Pour ceux qui souffrent

Il n’est personne dont la somme de bénédictions dans les choses dont il a la jouissance, ne l’emporte sur les maux, fussent ceux d’une grande affliction.

Examinez vos membres et n’en voulez pas à la Providence si l’une de vos jambes est estropiée ou s’il vous manque un doigt, quand tout le reste de votre corps est en bon état.

Et que vous possédez une noble âme, une parcelle de la divinité, l’image de Dieu lui-même !

Par la perte d’un doigt, d’un œil, vous apprenez à estimer davantage les membres sains qui vous restent, et à compter chacun des bienfaits dont vous jouissez encore.

Tout le monde devrait être reconnaissant tout au moins un jour par an.

L’individu le plus pessimiste et morose pourrait s’éveiller à des sentiments de gratitude quand monte le flot d’un jour de générale reconnaissance.

C’est quelque chose que de secouer l’atrophie du cœur, ne fût-ce qu’un jour dans une année entière passée dans le mécontentement et les plaintes – la vie à laquelle se complaisent certaines gens – et de mêler un petit chant d’actions de grâce au cœur des heureux qui ont cherché et trouvé leur Sauveur dans le petit enfant de Bethléem.

Essayons notre voix et voyons s’il n’y a pas encore quelque sujet de joie, même au milieu des infirmités et de la pénurie.

La vie ne se date pas que par les années.

Les événements sont quelquefois le meilleur calendrier.

Ce sont des époques de notre existence que l’on ne peut préciser par un appel formel à l’enregistrement.

A ceux qui sont au soir de la vie

Si vous saviez combien, quand on voit de près la mort, toutes les illusions se dissipent, combien tout ce qui est petit, paraît petit, combien cela seul qui est grand devant Dieu paraît grand, combien on regrette de n’avoir pas vécu pour Dieu comme a vécu Jésus, et combien, si l’on avait à recommencer la vie, on voudrait la mener d’une manière plus sérieuse, plus pleine de Jésus-Christ, de sa Parole et de ses exemples.

Si vous le saviez ! vous mettriez dans ce moment même la main à l’œuvre, vous supplieriez Dieu de mettre votre conduite en rapport avec vos sentiments et votre foi.

Vous y réussiriez comme tant d’autres, après tout, y ont réussi, parce qu’ils ont crié à Dieu et qu’ils ont voulu sincèrement devant Dieu.

Adolphe MONOD - L’heure tranquille

Le soupir des hommes

" Oh ! si tu ouvrais les cieux et si tu descendais ! " (Esaïe, chapitre 64, verset 1)

Quel accent de détresse, de désir, il y a dans ce cri qui semble le dernier mot d’une longue et profonde lutte intérieure !

Et c’est dans tous les âges le cri des plus nobles et des meilleurs parmi les fils des hommes.

Hélas ! de quelques côtés que nous tournions nos regards sur cette terre, on voit couler tant de larmes.

En prêtant l’oreille, nous entendons partout de secrets soupirs, des gémissements étouffés, des plaintes murmurées ou retentissantes.

On pleure et on se lamente sur des maux corporels sans nombre, et plus encore sur des déchirements de cœurs, de criantes injustices, des espérances trompées, des désirs non satisfaits ; les péchés qu’on a commis sont la source d’un sombre désespoir, et ceux que commettent les autres excitent le murmure, les accusations, la colère.

Le joyeux plaisir passe si vite ; les fleurs les plus fraîches se flétrissent avant le soir ; l’allégresse et les chants ne durent qu’un moment, et avant même qu’ils se soient tus, ces accords joyeux sont dominés par la grande plainte funèbre que la mort produit tous les jours et sous tous les ciels.

Mais notre race humaine, quoiqu’elle saigne par mille blessures, a une soif inextinguible de vie sans mort, de joie sans douleur, de bonheur inaltérable, de perfection, de gloire et de paix.

N’y-a-t-il donc pas de médecin qui puisse la secourir, pas de baume pour guérir ses blessures ?

Oh ! si tu ouvrais les cieux et si tu en descendais ! s’écrie le prophète.

" Ne nous parlez pas de votre ciel " répondent en grand nombre les enfants de notre génération ; " qu’il demeure seulement fermé ; ce qui vient nous dérange dans notre œuvre et dans nos jouissances. Nous voulons nous tirer d’affaires sans le ciel et faire un ciel de la terre.

Hélas ! peut-être que dans une heure ceux qui parlent ainsi seront inquiets et troublés, sans consolation ; abandonnés par les créatures et privés de toute force, ils tomberont dans le désespoir.

Vraiment, l’on peut rendre à l’humanité le témoignage qu’elle s’est, durant la longue suite des âges, vaillamment efforcée de se faire un salut.

Elle a combattu avec courage contre les puissances adverses ; elle a travaillé et lutté avec sueur pour trouver le bonheur et la joie.

Et en effet elle a obtenu de grands résultats.

L’impossible est devenu possible.

Les arts, les sciences, la culture, l’industrie, le commerce réunis ont fait tout ce qui était en eux pour donner à l’existence la richesse et l’éclat que nous admirons.

Aujourd’hui chaque génération, riche des découvertes de la précédente, s’est élevée au-dessus d’elle ; nous sommes montés très haut et nous montons encore.

Il ne se passe pas de jour où la science ne fasse des progrès ; pas de jour où de nouvelles jouissances, de nouveaux plaisirs ne soient mis à la portée de ceux qui veulent savoir et jouir.

Et pourtant, il ne coule pas une larme de moins qu’il y a mille ans ; les murmures, les haines, les envies, les colères n’ont pas diminué ; malgré tout le travail de l’humanité, la terrible loi de la mort n’a pas été annulée, et partout on reprend cette vieille plainte : tout, tout est vanité !

Quand donc l’humanité aux abois apprendra-t-elle enfin la sagesse !

Quand s’écriera-t-elle, en regardant à Dieu : oh ! si tu ouvrais les cieux et si tu descendais !

Le ciel est la patrie de la vraie paix, de la vie et du bonheur durables ; il faut qu’il s’ouvre et que l’humanité reçoive les biens et les forces qui en descendent.

Le ciel est la demeure de Dieu ; il faut que Dieu lui-même en descende et fasse toutes choses nouvelles.

Les plus sages d’entre les païens l’avaient reconnu, et les croyants de l’Ancienne Alliance le sentaient bien plus vivement encore.

Ils levaient en suppliant les yeux vers le ciel que nos péchés ont fermé.

Oh ! si tu ouvrais les cieux et si tu descendais !

De quelle manière Dieu viendrait à leur secours, ils l’ignoraient, mais ils savaient que Dieu seul peut procurer un salut véritable.

Le remède qu’il emploierait pour leurs maux leur était inconnu, mais les sincères parmi eux savaient que sans régénération intérieure, sans délivrance du péché, il n’était pas de guérison possible.

Et ceux qui d’un œil simple ont sondé leur propre cœur et ont regardé à l’Eternel, étaient alors et sont encore aujourd’hui prêts à saluer la venue du Sauveur.

Cher lecteur, si tu es de leur nombre, le soleil de Noël t’éclairera de ses doux rayons.

Tu reconnaitras que les cieux se sont ouverts pour le salut de la terre, et que Dieu en est descendu comme son peuple le lui demandait : bien plus, tu comprendras qu’une échelle a été dressée de la terre au ciel.

Tu recevras la force et le courage de monter, de t’élever au-dessus des régions de la mort et du péché, pour arriver aux saintes et glorieuses demeures de Dieu.

Revue " Feuille religieuse du canton de Vaud " – 1875 – N°36 du 19 décembre

Ceux qui souffrent

" Que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien " (1 Pierre, chapitre 4, verset 19).

Il y a une expression de notre texte qui établit naturellement entre nous le contact, la compréhension.

Elle est comme le lieu de notre rencontre à tous : " Ceux qui souffrent ".

Qui y fait exception parmi nous ?

Une fois ou l’autre, chacun est atteint dans son corps ou dans son cœur, dans son esprit ou dans son âme, dans ses biens ou pour les siens.

La souffrance n’est pas une profession spécialisée, mais un apprentissage que nous sommes tous appelés à faire ici-bas.

La souffrance est un chemin, le chemin de toute la terre, sur lequel tous nous sommes plus ou moins engagés, et nous savons que d’un jour à l’autre nous pouvons y être brusquement poussés fort avant.

Que dit la Bible qui nous apporte une parole de Dieu dans le moment présent et dans nos circonstances personnelles, que dit-elle à ceux qui souffrent, c’est-à-dire à chacun de nous en particulier ?

" Ceux qui souffrent ".

Quand nous sommes pleinement de ceux-là, tout entiers dans la souffrance, nous découvrons tout d’abord que la souffrance – qu’elle soit maux physiques ou deuil, déception ou angoisse, injustice, revers ou échec – demeure étrange, mystérieuse et redoutable.

Nous ne comprenons pas tout, nous ne savons pas pourquoi il faut ainsi souffrir, nous ne savons même pas comment souffrir, comment il faut s’y prendre pour tenir.

Même si nous sommes déjà passés par là, toutes les fois que nous entrons dans la souffrance, nous restons des enfants qui ont tout à apprendre et à réapprendre.

Nous ne connaissons pas de grandes victoires, mais parfois de grandes faiblesses, de grandes défaites.

Nous ne nous sentons pas des héros, mais d’obscurs combattants, pareils au simple soldat qui, sous le feu des bombardements peut avoir peur et qui ne cherche qu’à tenir son poste, à ne pas perdre courage.

C’est ainsi que nous apprenons premièrement à devenir plus humains, moins exigeants à l’égard des autres, plus compréhensifs et compatissants envers ceux qui souffrent.

La seconde expérience vécue dans la grande souffrance est la force qui nous est réellement donnée.

Si nous tenons, cela ne vient pas de nous, ce n’est pas en raison de notre volonté, de notre courage, car il est des heures où nous en avons bien peu et où nous ne sommes que faiblesse.

Les victoires que nous connaissons, elles ne sont pas acquises, conquises par notre effort, elles nous sont accordées.

Dans la maladie, nous pressentons obscurément qu’à côté des soins intelligents de ceux qui veillent sur nous, Quelqu’un combat avec nous et pour nous.

Parfois, l’apaisement survient en une heure de grand désarroi, parfois une présence s’installe auprès de nous, et la paix, l’étonnante, l’incompréhensible paix descend sur nous…

Nous réalisons aussi combien il est juste, bon et nécessaire de prier Dieu, comme il est bienfaisant de pouvoir se reposer sur les prières que les autres lui adressent en notre faveur.

La troisième expérience que nous faisons dans la grande souffrance, à l’heure où notre vie est comme en suspens, c’est d’être vrai, d’entrevoir la vérité à notre sujet, de voir clairement ce qu’est notre existence, ce qu’elle pourrait et ce qu’elle devrait être.

Que de regrets alors de nous être attachés à des vanités, attardés à des rancunes ; que de promesses aussi de recommencer une autre vie, une vie où nous serons honnêtes en toute vérité, où nous aimerions en tout vérité, où nous croirons en Dieu en toute vérité.

Que dit la Bible, et que dit notre texte en particulier ?

" Que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu… "

Nous voici amenés au centre du problème de la souffrance, en face de l’éternelle question des hommes, question que nous posent ces mots : " selon la volonté de Dieu ".

L’apôtre déclare-t-il donc que Dieu veut que nous souffrions, que Dieu lui-même nous envoie la souffrance ?

Peut-être, quoique notre texte ne permette pas de l’affirmer.

De grands chrétiens se sont soumis avec une admirable résignation à leurs maux en croyant que Dieu lui-même les frappait ; des chrétiens tout aussi conséquents et conquérants ont trouvé un apaisement, une libération en croyant que Dieu ne voulait pas leur malheur et qu’il n’était pas l’auteur de leurs épreuves.

A cette question, qui est si souvent ta question : nos souffrances sont-elles voulues de Dieu ?

Jésus a refusé de répondre.

Il laisse le mystère tout entier.

Il n’a donc pas cru que la réponse fut nécessaire à notre salut et nous nous trompons en pensant que, si nous la connaissions, nos angoisses seraient calmées et notre attitude meilleure.

Il est une autre question, plus nécessaire, essentielle, que notre texte nous oblige à poser.

Cette question s’adresse non pas à Dieu, mais à nous ; c’est Dieu qui nous la pose.

" Ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu " dit l’apôtre.

Souffrons-nous comme Dieu le veut, dans l’esprit et selon l’attitude que Dieu attend de nous !

Il y a différentes façons d’accepter, de porter, de supporter l’épreuve.

N’est-ce pas l’occasion de réfléchir à tes maux et à tes malheurs pour examiner si tu les prends en chrétien et si tu les portes comme Dieu le veut ?

Que signifie alors souffrir selon la volonté de Dieu, en chrétien ?

C’est tout simplement ne pas considérer son épreuve comme une injustice de la part de Dieu.

Assurément, il y a des maux qui nous sont directement causés par l’injustice, la méchante volonté des hommes.

Et si promptement nous nous demandons pourquoi Dieu, le Dieu juste, n’y met point un terme.

Déjà quand nous nous comparons aux autres, nous trouvons la part de notre malheur plus grande que la leur, nous avons le sentiment d’une injustice, et si facilement nous en voulons à Dieu.

Ces sentiments nous maintiennent dans l’amertume et l’aigreur, ils nous jettent dans le désespoir et la haine.

Pour échapper à la tentation de considérer nos injustes souffrances comme une injustice de Dieu, il nous faut songer non pas à ce que les autres ont, sont ou font, mais à ce que Dieu veut nous apprendre.

Là, il faut se détourner des hommes et se tourner vers Dieu ; c’est ce que l’apôtre veut dire lorsqu’il affirme : " Que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur. "

La fidélité du Créateur, c’est bien là ce qui nous étonnera toujours à nouveau quand nous nous remettons à Dieu dans l’épreuve.

Je ne sais pas si c’est Dieu qui nous envoie le malheur, mais je sais qu’Il est là dans toutes nos souffrances.

Alors il vient, il s’approche vraiment, et nous pouvons le savoir si proche, si réellement présent.

Alors nous réalisons que tout se passe entre Lui et nous.

W. GUBERAN – Semailles et Moisson

L’inquiétude

Il y a un péché que l’on ne prend pas assez au sérieux.

C’est celui de l’inquiétude, de l’agitation, du souci du lendemain.

C’est un péché aussi ordinaire que l’air et que la parole.

Il est si commun que, à moins qu’il ne s’élève au-dessus de sa monotonie habituelle, nous ne le remarquons même pas.

Observez n’importe quelle rencontre d’amis ou de parents et voyez si au bout d’un moment quelqu’un ne commence pas à se plaindre, sur le passé, le présent ou l’avenir !

Il est probable que cette plainte ne servira de rien.

Alors, pourquoi la faire ?

Il fait froid, il fait chaud, il fait du vent. J’ai dû attendre à un rendez-vous d’affaires important.

Le dîner est brûlé ou mal cuit. Mon mari est égoïste. Ma femme est boudeuse. Mon propriétaire ne veut point nous faire de réparations.

Mes enfants sont difficiles à élever. J’ai un rhume qui n’en finira pas. Il a plu tout l’été…

Ouf ! On en trouverait jusqu’à demain si on voulait continuer ! ...

C’est extraordinaire ce qu’on peut ramasser d’ennuis dans une seule journée et comment on peut gâter sa propre vie et celles des autres en les cultivant.

L’Ecriture dit que nous sommes prêts à disparaître comme l’étincelle à voler.

Mais même pour l’étincelle qui s’élève à travers la fumée la plus noire, il y a le ciel bleu plus haut et le plus vite elle y monte, le mieux cela vaudra.

L’inquiétude est toujours du temps perdu et du bonheur gaspillé.

L’heure tranquille

Lettre à un malade

Paris, le…

… depuis que j’ai appris votre maladie, j’ai eu l’intention de vous écrire pour rendre grâces avec vous, mon cher ami, et pour vous demander quelques détails sur les bénédictions dont vous avez été l’objet au moment du besoin.

N’est-il pas vrai que le langage de la brebis de Christ devrait toujours être : " Je n’aurai point de disette ? "

Point de disette, parce que l’Eternel est notre berger, Celui qui nous suffit !

Rien ne peut se mêler avec lui ; rien ne peut ajouter à sa plénitude, rien ne peut la diminuer.

Les brebis seules connaissent tout ce que renferment ces paroles : " Je n’aurai point de disette. "

Et le reste du psaume ne nous présente que repos, rafraichissement, miséricorde, direction, paix dans la mort, triomphe, bénédictions débordantes, confiance pour l’avenir, sécurité dans la vie et dans la mort, pour le spirituel et pour le temporel, dans la prospérité ou dans l’adversité, pour le temps et pour l’éternité.

Ne pouvons-nous donc pas dire avec hardiesse : " L’Eternel est mon berger ! "

Comment pourrions-nous nous trouver dans la disette étant unis à lui !

Nous avons droit à toutes ses richesses. Nos biens sont ses richesses et sa gloire.

Avec lui nous ne pouvons manquer de rien ; la vie éternelle est à nous, avec cette promesse : " Toutes choses seront données par-dessus. "

Il sait tout ce dont nous avons besoin.

C’est par sa propre expérience que notre berger a appris à connaitre les besoins de ses brebis, car Il a été lui-même " conduit comme une brebis à la boucherie. "

Et si nous remarquons que Celui qui a été conduit comme une brebis à la boucherie, nous dit : " Je connais mes brebis, " nous apprenons par quel chemin douloureux Il a été amené à cette connaissance, et comment Il s’est assujetti aux besoins de chaque brebis, de chaque agneau même de son troupeau, afin de pouvoir sympathiser à toutes leurs infirmités.

Les brebis timides ne doivent craindre ni la disette, ni l’affliction, ni la souffrance.

" Ne craignez point ! " Selon vos besoins sera le secours.

" L’Eternel est ma portion, dit mon âme, c’est pourquoi j’aurai espérance en lui. "

Au milieu du danger nous n’aurons aucun sujet de nous alarmer, car nous avons été pris par la toute puissance de l’amour, et il est écrit : Elles ne périront jamais.

" Votre Père a bien voulu vous donner le royaume. "

Tout ce qu’on peut attendre d’un berger, nous le retrouverons en Celui qui nous a tant aimés, qu’Il a donné sa vie pour nous.

Cher ami, manquez-vous de quelque chose ?

Présentez-lui votre besoin, Il le placera sur le propitiatoire afin de le considérer, et dans le temps convenable, il y sera pourvu.

Désirez-vous quelque chose pour une personne qui vous est chère ?

Il a promis que vous ne manqueriez de rien, et si vous ne recevez pas exactement ce que vous avez demandé, vous aurez quelque chose de meilleur.

Sa plénitude est à notre disposition, comme si elle était entre nos propres mains, et, s’Il la garde en Lui-même, c’est afin que chaque bénédiction soit doublée.

Moïse disait aux enfants d’Israël : " L’Eternel ton Dieu a connu le chemin que tu as tenu dans le désert, dans ces quarante ans, et rien ne t’a manqué. "

Nos besoins sont sans bornes ; notre secours est infini ; et Dieu seul peut dire tout ce que Dieu peut faire.

Nous, les brebis de son pâturage, rendons-lui grâces et racontons sa louange, en nous confiant pleinement en lui.

Il n’y a point de disette pour son troupeau.

" Les lionceaux ont disette, ils ont faim, " mais la faible brebis du bon berger ne manquera d’aucune bonne chose.

Il est notre bouclier contre chaque ennemi ; Il est notre guide dans le danger ; Il ne peut rien nous refuser ; Il donne la grâce et la gloire.

Mais ce serait à vous à me dire toutes ces vérités, car vous les sortez maintenant de la fournaise.

Quelle grâce, quand, nous prenant comme un morceau d’argile entre ses mains, Il fait de nous un vase propre à l’usage du Maitre, surtout si c’est un vase de consolation pour ses saints !

Nous aimons le service, mais nous redoutons ce qui est propre à nous y former, car nous ne pouvons consoler les autres qu’au moyen de la consolation par laquelle nous sommes nous-mêmes consolés.

Oh ! quelle bénédiction que nous ne soyons pas laissés à nous-même, et que lorsque nous tirons le fil de l’écheveau de notre vie au milieu des nœuds les plus embrouillés, la miséricorde vienne s’asseoir et démêle avec patience !

Chaque circonstance contribue à faire tomber la bonne opinion que nous avons de nous-même et nous apprenons ainsi à laisser notre justice derrière nous, à aller à Jésus avec nos péchés, au lieu de laisser nos péchés derrière nous, pour aller à lui avec notre justice.

Il est fort heureux pour nous que nous ne paraissions pas aux autres tels que nous sommes réellement, avec notre orgueil, notre égoïsme, et notre recherche de nous-même.

Nous aimerions que chacun pût nous trouver aimable.

T. P. – L’heure tranquille

En tête à tête

" Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et c’est moi qui vous soulagerai. "

(Matthieu, chapitre 11, verset 28)

Quelle condescendance !

Dieu en Christ, nous appelle, avant même que nous ayons crié à lui.

Et quelle tendresse dans cet appel ! Venez, venez à moi !

Ne croirait-on pas entendre un père parlant à ses enfants ?

Et parmi ses nombreux enfants, à qui l’appel s’adresse-t-il ?

Lisez encore : " à ceux qui sont fatigués et chargés."

Ah ! C’est bien ici qu’éclate l’amour paternel.

Le Père, en Christ, aime tous les siens, mais son amour va, de préférence, à ceux que le voyage a ballotés, que la douleur a touchés de son aile, que le péché a fait tomber.

N’est-ce pas ton cas, n’est-ce pas notre cas à tous ?

N’avons-nous pas tous notre lassitude, notre joug à porter ?

C’est donc nous que, en Christ, le Père appelle.

Devant lui, librement, d’abord nous ouvrons nos cœurs.

Nous lui disons tout ; il écoute tout, avec cette patience que donne l’amour… et cela est déjà pour nous un soulagement.

Puis, comme nous reconnaissons et nous confessons humblement devant lui que nous sommes les auteurs responsables de cette lassitude et de ce lourd fardeau, il nous assure de son pardon par la croix..., et cela aussi est un soulagement.

Enfin, il communique à nos membres fatigués une vigueur nouvelle, et, libres de tout fardeau, nous reprenons joyeusement avec lui notre course.

Oh ! combien soulagés ! (1)

(1) Extrait de Vers la Paix,

E. SOULIER

Aux âmes abattues

Elles sont nombreuses, à notre époque agitée, les âmes abattues.

Voici pour elles quelques paroles de relèvement.

Tout d’abord un cordial, à prendre lentement et souvent, tout composé de passages bibliques.

I

" Quand mon esprit est abattu au-dedans de moi, Toi, tu connais mon sentier " (Psaume, chapitre 142, verset 4).

" Quand je marche au milieu de la détresse, tu me rends la vie ; Ta droite me sauve…. L’Eternel agira en ma faveur. Eternel, ta bonté dure toujours. N’abandonne pas l’œuvre de tes mains. " (Psaume, chapitre 188).

" L’Eternel est près ce ceux qui ont le cœur brisé, et Il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement " (Psaume, chapitre 34, verset 19).

" Les angoisses de mon cœur augmentent ; tire-moi de ma détresse. Vois ma misère et ma peine, et pardonne tous mes péchés " (Psaume, chapitre 25, versets 17 et 18).

" Je disais dans ma précipitation : Je suis chassé loin de ton regard ! Mais tu as entendu la voix de mes supplications quand j’ai crié vers Toi " (Psaume, chapitre 31, verset 86).

" Quand je dis : Mon pied chancelle ! Ta bonté, ô Eternel, me sert d’appui. Quand les pensées s’agitent en foule au-dedans de moi, tes consolations réjouissent mon âme " (Psaume, chapitre 94, versets 18 et 19).

" N’abandonnez donc pas votre confiance qui doit avoir une si grande récompense ; car vous avez besoin de patience, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis " (Hébreux, chapitre 10, versets 35 et 36).

" Celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre en poursuivra l’accomplissement jusqu’à la journée de Jésus-Christ " (Philippiens, chapitre 1, verset 6).

" Heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation ; car après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment " (Jacques, chapitre 1, verset 12).

" Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur… Affermissez vos cœurs… Le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion " (Jacques 5, versets 7, 8 et 11).

" Le Dieu de toute grâce qui vous a appelé en Jésus-Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera Lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. A Lui soit la puissance aux siècles des siècles ! Amen ! " (1 Pierre, chapitre 5, verset 10).

II

Voici maintenant quelques conseils pour ceux qui sont tombés dans le découragement et dont l’esprit s’est voilé de tristesse à la suite de quelque désobéissance.

L’expérience suivante, racontée par L. S. Brengle, dans son livre " Vers la Sainteté ", vous apportera peut-être la libération intérieure.

Il omit un jour de faire ce que le Seigneur demandait de lui ; cela lui semblait impossible et il ne le fit pas.

Il s’en humilia, comprit qu’il avait manqué une occasion de devenir un homme puissant en foi et en obéissance.

Satan l’accusa d’avoir contristé le Saint-Esprit ; il perdit confiance et courage, ne vit plus dans la Bible que des menaces, et, bien qu’il fît ensuite ce que Dieu lui avait demandé, demeurait vaincu par la tristesse comme si l’enfer était dans son cœur…

Au bout de 28 jours, dit-il, Dieu me retira de cet effroyable abîme et de ce bourbier par ces paroles : " Sois certain que les pensées qui font naître l’inquiétude procèdent, non de Dieu qui est Prince de la Paix, mais du diable, de l’amour-propre, ou de la bonne opinion que nous avons de nous-mêmes. "

Avec la rapidité de la pensée, je compris que Dieu est le Prince de la Paix, et que " les projets qu’Il a formés pour nous sont des projets de paix et non de malheur " ; que n’ayant ni amour-propre, ni bonne opinion de moi-même, et n’aspirant qu’à être délivré de moi-même, c’était le diable qui me trompait.

Instantanément, il me sembla que les liens dont il m’enlaçait s’étaient rompus, et qu’il s’enfuyait, me laissant en liberté. "

" Résistez-lui (au diable), étant fermes dans la foi. "

Ce qui nous empêche de résister victorieusement, c’est que nous le faisons trop souvent en nous appuyant sur nous-mêmes, sur nos prières et nos bonnes résolutions, etc. et dans ce retour sur nous-même, nous sombrons dans une nuit toujours plus noire.

Une seule chose peut nous élever au-dessus de nous-mêmes : la foi ! la foi aux immuables promesses de Dieu, la confiance en son amour fidèle qui seul a pu nous sauver, et seul aussi nous garde, nous relève, nous pardonne dès que nous lui confessons nos fautes, que nous le sentions ou non.

Son amour ne change pas.

III

Quelques mots enfin à ceux, plus nombreux peut-être qu’on ne le pense, qui se désespèrent parce qu’ils croient avoir commis le péché irrémissible.

Si vous l’aviez commis, vous n’en seriez pas si triste que cela.

Cette tristesse même est la preuve que Dieu vous cherche et que son Esprit est en vous, vous sollicitant de croire à l’amour de Dieu et de vous réjouir en Jésus qui est votre Sauveur.

Mais le diable, qui serait désolé de vous voir lui échapper ainsi, vous persuade que votre tristesse est une tristesse consciencieuse, sérieuse, raisonnable ; à tel point que vous en êtes venu à tenir à votre promesse et que vous regarderiez comme un péché de vous réjouir en Christ.

Ne voyez-vous pas que vous faites ainsi le jeu de l’Ennemi ?

Prenez garde aussi que, sous prétexte de tristesse consciencieuse, vous ne cédiez, sans vous en rendre compte, à la peur d’une franche confession de Christ et d’une vie d’obéissance entière au service de Celui qui vous a rachetés.

Sous cette apparence de grand sérieux, ne croyez-vous pas qu’il se cache une réelle lâcheté ?

Finissez-en donc une fois pour toutes avec des pensées qui ne viennent pas du Dieu d’amour, et ne L’affligez pas plus longtemps par votre tristesse et votre incrédulité.

Quelques autres, peut-être par suite de faiblesse physique, de dépression nerveuse, s’attribuent à eux-mêmes des suggestions qui ne vienne pas de leur propre cœur, mais de l’Ennemi.

M. Zeller, qui est entré en rapport avec un grand nombre de personnes ainsi désespérées, leur disait : " Si tu devais mourir en cet instant, tu ne trouverais aucune de ces pensées blasphématoires sur le registre de tes péchés. "

C’était alors un soupir de soulagement et une exclamation : " J’ai cru que c’était le péché de mon cœur. "

" Non pas, c’est l’illusion de ton faible cœur ; mais Dieu est plus grand que ton cœur, il connaît toutes choses. "

Ah mes amis, continue-t-il, des pensées qui nous oppressent pareillement, des pensées auxquelles, en réalité, nos volontés sont étrangères, des pensées qui blessent nos cœurs comme des flèches brûlantes, ne sont pas péché, encore bien moins le blasphème contre le Saint-Esprit. "

Que faire donc ?

Tout simplement traiter par le mépris ce genre de tentations.

N’y prêtez aucune attention ; portez fortement votre esprit et vos pensées vers le but que vous poursuivez et remplissez votre âme de toutes les choses pures, aimables, nobles, de toutes les joies saines et élevées dont Dieu sème la vie la plus ordinaire quand on sait en voir la beauté, et surtout être reconnaissant.

Poursuivons donc notre cours avec constance, rejetant tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, les regards sur Jésus !

M. ANTONIN – Venne sur Lausanne (Suisse)

Fleuves dans le désert

" Bienheureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute " (ou encore : " celui qui ne se scandalisera pas de moi ") (Luc, chapitre 7, verset 23).

Il est parfois très difficile de ne pas se scandaliser de Jésus-Christ.

L’occasion de chute peut résider dans nos circonstances ; si je me trouve dans une cellule de prison, une salle d’hôpital, une position d’isolement et d’opprobre, alors que j’avais tant souhaité une vie de service aux vastes horizons !

Oui, mais Il sait, LUI, ce qui est le meilleur pour moi.

Le milieu dans lequel je me trouve est celui de Son propre choix, et Il l’a voulu ainsi dans le but d’approfondir ma foi, de la purifier, de m’attirer toujours plus près de Lui, dans une plus grande maturité spirituelle.

Même au fond du plus sombre cachot, mon âme est appelée à s’épanouir en Lui.

L’occasion de chute peut être dans le domaine mental, lorsque je suis hanté par des questions troublantes, des perplexités, des problèmes apparemment sans solution.

J’avais espéré, une fois consacré au Seigneur, que mon ciel serait toujours clair.

Et voici qu’il est bien souvent obscurci par de sombres nuées, par d’épais brouillards.

Puissé-je toujours croire que si même ces difficultés subsistent, elles sont permises pour m’apprendre à me confier plus exclusivement en LUI SEUL et m’appuyer de tout mon poids sur Sa parole, bannissant ainsi toute crainte.

Ainsi, à travers mes luttes intellectuelles, je serai amené à comprendre et à aider effectivement ceux qui passent par les mêmes tentations que moi.

Enfin la tentation peut être d’ordre spirituel.

Je m’étais imaginé qu’une fois bien installé dans la sécurité de Sa bergerie, je ne connaitrais plus jamais l’approche sournoise du tentateur.

Mais il en est tout autrement, et c’est mieux qu’il en soit ainsi, car c’est alors, à l’heure cruciale de la tentation, que Sa grâce est la plus exaltée, et mon propre caractère affermi dans la foi.

Et Son Ciel n’en sera que plus merveilleux, tout au bout du voyage, alors que je pourrai regarder en arrière sur le chemin parcouru, avec ses embûches et ses épreuves diverses, le cœur rempli de louanges envers mon Guide infaillible.

Ainsi, advienne que pourra, je sais que Sa volonté sera toujours la bienvenue, et je refuserai de me laisser scandaliser par mon parfait Sauveur.

Alex. SMELLIE

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