La science chrétienne, qu'est-elle et d'où vient-elle ?

A

Par la mort de Mme Eddy, fondatrice et créatrice de la " Science chrétienne " le 3 décembre 1910, une extraordinaire carrière a pris fin.

Jusqu’à 40 ans, elle n’était qu’une femme obscure, nerveuse, hystérique, qui, lorsque l’envie lui en prenait, se faisait monter dans sa chambre et bercer dans un grand berceau.

A 60 ans, elle était le leader d’une nouvelle petite secte.

A 90 ans, en mourant, elle était l’autorité suprême d’une communauté comprenant 85 000 membres (répartis en 700 branches, propriétaires d’un nombre considérable d’Eglises somptueuses) et influençant indirectement l’évolution mentale de milliers et de milliers de non-adhérents.

On ne peut nier que Mme Eddy n’ait, au moins, enrichi le vocabulaire populaire d’un mot nouveau : Science chrétienne et réveillé certains psychologues, médecins et pasteurs, à la considération des facultés mentales comme facteurs de la vie et de la santé physiques.

Il faut voir plusieurs causes à une telle popularité.

1er - la réceptivité de l’esprit américain pour toutes les nouveautés religieuses (par exemple, le Mormonisme, le Shakérisme, le Dowiéisme, etc…) ;

2ème – la maturité de l’Amérique pour une réaction contre le simple matérialisme ;

3ème – le talent inné de la fondatrice pour organiser ;

4ème – la préparation à un culte de la santé par un certain nombre de novateurs modérés.

Mais la grande raison pratique est l’espoir que la Science chrétienne apportait aux gens déprimés, que la souffrance, la maladie et la mort ne sont que des illusions.

Lorsqu’une fois cette idée devient fixe dans un esprit faible, la dépression neurasthénique disparait et une famille reconnaissante rend hommage à la Science chrétienne !

La gratitude envers celle qui fournit une telle puissance est le secret de la loyauté du scientiste chrétien à celle qu’il appelle Mère.

Sur ce sentiment de gratitude repose toute l’organisation de cette Eglise.

Les exigences de Mme Eddy sont, en général, remplies par ses disciples avec une promptitude empressée.

Ce sont d’abord : l’achat, à un prix fort élevé, de son livre Science et Santé, avec le supplément, qui accompagne chaque révision ; puis le chant des hymnes composées par elle, la lecture en public de ses œuvres pour remplacer les sermons ordinaires ; ensuite l’élimination des pasteurs et des ministres, et enfin la subordination de toute action exécutive importante à son approbation personnelle.

Cette influence était si considérable et si absolue qu’on se demande, maintenant que Mme Eddy est morte, comment l’Eglise de la Science chrétienne pourra conduire ses affaires.

Mme Eddy a agi si logiquement d’après sa doctrine que la mort n’existe pas, qu’elle n’avait fait aucun préparatif pour être remplacée dans ses fonctions suprêmes.

Sa mort a été précédée de plusieurs mois de réclusion pendant lesquels elle était très faible.

Juste avant la fin, elle fut malade, probablement de pneumonie (ou, comme disent ses disciples, " dans l’erreur ") pendant une dizaine de jours.

Dans son cas, comme dans celui de toute chair humaine, la mort, ou " l’erreur " ont vaincu.

La croyance de Mme Eddy que certaines personnes malfaisantes avaient le pouvoir de faire tort à leurs ennemis, ou comme elle l’exprimait, exerçaient sur eux un " magnétisme animal malin, " lui était une frayeur continuelle, mais peut compter pour un facteur dans sa fin misérable.

Il n’est pas probable que la Science chrétienne disparaisse avec sa fondatrice, car quoi qu’elle ne puisse intéresser qu’un cercle restreint de personnes, elle est cependant la religion de l’égoïsme et non celle du service pour le prochain.

Ce genre de credo ne manquera jamais d’adhérents.

B - LA DOCTRINE

Voyons maintenant, en détails, en quoi consiste la doctrine de Mme Eddy.

" …les débats d’une science faussement ainsi nommée " (1 Timothée, chapitre 6, verset 20).

Garde le dépôt, le dépôt des écrits sacrés, la foi qui a été une fois transmise aux saints (Jude, chapitre 3).

Soyez sur vos gardes, ne méprisez pas votre ennemi.

Beaucoup de batailles ont été perdues ainsi.

L’Eglise chrétienne, me semble-t-il, a un grand besoin d’être avertie, par le temps qui court.

Il y a péril de tous côtés. D’où vient que nous ne sommes pas plus réveillés ?

" Je crois que la nouvelle religion aura conquis la moitié de la chrétienté dans une centaine d’année. "

La prédiction n’est pas de moi, et je ne suis pas de l’avis de celui qui l’a faite.

Mais le fait qu’un observateur, d’une nature aussi pénétrante que l’Américain humoristique qui l’a prononcée, ait pu jeter un tel horoscope sur le système, connu sous le nom de la " Science chrétienne, " montre que, tout au moins, il est temps que nous examinions ses prétentions.

Importée d’Amérique, où toutes les croyances bizarres poussent sans retenue comme des champignons, la Science chrétienne y a trouvé un sol propice, et l’on est venu l’établir, non seulement à Londres, mais à Paris.

L’Eglise-mère est à Boston. D’après le Times, il n’y a pas moins de 480 Eglises affiliées dans les Etats-Unis.

Cependant, il ne faudrait pas supposer que la Science chrétienne soit originaire d’Amérique.

La source remonte beaucoup plus haut ; ce serait un produit, non pas du Nouveau Monde, mais de l’Ancien.

Pandita Ramabaï, dont l’œuvre admirable parmi les pauvres veuves des Indes, est bien connue, a quelque chose à nous dire de son origine.

Elle écrit : " Dans mes visites en Amérique, j’ai l’impression de plus en plus accentuée, " qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, " ainsi que le dit Salomon.

Je suis surprise et choquée de voir que les anciennes philosophies font leur apparition dans les Etats-Unis, déguisées sous des noms chrétiens.

Je constate avec tristesse, moi qui suis en présence des résultats de la philosophie et de la superstition païennes, que des gens éduqués, jouissant des privilèges de la civilisation chrétienne, soient ainsi trompés par la fascination d’un nom nouveau.

A mon arrivée à New-York, je fus informée qu’une nouvelle philosophie était enseignée dans ce grand pays et qu’elle avait déjà plusieurs disciples.

C’était la Science chrétienne.

Lorsque j’en entendis les doctrines, je reconnus aussitôt la philosophie païenne, enseignée à mon peuple depuis 2000 ans.

Née, éduquée et ayant obtenu mes diplômes dans cette philosophie, je suis au courant et de sa littérature et de l’influence qu’elle exerce sur mon peuple – influence dégradante.

Elle a ruiné des millions de vies et a été la cause de souffrances sans nom dans mon pays, car elle est basée sur l’égoïsme et ne connait aucunement ce que c’est que la sympathie.

" Un exemple de cette cruauté : Un jeune garçon tombe gravement malade et endure des souffrances atroces.

Sa mère, membre de la soi-disant Science chrétienne, se refuse à faire quoi que ce soit pour le soulager. Elle veut convaincre son enfant que sa douleur n’existe pas.

Cependant, les cris de ce pauvre malheureux amènent les voisins auxquels cette cruelle mère refuse l’entrée de sa maison.

Alors, arrivent les autorités accompagnées d’un médecin.

L’enfant montrant sa mère s’écrie : " Elle veut me laisser mourir ! "

Quelques simples remèdes furent appliqués et l’enfant retrouva bientôt le sommeil et la guérison. "

Il est difficile de ne pas nourrir des sentiments d’indignation vis-à-vis d’un système qui, non seulement tue toute affection naturelle, mais qui lève si haut la tête au milieu de nous.

La Science chrétienne est un système complexe et compliqué ; au fait, c’est un composé inextricable de plusieurs systèmes.

Il a un côté métaphysique, un côté thérapeutique et un autre côté théologique.

Pour se frayer une voie à travers le fourré de contradictions contenues dans les pages de ce livre obscur et embrouillé ayant pour titre Science et Santé, il faut une énergie et un courage plus qu’extraordinaires.

1 – Quelle est la véritable nature de ses prétentions ?

Dans ce système, il y a un mélange de métaphysique, de guérison mentale et de théologie, mais qu’il soit bien entendu que cette dernière est la plus importante.

Certains écrivains, semble-t-il, se sont trompés en traitant la Science chrétienne comme tel autre système charlatanesque, qui surgit de temps à autre, pour le traitement de diverses maladies.

Il n’y a pas de doute que la Science chrétienne n’ait eu du succès dans plusieurs cas, mais cependant il ne faut pas croire que cette Science soit simplement un système de thérapeutique.

Mme Eddy, la fondatrice de la secte, se pose, non pas comme philanthrope, ni comme docteur, ni même comme philosophe, mais par-dessus tout, comme " prophétesse. "

Elle a l’audace de placer en tête de son livre les paroles suivantes : " Je vous déclare, frères, que l’Evangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme ; car je ne l’ai reçu ni appris d’un homme. Mais par une révélation de Jésus-Christ. (Paul). "

Elle s’est bien gardée, toutefois, de mentionner une seule référence aux deux versets précédents.

L’eût-elle fait, la confiance de ses disciples en la nouvelle révélation de Mme Eddy eût, peut-être, été un peu ébranlée.

Celle-ci par exemple : Quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Evangile que celui que nous avons prêché, qu’il soit anathème (Galates, chapitre 1, verset 8).

Il est bon de dire ici que la source d’où provient l’enseignement de Mme Eddy doit être, dès l’abord, signalée, car elle est de toute importance.

Voici ce qu’elle écrit : Ce n’est pas moi, mais la puissance de vérité et d’amour bien au-dessus de moi, qui a dicté Science et Santé pour être la clef des Ecritures. Je rougirais d’avoir écrit ce livre, comme provenant d’une origine humaine, mais je n’ai été que l’écho des harmonies célestes dans les métaphysiques divines.

Je ne puis être trop modérée dans mon estimation du Guide sur la Science chrétienne.

C’est un peu fort, stupéfiant même de s’entendre dire que l’Eglise chrétienne a été laissée sans guide pour l’interprétation des Ecritures pendant 19 siècles, jusqu’à l’année 1867, et que Mme Eddy ai dû se produire sur la scène pour nous donner une si grande lumière.

Ce qui est encore plus étonnant, épouvantable, dirai-je, ce sont les paroles prononcées dans un discours par un des disciples de Mme Eddy, (décembre 1898). Il dit :

" Nous déclarons, en toute conscience, que le livre Science et Santé, comme étant la clef des Ecritures, a été prédit, aussi bien que son auteur, Mary Baker Eddy, dans Apocalypse, chapitre 10.

C’est elle qui est " l’ange puissant " ou la pensée la plus élevée de Dieu dans ce présent siècle, le verset premier de ce chapitre nous donnant l’interprétation de la Bible dans le petit livre ouvert (verset 2).

Après cela, nous sommes préparés à sanctionner les paroles suivantes d’un commentaire sur la question : " Les absurdités et les turpitudes que l’on ne pourra pas faire avaler aux hommes ne sont pas encore inventées ! "

Dans un autre passage, Mme Eddy déclare que " aucune plume, aucune langue humaine ne lui ont enseigné la Science chrétienne. "

Nous sommes tout à fait d’accord avec elle, mais ce que nous ne pouvons comprendre, c’est ce qu’elle appelle la puissance de son enseignement.

Un docteur en médecine, bien connu, m’écrit : " Une des guérisseuses de la Science chrétienne, (non pas une novice naturellement), demandait à un de ses professeurs, comment il se faisait qu’elle pût guérir certaines maladies, alors que dans d’autres, d’un caractère plus sérieux, elle n’avait aucun succès ; la réponse fut : " Vous ne vous êtes pas entièrement abandonnée ! "

Elle demande une explication de cette parole et on lui répond qu’il fallait une complète soumission à Mme Eddy, puisqu’elle était la manifestation de Dieu sur la terre. "

Or, puisque ce sont là les déclarations de la Science chrétienne, n’est-il pas temps que les vrais chrétiens examinent ses lettres de créance aussi bien que ses prétentions ?

2 – Les raisons pour lesquelles nous la rejetons.

- La première raison que je donnerai, c’est que la Science chrétienne nie tous les articles de la foi chrétienne.

Elle revendique le nom de " chrétienne " mais je me propose de démontrer, d’après l’exposé de ses principes, qu’elle est en tous points anti-chrétienne.

L’existence de Dieu

Que disent les Saintes Ecritures ?

" Il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu est " (Hébreux, chapitre 11, verset 6), c’est-à-dire qu’Il n’est pas une force impersonnelle qui remplace la justice, mais qu’Il vit, qu’Il entend, qu’Il répond à la prière.

" Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin, dit le Seigneur, qui est, qui était, et qui sera éternellement, Lui, le Tout-Puissant " (Apocalypse, chapitre 1, verset 8).

Que nous dit la Science chrétienne sur ce sujet des plus solennels ?

" La vie, la vérité et l’amour, c’est Dieu. " Voilà la déclaration de Mme Eddy.

C’est-à-dire qu’elle affirme que Dieu est une abstraction.

Ailleurs, nous lisons : " Dieu est personnel dans son sens scientifique. "

Comment une abstraction peut-être devenir une personne dans son sens scientifique ?

Je confesse que cela dépasse mon intelligence.

Mais écoutons encore Mme Eddy :

" L’idolâtrie qui suivit la mythologie matérielle se voit dans le culte phénicien de Baal, dans le Moloch des Ammonites, dans le Vishnu Indou, etc… on la trouve parmi les Israélites également lesquels s’en allaient constamment après d’autres dieux.

Ils appelaient l’Etre suprême par le nom national de Jéhovah…

Le principe divin et infini devient-il une déité finie qui doive maintenant être appelée Jéhovah ?

Le Jéhovah des tribus Juives était un homme devenu Dieu, sujet à la colère, à la repentance et à la versatilité.

Le Dieu de la Science chrétienne est universel, éternel, divin.

Une fois de plus dans la parodie (car c’est bien cela) de la prière du Seigneur, qui est enseignée dans les Eglises de cette secte, on s’adresse à Dieu comme suit :

" Notre Père et notre Mère Dieu. "

Est-ce là ce que l’Ecriture nous enseigne ?

Je laisse ces blasphèmes parler pour eux-mêmes en ajoutant encore que lorsqu’il s’agit de la Trinité, Mme Eddy traduit " une dualité diabolique " (1).

Nous sommes à nous demander qui est cette Mère Dieu.

Nous passons maintenant à :

La doctrine de l’homme

Qui est-il ?

Nous résumons la réponse des Ecritures par ces paroles : " Dieu a fait l’homme juste, mais ils ont cherché beaucoup de détours " (Ecclésiastes, chapitre 7, verset 29).

Mme Eddy a une histoire bien différente à nous raconter ; au fait, sa doctrine sur l’homme jette de la lumière sur sa doctrine de Dieu.

" Dieu, " dit-elle, est l’être suprême, la seule intelligence de l’Univers, y compris l’homme.

C’est que, selon elle, l’homme comme homme est déjà une partie de Dieu.

" Rechercher l’origine de l’homme, " dit-elle encore " c’est comme si vous recherchiez l’origine de Dieu Lui-même, le seul qui existe par lui-même et qui est éternel. "

On entend parfois dire d’un homme : " Je ne vois aucun bien en lui ! " ; alors vous n’êtes pas prophète, allez au fond et vous trouverez un Dieu dans toute âme humaine.

Ecoutez donc, vous, les Caïn, les Hérode, les Jésabel, les Juda et les Néron, vous tous, jeunes et vieux, pourquoi noircir votre réputation et calomnier votre mémoire !

La science mentale a un autre Evangile pour vous ; on nous enseigne que Dieu était en vous, après tout.

Laissez-moi dire en passant que ceci est une illustration du sophisme qui a cours dans les écrits de la Science chrétienne.

Nous admettons tous que chez les bons et les mauvais, la vie est maintenue par Dieu, car " en Lui, nous avons la vie, le mouvement et l’être, " mais la Science chrétienne ne fait aucune différence entre la vie de Dieu dans la nature et celle de la grâce.

Parce que Dieu est l’auteur de la vie naturelle de l’homme, on soutient que l’homme possède déjà la même vie que Dieu Lui-même, dans sa vérité et dans sa sainteté.

Observez encore cet autre exposé de Mme Eddy :

" L’homme est indestructible et éternel ; de ce fait, il ne peut subir aucune dislocation. "

Elle ajoute encore " Jusqu’au moment où l’on est capable d’admettre l’efficacité et la suprématie de l’esprit, il est préférable de laisser aux soins d’un chirurgien toute dislocation ou les os brisés, pendant que vous vous adonnez à la reconstruction mentale. "

Certes, voilà une concession dont plus d’un scientiste, aux " os brisés ", sera profondément heureux de profiter !

Examinons encore :

Le péché

Qu’est-il ?

En voici un résumé bien sombre :

L’iniquité, 2 Pierre, chapitre 2, verset 13.

La transgression de la loi, 1 Jean, chapitre 3, verset 4.

La désobéissance, Romains, chapitre 11, verset 32.

L’impiété, 2 Timothée, chapitre 2, verset 16.

L’impudicité, 1 Corinthiens, chapitre 6, verset 18.

La tromperie, Romains 3, verset 13.

(Lire Romains, chapitre 3, versets 10 à 19).

Le péché dans les Ecritures, c’est-à-dire aux yeux de Dieu, est tout cela, et beaucoup plus encore.

Mais quelle est l’opinion de la Science chrétienne sur ce sujet ?

Question : - N’y a-t-il pas de péché ?

Réponse : - Tout ce que Dieu a créé était bon, et Il a tout créé, c’est pourquoi le mal n’existe pas.

Notons bien cet enseignement car il sape les fondements même de la moralité ; il détruit la distinction entre le bien et le mal.

Si un pickpocket vous enlève votre porte-monnaie, quel mal a-t-il fait, puisque le péché est une illusion ?

Depuis l’agent de police qui arrête le voleur jusqu’au juge qui prononce la sentence, tout est inutile, tout n’est qu’illusion.

Que dirons-nous d’un système qui, d’une manière délibérée, ignore la dissonance que la chute a amenée dans la divine harmonie, et qui en face de toutes les misères de ce monde, a l’audace d’affirmer qu’elles n’existent réellement pas et que le péché est une idée chimérique, inventée par ce que Mme Eddy appelle " notre pensée mortelle. "

Le professeur Barret écrit à ce sujet : " Le mystère profond du mal, son existence, conjointement avec la Toute-puissance et l’amour de Dieu, ce large et sombre courant de souffrance, ne doit et ne sera pas expliqué par les ouvrages de Mme Eddy.

Nier la douleur et le péché, c’est là une misérable moquerie vis-à-vis de la grande armée de ceux qui en éprouvent la terrible et angoissante réalité.

Nous ne devenons pas saints en croyant à la fausseté, et nous ne pouvons recevoir la paix et la joie par des arguments métaphysiques.

Cependant, de cette parodie de la rédemption, Mme Eddy écrit, comme si elle avait un Evangile bien plus élevé à nous annoncer : " Aux nobles de l’ancien temps et à Jésus-Christ, Dieu avait certainement révélé la Science chrétienne, son esprit, sinon la lettre. "

Il serait mieux de dire que la Science chrétienne est spécifiquement condamnée dans le Nouveau Testament. "

La maladie

Tôt ou tard, elle nous assaille.

Ecoutons ce que Mme Eddy nous en dit : " L’homme n’est jamais malade, car l’esprit et la matière ne peuvent pas l’être !

Est-ce que Dieu n’envoie jamais la maladie ? " Jamais. "

Que disent les Ecritures ?

" L’Eternel te frappera de consomption, de fièvre, d’inflammation, de chaleur brûlante " (Deutéronome, chapitre 28, verset 22).

Et dans Job, (lisez Job, chapitre 32, versets 14 à 30), voyez comment Dieu emploie la maladie comme un instrument de correction chez l’homme.

Lisez le jugement de Dieu sur Hérode (Actes, chapitre 12, verset 28).

" La Maladie ", dit encore Mme Eddy, " est un songe, duquel le patient doit être réveillé. "

S’il en était ainsi, est-ce que saint Paul n’aurait pas réveillé Trophime, au lieu de le laisser malade à Millet ? (2 Timothée, chapitre 4, verset 20).

La mort

Un jour ou l’autre, nous nous trouverons face à face avec elle.

" Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois " (Hébreux, chapitre 9, verset 27).

" Le salaire du péché, c’est la mort " (Romains, chapitre 6, verset 23).

Que dit Mme Eddy sur ce point : " La mort n’est qu’une mortelle illusion. Le rêve de la mort doit être vaincu par l’esprit, rien de ce qui vit ne meurt. "

En cela, elle est d’accord avec les spirites, dont l’un d’eux écrivait : " Il est grand temps que nous nous débarrassions de cette chose absurde que l’on appelle la mort. Nos ancêtres ne pouvaient faire autrement, ils n’en connaissaient pas davantage. Mais nous, nous avons plus de connaissances, ou nous devrions en avoir. "

La personne de Christ

Nous savons tous, ou nous devrions savoir que la personne de Christ est la pierre fondamentale du Christianisme.

Le Christianisme, c’est Christ.

" Personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ " (1 Corinthiens, chapitre 3, verset 11).

Que dit la Science chrétienne concernant la personne de Notre Seigneur ?

Est-il vraiment homme ?

Pour réponse, nous recevons quelque chose de tout à fait inintelligible, quant à l’incarnation : " Le Saint-Esprit couvrit de son ombre le sentiment pur de la Vierge Marie et lui fit reconnaitre que l’Etre est Esprit. Le Christ a pour toujours demeuré, comme un idéal, dans le sein du principe de l’homme Jésus, et, la femme s’emparant de cette idée, quoique faible au premier abord, elle s’est développée sous la forme d’un enfant " (!!!!).

Qu’est-ce que tout cela signifie ?

Sûrement pas que Christ était vraiment homme.

Et ailleurs, Mme Eddy continue : " Revêtu, en partie, d’une forme humaine, ainsi qu’il le semblait, à la vue mortelle, conçu par une mère humaine, Jésus fut le médiateur entre l’esprit et la chair, entre la vérité et l’erreur. "

Remarquons, en passant, que la Science chrétienne est un embrouillaminis désespérant de métaphysiques, contenant en partie les erreurs de l’Arianisme, du Gnosticisme, du Sabellianisme, du Docétisme, etc.., etc…, qui ont infligé l’Eglise de Christ dès les premiers jours de son histoire jusqu’à nos jours.

Mais pour montrer la confusion complète des pensées théologiques de Mme Eddy, nous trouvons dans ses écrits ces paroles : " Notre Père céleste, le principe divinement intelligent de la démonstration de Jésus, " en sorte que, d’après elle, " Notre Père céleste " et " Christ " sont des termes échangeables et ni l’un ni l’autre de ces termes n’indique une personnalité.

Elle a évité soigneusement, dans tous ses ouvrages, de parler de la Parole Eternelle comme étant une personne distincte de la Divinité " (Jean, chapitre 1, verset 1).

La rédemption

Mme Eddy nous apprend que le temps est proche où les vues théologiques de la Rédemption subiront un grand changement.

Certes, il est évident que si les vues de Mme Eddy étaient acceptées, il en serait bien ainsi, car elle nous informe, (et voici encore le Docétisme), que Notre Seigneur n’est réellement pas mort, mais qu’Il remit seulement sa vie entre les mains de ses ennemis.

" La Rédemption, " dit-elle, " c’est l’explication de l’unité de l’homme avec Dieu (!) "

Christ donnant sa vie en rançon pour plusieurs, ou " étant fait péché pour nous, quoiqu’Il ne connût pas le péché Lui-même, " est une vérité qui ne se trouve pas dans la théologie de Mme Eddy, car selon elle, il n’y a pas de rançon à payer puisqu’il n’y a pas de transgression, pas de péché.

La résurrection

Offre quelques difficultés aux maximes de la Science chrétienne.

Notre Seigneur invite ses disciples à le toucher : " Voyez, dit-Il, un esprit n’a ni chair ni os comme vous voyez que j’ai " (Luc, chapitre 24, verset 39).

Mme Eddy nous informe " qu’Il dit ces paroles à ses disciples, parce qu’ils n’avaient encore qu’une faible idée de la puissance spirituelle.

Eux croyaient qu’Il était mort, mais Il était caché, vivant, dans le sépulcre, démontrant dans cette étroite tombe la puissance de l’esprit, pour détruire le sentiment humain et matériel. "

Il n’y a donc pas de résurrection pour Mme Eddy.

L’ascension

Est décrite comme " l’élévation de Jésus par son Esprit (!) c’est-à-dire une démonstration finale qui termina sa course ici-bas alors que les sentiments matériels ne le connurent plus. "

Le blasphème final de Mme Eddy se dirige contre le Saint-Esprit.

Pentecôte

Elle ose dire " que la descente du Saint-Esprit est cette abondance de divine science qui illumina le jour de Pentecôte et qui se répète maintenant (!) "

Je m’arrête ici pour poser la question :

Voici un système qui renie les fondements de la Foi, qui renie la personnalité de Dieu, qui obscurcit la divine personne de Christ, qui nie la réalité de la rédemption, la réalité du péché pour lequel Christ mourut, qui nie la résurrection, blasphème contre le Saint-Esprit ; je demande si le titre de " chrétien " doit appartenir à cette secte qui usurpe si présomptueusement ce beau nom.

Qu’elle porte le nom qu’elle voudra, mais de grâce, qu’elle n’ait pas l’audace de faire flotter ses erreurs sous la bannière de la Croix !

La seconde raison que j’invoque, en rejetant la science chrétienne, c’est que ses conclusions métaphysiques sont fallacieuses et décevantes.

Je suis tout à fait d’accord avec l’éditeur d’une revue qui dit : " Si la science chrétienne dépend de la dialectique contenue dans le livre inspiré (?) de la fondatrice, l’endroit pour la discussion de ses principes métaphysiques serait, non dans les pages d’une revue, mais dans les murs d’un asile d’aliénés. "

On se demande quelle opinion on doit avoir de l’intelligence moyenne de nos contemporains, en voyant de telles balourdises acceptées, sans raisonner, par des personnes qui, sur d’autres sujets, semblent avoir tout leur bon sens.

Résumons les trois principales erreurs sur lesquelles le système de Mme Eddy repose.

La première, la plus saillante revient a ceci, " que l’unité de Dieu exclut la possibilité du mal. "

1° Dieu est tout en tous.

2° Dieu est bon, l’esprit est bon.

3° L’Esprit de Dieu étant bon, il ne peut survenir aucun mal.

4° La vie, c’est Dieu ; l’omnipotence, le bien ; nier la mort, le mal, le péché, la maladie, la décrépitude !

La première, ainsi que je l’ai déjà dit se rapporte à ceci, c’est que l’unité de Dieu exclut la possibilité du mal.

Voilà le problème. Il est certain qu’il n’y a qu’un seul Dieu, et qu’il n’y en a point d’autre que Lui.

Il est certain aussi que Dieu est bon, et qu’il ne peut pas être l’auteur du mal.

Il est également certain qu’Il est l’auteur de toutes les choses créées.

D’où vient alors le mal ?

C’est là le problème de Mme Eddy, et je n’ai pas besoin d’ajouter que c’est le problème de tous les temps.

L’hérésie de Manichoean était une entreprise pour le résoudre.

Les Mânes essayèrent d’allier la foi de Zoroastre avec la foi de Christ, et cherchèrent à expliquer la présence du mal dans le monde, en supposant qu’il y avait deux déités rivales ; savoir : l’esprit du bien et l’esprit du mal, luttant l’un contre l’autre, chacun voulant être le maitre.

L’origine du mal est le problème des problèmes.

Comment Mme Eddy se propose-t-elle de le résoudre ?

En niant tout simplement. Elle affirme que le mal n’existe pas.

S’ensuit-il que parce que la source première de la vie est bonne et seulement bonne, s’ensuit-il, dis-je, que le mal ne puisse exister ? Nullement.

Qu’en serait-il si la possibilité de la chute était inséparable de l’idée d’une responsabilité morale ?

Dieu n’a pas fait de l’homme une machine qui ne puisse jamais se déranger. S’il en était ainsi, l’homme ne serait qu’un automate.

Il a été créé libre ; sa volonté lui appartenait et, hélas ! quand la tentation est venue l’assaillir, il est tombé, entraînant l’humanité avec lui.

Dieu peut-il, après cela, être l’auteur du mal ?

Au contraire, Il se lamente sur son ancien peuple : " O Israël, tu t’es perdu, mais ton secours est en Moi. "

Un autre faux raisonnement sur lequel repose le système de la science chrétienne, c’est que " la matière est nécessairement opposée à l’esprit et que ce dernier ne peut produire la matière. "

L’esprit et la matière, dit Mme Eddy, sont antagonistes.

Le contraire est justement vrai. L’esprit s’exprime par la matière ; il se révèle par la matière et on pourrait même se demander s’il pourrait se révéler sans elle.

" Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains " (Psaume 19).

" En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance et sa divinité se voient, comme à l’œil depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc sans excuse " (Romains, chapitre 1, verset 20).

Il en est de même avec les hommes.

La pensée, la volonté et l’amour ont un impérieux besoin de se communiquer à d’autres ; l’esprit a le désir ardent de correspondre avec l’esprit ; et ici encore, nous dépendons de la matière – la langue et l’oreille sont des choses matérielles ; la parole est un mouvement de l’air ; la presse et le télégraphe étendent leur course ; la sculpture, la peinture, la musique ne sont que des modes d’expression de la matière, quand on les regarde en elles-mêmes.

Par elles, l’âme de l’homme a donné la permanence à toutes les phases variées de son histoire intérieure et spirituelle, lesquelles, s’il en eût été autrement, auraient été fugitives et muettes.

" L’esprit ", dit encore Mme Eddy, " ne peut pas s’allier avec une substance inférieure à lui-même. "

Ici encore, elle étale la profondeur de son ignorance concernant la vie humaine et divine, spécialement l’amour divin, car qu’est-ce que l’incarnation, si ce n’est l’union de la " poussière avec la Déité ? "

" La Parole a été faite chair, et a habité parmi nous pleine de grâce et de vérité, nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique, venu du Père " (Jean, chapitre 1, verset 14) et cette union est indissoluble, car même " au milieu du trône ", l’agneau qui nous a rachetés porte les marques qui sont des preuves infaillibles de son humanité et de ses souffrances.

Une nouvelle découverte psychologique de Mme Eddy c’est que, l’esprit étant tout, la matière est une illusion.

" Vous prétendez qu’un furoncle est douloureux, mais cela est impossible, il ne peut y avoir douleur dès l’instant que la matière est sans l’esprit.

Le furoncle manifeste simplement votre croyance dans la douleur par l’inflammation et l’enflure, et vous appelez cette croyance un furoncle.

Votre corps ne devait pas plus souffrir que le tronc d’un arbre que vous avez coupé, si ce n’était l’esprit mortel.

La nourriture n’affecte pas l’existence réelle de l’homme, " mais Mme Eddy a bien soin d’ajouter : " ce serait toutefois de la folie de ne pas manger jusqu’à ce que nous parvenions à un haut degré de bonté et une compréhension plus claire du Dieu vivant. "

Quelqu’un a dit avec raison : " Être faux vis-à-vis des faits, c’est une chose impardonnable en philosophie, car cette dernière n’est rien moins qu’une interprétation des faits. Si elle en vient à les nier, elle prononce sa condamnation. "

Mme Eddy fait cependant une exception en ce qui concerne ses principes. Ses vues illusoires, relatives à la matière ne s’appliquent nullement à l’argent !

Je suppose qu’elle nous dirait : " L’exception confirme la règle ! "

Le fait que ses honoraires pour 12 leçons, données aux étudiants, étaient de 300 dollars ou 1620 francs chacun, et que pendant 7 ans, d’après son propre calcul, elle a instruit 1000 étudiants, réalisant ainsi un revenu à 175 000 dollars ou 945 000 francs par année, la sommes totale reviendrait, au bout de 7 ans, à 6.615 000 francs !

Ces chiffres montrent, surabondamment, qu’il y a, après tout, quelque chose de réel dans la matière …

Mais que signifie ce que Mme Eddy appelle " l’esprit mortel ? "

Personne ne saurait le dire, elle-même encore moins.

Elle l’appelle : " Maladie et humanité pécheresse " ; elle l’appelle : " la chair opposée à l’esprit, l’erreur opposée à la vérité ; " autant de définitions qui nous laissent tout aussi ignorants qu’auparavant.

Quant à moi, si je devais le définir, je l’appellerai : " sens commun ", car, d’après le terme dont Mme Eddy fait usage, ce serait la puissance de voir les choses, telles qu’elles sont, et accepter l’évidence de nos sens quand nous sommes dans le domaine du sens.

Après avoir revu les absurdités du système, il est grand temps de nous enquérir ou se trouve :

3 - Le secret de son succès

Comment se fait-il qu’un tel système ait un si grand nombre d’adhérents ?

La première réponse, sans doute, c’est que quelque monstrueux que soient ses dogmes, ils contiennent cependant quelques éléments de vérité.

Si ce n’était qu’un crédo religieux a été greffé sur tout le système, on pourrait le laisser en paix recueillir ses résultats, en ce qui regarde " la guérison mentale. "

Dans cette affaire spéciale, la science chrétienne s’est emparée d’un grand principe qui a toujours été reconnu, plus ou moins, par les docteurs, tout particulièrement dans ces dernières années.

Je veux dire qu’en fait de santé, l’esprit doit toujours jouer un rôle très important dans la guérison d’un patient, car la force de l’esprit a une réelle influence sur la condition du corps.

Il arrive souvent que tout ce dont est capable le meilleur des docteurs, c’est d’aider la nature dans ses efforts pour que le malade se relève.

Le point suivant, c’est qu’il est indispensable qu’avec l’aide du médecin, l’esprit du patient coopère.

Chacun sait que, distraire un malade, lui faire oublier son mal, c’est le meilleur moyen pour le faire avancer vers la guérison.

Tourner sa pensée vers les " choses pures, aimables et de bonne réputation " est assurément aussi nécessaire pour la santé du corps que pour la santé de l’âme.

L’on sait que l’esprit affecte la matière en ce qui concerne la santé du corps.

Des personnes sont mortes de frayeur ou même de bonheur.

En face de quelque terrible circonstance imprévue, les joues deviennent pâles, les mains tremblent, le cœur bat plus rapidement, et l’être tout entier est affecté par les émotions de l’âme.

Le Dr. L. raconte le rétablissement d’une nurse, atteinte de fièvre typhoïde.

Un jour, il la menaça de ne plus revenir la voir si elle ne faisait pas un effort pour se rétablir.

Ces paroles lui firent un tel effet qu’à partir de ce jour, elle fit de grands progrès vers la guérison.

Dans bien des cas, ce n’est pas l’esprit du patient, mais celui d’une autre personne, soit médecin ou ami, qui est le facteur important pour le rétablissement.

Un de mes amis, docteur de campagne, avait une grande réputation pour la guérison des fièvres intermittentes.

J’eus un jour la curiosité de lui poser la question suivante :

- Qu’est-ce que vous ordonnez à vos patients, que vous ayez autant de succès ?

- Mon " ordonnance ", dit-il, est celle de tous mes collègues, mais c’est la manière de la donner qui effectue la guérison.

- La manière avec laquelle vous la donnez, que voulez-vous dire ?

- Je veux dire, répliqua-t-il, que lorsque je prescris mon remède, je dis au malade : Attention ! vous allez prendre cette médecine ; après cela vous aurez encore une poussée de fièvre et ce sera la dernière, entendez-vous ?

Et c’est ce qui arrive.

Il est évident que ce docteur doit avoir une puissance de volonté remarquable pour produire de tels résultats.

J’en appelle aux faits. Cependant, est-ce là tout ?

Je ne le crois pas. Je crois qu’il y a quelque chose de plus.

Je crois que la grande raison pour laquelle la Science chrétienne a un certain succès, c’est qu’il y a derrière elle une puissance spirituelle.

Quelle est-elle ?

Sûrement ce n’est pas la puissance de Dieu ; cela ne peut pas être, car cette science renverse les fondements de la foi chrétienne.

Alors, quelle est cette puissance ?

On a quelquefois argumenté que les guérisons signalées déjà en disent assez pour montrer qu’elles ne peuvent provenir de Dieu, mais on pourrait employer les mêmes arguments vis-à-vis du Bouddhisme et du Catholicisme et de tout autre forme d’hérésie sur la face de la terre.

Sait-on que les mêmes guérisons opérées par la Science chrétienne le sont aussi dans les temples idolâtres des Indes, de la Chine, d’Afrique et ailleurs ?

Comment résoudre cette question ?

Cinquante ou soixante malades sont envoyés à Lourdes, chaque année, comme dernière ressource, du grand hôpital de la Salpêtrière, à Paris, et sans aucun doute, elles sont guéries.

Le fait est, qu’il y a une puissance réelle derrière toutes ces fausses religions.

" Esculape ", dit Julien l’Apostat, " m’a souvent guéri en me donnant certains remèdes. "

Les vues de cet Empereur romain, remarquez-le, sont les mêmes que celles de Mme Eddy, sur d’autres sujets, à savoir que le Dieu national des Juifs, comme celui des autres peuples, est bien inférieur au Dieu suprême.

D’où vient donc la fascination et l’intérêt que la Science chrétienne possède pour tant de personnes, et comment se fait-il que ce système de guérison soit allié à un credo religieux ?

Remarquez la religion qui est invoquée : c’est la religion de la nature humaine ; il n’y a ni repentance, ni douleur pour le péché, car il n’y a pas de péché et par conséquent nul besoin de régénération.

L’homme est déjà une nature déifiée, d’après Mme Eddy.

La propitiation pour le péché et le sang de Christ versé pour nous, tout cela, ce sont des mots.

S’il n’y a pas de croix à laquelle nous puissions nous accrocher, il n’y a pas non plus de croix à porter.

L’homme est parfait et pourtant, il n’y a que lui qui ne le soit pas !

Le système tout entier est un travestissement des vérités les plus profondes du Christianisme, et ceci démontre son origine diabolique.

N’est-il donc pas vrai que par la rédemption, l’homme devient participant de la nature divine (2 Pierre, chapitre 1, verset 4).

N’est-il plus vrai que par les grandes et précieuses promesses de Dieu, l’homme échappe à la corruption et aux convoitises du présent siècle mauvais.

N’est-il pas vrai que aussi longtemps qu’il demeure en Christ, il est délivré du péché (Jean, chapitre 3, versets 4 à 9).

N’est-il pas vrai qu’il peut rencontrer les difficultés en vainqueur dans ce monde, ce petit monde dans lequel il se meut et vit jour après jour ?

Et qu’est-ce que la Science chrétienne propose ?

Elle vient nous offrir une contrefaçon de toutes ces bénédictions, sans qu’il soit question de Christ.

" La conversion, disait un scientiste, n’est pas nécessaire. "

L’homme est donc déjà un avec Dieu, il n’a nul besoin de le devenir.

Mais en voilà assez pour montrer comment il se fait que la Science chrétienne réussit.

Elle réussit parce que c’est le triomphe de l’égoïsme, c’est la glorification de l’homme, c’est l’exaltation du moi. Elle substitue la foi en soi-même à la foi dans le Dieu vivant. Sa devise, comme quelqu’un l’a bien définie, c’est " être loyal au roi moi-même. "

Voilà la doctrine ; mais son langage la trahit.

" Vous serez comme des dieux " proclama un jour le tentateur, et aujourd’hui il n’a pas changé, c’est toujours la même chose.

Il est temps que je termine.

Je n’ai dit que très peu de chose sur les effets moraux de ce système, de sa cruauté envers les petits enfants auxquels on dit que leurs maux sont illusoires, de cette influence sinistre sur la vie de mariage, sur sa conduite envers les animaux, qu’elle traite avec un " criminel magnétisme, " rappelant les anciennes terreurs de la sorcellerie.

J’espère toutefois que j’en ai dit assez pour avertir, au moins les chrétiens, car j’ai peur que plusieurs ne soient tombés dans ce piège.

Oh ! Je voudrais les réveiller avant qu’il ne soit trop tard !

Vous demandez peut-être : Est-ce que le Christianisme ne guérit pas les maladies ? il les guérit.

Pour vous donner des preuves que le don de guérison n’a jamais été retiré de l’Eglise, il me faudrait écrire un autre long article.

Dorothée, Trudel et bien d’autres seraient des preuves suffisantes pour répondre à cette question.

Toutefois, souvenons-nous que le premier objet de Dieu, c’est de guérir non seulement le corps, mais avant tout, l’âme.

Prenez garde de ne pas chercher le bien-être de l’un aux dépens de l’autre.

L’avertissement du Sauveur

" Il s’élèvera de faux Christ et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire les élus s’il était possible " (Matthieu, chapitre 24, verset 24).

A. MOORE

(1)  - Nous avons hésité à reproduire cet horrible blasphème, mais cela est nécessaire pour éclairer en tous points une doctrine qui, parait-il, a fait déjà quelques disciples dans notre pays (La Rédaction).

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