Le retour du Maître

" Ou le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin… " Marc 13 : 25

" Peut-être reviendrai-je au soir de la journée,

A l’heure où tu t’assieds, ton œuvre terminée,

Priant et méditant au seuil de ta maison,

Tandis que le soleil empourpre l’horizon,

Et que, des écoliers, la cohue indocile

Emplit de sa gaîté le village tranquille…

Peut-être qu’à leurs pas se mêleront les miens.

C’est pourquoi je vous dis à tous : " Veillez, je viens. "

" Peut-être reviendrai-je à la première étoile

Lorsque tout, par degré, s’enveloppe d’un voile…

Ou peut-être à minuit, quand la mer aux flots lourds

Vient mourir sur la grève avec de grands bruits sourds.

Quand l’âtre est refroidi, quand la lampe est éteinte,

Et que l’on n’entend plus que l’horloge qui tinte…

Va, repose sans crainte, ô toi qui m’appartiens,

Pourvu que ton cœur veille et sache que je viens ! "

" A l’heure où pour fêter le lever de l’aurore,

Le coq jette aux échos sa fanfare sonore ;

Quand sur chaque brin d’herbe on voit un diamant ;

Quand la vague, au soleil, étincelle gaiement ;

Et qu’avant d’aborder leur tâche coutumière,

Quand l’alouette vole aux champs de la lumière,

Tes voisins, à ta porte, en de longs entretiens

S’attardent, - garde-toi d’oublier que je viens ! "

" Depuis que j’ai compris ces paroles du Maître,

Je l’attends. Dès que l’aube éclaire ma fenêtre,

Je me lève et me dis : " Peut-être est-ce aujourd’hui. "

Assis à mon travail, si je perçois le bruit

D’un pas, inusité ; si je vois sur la route

Une ombre – le regard vers la porte, j’écoute.

L’ange de l’Espérance, alors, me dit tout bas :

" Quelques ombres encore, et puis, tu Le verras ! "

(Ruben SAILLENS)

Qui suis-je ?

Je suis quelquefois ce pharisien,

Je prie en disant

Que je ne suis pas comme le reste des hommes,

Et je donne une partie de mes biens aux pauvres.

Mais je suis aussi ce péager,

Ecrasé par mes péchés,

Et je n’ose lever les yeux,

Vers ce Dieu si grand et qui voit tout.

Je suis aussi cet homme

Qui veut et désire suivre le Christ sans broncher,

Mais je suis aussi celui

Qui a honte de Lui devant les autres.

Je suis aussi ce fils qui veut sa part

Pour suivre son idée et ses désirs,

Mais je suis aussi celui qui revient, et qui dit : pardonne-moi,

Je ne suis pas digne d’être appelé ton fils.

Je suis quelquefois cet homme

Qui désire être à table avec Toi,

Mais quand tu donnes l’invitation

J’ai autre chose à faire.

Je suis aussi celui qui ramasse

Des pierres pour les lancer,

Mais je suis aussi celui qui s’éloigne

Conscient de ses nombreux péchés.

Je suis aussi celui qui défie

Goliath et qui est vainqueur

Mais aussi celui qui se cache

Derrière les bagages avec la peur.

René LAHAYE

Peur de quoi ?

Peur de quoi ?

Que mon sang arrose un sol stérile

Et que ma mort plus que ma vie utile

Change en cœurs de chair les pierres que voilà

Peur de cela ?

Peur de quoi ?

De sentir mon âme libérée ?

De posséder la paix d’éternelle durée,

L’ineffable repos promis par l’Au-delà ?

Peur de cela ?

Peur de quoi ?

De te voir, ô Sauveur face à face ?

De voir s’illuminer des rayons de ta grâce

La plaie ouverte, d’où pour moi ton sang coula ?

Peur de cela ?

Peur de quoi ?

De subir un coup mortel, peut-être ?

D’avoir le cœur percé, comme le fut bon Maître,

Ton cœur au jour sinistre où le ciel se voila ?

Peur de cela ?

Attribué à Ruben SAILLENS *

* Certainement de John et Betty STAM, martyrs en Chine

L’âme et Dieu

Source de tous les biens où nous devons prétendre,

Aimable et doux Sauveur,

Qu’en cet heureux moment je souhaite de prendre

Avec pleine ferveur,

De toutes mes langueurs, de toutes mes faiblesses

Tes yeux sont les témoins,

Et du plus haut du ciel, d’où tu fais tes largesses,

Tu vois tous mes besoins.

Tu connais mieux que moi tous mes maux, tous mes vices,

Toutes mes passions,

Et n’ignores aucun des plus secrets supplices

De mes tentations.

Je cherche en toi, Seigneur, le souverain remède

De toutes mes douleurs,

Et le consolateur qui me prête son aide

Contre tant de malheurs.

Tu sais quels biens surtout sont les plus nécessaires

A mon cœur abattu,

Et combien dans l’excès de toutes mes misères

Je suis pauvre en vertu.

Je me tiens à tes pieds, chétif, nu, misérable ;

J’implore ta pitié,

Et j’attends, quoique indigne, un effort adorable

De ta sainte amitié.

Daigne, daigne repaître un cœur qui te mendie

Un morceau de ton pain,

De ce pain tout céleste, et qui seul remédie

Aux rigueurs de sa faim.

Deviens tout son amour, toute son allégresse,

Tout son bien, tout son but ;

Deviens toute sa gloire et toute sa tendresse,

Comme tout son salut.

CORNEILLE (1605-1689)

Le nuage d'Elie

1 Rois 18 : 20 à 45 - Jacques 5 : 16 à 18

Il n’était pas plus grand que paume de la main :

Nuage de coton accroché à l’azur !

Elie avait prié – ce n’était pas en vain ! –

La pluie allait tomber : il en était bien sûr !

Depuis plus de trois ans, le ciel était fermé :

Point d’eau ni de rosée sur la terre altérée !

Elie " avait parlé " et Achab se moquait

Du Serviteur de Dieu, le Voyant inspiré !

Mais le Roi avait vu périr tous les prophètes

De l’idole Baal adoré au Carmel ;

Il avait vu, surtout la Puissance Céleste

Consumer l’holocauste offert à l’Eternel !

Elie dit à Achab : " Et monte, mange et bois

Car il se fait un bruit qui annonce la pluie !

Au sommet du Carmel, il attendit sept fois,

Et le nuage blanc combla sa foi ravie !

L’Apôtre Jacques écrit : " Elie était un homme

Aussi faible que nous, et pourtant il pria ;

Le ciel se fit d’airain et la pluie se fit baume :

La prière du juste, le Seigneur exauça ! "

Ne t’afflige donc point si l’exaucement tarde,

Quand Satan te redit : " Mais tu n’es qu’un pécheur ! "

D’un mensonge éhonté ton ennemi se farde :

Il t’écoute et agit, ton divin créateur !

Georgette CHAIX

Qu'importe !

Qu’importe la gloire humaine,

Les honneurs d’un monde vain,

Qu’importe l’amour, la haine

Quand Jésus nous tient la main.

Les jours de notre existence

Oh ! Qu’ils durent peu de temps !

En lui j’ai mon espérance,

De lui, mon bonheur j’attends.

Qu’on me loue ou qu’on me blâme,

Je ne compte que sur Lui.

A son Nom mon cœur s’enflamme,

Le don de Christ me suffit.

Car je m’abreuve à la Source

De son amour, de Sa paix,

Bientôt finira ma course,

Voici, le but est tout près !

Le regard de la foi

Peu importe que sur la terre

Je n’aie pas tout le bien-être,

Mon désir, c’est que là-haut

Je sois à l’ombre du Très-haut.

Peu importe ma retraite

Ma sécurité, mon PEP *,

Mon désir c’est d’être assis

A table avec Jésus-Christ.

Oh ! Seigneur donne-moi

De toujours regarder à Toi,

Que les biens d’ici-bas

Ne me détournent pas.

Quelle joie dans ta présence

Louer ton amour immense

Cela vaut tous les sacrifices

Rien ne vaut d’être à ton service.

René LAHAYE

* PEP : Plan Epargne Populaire

Savoir vieillir

Sur la terre où tout homme passe

Existe pour chacun de nous

Un art difficile entre tous,

Celui de vieillir avec grâce.

Degré par degré s’affaiblir,

En sentant dans un corps débile

Une âme encore jeune et virile,

Et sans en rien montrer, souffrir…

Quand on pourrait parler, se taire,

Quand on voudrait agir, s’asseoir,

Et chaque jour un peu mieux voir

Hélas ! Qu’on n’est plus nécessaire !

Laisser aux autres leurs fardeaux

Sans pouvoir un peu les leur prendre,

Et ne porter, sans rien attendre,

Que le poids des ans sur son dos.

Rester muet quand on s’efface,

Tranquillement croiser les bras,

Céder tour à tour, pas à pas,

Notre influence et notre place.

Et puis, quand le soleil pâlit,

Prendre les choses sans se plaindre,

Comme Pierre, se laisser ceindre,

Garder la chambre, ou bien le lit.

Oh ! Seule notre foi chrétienne

Peut aider à porter le faix

Et répandre partout la paix,

La seule qui toujours soutienne !

Comme un diamant précieux

Est taillé par le lapidaire,

Ainsi le Seigneur, sur la terre,

Taille nos âmes pour les Cieux !

Et cette école peut paraître

Parfois bien longue à notre cœur.

Oh ! Laissons faire ! Le Seigneur

Veut nous apprendre à ne rien être !

Mme Ernest ROERICH

Quelqu'un a dit :

Ce n’est pas vos aptitudes

Mais votre attitude

Qui vous fera monter en altitude

Quelqu’un d’autre a dit :

Ce n’est pas les réunions

Mais la communion

Qui fera la véritable union.

Ce n’est pas la hauteur

Mais la profondeur

Qui vous unira au Seigneur.

Ce n’est pas des hésitations

Mais des résolutions

Qui nous donneront la bénédiction.

Ce n’est pas le superficiel

Mais Jésus, l’essentiel,

Qui nous fera connaître le ciel

René LAHAYE

Dix lépreux

Des dix lépreux qui sont guéris,

Un seul est venu dire merci.

C’est un bien maigre pourcentage,

Mieux que rien, mais c’est dommage !

Jésus ne s’en offusque guère ;

Ce qu’il veut, c’est servir son père.

Il soulage, et vient guérir,

Parle du royaume à venir.

Si nous avons des plaies secrètes,

Il veut bien les cicatriser,

A condition qu’on lui permette

D’étendre sa main, de l’aimer.

Nous aussi, nous sommes ingrats,

Pas assez fermes dans la foi.

O Seigneur nous nous repentons,

Et nos vies nous te remettons.

Marie-Antoinette GARCIA-SERVE

La prière d'un poète africain

" J’ai frappé à ta porte, j’ai frappé à ton cœur

Pour avoir un bon lit, pour avoir un bon feu.

Pourquoi me repousser ?

Ouvre-moi, mon frère.

Pourquoi me demander si je suis d’Afrique,

Si je suis d’Amérique, si je suis d’Asie,

Si je suis d’Europe ?

Ouvre-moi, mon frère.

Pourquoi me demander la longueur de mon nez,

L’épaisseur de mes lèvres, la couleur de ma peau

Et le nom de mes dieux ?

Ouvre-moi, mon frère.

Je ne suis pas un Noir, je ne suis pas un Rouge,

Je ne suis pas un Jaune, je ne suis pas un Blanc,

Je ne suis qu’un homme

Ouvre-moi, mon frère.

Ouvre-moi ta porte, ouvre-moi ton cœur,

Car je suis un homme, l’homme de tous les temps,

L’homme de tous les cieux,

L’homme qui te ressemble. "

Mon Dieu quelle guerre cruelle !

Mon Dieu, quelle guerre cruelle !

Je trouve deux hommes en moi :

L’un veut que, plein d’amour pour toi,

Mon cœur te soit toujours fidèle ;

L’autre, à tes volontés rebelle,

Me révolte contre ta loi.

L’un tout esprit et tout céleste,

Veut qu’au ciel sans cesse attaché

Et des biens éternels touché,

Je compte pour rien tout le reste ;

Et l’autre, par son poids funeste,

Me tient vers la terre penché.

Hélas ! En guerre avec moi-même,

Où pourrais-je trouver la paix ?

Je veux et n’accomplis jamais ;

Je veux, mais, ô misère extrême !

Je ne fais pas le bien que j’aime

Et je fais le mal que je hais.

les murs

Oh ! Seigneur merci pour les murs

Qui tombent comme celui de Berlin

Nous voyons que la moisson est mûre

Oh ! Que notre panier soit plein.

Mais il y a des murs qui existent,

Ceux de notre orgueil et de notre moi

Seigneur, fasse qu’ils disparaissent vite

Et laissent place à l’humilité et la foi.

Il y a les murs de notre œuvre

De ce que nous avons fait

Oh ! Que ton Esprit œuvre

Que nous vivions tranquilles, en paix.

Il y a les murs de nos églises

De nos rites, de nos traditions

Oh ! Que ta Sainte Lumière luise

Et balaie toutes les divisions.

Car dans ton Royaume de Paix

Aucun mur ne sera dressé

Nous serons ensemble pour louer

Ton amour pendant l’éternité.

René LAHAYE

Prends ma main

Prends ma main, tendre Père,

Quand vient la nuit,

Car elle est sombre la terre

Et rien n’y luit.

Fais resplendir ta face,

Soleil divin,

Et que toujours ta grâce

Tienne ma main.

Tu connais ma détresse,

Ma faible foi ;

Il me faut ta tendresse

Veillant sur moi.

On ne craint pas l’orage

Près de ton cœur.

Ranime mon courage,

Tendre Sauveur.

Le deuil n’est point funeste,

Par ton secours ;

Ta présence me reste,

En ce séjour.

Ma terrestre demeure

Ne quitte pas ;

O Seigneur, d’heure en heure

Conduis mes pas.

Qu’est-ce que la bonté, sinon ….

S’occuper des autres et partager leurs peines.

Ecouter les solitaires, les affligés, sans hâte aucune.

Faire le bien sans chercher à plaire….

C’est cela la bonté, et une part de Sa gloire.

Renoncer à des instants de repos, précieux et rares,

Pour soigner un malade, s’occuper d’un malheureux,

Travailler sans chercher à éviter les tâches…

C’est cela la bonté, authentique et vraie.

Porter un panier, tenir la porte ouverte.

S’arrêter pour sourire à un vieillard morose.

Renoncer à tel achat pour aider un pauvre…

C’est cela la bonté qui est sûre et qui dure.

Sympathiser, partager, aimer,

Révéler chaque jour l’esprit de Jésus,

Mettre ainsi le sceau sur le don de notre vie….

C’est cela la bonté qui glorifie Dieu.

D’après une poésie de la Capitaine Parkin dans " The Deliverer "

Entre les mains du Seigneur

J’ai tout remis entre tes mains,

Ce qui m’inquiète et qui me gêne,

Ce qui m’angoisse et qui me peine

Et le souci du lendemain.

J’ai tout remis entre tes mains.

J’ai tout remis entre tes mains,

Le lourd fardeau traîné naguère,

Ce que je pleure, ou que j’espère

Et le pourquoi de mon destin.

J’ai tout remis entre tes mains.

J’ai tout remis entre tes mains,

La pauvreté ou la richesse,

Le bonheur ou bien la tristesse,

Tout ce que jusqu’ici j’ai craint.

J’ai tout remis entre tes mains.

J’ai tout remis entre tes mains,

Que ce soit la mort ou la vie,

La santé ou la maladie,

Le commencement ou la fin.

Car tout est bien entre tes mains.

Marie HENRIOUD

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