Dieu me voit 

Dieu le saura 

Etude sur la foi et les oeuvres 

De Jean FONTAINE

La foi et les œuvres ou les œuvres de la foi

Parler du salut peut soulever des questions telles que :

- La foi seule est-elle suffisante pour notre salut ?

- Les œuvres sont-elles indispensables à notre salut ?

- Faut-il l’une et l’autre (la foi et les œuvres) pour hériter du salut ?

Voici quelques réflexions qui, sur la base de ces interrogations, peuvent nous aider à y voir plus clair quant à notre vie chrétienne se voulant conforme aux Ecritures et agréable au Seigneur (Ephésiens 5 : 10).

1 – La foi seule est-elle suffisante pour notre salut ?

A cette question et sur la base de la Bible, on peut répondre par l’affirmative tant sont nombreux les passages qui en témoignent :

Romains 3 : 28 ; Romains 5 : 1 ; Galates 2 : 16 ; Galates 3 : 24 ; Ephésiens 2 : 8 et 9 ; 1 Pierre 1 : 9 ; et bien d’autres….

Le verset 8 d’Ephésiens 2 est remarquable de précision :

" C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. "

Et pour être précis le verset 9 nous dit :

" Ce n’est point par les œuvres afin que personne ne se glorifie. "

En fait, le salut nous est accordé par la grâce et la foi est le moyen qui nous permet d’accéder à cette grâce.

De plus, le salut étant gratuit, il ne peut en aucun cas être la rémunération de nos œuvres (Romains 4 : 4 et 5).

Ainsi la foi fait de nous de nouvelles créatures (2 Corinthiens 5 : 17), nous sommes transformés intérieurement ce qui nous donne une autre vision des choses.

Déconnectés de notre égocentrisme, nous sommes appelés à vivre par et pour Celui qui a donné sa vie pour nous, à savoir Jésus-Christ.

Et cette nouvelle orientation a un but clairement défini :

" Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions " (Ephésiens 2 : 10).

Ceci nous amène naturellement à examiner la place des œuvres dans notre vie chrétienne, en abordant la seconde question.

2 – Les œuvres sont-elles indispensables À notre salut ?

Tout en sachant que ce ne sont pas elles qui nous permettent d’accéder au salut, il nous faut réaliser que les œuvres de Dieu deviennent une finalité pour notre vie.

Ne sont-elles pas préparées d’avance afin que nous les accomplissions ? (Ephésiens 2 : 10)

Que dirions-nous, si nous avions préparé avec beaucoup d’amour et d’attention un bon repas pour des amis et que personne ne se donne la peine de venir ?

Et que dire de ces œuvres préparées par le Père et qui attendent que ses enfants les accomplissent ?

Quand l’apôtre Paul écrit sa lettre à Tite, qu’il appelle son enfant légitime (Tite 1), il va lui communiquer des instructions très concrètes pour sa vie spirituelle, mais aussi pour enseigner l’Eglise en vertu des responsabilités qui lui ont été confiées (Tite 1 : 5).

C’est un véritable plaidoyer pour une vie chrétienne pratique.

En substance, il va lui dire que le salut n’est pas simplement une expérience mystique, mais qu’il doit avoir un écho concret dans le quotidien.

Il me parait intéressant de souligner, dans cette seule épître adressée à Tite, les points qui peuvent nous aider à bien situer la place des œuvres dans une vie chrétienne normale.

A – La pratique des œuvres n’est pas une option

2 : 14 - " Jésus-Christ s’est donné lui-même pour nous afin de nous racheter de toute iniquité et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres. "

3 : 8 - " Cette parole est certaine et je veux qui tu affirmes ces choses afin que ceux qui ont cru en Dieu s’appliquent à pratiquer de bonnes œuvres. "

3 : 1 - " Rappelle-leur d’être soumis aux magistrats et aux autorités, d’obéir, d’être prêts à toute bonne œuvre. "

B – Nous devons apprendre à les pratiquer

3 : 14 - " Il faut que les nôtres aussi apprennent à pratiquer de bonnes œuvres. "

C – Nous devons servir de modèle

2 : 7 - " Te montrant toi-même à tous égards un modèle de bonnes œuvres. "

3 – Faut-il la foi et les œuvres pour être sauvé ?

Pour bien comprendre le lien entre les œuvres et la foi, il est intéressant de considérer le texte de Matthieu 25 : 31 à 46 (que je vous invite à lire).

Nous y trouvons là, la scène du jugement dernier, à savoir la séparation entre ceux qui héritent du salut dans la présence éternelle de Dieu et ceux qui sont destinés au châtiment éternel.

On aurait pu s’attendre à ce que l’élément de base de cette séparation soit la foi.

Que ceux qui sont à droite, les bénis du Père, soient ceux qui ont accepté le Seigneur Jésus dans leur vie, comme nous le prêchons à juste titre dans nos Assemblées Evangéliques ; et ceux qui sont relégués à la gauche du Père, soient ceux qui ont refusé, méprisé le message de l’Evangile.

Eh bien non ! Du moins en apparence, car le mot foi n’est cité à aucun endroit.

Etrange ?

Pas tant que cela !

En fait, si la foi n’est pas citée, elle est omniprésente.

Dans le passage de Jacques 2 : 14 à 26, il est clairement démontré que la foi, celle qui est authentique, doit se manifester par des œuvres, allant jusqu’à affirmer qu’une foi démunie d’œuvres est une foi morte, inutile.

A mon sens, les œuvres dans la vie du croyant sont un peu comme un stéthoscope qui indiquerait la présence réelle de la foi.

Elles doivent être naturellement (surnaturellement) présentes dans notre vie, leur absence éventuelle devrait nous interroger sur l’authenticité de notre vie nouvelle.

Ainsi nous pouvons affirmer que les œuvres sont indispensables à notre vie chrétienne, elles en sont tout simplement une partie intégrante.

Pour résumer simplement :

  • Si je suis vraiment chrétien, né de nouveau, les œuvres de Dieu pour lesquelles j’ai été créé (recréé…) doivent se manifester dans ma vie.
  • Dans le cas contraire, l’absence de ces œuvres est le témoin sur le tableau de bord de notre vie qu’il y a dysfonctionnement, anomalie.

Ce constat ne doit pas me conduire dans la culpabilité, mais il est temps, grand temps de m’arrêter, faire le point, et avec l’aide de Dieu, repartir pour une vie davantage consacrée.

Il ne serait cependant pas superflu d’ajouter une remarque.

Pour ce qui vient d’être dit, il est question, bien entendu, des œuvres inspirées par le Saint-Esprit.

Il existe bien d’autres œuvres qui n’ont rien à voir avec celles que nous venons d’évoquer, des œuvres qui sont faites pour se donner bonne conscience ou se mettre en valeur.

Je me rappelle d’un de mes anciens directeurs qui, peu de temps après son départ à la retraite, avouait humblement que le plus difficile pour lui, avait été de retomber dans un certain anonymat, de redevenir un " monsieur Lambda ".

Du jour au lendemain, ne plus être invité dans les grandes cérémonies, être séparé de la " haute société ", ne plus avoir de personnel sous ses ordres….

Certaines personnes, après avoir occupé pendant un temps le devant de la scène, se lancent dans des actions humanitaires (non que cela soit condamnable bien au contraire), mais simplement pour continuer à exister aux yeux du monde.

La Rochefoucault a dit :

" Nous aurions honte de nos plus belles actions, si le monde voyait tous les motifs qui les produisent. "

Les œuvres du chrétien quant à elles, se veulent inspirées par l’amour et faites uniquement pour la gloire de Dieu (1 Corinthiens 10 : 31).

Puisse cette modeste réflexion nous aider à faire le point et à y voir plus clair quant à la place des œuvres dans la vie du chrétien.

En fait, rien n’oppose les œuvres à la foi mais au contraire, elles sont là pour manifester une vie de foi, consacrée au Seigneur et ainsi contribuer à glorifier Celui qui a accompli la plus grande œuvre qui soit : Le don de sa vie pour notre salut.

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