !

On sentait à la gravité de leurs moindres mouvements qu’ils marchaient avec Dieu.

Combien nous devrions être humiliés de notre légèreté, de notre frivolité, de notre vain babil, de notre gaîté mondaine, de nos paroles plaisantes ou bouffonnes, tout autant de choses qui font un mal incalculable aux âmes, qui retardent les progrès des saints et qui sont comme une tacite approbation des misérables vanités du monde.

8 – Nous nous sommes prêchés nous même au lieu de prêcher Christ

Nous avons recherché l’approbation, les applaudissements, nous avons été esclaves de la bonne renommée et fiers d’une réputation intacte.

Nous avons prêché le plus souvent de manière à nous glorifier plutôt qu’en vue de glorifier Christ, - de manière à fixer les regards sur nous plutôt que sur Jésus et sur sa croix.

Qui sait même si nous n’avons pas prêché Christ afin de nous attirer de la gloire ?

Christ, avec les souffrances de son premier avènement et avec les gloires de sa seconde venue, Christ n’a pas été l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier dans tous nos sermons.

9 – Nous avons usé des discours de la sagesse humaine

Nous avons oublié la résolution que prenait saint Paul d’éviter les paroles séduisantes de la sagesse humaine, de peur de rendre la croix de Christ inutile et inefficace.

Nous avons renversé son raisonnement et fait juste le contraire.

Nous avons prêché comme si, par des discours bien travaillés, bien achevés et surtout savamment raisonnés, nous pouvions prêter de nouveaux attraits à la croix de Christ et lui enlever son opprobre en la rendant agréable à la chair.

Nous avons ainsi renvoyé plus d’une fois les hommes chez eux très satisfaits d’eux-mêmes et convaincus qu’ils étaient pleins de piété, parce que notre éloquence les avait touchés, nos appels les avaient émus et nos arguments les avaient persuadés.

De cette manière nous avons rendu inefficace la croix de Christ et envoyé les âmes en enfer avec un mensonge pour passeport.

Nous avons ainsi évité le scandale de la croix et la folie de la prédication ; notre travail a été vain, sans bénédiction et sans fruits !

10 – Nous n’avons pas prêché un salut entièrement gratuit

Nous avons redouté de le faire trop gratuit, de peur que les hommes n’en prissent occasion de s’adonner à la licence ; comme s’il était possible de prêcher un Evangile trop gratuit, ou comme si sa gratuité pouvait jamais conduire les hommes au péché.

Il n’y a qu’un Evangile gratuit qui puisse donner la paix à l’homme ; il n’y a qu’un Evangile gratuit qui puisse amener l’homme à la sainteté.

Toute la prédication de Luther se résume en ces deux points : " Nous sommes justifiés par la foi seule, " et " nous ne devons pas douter de notre justification ; " et c’est là ce qu’il enjoignait à son frère Brentius de prêcher à satiété ; - et ce n’est que par la prédication courageuse, hardie de cette éclatante et glorieuse vérité, - ce n’est que par la proclamation claire de cet Evangile tout gratuit, débarrassée de toute espèce d’hésitation et de toute ombre de doute, même sous prétexte d’humilité, qu’il a ébranlé le monde et opéré la plus grande révolution religieuse !

Allons, et faisons de même.

11 – Nous n’avons pas suffisamment étudié et honoré la Parole de Dieu

Nous avons attribué dans nos études plus d’importance aux écrits des hommes, à leurs opinions et à leurs systèmes qu’à la Parole de Dieu.

Nous nous sommes abreuvés plus souvent aux citernes crevassées qu’à la source divine.

Nous nous sommes mis en communion plutôt avec l’homme qu’avec Dieu.

Aussi notre tournure d’esprit, nos tendances, notre vie pratique et nos paroles ont été plutôt selon l’homme que selon Dieu.

Nous avons à étudier plus sérieusement la Bible.

C’est là que nous devons tremper nos âmes.

Il ne s’agit pas seulement de nous en nourrir ; il faut qu’elle entre, pour ainsi dire, par voie de transfusion, dans toutes les fibres de notre être immortel.

12 – Nous n’avons pas été des hommes de prière

L’esprit de prière s’est presque éteint en nous.

Nous n’avons pas assez fréquenté le cabinet ; nous n’en avons pas fait nos délices.

Nous avons permis aux travaux, aux études et à la vie active d’empiéter sur les heures de recueillement.

Nous y avons laissé pénétrer les préoccupations inquiètes que les grands évènements qui se succèdent depuis quelques années ont fait naître dans tous les esprits, et ces préoccupations ont détruit le calme précieux de ces moments de solitude.

L’excès de sommeil, les devoirs de société, les visites inutiles, les conversations folles et les plaisanteries, les vaines lectures, une foule d’occupations factices ont absorbé un temps précieux qui aurait pu être consacré à la prière.

Pourquoi sommes-nous si peu préoccupés de trouver du temps pour la prière ?

Pourquoi sommes-nous doués de si peu de prévoyance dans la manière de distribuer notre temps pour réserver une large part de chaque journée à l’œuvre de la prière ?

Pourquoi tant de conversations avec des hommes et si peu avec Dieu ?

Pourquoi tant d’allées et de venues et si peu de prière ?

Pourquoi tant de travaux, tant d’activité et d’agitation et si peu de prière ?

Pourquoi tant de réunions entre hommes et si peu de réunions avec Dieu ?

Pourquoi si peu de recherche de solitude, du calme et d’une paisible communion avec Dieu ?

Pourquoi l’enfant n’est-il pas heureux de passer une heure en compagnie de son père et le quitte-t-il sans regret ?

C’est à l’absence de ces heures solitaires que nous devons attribuer non seulement notre peu de vie et de croissance spirituelle, mais aussi l’infécondité et la nullité de nos efforts, de notre ministère, et de notre vie tout entière dans l’Eglise de Christ.

Pour que nous grandissions en grâce, il faut que nous restions souvent seuls.

Ce n’est pas en société, - quand même ce serait une société chrétienne, que l’âme se développe promptement et d’une manière vigoureuse.

Une seule heure de solitude lui fera faire plus de progrès que bien des journées entières dans la compagnie des autres.

La rosée du désert est la plus rafraîchissante, et l’air des solitudes est le plus pur.

Ce n’est que lorsque l’âme est seule avec Dieu seul qu’elle acquiert une vue claire et simple des réalités éternelles et qu’elle retrempe ses forces avec une puissance et une énergie inconnues.

Ce n’est aussi que par ce moyen que nous devenons réellement utiles à nos semblables.

Ce n’est qu’au sortir d’un temps de communion intime avec Dieu que nous pouvons faire son œuvre avec un succès véritable.

Dans le secret du cabinet nous remplissons nos vaisseaux de bénédictions tellement abondantes, que, dès que nous sortons, par une heureuse nécessité, ces vaisseaux débordent sur tout ce qui nous entoure.

" Nous ne nous sommes pas tenus pendant le jour en sentinelles vigilantes sur le haut de la tour ni pendant les nuits dans notre lieu d’observation. "

Nous ne sommes pas demeurés aux écoutes pour saisir au passage les accents de la voix divine.

Ces paroles : " Parle Seigneur, car ton serviteur écoute," n’ont pas exprimé l’attitude de notre âme et ne sont pas devenues le principe directeur de notre vie.

La présence de Dieu, la communion avec Dieu, la confiance en Dieu, l’attente en Dieu, ont été trop rarement le mobile de notre vie privée et de notre vie pastorale.

Voilà ce qui a rendu notre exemple si peu influent, nos travaux si peu productifs, nos sermons si peu énergiques, tout notre ministère si stérile et si pauvre.

13 – Nous n’avons pas honoré l’Esprit de Dieu

En parole, peut-être, nous avons reconnu son influence, mais nous avons constamment perdu de vue cette vérité et nous ne l’avons pas prêchée au peuple.

Nous ne lui avons pas rendu la gloire qui lui est due !

Nous n’avons pas recherché ses divins enseignements, ni " son onction " - " l’onction du saint, par laquelle nous connaissons toute choses."

En étudiant la Parole de Dieu et en la prêchant aux autres, nous n’avons pas assez compté sur son intervention comme seule capable d’éclairer l’esprit, de révéler la vérité aux âmes, de rendre témoignage de Christ et de le glorifier.

Nous l’avons contristé en ne lui rendant pas l’honneur qui lui est dû comme troisième personne de la glorieuse Trinité, et en traitant légèrement son œuvre qui consiste à enseigner, à convaincre, à consoler et à sanctifier.

A cause de cela, il s’est presque retiré de nous, et nous a abandonné aux conséquences de notre perversité et de notre incrédulité.

Nous l’avons contristé aussi par nos inconséquences, par notre manque de prudence, par notre mondanité, par notre peu de sainteté, notre peu de prière, notre infidélité, notre légèreté, par notre vie si peu conforme à ce qu’elle aurait dû être, vu notre double caractère de disciples et d’ambassadeurs de Christ.

Un vieux pasteur écossais écrivait, en parlant de lui-même :

- " Je sens l’absence de l’Esprit, - l’absence de démonstration de l’Esprit et de puissance - dans mes prières, mes prédications et mes exhortations.

" Je sens l’absence de cette force mystérieuse qui convainc les âmes et leur montre qu’il y a dans les enfants de Dieu quelque chose de plus que dans les autres hommes, - qui fait que ceux-là deviennent la terreur de ceux-ci, en sorte que ces derniers les admirent avec étonnement et les craignent, - qui faisait sentir aux juifs l’énorme différence qui existait entre les prédications du Seigneur et celles des scribes et des pharisiens, et qui me paraît être la manifestation de la majesté de Dieu et de l’Esprit de sainteté pénétrant dans l’âme des rachetés et les inondant de lumière.

Mais je porte encore mon vêtement de péché !

Malheur à moi ; la couronne de gloire est tombée de mon front ; mes paroles sont faibles et charnelles, sans aucune puissance ; je suis dans l’opprobre !

A cela, il n’est d’autre remède que l’humilité, le mépris de soi-même et une constante recherche de la communion avec Dieu ! "

14 – Nous avons été peu remplis de l’Esprit de Christ

Nous sommes restés bien en arrière de l’exemple des apôtres, et plus encore de celui de Jésus.

Nous n’avons reproduit que très imparfaitement les miséricordes, la débonnaireté, l’humilité et l’amour du Fils éternel de Dieu.

Nous n’avons guère compris ni partagé les larmes qu’il versait sur Jérusalem.

Nous avons peu imité son exemple en cherchant ceux qui étaient perdu.

Nous n’avons pas été comme lui infatigables dans le devoir de prêcher à la multitude, et nous avons trouvé cette tâche trop rude pour la chair et le sang.

Nous n’avons pas reconnu dans ses jeûnes qui duraient des jours entiers et dans ses nuits passées en prières et en veilles, des exemples que nous devions imiter.

Tandis qu’il ne comptait pas sa vie comme précieuse, afin de glorifier le Père et d’accomplir l’œuvre qui lui avait été confiée, nous n’avons pas vu là un principe destiné à servir de base à toute notre vie.

Et cependant nous devons "suivre ses traces."

Le serviteur doit passer par où son maître a passé le premier ; le pasteur doit être tel qu’était le souverain pasteur des âmes.

Nous ne devons pas chercher le repos et le confort dans un monde où Jésus n’avait pas un lieu où reposer sa tête.

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