La Bible et les systèmes

" Personne ne prêchera l’Evangile avec la même plénitude que l’Ecriture, dit le Dr Chalmers, s’il ne consent à parler comme un antinomien (qui nie la nécessité des œuvres), et à passer pour tel auprès d’un très grand nombre de chrétiens.

D’autre part, nul ne prêchera d’une manière aussi pratique que les Ecritures, s’il ne consent à ce que beaucoup d’autres l’appellent un arminien (qui croit que l’homme est jusqu’à un certain point capable de faire le bien par lui-même).

Aussi beaucoup de gens prennent-ils une voie moyenne, qui au fait n’est ni une chose ni une autre, puisqu’ils ne présentent pas, comme la Bible, le plan du salut, dans ce qu’il a d’incompréhensible et de grand.

C’est une sorte de combinaison humaine qui participe à la petitesse et à l’indigence humaines.

La vraie manière d’interpréter les Ecritures, c’est de prendre les choses telles que nous les y trouvons, sans vouloir les adapter à un système particulier.

Ne craignons pas d’insister sur tout ce que nous pouvons justement tirer de la Bible.

Bien des passages tiennent le langage de ce qu’on nomme le calvinisme, et cela dans les termes les plus forts.

Que personne n’amoindrisse et ne mutile ces déclarations, pour les faire descendre au niveau de son système ; qu’il les prenne dans leur sens le plus libre et le plus complet.

Mais qu’on ne perde pas de vue les parties de l’Ecriture qui parlent de la nécessité des œuvres et qu’on les suive aussi loin qu’elles conduisent.

Il a plu à Dieu de poser la vérité de cette manière, de nous la donner ainsi, et tous nos efforts pour la torturer sont mesquins et méprisables.

Richard Baxter exprime quelque part avec force la triste influence que les systèmes et les discussions auxquelles ils donnent lieu ont sur l’intelligence des choses saintes :

" A vrai dire, tant que j’ai étudié avez zèle les controverses des hommes, il m’a été impossible de voir la vérité simple, évidente et nue, dit-il ; et lorsque je me mêlais à des discussions publiques, bien que je cherchasse sincèrement à connaitre, mon esprit était tellement prévenu par des idées d’emprunt que je m’étudiais surtout à faire valoir ces opinions et m’égarais toujours plus loin de la vérité.

Bien plus, quand je la rencontrais dans mes lectures, je n’y prenais point garde ni ne la comprenais ; surtout je ne la discernais point lorsqu’elle m’était présentée dans la discussion ou dans les livres de controverse.

Enfin étant tombé malade loin de chez moi, et n’ayant à ma portée d’autre livre que la Bible, je me mis à chercher la vérité ; et par la bénédiction de Dieu, j’en appris plus en une semaine qu’en dix-sept années de lectures, d’enseignements et de discussions. "

Le Dr. Challmers comprit par intuition ce que l’expérience apprit à Baxter.

Dès le commencement de sa carrière chrétienne, il craignit avant tout que la vérité, révélée de Dieu, lui arrivât faussée et mutilée par des systèmes humains ou par des controverses théologiques.

Ses premiers et ses plus sérieux efforts eurent pour objet de puiser son christianisme à la source même des oracles divins, de mettre tout son être sous l’influence de la vérité, telle qu’elle ressortait pour lui des pages sacrées, de la recevoir dans la proportion et sous la forme où elle lui était présentée dans la Bible.

Aussi écrivait-il à son jeune frère : " Je regarde Baxter et Doddridge comme deux des écrivains les plus propres à faire impression, les plus propres à convaincre que notre grande préoccupation et notre grand souci dans le temps doit être de se préparer pour l’éternité.

Mais après tout, la Bible devrait être l’étude journalière de ceux qui se sont mis sérieusement à cette grande affaire ; et lorsqu’on la lit avec la conviction et le sentiment qu’elle est le message de Dieu, et que ses paroles sortent pour ainsi dire de la bouche de Dieu, lorsqu’on l’étudie avec le désir et la prière de la comprendre et d’en profiter, c’est de tous les chemins le plus direct pour devenir sage à salut.

Il n’est rien sur quoi l’on soit aussi prompt à se faire des opinions téméraires que la religion.

La Bible est le meilleur correctif de toutes les idées fausses.

Chacun devrait se mettre à la lire, avec la détermination de prendre ses enseignements tels qu’il les trouve, de ne fonder sa foi que sur ce principe : ainsi dit le Seigneur, et de puiser toutes ses idées et toutes ses impressions religieuses dans ce document authentique de la volonté de Dieu. "

Travail de traduction

Les lignes qui suivent nous donnent une idée du travail qu’ont à faire les missionnaires pour doter les peuples au milieu desquels ils vivent d’une bonne traduction des Saintes Ecritures.

" Il n’y a pas d’étranger au Japon qui ait une connaissance assez intime de la langue, de ses particularités, de ses idiomes, de ses expressions et de la manière de présenter les choses, pour pouvoir traduire la Bible sans le concours d’un aide indigène.

Il ne suffit pas qu’une traduction soit fidèle, il faut encore la présenter dans le beau costume du pays.

L’étranger et son auxiliaire natif travaillent donc ensemble et s’aident mutuellement.

L’un ne peut rien faire sans l’autre.

Si les indigènes comprennent le grec et l’hébreu, ils n’ont pas besoin du secours d’un étranger ; mais, s’ils ne les comprennent pas, l’étranger doit faire la meilleure traduction qu’il peut, puis il la soumet à son aide, en lui expliquant bien le sens de l’original.

Alors l’indigène donne l’expression propre, l’expression locale, et si cette forme rend la pensée de l’auteur d’une manière satisfaisante, elle est admise.

Pour les livres de l’Ancien Testament, nous faisons vingt à trente versets par jour, en travaillant six heures et demi de suite.

Mais pour les livres prophétiques et historiques, nous ne traduisons que dix à quinze versets par jour. "

J. C. HEPBURN

Evangile de Jean, chapitre 3, verset 16

L’on pourrait dire que ce verset, si universellement connu, si fréquemment cité, résume en quelques mots ce qu’il nous importe de savoir :

" Dieu a aimé le monde à tel point, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. "

Le monde est hostile à Dieu, ou tout au moins il ne se soucie pas de Dieu.

Dieu toutefois éprouve à l’égard du monde non pas de la colère, non pas de l’indifférence, mais de l’amour.

Un amour si grand que, pour sauver le monde, il s’est imposé un sacrifice sans mesure : il a donné -…

" Qu’est-ce donc qu’il a donné ? "

Les chefs d’œuvres de sa création ? – Non.

Les plus sublimes de ses pensées ? – Non.

Ses sentiments les plus intimes ? – Non.

Les plus nobles de ses serviteurs ? Les plus glorieux de ses anges ? – Non.

Il a donné son Fils unique, c’est-à-dire son autre lui-même, sa représentation parfaite, le cœur de son cœur, l’objet suprême de son amour, celui qui grâce auquel il porte le nom de Père ; celui qui a pu dire : " Moi et le Père, nous sommes un. "

C’est celui-là que Dieu a donné aux hommes, non pas en l’appelant à faire partie d’une nation éminente par sa puissance ou par sa haute culture, mais en le faisant naître au sein d’un petit peuple déconsidéré, dans un coin de l’immense Empire romain qui en était le maître.

Et dans ce petit peuple, il a fait de son Fils un homme simple, un provincial, un artisan, un pauvre, un dédaigné, un détesté, un méprisé, un persécuté, un crucifié, condamné selon les formes légales, par l’autorité religieuse en même temps que par l’autorité civile.

C’est lui que Dieu a donné, a abandonné, a livré aux sacrificateurs comme à la foule, aux scribes comme aux ignorants ; aux pharisiens formalistes comme aux sadducéens, qui se flattaient de penser plus librement ; à l’élite de la société comme à la lie de la populace.

Il fut livré à toutes les ruses et à toutes les violences ; meurtri de coups, souillé de crachats, déchiré de verges ; cloué sur une croix entre deux malfaiteurs, supplice si cruel et si infamant qu’il n’était pas permis d’y condamner un citoyen romain.

Et sur cette croix, plus que jamais, il était donné, il était livré corps et âme.

Au moins pourra-t-il trouver un refuge dans l’amour de son Père ? ...

Mais non… le ciel lui est fermé comme la terre…

Il descend dans l’abîme… il est plongé dans les ténèbres du dehors…

Ce n’est pas seulement de son Père qu’il est séparé, c’est de son Dieu, car on l’entend pousser un grand cri : " Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? "

Et pourquoi ?

Parce que, pour sauver le monde, Dieu refusait de délivrer son Fils.

Parce que Dieu aimait le monde à tel point qu’il lui a donné pour Sauveur son Fils unique.

Comment se fait-il que ce sacrifice ait sauvé les hommes ?

" Si vous me posez cette question ", disait un de nos prédicateurs les plus éloquents et les plus pieux, je n’ai qu’un mot à répondre : " Je ne le sais pas. "

" Je sais seulement que c’est ce sacrifice qui répond aux besoins de ma conscience troublée, et qui aussi m’apporte, avec le pardon, la paix. "

Le Rédempteur était encore sur la croix que déjà il avait retrouvé son Dieu, son Père, et la paix dans la victoire.

" Tout est accompli. Père, c’est entre tes mains que je remets mon esprit. "

Quelque chose cependant reste à faire.

L’homme ne doit pas rendre inutile le prodigieux amour de Dieu.

S’il est incapable d’égaler cet amour, au moins ne doit-il pas refuser d’y répondre.

Dieu a donné son Fils, non pas pour nous persuader qu’il n’y a rien à craindre, mais pour que celui, quel qu’il soit, qui met sa confiance dans le Sauveur, échappe à la perdition, possesseur qu’il est de la vie éternelle.

TH. MONOD

Le dos tourné au but

Dietrichs se trouvait un jour en voiture avec quelques amis.

On causait des soucis de la vie.

Or il était assis tournant le dos au but. Il se servit de ce fait pour en tirer un enseignement.

- Faites comme moi, dit-il à ses compagnons ; je ne vois de la route que ce que nous avons déjà parcouru. Vous, vous êtes à l’avant et vous voyez toutes les difficultés du chemin, toutes les pentes à gravir, tous les précipices à côtoyer ; moi je n’aperçois les difficultés que lorsqu’elles sont vaincue, les dangers que lorsqu’ils sont passés.

C’est pour ça que toutes ces choses sont pour moi un sujet de joie et de triomphe, tandis qu’elles sont pour vous un sujet d’angoisse.

La folie de la croix

- Qui donc peut croire qu’on obtient le pardon de ses péchés par le sang de Jésus-Christ ? disait un homme du monde ; n’est-ce pas une folie ?

- Certainement, lui répondit quelqu’un ; c’est aussi ce que dit saint Paul.

- Vous voulez plaisantez ? Je ne peux pas être d’accord avec l’apôtre.

- Lisez plutôt.

Et le moqueur a pu lire ces paroles dans la Bible : La croix de Christ est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous elle est la puissance de Dieu pour sauver tous ceux qui croient. (1 Corinthiens, chapitre 1, verset 18).

Cet homme s’est mis à lire la Bible, qu’il avait négligée jusque-là.

Aujourd’hui la prédication de la croix n’est plus une folie à ses yeux, car il a fait l’expérience qu’elle est la puissance de Dieu.

Le papier peint qui parle

Grand-maman San habitait un village lointain du Japon.

Elle ne savait pas lire et ne connaissait que sa triste religion bouddhiste aux idoles grimaçantes.

Un jour d’hiver, sentant le froid pénétré à travers les planches disjointes de sa maisonnette, elle se dit que la tapisser de papier peint serait une bonne affaire pour empêcher les courants d’air.

Elle se dirigea donc vers le marchand du bazar, mais hélas ! ces prix étaient trop élevés pour sa pauvre bourse et elle dut y renoncer.

Tandis qu’elle revenait tristement la tête basse, elle aperçu sur la pelouse de la maison des Blancs, une drôle de boite qui attira ses regards.

S’assurant que personne ne l’avait vu elle s’en empara et la cacha sous son kimono.

Cette boite mystérieuse contenait un tas de feuilles de papier avec des petits signes noirs auxquelles elle ne comprenait rien, mais qui feraient bien son affaire pour tapisser sa chambre, pensait-elle.

Aussitôt rentrée, elle se mit à l’œuvre et colla soigneusement une feuille après l’autre tout le long du mur.

Elle y était encore occupée lorsque Yoshiko " sa petite-fille qu’elle élevait depuis la mort de ses parents " revint de l’école.

Très surprise à la vue de ces feuilles qui étaient couvertes de versets bibliques, elle ne dit rien pour commencer, sachant que la mémé avait strictement défendu qu’on introduise dans la maison ce qu’elle appelait " le livre des diables étrangers ! "

Mais Yoshiko, elle, allant à l’école de la mission, avait appris à lire cette Parole de Dieu et aimait de tout son cœur d’enfant ce bon Sauveur qui s’était fait connaître à elle.

- Dis, mémé, dit-elle, laisses-moi t’aider à coller les papiers, ça ira plus vite.

Elle se mit à l’œuvre joyeusement, choisissant de préférence les versets familiers qu’elle avait appris à l’école, tels que

" DIEU A TANT AIME LE MONDE QU’IL A DONNE SON FILS UNIQUE AFIN QUE QUICONQUE CROIT EN LUI NE PERISSE POINT MAIS QU’IL EST LA VIE ETERNELLE "

" VENEZ A MOI VOUS QUI ETES FATIGUES ET CHARGES ET JE VOUS DONNERAI DU REPOS. "

" LE FILS DE L’HOMME EST VENU CHERCHER ET SAUVER CE QUI ETAIT PERDU. "

" CELUI QUI CROIT AU FILS DE DIEU A LA VIE ETERNELLE… " etc., etc.…

Une fois le travail terminé, tandis que grand-maman servait le thé, Yoshiko s’enhardit à lui dire : " Sais-tu que notre papier peint sait parler ?

Moi, j’entends tout ce qu’il dit. "

" Qu’est-ce que tu veux dire, enfant, moi je n’entends rien du tout ; peut-être est-ce parce que je suis sourde ? "

Et l’enfant se mit à lire d’une voix claire les merveilleux versets de la Bible et à expliquer ensuite à l’aïeule toute l’histoire du Sauveur, envoyer du ciel par le grand Dieu, créateur pour sauver tous les hommes, même les pauvres païens japonais.

La vieille femme écoutait, pensive, cette histoire extraordinaire, toute nouvelle pour elle.

Elle voulut en avoir le cœur net et s’adressa à son prêtre bouddhiste pour les demander ce qu’il pensait de son " papier peint qui parlait. "

Mais il la mit brutalement à la porte sans explications aucune.

Alors elle se rendit chez les missionnaires qui habitaient tout près, là où elle avait trouvé la fameuse boîte, et résolut de leur confesser toute l’histoire !

Ils la reçurent avec joie et lui donnèrent un Nouveau Testament pour que Yoshiko puisse le lire tous les jours.

Et ainsi la grand-maman San finit par comprendre l’amour de Dieu pour elle et reçu dans son cœur ce merveilleux Sauveur qui seul pardonne les péchés et rempli le cœur de sa paix.

Et l’histoire ne finit pas là.

Dans sa joie d’avoir trouvé le Salut par Christ, Mme San voulait en fait part aux autres.

Elle invita tous ses voisins à venir voir sa chambre si bien tapissée et écouter " le papier peint qui parle ", ce qui fut le début d’un groupe de Chrétien dans ce village.

Et vous, enfants qui avez chez vous cette Parole de Dieu depuis toujours, est-ce que vous prenez le temps de la lire chaque jour ?

Est-ce que vous vous souciez de la faire connaître à vos frères et sœurs, à vos camarades d’école ?

Ne voulez-vous pas suivre l’exemple de Yoshiko et recevoir le Seigneur Jésus comme votre Sauveur aujourd’hui ?

Il va revenir bientôt, et alors ce sera trop tard pour être sauvé !

Histoire vraie d’après le journal " Signaux "

La boite aux questions bibliques

Question posée par Mme R. M. à M.

Veuillez expliquer les versets 11 à 18 de Romains chapitre 9.

Cette question était très importante et très complexe, nous avons sollicité les réponses de plusieurs autorités compétentes que nous donnerons ici successivement.

Romains, chapitre 9, versets 14 à 18.

Comme d’autres, nous croyons que ces paroles ont une place toute spéciale dans l’épître aux Romains, l’apôtre avait besoin de justifier la doctrine qu’il venait d’exposer, selon laquelle il n’y avait point de différence entre Juifs et Grecs, et qu’ils ont pris part à la bénédiction d’Abraham sur un même pied.

On pouvait lui objecter que la loi en faisait une, qu’Israël seul était le peuple de Dieu, selon cette parole que Dieu lui adressa en le retirant d’Egypte : " Et maintenant, si vous écoutez attentivement ma voix et si vous gardez mon alliance, vous m’appartiendrez en propre d’entre tous les peuples ; car toute la terre est à moi ; et vous me serez un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. " (Exode, chapitre 19, versets 5 et 6).

Ainsi la doctrine de l’Apôtre est justifiée, mais le mystère de l’élection demeure ; bien plus, il se dresse devant nous dans toute sa grandeur, et je ne pense pas que tous les livres qu’on peut en écrire serviront jamais a l’expliquer.

Constatons d’abord qu’il fait dépendre le salut de la souveraine grâce de Dieu, alors que beaucoup d’Israélites l’attribuaient à leur descendance d’Abraham ou à leurs œuvres légales.

L’élection requiert donc de ceux qui en sont l’objet, non des qualités naturelles, mais la foi.

Cette grande vérité a été illustrée par deux exemples de l’histoire d’Israël, Isaac et Jacob, dont l’un fut l’accomplissement d’une promesse obtenue par la foi et l’autre l’objet d’une élection dès avant sa naissance.

L’élection nous place sur le terrain de la grâce, et tous ceux qui consentent à rencontrer Dieu sur ce terrain-là par la foi sont des élus.

A ceux-là, Dieu fait atteindre le but éternel de la gloire.

Il est fidèle (1 Corinthiens, chapitre 1, versets 8 et 9), et la foi des élus est une foi à toute épreuve (Matthieu, chapitre 24, verset 24).

Si beaucoup d’Israélites que l’Apôtre pleure n’ont pas atteint le but, ce n’est pas que la parole de Dieu ait été sans effet, mais en réalité ils n’étaient pas d’Israël (Romains, chapitre 9, versets 1 à 13).

Constatons ensuite que l’élection n’infirme pas la liberté ou la responsabilité de l’homme.

Au contraire, elle reste debout.

Ce sont deux lignes parallèles qui traversent l’histoire de notre salut et qui se rencontre en Dieu, dans la foi.

Nous devons croire les diverses vérités révélées dans les Ecritures sans pouvoir toujours les concilier.

Seulement l’élection représente les croyants au point de vue de Dieu, de son conseil éternel (Ephésiens, chapitre 1, verset 4), de sa grâce (Romains, chapitre 11, verset 5), de ses desseins d’amour (Ephésiens, chapitre 1, verset 4), de sa fidélité (Luc, chapitre 18, versets 1 à 8 ; Jean, chapitre 10, versets 28 à 30).

Ainsi on aurait pu représenter les 7000 fidèles au temps d’Elie au point de vue de leur repentance et de leur foi, de leurs épreuves et de leur fidélité, mais Dieu ne le fait pas, il dit : " Je me suis réservé 7000 hommes qui n’ont pas fléchi le genou devant Baal " (Romains, chapitre 11, verset 4).

C’était l’élection.

La pensée dominante de l’élection, c’est que toute la gloire revient à Dieu comme l’apôtre l’exprime si bien en rapport avec ce sujet dans Romains, chapitre 11, versets 33 à 36.

Elle met de côté l’homme dans ses prétentions légales et naturelles et le fait dépendre de la grâce.

C’est une souveraine révélation de l’amour de Dieu, cause première de notre salut, aussi ne doit-elle jamais être interprétée comme une fatalité, ni ne devons-nous faire la déduction que s’il y a une élection pour la vie, il y en ait une pour la condamnation.

C’est faux, l’Ecriture n’en parle pas.

F. WIDMER

Un grain de sénevé

Ou l’origine de la première Société biblique.

Pendant l’été de 1874, Lord Shaftesbury présida à Exeter Hall une réunion en faveur de la Société des lecteurs de la Bible parmi les Irlandais.

L’assemblée n’était pas si nombreuse que l’aurait mérité l’objet dont on devait s’occuper, et l’un des orateurs, faisant allusion au petit nombre des auditeurs, dit que c’était là une bien pauvre réunion.

Lord Shaftesbury répondit : " Pour ce qui me regarde, je ne mets pas la moindre importance à ce qu’une réunion soit ou ne soit pas nombreuse. J’en ai présidé de fort grandes qui n’ont rien produit et de fort petites dont les résultats ont été des plus encourageants et des plus bénis.

Un fois même un grand bien a été produit par ce qu’on pourrait à peine appeler une réunion, quoique les journaux eussent annoncé qu’une assemblée devait avoir lieu dans la salle où nous sommes.

Une proposition devait être faite et appuyée ; mais, outre les deux messieurs chargés de ce soin, il ne se trouvait dans la salle que moi qui devais présider et le rapporteur d’un journal.

Les deux messieurs firent et appuyèrent la proposition ; je la mis aux voix en qualité de président, et elle fut adoptée à l’unanimité.

Dès que cette résolution fut publiée dans les journaux, il arriva de l’argent.

Celui en faveur duquel il avait été demandé fut envoyé à l’Université, où il étudia pour le ministère ; c’est maintenant un évêque noir très utile et très distingué.

Toutes les fois donc que vous serez tentés de vous décourager à la vue d’une réunion peu nombreuse, souvenez-vous de cette véritable anecdote. "

Ce souvenir personnel du noble philanthrope intéressa beaucoup l’auditoire, et rappela à quelqu’un qu’une assemblée encore plus petite avait eu jadis un résultat merveilleux.

La Société biblique, britannique et étrangère fondée en 1804, et l’un des moyens les plus puissants de faire du bien dans le monde, ne fut au fond que le développement d’une autre œuvre entreprise un quart de siècle plus tôt.

Lors des troubles qui éclatèrent à Londres en 1870 à propos de la question catholique, on y fit venir des renforts de troupes.

L’immoralité qui régnait alors dans l’armée frappa d’une manière douloureuse un grand nombre de personnes pieuses et charitables, qui se consultèrent sur les meilleurs moyens de faire quelque bien aux soldats.

Ils résolurent de leur distribuer la Bible, en sorte que chacun en eût un exemplaire.

Ce fut l’origine de la Société biblique pour l’armée et la marine, qui durant bien des années s’appela tout simplement la Société biblique, et fut pour ainsi dire la mère de la Société biblique britannique et étrangère, qui a répandu et répand encore de si grandes bénédictions sur le monde entier.

La séance où la Société se fonda fut encore plus extraordinaire que celle racontée par Lord Shaftesbury.

L’un des pieux philanthropes qui en eut la première idée pensa que pour la mettre à exécution le mieux serait de convoquer un meeting, par une annonce dans les journaux.

D’un tempérament enthousiaste et disposé à l’espérance, il loua dans ce but la plus grande salle qu’il y eût alors à Londres, convaincu qu’elle ne pourrait contenir la foule que devait attirer, lui semblait-il, l’intérêt général qu’on prenait à l’armée et à la marine, dans un temps surtout où ces sortes de réunions étaient encore fort rares.

Ce fut donc avec un vif entrain et la prévision certaine d’un grand succès qu’il arriva au lieu indiqué.

Mais, contre toute attente, la salle était vide.

Il tira sa montre, elle marquait bien l’heure ; aussi fut-ce avec un profond sentiment de déception qu’il s’approcha de l’estrade et s’assit pour réfléchir à son mécompte, en attendant l’arrivée de son public.

Au bout d’un moment, il entendit un pas sur l’escalier ; le bruit de ce pas lent et mesuré se rapprocha, et bientôt entra dans la salle un homme à l’air intelligent et distingué qui, d’un air calme et d’une voix claire, s’adressa ainsi à celui qui siégeait sur l’estrade.

- " Monsieur, je suis venu ici en réponse à une annonce dans les journaux, qui convoquait une réunion pour examiner et discuter des plans et des propositions que j’approuve hautement. Auriez-vous la bonté de me dire si je me suis trompé, comme il le semble, sur le lieu et sur l’heure ? "

" Vous ne vous trompez point, monsieur. Vous êtes bien dans le local indiqué et à l’heure voulue ; c’est moi qui ai conçu le plan dont vous parlez et qui ai convoqué cette réunion manquée, vu le peu d’intérêt du public. "

" Pas si vite, monsieur, je vous prie, dit le premier interlocuteur. J’approuve votre projet de tout mon cœur ; je suis convaincu qu’il réussira, et c’est pour cela que je suis venu vous donner mon concours. "

Encouragé par ces paroles, le promoteur de la réunion demanda à l’étranger ce qu’il fallait faire.

" Ce qu’il faut faire ? Nous proposerons, nous appuierons et voterons votre projet, et nous remettrons à une nouvelle séance les délibérations ultérieures. "

C’est une excellente idée, mais comment rendrons-nous compte de cette réunion ?

" Nous dirons que ces résolutions ont été proposées, appuyées et votées à l’unanimité dans un meeting public, et si nous ne pouvons pas dire qu’il ait été nombreux, nous pouvons affirmer avec vérité qu’il n’était composé que d’hommes honorables, ce qu’on ne peut pas dire de toutes les assemblées publiques."

Cet avis donné d’une façon moitié plaisante, moitié sérieuse fut suivi, et dans une seconde réunion convoquée bientôt après et qui fut très nombreuse, un philanthrope chrétien bien connu, M. John Thornton, parla en faveur du projet et le soutint par ses dons généreux.

Dès lors cette Société marcha de la manière la plus satisfaisante.

Parmi ses patrons et ses bienfaiteurs l’on compta bientôt son Altesse royale le duc de York, l’archevêque de Cantorbéry, le premier Lord de l’Amirauté, plusieurs membres du cabinet des évêques, de nombreux ecclésiastiques et des personnes de toutes dénominations.

Le Rev. W. Romaine, dont plusieurs écrits traduits en français sont en édification parmi nous, y contribua l’un des premiers, et prêcha pendant plusieurs années en faveur de cette Société un sermon annuel, où la collecte ne produisait pas moins de 2500 francs.

Dans les commencements on distribua avec les Bibles une petite feuille dont les conseils peuvent s’appliquer encore à tous ceux qui possèdent la sainte Ecriture.

" Efforcez-vous sincèrement et constamment, dit ce petit écrit, d’éclairer votre entendement par la lecture, la méditation et la prière, et de régler votre conduite et votre caractère sur les saintes instructions de ce Livre ; et, avec la bénédiction divine, il deviendra un moyen puissant de vous assurer un bonheur réel dans ce monde et un complet salut pour l’éternité.

Mais si vous mettez de côté ce trésor céleste, sans profiter du moyen de bénédiction ainsi placé dans vos mains par ceux qui désirent le bien de vos âmes précieuses et immortelles, si vous négligez de lire le Livre de Dieu, ou de faire un usage convenable des avantages importants qu’il vous offre, il témoignera contre vous dans le jour solennel où vous serez jugés d’après son contenu, et vous subirez la terrible condamnation prononcée contre le méchant et paresseux serviteur dont vous trouverez l’histoire dans Matthieu, chapitre 25, versets 26 à 30. "

Depuis bien des années la Société biblique navale et militaire travaille sur une grande échelle, et presque toutes les Bibles distribuées aux soldats et aux marins sont fournies par son comité.

Les rapports contiennent les témoignages les plus réjouissants sur tout le bien que fait cette œuvre.

En 1860, elle a fourni 20 000 Bibles et 5000 Nouveaux-Testaments à des régiments, des vaisseaux, des casernes et des hôpitaux militaires.

Le 94ème rapport annuel, celui de 1873, est des plus satisfaisants.

La Société a fait des dons gratuits très abondants entre autres aux vaisseaux-écoles, où les petits vagabonds de Londres sont formés pour la marine ; aux vaisseaux de ligne partant pour l’expédition contre les Aschantis ; aux stations sanitaires de Madeire et Sainte-Hélène ; à l’hospice naval de l’Ascension ; aux classes bibliques et aux écoles du dimanche des Gardes.

Dans plusieurs ports de mer et villes de garnison, on a d’importants dépôts de Bibles destinées à la vente.

En 1873 cette vente a dépassé d’un quart celle de l’année précédente, et comme l’a remarqué Lord Cholmondeley, à la dernière séance annuelle, on peut espérer que le travail de la Société ne fera que s’étendre, en sorte qu’un bien plus grand nombre encore de soldats et de marins seront amenés à la connaissance de Christ et au salut éternel.

Pensées chrétiennes

Un homme pour qui le Fils de Dieu a proféré une seule parole de prière, un homme pour qui il s’est laissé attacher à la croix, a plus de valeur aux yeux de Dieu que dix mille mondes sans âmes.

Et que doit être un monde à l’œil de Celui dont le pouvoir et la sagesse s’occupent d’un seul cheveu qui tombe ?

" Ne crains donc point, crois seulement. "

LAVATER

Il ne faut pas glisser sur cette pente d’une fausse philanthropie qui ne songe jamais qu’au bien-être matériel et qui oublie l’homme dans les soins qu’elle donne à l’homme.

Jules SIMON

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