Le vieux manteau

- N’aurez-vous donc pas un manteau neuf cet hiver ? le vôtre est tout à fait passé de mode !

Ainsi me parlaient mes amis, il y a trois ans,

Et sans y réfléchir davantage, je convins avec eux qu’il me fallait un manteau neuf et je mis de côté pour le faire deux cent francs de mes modestes rentes.

Mais, au moment d’acheter le manteau, j’appris qu’une de mes voisines, femme pauvre et dont le fils avait dissipé les modiques ressources, souffrait à l’entrée de l’hiver de mille nécessités pressantes.

Le plus indispensable, c’était un nouveau fourneau à la place du vieux poêle disloqué, qui enfumait sa cuisine et consumait son bois sans la réchauffer.

Le vieux manteau et le fourneau neuf commencèrent à se balancer dans mon esprit.

A la fin, je renonçai au manteau et j’achetai le fourneau, qui fut placé chez ma voisine.

L’hiver se fit rudement ressentir et j’allai souvent la visiter et me chauffer chez elle.

Un jour, en arrivant à sa porte, j’entendis des prières et des bénédictions pour ceux qui s’étaient souvenus d’elle dans sa misère.

Combien mon cœur fut touché et réjoui !

Il le fut bien plus encore quand plus tard la bonne femme put recueillir dans sa chaude cuisine une parente malade et son enfant, et la soigner dans cette rude saison.

Ah ! mon vieux manteau possédait alors une beauté et une chaleur que sa forme arriérée ne pouvait lui ôter.

Il y a deux ans, mes amis revinrent à la charge :

- Il va sans dire que vous aurez cet hiver un nouveau manteau. On en fait cette année de si commodes !

- Je le pense, répondis-je.

Et en effet, je sortis un jour pour en choisir un.

Mais dans la rue, je reçois une lettre d’un ami éloigné qui déplorait le dénuement où était la bibliothèque paroissiale de son pasteur et qui m’en donnait le maigre catalogue.

Et la lettre ajoutait : Une somme de deux cents francs, appliquée à l’achat de bons livres, ferait, dans la région isolée où vit le pasteur, un bien incalculable.

Voilà donc un nouveau rival pour le manteau neuf.

Quand je songeais aux ressources chétives de ce serviteur dévoué de Jésus-Christ, et au bien que des livres pourraient faire pendant les longues soirées de l’hiver dans cette paroisse reculée, ma conscience et mon cœur plaidaient en faveur des livres.

Je consacrai donc mes deux cents francs à cet achat ; et plus tard j’appris combien cet envoi avait réjoui et encouragé le cœur du pasteur ; comment les livres avaient passé de maison en maison et, sous la bénédiction de Dieu, avancé son règne dans toute la contrée.

Les couleurs fanées de mon vieux manteau me semblèrent alors briller d’un nouveau lustre.

Enfin, il y a un an que le sujet du manteau neuf fut repris de nouveau par mes amis avec insistance.

Les mêmes préliminaires furent faits et le manteau était presque acheté, lorsque la triste position d’un jeune homme luttant contre les difficultés sans nombre pour se vouer au saint ministère vint à ma connaissance.

Ne se trouvera-t-il point quelque ami chrétien pour l’appuyer de sa sympathie et venir à son aide ?

L’appel était irrésistible.

Oui, au nom du Seigneur, je l’aiderai !

Le vieux manteau et moi ne sommes donc point encore séparés.

Que surviendra-t-il pour rompre ou resserrer nos liens ?

Je ne puis le dire. Mais, quoi qu’il arrive, le vieux manteau m’aura donné une grande leçon trop oubliée d’économie, de charité et de bonheur.

" Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. "

" Invoque-moi au jour de la détresse, Je t'en délivrerai et tu me glorifieras "

J’ai connu, dit Anna Shipton, la femme d’un fermier qui habitait près d’un village situé dans une des plus pittoresques vallée d’Angleterre.

Elle était faible et maladive, incapable de seconder son mari dans les travaux, même les moins pénibles de la ferme.

Leur situation était précaire, et il vint un moment où, à la suite de mauvaises récoltes, la pénurie d’argent fut si grande que le fermier en rentrant pour dîner, un jour, ne trouva pas même du pain sur la table.

Sa femme avait prié Dieu toute la matinée de venir à leur aide, et la foi de cette humble chrétienne ne faiblissait pas dans l’épreuve.

Le ménage n’avait jamais fait la moindre dette.

Il y avait bien deux ou trois fromages dans la cave, mais ils devaient être vendus à la foire quelques jours plus tard ; en manger un serait une perte sèche.

- Si seulement Johnston voulait me payer ce qu’il me doit ! soupira le fermier : nous pourrions attendre jusque après la foire. Mais j’ai cessé de lui réclamer mon argent, car c’est tout à fait inutile. Il n’y a pas à tortiller, va prendre un fromage, je ne puis jeûner plus longtemps.

- Attends encore un instant répondit la femme, laisse-moi dire au Seigneur que le secours n’est pas encore venu.

Sur ce, elle se retira dans sa chambre pour prier encore une fois.

Quand elle revint, son mari avait déjà placé sur la table le précieux fromage et s’apprêtait à en couper une tranche.

- Attends, s’écria la femme en lui retenant la main, je vois un homme qui traverse le champ là-bas ; je suis sûre que c’est Dieu qui nous l’envoie !

Le fermier alla près de la fenêtre et s’écria :

- C’est Johnston !

C’était en effet le débiteur, qui arrivait à pas pressés, comme si quelque affaire de la plus grande importance l’amenait.

Haletant, essoufflé, il posa 30 schillings sur la table, puis voyant les assiettes vides, l’absence de pain, il parut confus et s’écria :

- Pardonnez-moi, il y a bien longtemps que je vous dois cette somme. J’aurais pu vous payer il y a déjà quelque temps ; mais je voulais employer l’argent à une autre chose. J’ai loué hier un cheval pour mener ma famille au bord de la mer et y passer quelques jours.

Pendant la nuit, le cheval est tombé malade et j’ai vu qu’il fallait le renvoyer au propriétaire. Alors je me suis souvenu de ma dette et j’ai été tourmenté par ma conscience à ce sujet. Tant il y a que je n’ai pu tarder davantage à la payer et je suis venu m’acquitter.

Il est inutile d’ajouter que la joie du fermier et la reconnaissance de sa femme envers son Père céleste s’exhalèrent librement après le départ de Johnston. " Invoque-moi au jour de la détresse, je t’en délivrerai et tu me glorifieras. "

Ce que peut la foi d'un enfant

Un digne magistrat raconte qu’à l’époque où il faisait ses études, il était athée et pensait qu’un homme intelligent ne pouvait guère croire en Dieu.

Plus tard, marié et père de famille, il a pourtant fait élever ses enfants chrétiennement, parce qu’il appréciait l’influence de la religion pour retenir les jeunes gens dans la bonne voie.

Un soir, raconte-t-il, ma femme m’apprend que notre petit Charles a été très méchant pendant le jour.

J’appelle l’enfant, je le gronde sévèrement et je l’envoie coucher, la mine sérieuse.

Il se met au lit et reste d’abord tranquille ; puis, tout à coup, il se met à pleurer et à sangloter.

Je vais à lui, et je lui demande : " Pourquoi pleures-tu ?

- Oh ! papa, s’écrie-t-il en sanglotant, les anges ?

- Les anges ? Eh bien quoi, les anges ?

- Les anges ont écrit ça dans le livre du bon Dieu ? "

Sa voix se perdait dans les sanglots.

"- Ecrit quoi ?

- Comme j’ai été méchant.

- Oui, lui dis-je, ils l’ont écrit ; voilà ce qui arrive quand on n’obéit pas à sa mère.

- Ah ! papa, est-ce qu’on ne peut pas l’effacer de ce livre, dit l’enfant, en me regardant d’un air suppliant, le visage tout inondé de larmes. "

Son désespoir me touchait ; je ne croyais ni à Dieu, ni aux anges, mais je voulais entrer dans ses idées. Je lui dis donc :

" Si mon petit Charles, cette vilaine histoire peut être effacée du livre ; mais pour ça, il faut que tu demandes pardon à Dieu.

- Oui, papa, je veux le faire, dit-il en se redressant. Il faut que je me mette à genoux, ça vaut mieux, n’est-ce pas ?

- Oui, mon cher enfant, mets-toi à genoux. "

D’un bond, le voilà hors du lit ; ses yeux brillaient.

Après un moment de réflexion, il dit :

" Père, je crois que tu devrais te mettre aussi à genoux, Dieu écoutera mieux. "

Bien embarrassé, mais ne voulant pas troubler mon enfant, je me mets à genoux à côté de lui.

" Papa, me dit-il, je crois qu’il vaut mieux que tu pries pour moi, tu sauras mieux parler à Dieu. "

Mon embarras augmentait, mais j’étais bien ému, et il se passait en moi quelque chose qui me bouleversait.

J’ai donc prié pour la première fois depuis bien longtemps.

Quand j’ai fini, Charles se lève et me dit :

" Maintenant, papa, c’est effacé du livre ?

- Oui, mon enfant.

- Avec quoi est-ce que les anges ont pu l’effacer, avec une éponge ?

- Non, Charles, avec le sang de notre Sauveur. "

L’enfant réfléchit quelques instants, puis il me dit en me regardant de ses yeux humides :

" Est-ce que tu as été aussi marqué dans ce livre ?

- Hélas, oui !

- Et maman, a-t-elle aussi commis des péchés ?

- Oui, elle aussi.

- Mais vos péchés sont effacés ? " dit-il.

J’étais saisi ; il me semblait être, non devant mon enfant, mais devant le Souverain Juge.

Tout tremblant, j’ai répondu en balbutiant :

" Oui, je l’espère, oui. "

Au même moment, quelqu’un éclatait en larmes derrière moi.

C’était ma femme qui pleurait ; elle était arrivée et avait tout entendu.

Elle s’est jetée dans mes bras, puis nous nous sommes mis à genoux, en demandant au Sauveur de nous purifier de nos péchés par son sang.

Depuis ce moment, nous aussi, nous croyons en Dieu, comme notre cher petit enfant, et les prières de ma mère, que je n’avais pas voulu entendre dans ma jeunesse, sont exaucées.

Exaucement immédiat

Dans un village de France qui porte un joli nom s’est formé, au sein d’une population très catholique, un petit groupe de chrétiens qui appartiennent, les uns à la classe ouvrière et les autres à celle des agriculteurs.

Or il se trouve qu’un jour l’un de ceux-ci devait à son voisin la somme de … 2 francs, qu’il fallait absolument payer et sans retard.

Une bagatelle, direz-vous ; mais pas pour celui dont la bourse était vide, et vide de longtemps sans espoir.

Aussi notre homme était-il bien préoccupé et presque découragé, d’autant que, membre influent de la petite congrégation, il avait à cœur de ne pas nuire en quoi que ce soit à sa bonne réputation.

Que faire donc ?

Pendant qu’il remue son petit coin de terre, le souci laboure son âme.

Mais, tout à coup, au souvenir des promesses divines, le voilà qui s’arrête, pose sa bèche, se découvre, et d’un cœur tout simple dit à son Père céleste :

" Seigneur, tu vois dans quelle situation pénible je me trouve ; et tu as déclaré, dans ta Parole, que je vaux plus que deux passereaux ; viens-moi donc en aide, ô Dieu ! Amen. "

Et ce fut tout.

Puis le cœur allégé d’un poids lourd, il se remet au travail ; après quoi, il reprend le chemin de sa chaumière, située au bord d’une route extrêmement fréquentée.

Pendant qu’un instant, arrêté sur le seuil de sa porte, il regarde les voitures qui passent, un bruit trop connu de nos jours et un tourbillon annoncent l’arrivée et le passage de l’une de ces infernales machines qui s’appellent des automobiles.

L’affreux nuage de poussière qu’elle soulève n’empêche pas notre homme de voir un objet qui s’en détache par derrière et tombe à quelques pas sur le sol.

C’est un coussin en cuir de Russie presque tout neuf.

Mais les cris d’appel, les gesticulations, tout est inutile ; comme le vent de tempête, la lourde machine s’éloigne et disparait.

Heureusement qu’à quelque distance un passage à niveau l’arrêtera peut-être : notre brave homme se le rappelle et, aussitôt, prenant son élan, avec le précieux coussin sous le bras, il court, court, et arrive à temps à portée de voix pour que cette fois-ci on l’entende et on l’attende.

Alors une dame qui est dans la voiture reçoit le coussin, remercie chaleureusement celui qui le rapporte et, pour reconnaitre un peu et la peine prise et le service rendu, demande la permission de lui remettre… quoi ?

Vous le devinez : la pièce de 2 francs tant désirée.

A peine exposé, le besoin de l’enfant de Dieu était satisfait.

Le pain de l'enfant

La femme mettait le pain sur la table quand le père entra.

Les yeux du petit changèrent aussitôt ; il avait bien faim, sa mère aussi.

Mais l’ouvrier buvait toujours, l’argent manquait.

On cachait le pain et on mangeait quand on savait loin l’ivrogne.

Ce soir-là, il rentrait plus tôt.

Grâce aux sandales qu’il portait, les deux pauvres êtres n’avaient pas entendu monter l’homme.

Lui, qui portait le nom de père, nom béni du foyer paisible et doux où s’exerce la calme autorité du chef respecté !

Ici, ce nom même était exécré !

C’est qu’ils avaient tellement souffert, la mère et l’enfant, du froid, de la faim, de la misère, de tout !

En entrant, il vit le pain qu’éclairait faiblement la lampe fumeuse où l’huile s’encrassait.

Il n’aperçut pas les visages terrifiés des deux êtres dont il broyait l’âme chaque jour !

" Ah ! fit-il gouailleur, on cache tout par ici ! Quand je suis là, rien à manger ; moi parti, l’on fait ribote ! … Donne un peu voir ! … "

- Tu n’as plus soif ? dit-elle frémissante.

Lui, n’entendait pas.

Il ne savait qu’une chose : on lui avait caché le pain et il le voulait.

Toute sa bestialité lui monta au visage.

Chacun des mots qu’il prononçait marquait une étape vers la folie alcoolique.

"- Donne-je te dis !

- Non, c’est le pain de l’enfant !

- J’ai faim !

- L’enfant aussi !

- Ah ! la vieille… "

Et alors, une lutte, des coups ! …

L’enfant qui pleure, innocent, les dents de la mère qui claquent ; enfin, l’homme vainqueur et satisfait qui mange assis près de la table, et la mère et l’enfant, dans un coin, sanglotant, le ventre vide et le cœur débordant de chagrin !

Oh ! ce pain soigneusement caché pour le petit, le voir dévorer par l’autre !

Plus d’argent pour acheter !

Ainsi, il faut passer la nuit dans cette torture !

Alors, la pauvre femme sent une main moite chatouiller son cou, elle entend une voix bien-aimée, hoquetant encore de larmes, lui dire :

- Ne pleure pas, va, maman ! Je n’ai plus faim maintenant, papa m’a guéri.

Le bon almanach

Noble exemple de fraternité

Il y a quelques années un monsieur traversant une des rues les plus fréquentées d’une grande ville remarqua la figure pâle et étirée d’un petit cireur de bottes attendant du travail.

Emu de l’air délicat de l’enfant, il se décida à lui faire cirer ses souliers et l’appela.

L’enfant arriva de suite en boîtant, mais à ce moment il fut supplanté par un autre cireur qui immédiatement se disposa à faire la besogne.

- Pourquoi cela, dit le monsieur fâché ?

- C’est ainsi, dit le nouveau venu joyeusement, Jacques vient de sortir de l’hôpital, et nous autres cireurs nous lui faisons son ouvrage à tour de rôle.

Jacques sourit, ce qui prouva au monsieur que l’histoire du gamin était vraie.

Il fut si touché de cet acte de fraternité qu’il donna à l’ami de Jacques un franc pour l’ouvrage, en lui disant de partager avec lui.

- Non, non, monsieur, répliqua promptement le jeune héros en donnant le franc au petit infirme, aucun de nous ne voudrait prendre l’argent qui revient à Jacques.

Et là-dessus il disparut.

Dieu voit

Emma en revenant de l’école, passa près d’un petit garçon qui avait mis la main entre les barreaux d’un grillage entourant un jardin, et essayait de cueillir une fleur.

- Oh ! petit garçon, dit Emma avec bonté, ne prenez-vous pas cela sans en avoir demandé la permission ?

- Personne ne me voit, répondit le bambin.

- Quelqu’un vous voit du haut du ciel bleu, dit Emma. Dieu a dit qu’il ne faut pas prendre ce qui ne nous appartient pas sans en demander la permission et vous allez lui faire de la peine si vous le faites.

- Vous croyez ? fit-il, alors je ne le ferai pas.

Il retira sa main et s’en alla.

La fillette rentra le cœur léger, se rendant compte qu’elle avait bien fait en empêchant quelqu’un de mal faire.

Je savais que Tu viendrais !

" Précieux parfum, " tel était le nom de la petite fille, se glissa doucement au bord du lit sur lequel le corps amaigri de sa maman était allongé.

- Maman, dit-elle, voilà ton repas.

La pauvre malade à grand peine, se souleva un peu et but quelques gorgées d’eau de riz.

- Merci ma chérie, murmura-t-elle, je ne sais ce que je deviendrais sans toi.

- Maman, s’écria l’enfant, te sens-tu mieux maintenant ?

La malade secoua la tête.

- Non, petit trésor, je ne suis pas mieux et il me semble que je m’affaiblis toujours plus.

" Précieux Parfum, " soupira sa mère d’une voix entrecoupée, je crois que Jésus va venir me chercher pour aller au ciel.

Puis elle ajouta doucement : Je serais tellement heureuse d’aller avec Lui, si je ne te laissais pas seule.

- Oh ! Maman, sanglota l’enfant, que deviendrai-je si Jésus t’emporte ? J’aurai trop peur toujours seule à la maison. Ne t’en va pas, Maman. Ne me laisse pas seule !

La pauvre femme caressa de sa main diaphane les cheveux noirs de l’enfant.

- Ne pleure pas, Précieux Parfum. Je voudrais rester avec toi, mais Jésus sait mieux que nous ce qu’il nous faut. N’aie pas peur. Quand je ne serai plus là, Jésus prendra soin de toi.

Les douces paroles rassurèrent l’enfant.

Une violente épidémie de choléra et de malaria s’était abattue sur toute cette contrée de l’Inde déjà ravagée par la famine.

Les foyers l’un après l’autre étaient visités par la mort en quelques heures.

Aucune nouvelle n’était parvenue du père de Précieux Parfum.

Son frère aîné et sa petite sœur avaient été emportés par la maladie en quelques jours.

Elle se trouvait seule avec sa maman si gravement atteinte et l’on comprend qu’elle ait été terrifiée à la pensée de rester seule.

Le lendemain matin, Précieux Parfum s’éveilla pétrifiée d’horreur : sa mère était allongée sans vie sur le grabat.

Elle toucha la main étendue vers elle en dernier signe de protection.

Elle était glacée.

Pendant la nuit, l’âme de la maman avait laissé son enveloppe mortelle et la petite, elle, se trouvait seule.

Les voisins ensevelirent le corps et, après l’enterrement, Précieux parfum reprit le chemin de sa maison désormais vide et triste.

Personne ne paraissait se souvenir d’elle.

Ceux qui avaient enseveli sa mère, avaient eux-mêmes trop de deuils et de douleur dans leurs propres foyers pour penser à la petite orpheline.

" Maintenant, Jésus viendra bientôt me prendre " se dit-elle.

Elle se lava la figure, mit ses plus beaux habits et attendit…. Jusqu’à ce que l’interminable journée touchât à sa fin et que les ombres du soir eussent rempli la maison.

Soudain, elle se sentit pétrifiée à la pensée de passer une autre nuit toute seule.

Elle sortit, traversa en courant le village silencieux et s’arrêta au pied de la montagne solitaire où se trouvait la tombe de sa mère.

Elle se jeta sur la tombe et cria :

- Maman, Maman, pourquoi m’as-tu laissée Seule ? Tu m’as dit que Jésus s’occuperait de moi, mais Il n’est pas venu. Peut-être qu’Il m’a oubliée…. Oh ! j’ai si peur…. Je suis toute seule ! Maman, que dois-je faire ?

C’est à ce moment précis qu’un vieux pasteur passait sur le sentier étroit, au bas de la montagne.

Il allait à pas pressés, car il avait hâte de regagner sa demeure.

C’était la première fois qu’il empruntait cette route et il n’aurait pas su dire pourquoi il avait choisi cette direction aujourd’hui.

C’était folie, de sa part, car il pourrait bien s’égarer dans l’obscurité…

Soudain, il arriva auprès de l’enfant en pleurs.

Dès qu’elle le vit, elle se leva et cria :

- Oh ! Jésus, enfin tu es arrivé. Maman m’a dit que tu t’occuperais de moi quand elle serait au ciel. Mais pourquoi as-tu tellement tardé ? Si tu savais comme j’étais seule et j’avais si peur ! Mais maintenant tu es là, alors tout va bien.

Le vieux monsieur se trouva fort embarrassé pendant quelques minutes, tandis que la petite fille continuait toujours à lui expliquer combien elle était heureuse qu’il soit venu…

Alors, il commença à comprendre la triste histoire et l’enfant partit heureuse avec le pasteur, sûre que Jésus prenait soin d’elle, comme sa maman lui avait dit.

Et je crois que Jésus s’occupait de sa petite brebis ; vous aussi, n’est-ce pas ?

Précieux Parfum est une fleur, parmi des millions, qui s’écrient : " Je savais que tu viendrais ! "

Jésus peut venir seulement si nous allons vers Lui.

V. H. R. MILLS

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