Tenir sa mère en honneur

Avez-vous jamais entendu l’histoire de ce garçon qui, à la bataille navale de Manila Bay, dans la guerre assez récente entre l’Amérique et l’Espagne, désobéit aux ordres de l’amiral Dewey ?

Non, et bien écoutez.

Au plus fort de la bataille, un jeune garçon de l’équipage s’approcha de l’amiral et lui demanda la permission de sauter par-dessus bord dans la baie pour reprendre le manteau qui venait de lui être enlevé des épaules.

L’amiral, naturellement ne lui permit pas.

Le jeune garçon s’esquiva de l’autre côté du vaisseau, sauta dans la mer et nagea à l’endroit où il avait vu flotter son manteau.

A sa grande joie, il le vit qui était toujours sur la surface de l’eau.

Il s’en empara et remonta à bord avec le précieux vêtement.

Quand, à l’issue de la bataille, l’amiral Dewey apprit la désobéissance du jeune garçon, il le fit appeler, le réprimanda sévèrement et ordonna qu’il fût puni ; mais avant que la punition pût avoir lieu, il demanda à l’enfant pourquoi il avait désobéi à ses ordres.

" Monsieur, dit celui-ci, dans ce manteau était le Nouveau Testament que ma mère m’a donné quand j’ai quitté la maison. Il s’y trouvait son portrait et je ne voulais pas le perdre. "

Sur cette confession, Dewey, non seulement pardonna au jeune garçon, mais le complimenta de l’estime qu’il avait pour sa mère et le portrait de celle-ci.

Savez-vous que la majorité des garçons qui réussissent en ce monde sont ceux qui honorent leur mère !

C’est une excellente habitude de faire de sa mère une confidente.

Bien des garçons et des filles ont été ainsi sauvés de la honte et du chagrin.

A l'envers

Jeannot était de mauvaise humeur, rien ne lui plaisait.

Quoique sa mère fit pour lui, il s’irritait et se plaignait.

De guerre lasse, sa mère lui dit : " Jeannot monte à ta chambre et mets tous tes vêtements à l’envers. "

Jeannot la regarda stupéfaite.

- Va, lui dit-elle, et fais ce que je te dis.

Jeannot savait qu’il n’avait qu’à obéir.

Il mit ses bas à l’envers, sa veste, ses culottes et son col, tout à l’envers, et attendit.

Quand sa mère monta il se tenait debout devant la glace, l’air misérable, un comique petit garçon tout en coutures qui se demandait la raison de cet ordre si bizarre.

Mais sa conscience n’était pas au clair.

Sa mère lui dit en le tournant vers elle :

- Voilà ce que tu as fait toute la journée, mettant tout du mauvais côté, prenant tout mal. Comment te trouves-tu avec les choses à l’envers ?

- Oh ! maman, puis-je les remettre à l’endroit ?

- Oui, si tu veux essayer de ne dire que des choses agréables et d’être aimable. Il faut faire de ton humeur et de tes manières ce que tu fais de tes vêtements – les porter à l’endroit.

Jeunes têtes et vieilles leçons

Quel dommage que nous ne puissions plus aller en classe, nous, autres, vieilles gens qui comprenons si bien la valeur des choses et qui nous intéressons à tout !

Combien je les envie, ces petites filles que je vois de ma fenêtre, partir gaiment pour l’école, leur sac de livres au bras.

Que ne puis-je leur donner un peu de mon envie de tout savoir !

Mais ! combien elles s’en soucient peu, de ma sagesse, ces enfants folâtres !

Elles trottent, trottent avec leurs petites jambes menues et droites comme des flèches.

Elles me font penser à des poupées de bois, anguleuses et admirablement articulées, avec leurs mouvements vifs et précis.

Leurs longs cheveux flottent au vent et chaque boucle légère semble dire : " vive la gaîté et l’ignorance ! "

Mais… Je les vois ralentir le pas en approchant de l’école !

C’est sans doute le poids des leçons à réciter qui les oppresse.

Elles se consultent et se montrent leurs livres…

La cloche sonne. Il faut rentrer.

Ah ! qu’elles vont mal savoir leurs leçons, ces joyeuses fillettes !

Quelques-unes les savent, mais… qu’elles les comprennent peu !

Et quand elles seront en âge de les comprendre, voilà qu’elles ne les sauront plus !

Ah ! qu’elles vont mal savoir leurs leçons et qu’il leur en reste encore à apprendre à ces gentilles poupées de bois si bien articulée et si humaines que je vois de ma fenêtre !

ARBALETE – Le coin des enfants

Pureté d'âme

Sur le tissu délicat de la prune et de l’abricot, repose comme un frais brouillard que le moindre attouchement efface.

Passez la main sur cette gaze légère, et vous aurez pour jamais dépouillé le fruit de son premier charme ; une fois effacée, elle ne reviendra plus voiler sa rougeur.

Voyez la fleur, courbée le matin sous les gouttes de rosée, parée comme jamais reine ne fut de ses diamants.

Secouez-la, faites rouler ces petites perles, et vous aurez beau répandre de l’eau sur elle, aussi soigneusement qu’il vous plaira, jamais vous n’arriverez à la rendre ce qu’elle était quand la rosée tombait silencieusement sur elle du firmament.

Voyez, par une matinée d’hiver, les vitres couvertes de dessins ; des montagnes, des arbres, des lacs, entremêlés dans une merveilleuse et fantastique peinture.

Posez maintenant la main sur la vitre, en la grattant avec le doigt, ou l’échauffant avec la paume : la délicate esquisse qui y est tracée s’effacera tout entière.

Il y a de même dans la jeunesse une beauté, une pureté d’âme qui ne reviennent jamais, lorsqu’elles ont été une fois touchées et déflorées, une broderie plus délicate que les fleurs de la gelée, et qui ne peut être tissée une seconde fois, lorsqu’elle a été une première fois déchirée ou arrachée.

L’homme qui dans sa jeunesse a souillé cette parure morale, quelques efforts qu’il fasse pour lui rendre sa blancheur, n’y parvient jamais entièrement, quand même il y emploierait toutes ses larmes.

Lorsqu’un jeune homme quitte la maison paternelle avec la bénédiction de sa mère, et le front encore humide de ses pleurs, s’il laisse aller cette pureté première, il perd ce que jamais il ne pourra retrouver.

Telle est la conséquence du crime. Ses suites ne peuvent être effacées ; il ne peut qu’être pardonné.

C’est une tache de sang que peut seul laver le sang de Christ qui purifie de tout péché.

H.W.B.

Le souci d'une mère

" Ne crains point, car je t’ai racheté ; je t’ai appelé par ton nom ; tu es à moi. Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi, et quand tu passeras par les fleuves, ils ne te noieront point. "

(Esaïe chapitre 43, versets 2)

Des milliers d’âmes ont pu rendre témoignage à la vérité de cette promesse au moment d’entrer dans l’éternité.

Du nombre de ces personnes bienheureuses était une jeune mère tendrement attachée aux siens, et qui, durant bien des semaines de maladie, put se confier entièrement au Seigneur pour ce qui concernait son salut.

Sa vie s’était passée au service de Dieu, et elle lui avait réellement donné son cœur ; il était toutefois deux choses qu’elle ne parvenait pas à surmonter : le souci de laisser après elle quatre enfants chéris, et la crainte que lui inspirait le moment de la mort.

La lutte qu’elle soutenait sur ces deux points était triste à voir ; et pendant un temps il semblait qu’elle ne voulût pas se laisser consoler.

Au bout de deux mois, sa sœur, à qui elle avait confié ses angoisses, revint la voir ; et maintenant que la mort était proche, la malade lui dit avec un radieux sourire, faisant allusion à ses craintes précédentes : " Je crois que je mourrai en dormant ; ne le crois-tu pas aussi ? Cette pensée me tranquillise. "

Mais sa mort fut plus douce encore.

Un beau dimanche après-midi, la respiration étaient devenue plus difficile, elle dit très calmement à sa mère assise près de son lit : Maman, je vais mourir, ne le crois-tu pas ?

- " Je n’ai jamais vu mourir personne ma bien-aimée ; tu t’es souvent sentie aussi mal ; qu’est-ce qui te le fait croire ? "

- " Oh ! s’écria-t-elle, je n’ai jamais rien éprouvé de pareil, mais je suis si heureuse ! chère maman. "

Elle demeura parfaitement tranquille, puis ouvrant soudain les yeux avec une expression solennelle de bonheur et de surprise, elle dit, comme répondant avec joie à un appel : " Seigneur, Seigneur ! "

Un rayonnement se répandit sur son doux visage et l’illumina encore après sa mort, vrai reflet de la lumière et de la gloire du ciel.

Sans une lutte, sans un soupir, elle passa par la mort naguère si redoutée.

Un jour qu’elle était souffrante et avait peine à reprendre sa respiration, elle dit : " Ah ! il faut que vous soyez tous comme moi, rendus accomplis par la souffrance.

Combien j’ai craint ce moment, mais à cette heure il ne semble pas que ce soit de la souffrance.

Dieu l’accompagne de tant de joie, il a complètement enlevé la crainte de la mort.

A une autre personne elle disait : Souvent la nuit est mon plus heureux temps. Je suis seule avec Dieu, je le sens si près de moi.

Il me revient à la mémoire tant de passages de l’Ecriture et de cantiques ; et quand je ne puis faire rien autre, je me repose dans l’assurance de son amour.

Souvent il me semble réellement sentir que les bras éternels me soutiennent. "

En parlant de ses enfants à sa sœur, naguère témoin des combats de son cœur maternel, elle disait : " Je n’ose pas trop parler de mes enfants, de peur de ramener mon cœur vers la terre ; ce n’est qu’en regardant constamment à Jésus qu’il m’est possible de les laisser entre ses mains. Oui, je suis bien assurée qu’il en prendra soin, et je suis toute disposée à partir. "

Ainsi la grâce de Dieu triomphait de la nature.

Les prières de cette mère mourante furent entendues.

Le Seigneur a pris soin de ses enfants qui sont tous devenus ses disciples.

Seize ans après sa mort, son fils ainé l’alla rejoindre à la suite d’une longue maladie.

La vie s’ouvrait très riche devant lui. Il avait presque achevé ses études universitaires.

Travailler avec zèle pour son Dieu était l’objet de ses désirs ; mais il entendit cet appel : Monte plus haut.

La paix, une paix profonde remplissait son cœur aimant. Il ne pouvait, disait-il, exprimer le ravissement que lui faisait éprouver la perspective du ciel.

Il s’assurait en Christ, et rien ne venait troubler son repos et sa joie.

Très peu avant sa mort, ayant repris quelque force, il dicta, quoiqu’avec peine, une lettre adressée aux nombreux amis de son âge.

" Pour la dernière fois, leur disait-il, je voudrais vous supplier de chercher, pendant le temps qui vous est encore accordé ici-bas, une communion vivante et personnelle avec le Sauveur.

Efforcez-vous de l’avoir près de vous dans votre vie journalière, dans la santé comme dans la maladie, d’en faire votre plus cher et votre plus intime ami.

Ne commencez jamais la journée sans être assurés que vos péchés vous sont pardonnés, et pendant le jour, prenez garde qu’il se tienne près de vous, soit au milieu de vos affaires, soit à votre foyer domestique.

Et quand vous rentrez le soir, que la prière et une communion plus intime avec lui soit un rafraichissement béni pour vos âmes, la source d’une paix inexprimable, qu’elles vous donnent le sentiment de repos qu’on éprouve en retrouvant le cœur de son meilleur ami. "

Après les avoir tous engagés à travailler pour Dieu, il ajoute : Chacun de vous, mes chers amis, ne veut-il pas prendre la résolution de vivre ainsi dans une union personnelle avec Christ ?

Je vous adresse cet appel au seuil de l’éternité, et je puis vous dire à quel point sont trompeurs tous les biens par lesquels on s’efforce de remplacer ce meilleur des amis.

Je crains que plusieurs ne s’en tiennent éloignés par le sentiment de leur faiblesse et de leur péché.

Oh ! je voudrais vous exprimer ce que, tout misérable que je suis, je connais de l’amour infini que Christ a pour nous.

Croyez à la Parole de Dieu, mes amis ; croyez que plein d’une charité dont la tendresse dépasse toute compréhension, il n’attend que le moment d’entrer avec vous dans une communion personnelle : " Voici je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi. "

Les quatorzième, quinzième, et seizième chapitres de Saint Jean tout entiers nous parlent de cette vie.

Croyez à l’amour infini de Christ, et détournant les yeux de votre indignité, venez à lui sans retard.

Quelles réponses aux prières et à la foi de cette mère mourante !

Et la manière dont Dieu justifia la confiance avec laquelle elle lui remit ses enfants, bien sûre qu’il en prendrait soin, ne doit-elle pas nous encourager toujours plus à nous décharger sur lui de nos soucis, quels qu’ils soient, avec une foi paisible et patiente ?

L’amour de son père

Un jeune homme, fils d’un chrétien très riche, était fort mondain.

Il le devint à un tel point que son père dut lui couper les vivres.

Le fils quitta la maison paternelle et s’adonna entièrement à sa vie de folie et de dissipation.

Puis, un jour, sans ressources, il prit une criminelle résolution : celle de pénétrer de nuit chez son père, et de profiter de l’absence de sa famille (on était en été) pour cambrioler le coffre-fort.

" Après tout, se disait-il, je ne fais rien de mal, mon père devrait m’entretenir, je ne prends que ce qui m’est dû. "

Il réussit à entrer dans la maison, à forcer le coffre-fort, et commença ses recherches.

Il découvrit le testament de son père.

Il le lut.

A son grand étonnement, il était parmi les héritiers, et recevait une part égale à celle de ses frères et sœurs.

Ce père qu’il avait si gravement offensé l’avait couché sur son testament !

" Mon père m’aime donc encore, se dit-il, il me reconnait pour son fils ! "

Le résultat des réflexions qu’il fit près de ce coffre-fort fut sa réconciliation avec son père, suivie d’une vie nouvelle.

Croyez-vous peut-être que Dieu ne vous aime plus parce que vous êtes un grand coupable ?

Vous commettez une grave erreur.

IL VOUS AIME

IDEM

Charlot fut très intéressé d’apprendre, dans sa leçon d’arithmétique, l’emploi de ces deux petites virgules que l’on peut mettre dans un raisonnement ou une facture, sous des mots et des chiffres au lieu de répéter ceux-ci.

Le maître a dit que cela voulait dire : " IDEM " ou " DITTO. "

Charlot, dont l’esprit était aussi paresseux qu’ingénieux, fut très heureux de savoir qu’au lieu de récrire en plein : " 5 garçons gagnent 10 francs " sous des mots analogues, il n’avait qu’à mettre des petites marques.

Bientôt après, se trouvant en visite, Charlot eut l’occasion d’écrire chez lui.

Il simplifia la tâche en mettant en pratique la connaissance acquise.

Voici son épitre :

" Mon cher Père,

J’espère que vous allez tous bien.

" " Maman va "

" " Rose " "

" " Louis " "

" " Grand’mère va "

Je voudrais que tu sois ici.

" " " Maman " "

" " " Rose " "

" " " Louis " "

" " " Grand’mère soit ici

" " " " m’envoies de l’argent,

Ton fils affectionné

" Charlot "

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