La prédication d'un peintre

C’était à Düsseldorf. Un peintre était debout dans son atelier, son pinceau à la main droite, et dans la gauche sa pipe, qu’il venait d’ôter de ses lèvres, pour répondre à un visiteur dont la présence à son atelier lui causait quelque surprise.

Ce peintre nommé Stenburg, jeune encore, jouissait d’une grande notoriété dans sa ville, et tout faisait prévoir que son talent ne tarderait pas à lui acquérir une réputation européenne.

Cependant, il n’était pas heureux.

Sur ses regards se lisait quelque chose de soucieux, et le ton bref et sec de sa parole trahissait je ne sais quelle agitation intérieure, qui ne lui laissait pas de repos.

Il manquait quelque chose à cet homme qui possédait fortune, succès, réputation, tout, en un mot, ce que le monde estime désirable pour le bonheur.

Le visiteur qui venait de frapper à sa porte était le père Hugo, vicaire de la riche église de Saint-Jérôme.

Il discutait avec le peintre les conditions d’un grand tableau, qui devait orner son maître-autel.

- Non, Révérend père, disait Stenburg, la somme que vous m’offrez ne saurait être une rémunération suffisante pour un travail aussi considérable. La crucifixion n’est pas un sujet facile ; il exige des figures nombreuses, soigneusement étudiées.

- C’est bien, répondit le prêtre, je ne veux pas vous limiter pour le prix. Je m’en rapporte à vous.

Cette peinture est une offrande qu’un pénitent désire faire à notre église.

- C’est bien, reprit l’artiste. Je vais me mettre à l’œuvre, et dans un mois vous pourrez voir une esquisse du tableau.

Un mois après, en effet, le vicaire venait constater combien Stenburg était parfaitement entré dans sa pensée. Selon son désir, la croix du Sauveur, placée au centre de la toile, attirait tous les regards, et les groupes de figures qui l’entouraient ne servaient qu’à la faire mieux ressortir.

Le travail avançait rapidement, et il n’y avait guère de temps à perdre, car au 1er juin, date de la fête du patron, le tableau devait être placé dans l’église.

Mais voici venir les premiers beaux jours du printemps, et le gai soleil, les feuilles naissantes, le chant des oiseaux, tout ce renouveau de la nature saisit si bien l’âme de l’artiste, qu’il laisse là atelier, pinceaux et couleurs et s’en va courir les champs et les bois dans la contrée environnante.

A la lisière de la forêt, il rencontre une jeune fille bohémienne tressant une corbeille d’osier.

C’était une belle enfant à la figure expressive, aux beaux cheveux noirs bouclés, qui tombaient sur ses épaules, et sa pauvre robe rouge, fanée par le soleil, ajoutait encore au pittoresque.

Apercevant le peintre, elle s’avança près de la route, et levant les bras au-dessus de sa tête, elle se mit à danser avec une grâce et une légèreté charmantes, en faisant claquer ses doigts dans sa main pour battre la mesure.

- Arrête, lui cria Stenburg. Tiens-toi dans cette position quelques instants.

Et, tirant son carnet de sa poche, il en prit un rapide croquis.

- Mais, se dit-il, voilà un charmant modèle. J’en ferai le sujet d’un tableau qui, sous le titre de " danseuse espagnole ", aura certainement du succès.

Il s’approcha de la jeune fille, et bientôt il fut convenu que, trois fois par semaine, elle viendrait dans son atelier.

En y entrant le lendemain, Pépita – c’était son nom – examina curieusement tous les objets, si nouveaux pour elle, qui ornaient la maison de l’artiste.

Puis ce fut le tour des peintures, et, parmi elles, le grand tableau de la crucifixion attira spécialement son attention.

- Qui est-ce ? demanda-t-elle en montrant le Sauveur en croix.

- C’est le Christ, répondit négligemment le peintre.

- Qu’est-ce qu’ils lui font ?

- Ils vont le crucifier, ajouta-t-il brièvement…. Tourne-toi un peu à droite…. C’est bien.

Stenburg, le pinceau à la main, n’aimait guère à converser et parlait bref.

- Qui sont ces gens autour de lui, ces gens avec une expression si méchante ? demanda encore la fillette.

- Maintenant vois-tu, reprit l’artiste, je ne puis pas causer avec toi. Tu n’as qu’à te placer dans la position que je t’indique et à rester tranquille.

Pépita se le tint pour dit et n’ouvrit plus la bouche.

Mais elle n’en continua pas moins à admirer le tableau, qui se trouvait en face d’elle.

Chaque fois qu’elle venait dans l’atelier, son intérêt pour le sujet qui y était représenté allait croissant.

Parfois même elle s’enhardissait de nouveau à poser une question.

- Pourquoi l’ont-ils crucifié ? était-il méchant, très méchant ?

- Au contraire, il était très bon.

- Alors, puisqu’il était bon, pourquoi lui ont-ils fait cela ?

- C’est parce que….

L’artiste s’arrêta et, penchant la tête, s’arrêta pour rectifier la position de son modèle.

- Parce que ? répéta Pépita.

Stenburg, un peu impatienté d’abord, puis ému par les regards suppliants de la jeune fille, qui désirait tant en savoir plus long, posa son pinceau, et s’asseyant près d’elle :

- Ecoute, lui dit-il, je veux une bonne fois te raconter toute l’histoire, et alors tu ne me questionneras plus.

Et en effet, il lui dit tout ce qu’il savait de Jésus, de son amour pour les misérables, de la haine de ses ennemis et de la mort qu’il avait soufferte pour expier les péchés des hommes.

Cette histoire était bien vieille pour lui, mais jamais elle n’avait fait battre son cœur.

Et il avait peint ces traits touchants du Sauveur, il avait représenté son agonie, sans que rien se soit ému dans son âme.

La petite bohémienne, au contraire, ses grands yeux fixés sur le peintre, ne perdait pas un mot de ses paroles ; son émotion allait croissant, et une larme perlait au coin de ses paupières.

Le tableau de la crucifixion et celui de la " danseuse espagnole " furent achevés à peu près en même temps.

Pépita vint faire sa dernière visite à l’atelier, et après un coup d’œil rapide au portrait qu’on avait fait d’elle, retourna à l’autre tableau, dont elle paraissait ne pas pouvoir se détacher.

- Viens, dit le peintre, voici ce que je te dois, et j’y ajoute avec plaisir cette pièce d’or, car tu m’as fait faire une bonne affaire.

Ma " danseuse espagnole " est déjà vendue, et à un bon prix. Peut-être te ferai-je venir de nouveau plus tard.

La jeune fille se tourna lentement.

- Merci, Monsieur, dit-elle.

Puis, jetant encore un regard du côté du crucifié :

- Vous devez l’aimer beaucoup, Monsieur, ajouta-t-elle, puisque c’est pour vous qu’il a souffert cela. N’est-ce pas ?

Le peintre rougit à cette question si naïve et si naturelle de l’enfant.

Il la reconduisit jusqu’à la porte ; elle disparut dans la rue, mais sa question avait pénétré jusqu’au fond de l’âme de l’artiste, et il n’arrivait pas à s’en défaire.

Enfin, troublé, angoissé et ne pouvant trouver de repos, il prit un grand parti ; il se rendit à confesse.

Le père Hugo le questionna, vit qu’il connaissait et croyait les doctrines de l’église, et lui donna l’absolution, en l’assurant que tout était en règle.

Stenburg fit une bonne remise sur le prix de son tableau, et, pendant une semaine, se sentit en paix. Mais de nouveau s’éleva dans son cœur la question : " Vous devez l’aimer beaucoup, n’est-ce pas ? "

Et il souffrait de ne pouvoir y répondre.

Son angoisse allait croissant, et il ne savait où trouver la solution des questions qui oppressaient son âme, lorsqu’un jour, se promenant près des remparts, il vit des personnes, arrivant de directions diverses, qui se pressaient vers une modeste demeure.

Il demanda à un passant ce que c’était que cette assemblée, mais ne put être renseigné.

Sa curiosité n’en fut que plus piquée, et après avoir questionné plusieurs personnes, il finit par comprendre que, dans cette maison, habitait un étranger, un " réformé ", qui réunissait des gens pour les instruire dans ce qu’il appelait la Parole de Dieu.

Il n’était guère décent, à cette époque, pour un homme de bon ton, d’entrer en relation avec ces protestants méprisés.

Cependant Stenburg voulut savoir ce qu’il en était et les observer.

Il se glissa donc dans leur assemblée, écouta le prédicateur, et en l’entendant, ce fut comme si des écailles étaient tombées de ses yeux.

Bref… il trouva ce qu’il cherchait, il obtint la paix de son âme.

Le prédicateur, qui ne tarda pas à devenir son ami, lui prêta un exemplaire du Nouveau Testament, dont il fit son étude journalière.

Bientôt son cœur fut rempli d’amour pour le Sauveur, et il brûla du désir de le faire connaître à d’autres.

Mais jamais il ne saurait prêcher, il ne savait guère parler. Mais il savait peindre. Il comprendrait, maintenant, tout autrement que jadis, l’expression à donner au regard du Sauveur, puisque ce regard avait illuminé son âme.

Ce fut à genoux, en prière, qu’il conçut le plan d’un nouveau tableau de la crucifixion, et ce tableau, vraie inspiration d’en haut, fut un chef d’œuvre.

Il ne consentit pas à le vendre ; il en fit hommage à sa ville natale.

Dans la galerie de peinture, cette toile splendide attira tous les regards et fut pour plusieurs une prédication puissante du salut. Souvent Stenburg se tenait dans un coin de la galerie, priant Dieu de bénir la vue de la croix pour ceux qui s’arrêtaient devant son tableau.

Un jour, alors que la foule des visiteurs s’était écoulée, il aperçut une jeune fille qui pleurait en contemplant les traits du Sauveur.

- Qu’est-ce qui t’afflige, mon enfant ? demanda-t-il.

Elle se retourna, et il reconnut Pépita.

- Oh ! Monsieur, répondit-elle, s’il avait pu m’aimer aussi ! Mais je ne suis qu’une pauvre bohémienne.

- C’est aussi toi qu’il a aimée, reprit l’artiste, et s’asseyant près d’elle, il put lui parler en connaissance de cause de l’amour du Sauveur, de sa mort et de sa résurrection.

Deux ans se sont écoulés. C’était par une froide journée d’hiver.

Le vent soufflait avec violence dans les rues de Düsseldorf.

L’artiste, assis au coin de sa cheminée, relisait les pages de l’Evangile, qu’il avait précieusement conservé, lorsqu’un coup fut frappé à sa porte.

- Entrez ! cria-t-il.

Un homme pauvrement vêtu s’approcha.

- Monsieur voudrait-il m’accompagner pour une affaire urgente ?

- Qu’y a-t-il ?

- Je ne puis le dire, mais une personne mourante désire vous voir !

- Prenez d’abord quelque nourriture, car vous me paraissez accablé.

- Oui, reprit l’homme, nous souffrons de la faim. Mais ne nous attardons pas, le temps presse.

Après s’être rapidement restauré et avoir pris sur ses épaules un panier de provisions que Stenburg lui avait fait préparer, il le conduisit hors de la ville, dans un enclos de la forêt, où quelques pauvres tentes étaient dressées au milieu des buissons.

L’homme entrouvrit l’une de ces tentes :

- Entrez, dit-il.

Le peintre entra et, sur un tas de feuilles sèches, il aperçut une jeune fille, la figure amaigrie, accablée par la souffrance, mais dont les yeux noirs reflétaient une joie triomphante.

C’était Pépita, qui avait voulu une fois encore revoir celui qui lui avait indiqué le chemin du salut, et s’entretenir avec lui du Sauveur qui l’avait aimée jusqu’à la mort.

Plusieurs années après, alors que le peintre et la bohémienne s’étaient depuis longtemps rencontrés dans la céleste patrie, un jeune noble entrait à Düsseldorf dans un brillant équipage.

Il était riche, intelligent ; de brillantes perspectives mondaines s’ouvraient devant lui.

Il entra dans la galerie, s’arrêta devant le tableau de Stenburg.

Il en lut et relut la légende, contempla les traits du divin crucifié, et, subjugué, resta heure après heure devant cette toile.

Une émotion indicible gagnait son âme.

La nuit venue, il ne put s’arracher à ce spectacle, jusqu’à ce que le gardien de la galerie vînt l’avertir que l’heure de la fermeture avait sonné.

Le jeune homme sortit à regret, regagna sa voiture, et le lendemain, il reprenait le chemin de Paris, mettait ordre à ses affaires, pour consacrer dès lors sa fortune, ses biens, sa réputation et sa vie au service de Celui dont il venait d’apprendre à connaître le grand amour.

Ce jeune homme était Zinzendorf, le père de l’Eglise et des missions moraves.

Le tableau de Stenburg ne se trouve plus dans la galerie de Düsseldorf.

Cette galerie a été, il y a bien des années, détruite par un incendie.

Mais la prédication du jeune peintre a été bénie, et bien des âmes ont été amenées à répéter au pied de la croix du Sauveur : " Il m’a aimé et s’est donné lui-même pour moi. "

Lecteur, peux-tu répéter avec adoration et amour : " C’est aussi pour moi ! "

Donner des preuves

On raconte que Gustave Doré voyageant dans le sud de l’Europe fut prié, dans un bureau de frontière, de montrer son passeport.

Après de longues recherches, il dut reconnaître qu’il l’avait perdu.

- Mais qu’importe, ajouta-t-il, je suis Gustave Doré, le dessinateur.

- C’est possible, répondit le douanier, mais tant de gens font croire ce qu’ils ne sont pas... Voici un crayon et une feuille blanche. Si vous êtes Gustave Doré, nous allons bien voir !

L’artiste prit le crayon et, de main de maître, en quelques traits rapides, il esquissa la scène originale dont il était le héros.

- Je n’ai pas besoin d’autres preuves, lui dit alors l’officier, nul autre que Gustave Doré n’aurait pu faire cela.

Et s’inclinant, il le laissa passer.

Il est facile de se dire chrétien. Mais le prouver, c’est une autre affaire.

Le vieux musicien

Charles Gounod, dont le monde musical regrette si profondément la perte, possédait un bon cœur aussi bien qu’un grand génie de compositeur. L’histoire suivante, qui le concerne et que nous empruntons au Petit Glaneur, a le mérite d’être strictement vraie dans tous ses détails.

Un soir de Noël, c’était en 1837, un vieillard s’avançait lentement, appuyé sur un bâton, dans le quartier le plus aristocratique de Paris.

Son bras droit pressait contre son côté un objet long, enveloppé d’un mouchoir à carreaux.

Il était pauvrement vêtu, décharné ; il tremblait.

Bousculé par la foule affairée, il semblait incertain sur le chemin qu’il devait prendre ; enfin, déliant le mouchoir à carreaux, il en sortit un violon et un archet ; puis, levant l’instrument, il commença bien à jouer un air sentimental, mais il ne put en tirer que des sons durs et sans harmonie, et les gamins de la rue se mirent à se moquer de lui.

Le malheureux vieillard, avec un sanglot, se laissa tomber sur les pierres d’une porte, en disant lamentablement : " Mon Dieu, je ne puis plus jouer ! "

Trois jeunes gens, qui descendaient la rue, chantant un air populaire parmi les étudiants du conservatoire de musique, viennent à passer tout contre lui.

Accidentellement, l’un d’eux fit tomber son chapeau et un autre donna du pied contre l’une de ses jambes.

Le malheureux s’étant levé :

- Pardon, dit le troisième en ramassant le chapeau, j’espère que nous ne vous avons fait aucun mal ?

- Non, telle fut la seule réponse.

Le jeune homme apercevant le violon :

- Vous êtes musicien ?

- Je l’étais.

Et deux grosses larmes coulèrent le long des joues du vieillard.

- Qu’avez-vous ? Etes-vous malade ?

Le vieillard bégaya un instant, puis leur tendant son chapeau : " Donnez-moi quelque chose, pour l’amour du bon Dieu. Je ne puis plus rien gagner par mon travail. Mes doigts sont raides et ma fille meurt en ce moment de consomption et de faim. "

Chacun des trois étudiants fouilla dans sa poche.

Ils étaient pauvres ; ils ne purent ensemble trouver que seize sous, et encore ce ne fut la contribution que de deux d’entre eux ; le troisième n’avait trouvé qu’un morceau de colophane.

- Cela ne suffit pas, déclara celui qui avait déjà fait les excuses. Il faut plus que cela pour venir réellement en aide à notre confrère.

Ensemble, nous pouvons y arriver. Toi, Adolphe, prends le violon et accompagne Gustave, tandis que je promènerai le chapeau.

Un éclat de rire suivit ces paroles.

Mais ils enfoncèrent leur chapeau sur les yeux et relevèrent le collet de leur habit pour qu’on ne puisse pas les reconnaître ; Gustave se redressa et, un moment après, les premières notes du Carnaval de Venise s’élevaient dans l’air froid de la nuit.

Semblable musique de maître ne sortait pas généralement d’instruments de joueurs ambulants : les fenêtres des maisons princières s’ouvrirent et des têtes s’y montèrent.

Les promeneurs qui descendaient la rue s’arrêtèrent, et ceux qui s’étaient éloignés revinrent sur leurs pas.

Bientôt, une assez grande foule les entoura.

Gustave chanta la cavatine favorite de la Dame blanche d’une façon telle que l’auditoire fut émerveillé, et " il plut de l’argent " quand le chant fut terminé.

" Encore un air, murmura le trésorier de l’entreprise. Fais-moi sortir tes belles notes d’en bas, Adolphe ; et toi, Gustave, notre brave ténor, je vais t’aider en faisant du baryton. Nous finirons avec le trio de Guillaume Tell. Et maintenant nous allons chanter pour l’honneur du Conservatoire aussi bien que pour l’amour de notre frère artiste. "

Les trois jeunes gens jouèrent et chantèrent comme ils ne jouèrent et ne chantèrent plus jamais.

Les moins bienveillants dans l’auditoire furent simplement charmés.

La vie revint au vieillard.

Il saisit sa canne, s’en servit comme d’un bâton de chef, et il s’en servit en maître.

Le chant fini, il demeura fasciné, la figure en feu, les yeux étincelants.

On avait recueilli 500 francs. Beaucoup de riches auditeurs avaient jeté des pièces d’or dans le vieux chapeau délabré.

Les jeunes gens ayant donné au malheureux le chapeau et son contenu, avaient replacé le violon dans son mouchoir à carreaux.

- Vos noms, vos noms, demanda le vieillard, donnez-moi vos noms, que je puisse les bénir jusqu’à mon lit de mort !

- Mon nom est la Foi, dit le premier.

- Le mien, c’est l’Espérance, dit le second.

- Je suis la Charité, dit le troisième.

- Mais vous ne savez même pas le mien, dit la voix. Ah ! Je pourrais vous paraître un imposteur : mais non, ce que je vous dis est vrai. Je suis Chapuce.

Pendant dix ans, j’ai dirigé l’orchestre de l’Opéra de Strasbourg. C’est moi qui dirigeais Guillaume Tell.

Depuis que j’ai quitté mon pays natal, l’Alsace, l’insuccès m’a poursuivi.

Avec cet argent, ma fille et moi nous pourrons retourner dans notre pays, et là, elle recouvrera la santé et je trouverai une place comme professeur quand elle ne pourra plus rien faire. Vous, vous tous, vous serez de vrais grands hommes.

- Amen ! dirent en chœur les étudiants, et ils secouèrent la main du brave homme.

En dépit de leur déguisement, les jeunes gens avaient été reconnus par quelqu’un qui, plus tard, raconta l’aventure.

Quelques années après, leurs noms étaient célèbres ; c’étaient : Gustave Roger, le grand ténor ; Adolphe Herman, le grand violoniste ; et Charles Gounod, le grand compositeur.

De sorte que la prophétie du vieillard s’était accomplie.

La vraie place à prendre

Il y a à Copenhague une église célèbre par les magnifiques œuvres du sculpteur Thorwadlsen.

On y remarque les statues, en marbre, des douze apôtres, et au milieu d’elles, celle du Seigneur Jésus, étendant les mains pour bénir.

Un jour, cette église reçut la visite d’un savant qui, depuis longtemps, désirait admirer le chef-d’œuvre du sculpteur danois.

Mais, chose étonnante, le visiteur fut fort déçu de ne pas trouver à l’image du Sauveur l’expression de céleste beauté à laquelle il s’était attendu.

Il eut beau l’examiner tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, il ne parvenait pas à y découvrir ce qu’on lui avait tant vanté.

Remarquant sa déconvenue, une jeune fille, qui se trouvait dans l’église, s’approcha du visiteur et lui dit : " Monsieur, il faut vous mettre tout près de la statue, vous agenouiller, et regarder l’image d’en bas. "

Le savant fit ce qu’on lui disait, et tout à coup la merveilleuse beauté de l’image du Christ se révéla à lui.

C’est là une circonstance qui peut bien servir à arrêter nos pensées, sur la tendance moderne dans presque tous les pays soi-disant chrétiens, d’éliminer des saintes Ecritures tout ce qui s’adresse directement à la conscience.

On veut occuper les pensées des lecteurs de ce qu’on appelle les éthiques du christianisme, c'est-à-dire, les choses morales ou plutôt sociales que le cœur naturel est capable d’admirer, et partant, d’imiter, tout en laissant l’âme complètement indifférente quant aux droits de Dieu sur ses créatures responsables de faire Sa volonté.

Une fois que l’on met de côté toutes ces idées qui exaltent et enflent un cœur naturellement rebelle à Dieu, et que l’on consent à prendre devant Lui la place d’un suppliant, Lui demandant grâce, comme le péager dans le Temple, tout change : l’orgueil humain est abattu, et le pécheur, désireux d’être sauvé, trouve le salut avant qu’il ne pense le recevoir.

Ainsi donc, de même que ce savant dut s’agenouiller devant une œuvre de pierre, pour en recevoir une impression artistique, de même vous devez, en vérité et en réalité, vous agenouiller, vous prosterner devant le Sauveur vivant pour implorer la grâce du Fils de Dieu.

C’est seulement à genoux que vous pouvez apprendre à Le connaître, et comprendre combien Il vous aime, et comment Il a expié vos péchés à la croix.

Les dieux le voient

Un grand artiste grec sculptait une statue pour un temple et travaillait la partie qui devait être adossée au mur avec autant de soin que la face.

Quelqu’un lui dit : " Vous n’avez pas besoin de vous donner cette peine ; personne ne verra le dos de votre statue, puisqu’il doit être dans le mur. " Il répondit : " les dieux peuvent voir dans les murs ! "

Ce païen n’a-t-il rien à nous apprendre ?

Nous travaillons avec soin la face de notre religion qui est pour les yeux des hommes : soignons-nous autant le côté de notre vie qui se dérobe à la vue de nos semblables ?

Songeons-nous que ce n’est point d’après les apparences, mais d’après ce que nous sommes, que nous serons jugés ?

Songeons-nous que Dieu voit précisément ce que les hommes ne voient pas et que le jour du jugement révélera ce que nous sommes devant lui ?

Pensées secrètes, péchés cachés, tout sera mis en évidence, rien ne pourra se dérober à la lumière.

Veillons donc sur nos âmes, car le jour vient qui fera connaître l’œuvre de chacun.
(1 Corinthiens 3 : 13)

Le sabot de PAGANINI

Quelque part, en Angleterre, dans une collection particulière, on peut admirer un sabot payé six mille francs par son possesseur actuel.

Ce sabot, à vrai dire, a une histoire, et une touchante histoire, que rapporte le Bon Semeur.

C’était en 1832.

Le célèbre violoniste Paganini habitait alors, pour raison de santé, une maison située aux environs de Paris et dirigée par un médecin dont il recevait en même temps les soins.

Notre excellent artiste avait en horreur d’être malade ; se voir obligé de vivre au milieu d’autres malades était cependant pour lui un supplice pire encore.

Il restait relégué dans sa chambre, évitant avec soin les salons où se réunissaient les pensionnaires.

En dehors du médecin, Paganini ne parla à personne pendant son séjour dans l’établissement.

Il fit exception cependant à l’égard d’une jeune bonne, Nicette, chargée de lui apporter ses repas et de faire son service.

Cette petite campagnarde, honnête et naïve, possédait une gaieté débordante.

Elle eût bientôt mis l’artiste au courant de ses projets d’avenir et de ses sentiments, sans omettre aucun détail, à l’égard d’un brave garçon de son village, qu’elle épouserait quand ses économies lui permettraient de se mettre en ménage.

Le rêve de la jeune fille intéressait évidemment Paganini, car il ne manquait jamais de s’informer de l’état des choses.

Un matin, Nicette fit son service sans ouvrir la bouche et le visage inondé de pleurs.

L’air sombre de la pauvre enfant ne put échapper à Paganini, en train de sculpter un manche d’ivoire destiné à un poignard.

- Qu’est-ce, mon enfant ? s’écria-t-il. Pourquoi ces pleurs ? Vous est-il arrivé un malheur ?

- Hélas ! Oui, Monsieur.

- Parler, parlez. Qu’y a-t-il ?

Elle garda le silence, et son trouble convainquit Paganini.

- Avouez tout maintenant, fit-il. Après vous avoir fait mille promesses, il vous a oubliée, n’est-ce pas ?

- Hélas ! S’il m’a oubliée, il n’y a point de sa faute.

- Qu’est-il donc arrivé ?

- Il a tiré un mauvais numéro et va être soldat. Je ne le verrai plus, fit l’infortunée.

- Mais ma pauvre Nicette, il faut lui acheter un remplaçant.

- Vous plaisantez, Monsieur. Comment pourrai-je réunir la somme nécessaire ?

- Elle est donc si élevée ?

- Cette année, c’est très cher, car on dit que la guerre va éclater, et l’on exige quinze cents francs !

Le musicien garda le silence, mais dès que Nicette fut partie, il écrivit sur une page d’un portefeuille : " se rappeler ce qu’il est possible de faire en faveur de la pauvre Nicette ".

Noël approchait et, d’habitude, chez les enfants surtout, il est d’usage de mettre en un coin de l’âtre, un sabot, qu’une bonne fée, venue de la cheminée, remplit de bonbons et de cadeaux.

L’après-midi du 24 décembre, Paganini, dont la santé s’était presque complètement rétablie, recevait quelques amis ; assis sur le canapé du salon, il buvait un verre d’eau sucrée.

Soudain, Nicette apparut, portant un paquet adressé au violoniste.

L’artiste n’attendait aucun cadeau : ouvrant le paquet qu’on lui présentait, il en tira une première enveloppe de papier marron, puis une seconde, soigneusement cachetée de cire, renfermant un sabot d’enfant.

L’assistance éclata de rire.

- Un sabot ! s’écria Paganini en riant aussi, j’ignore qui a pu me l’envoyer. Quelques dames voudraient, sans doute, me faire passer pour un de ces enfants recevant des cadeaux sans jamais en donner. C’est parfait. Mais qui sait si ce sabot n’arrivera pas à gagner son poids en or ?

Là-dessus, Paganini quitte le salon, sans oublier le sabot.

De trois jours on ne le vit paraître.

Les mieux informés d’entre les pensionnaires apprirent seulement qu’il rabotait du matin au soir.

En fait, notre musicien fort adroit de ses mains, avait fabriqué un excellent instrument, affectant la forme d’un sabot, et sur lequel il avait tendu quelques fils d’argent.

Le lendemain, il ne fut question que du concert qu’allait donner Paganini, la veille du jour de l’an, dans le grand salon de la maison de santé.

Le maestro devait exécuter dix morceaux, cinq sur un violon et autant sur un sabot.

Le nombre des billets était limité à cent, et le prix fixé à vingt francs ; la meilleure société de Paris se les disputa.

Bien avant l’ouverture, la salle de concert était remplie : tout le monde était anxieux de savoir ce qu’entendait Paganini par le son musical d’un sabot.

A la fin, on le vit apparaître en souriant et saluer de la meilleure grâce.

Notre artiste entame une de ces empoignantes fantaisies dont nos auditeurs semblaient tous charmés.

Était-ce musique ou poésie ?

On croyait assister au départ du conscrit et entendre les déchirantes lamentations de la fiancée.

C’était ensuite la vie bruyante du camp, les prouesses du brave enfant sur le champ de bataille. Un joyeux carillon de cloches nuptiales terminait le morceau.

D’interminables applaudissements éclatèrent de toutes parts, auxquels se joignaient ceux des malades les plus récalcitrants.

Après son triomphe, Paganini regagna sa chambre et fit appeler Nicette.

La pauvre enfant pleurait encore, car la musique lui avait rappelé et le conscrit et la fuite de ses rêves.

- Tenez Nicette, s’écria l’excellent homme, voici deux mille francs, c'est-à-dire cinq cents de plus que vous ne voulez pour racheter un remplaçant et permettre à l’élu de votre cœur de rentrer au logis.

Maintenant, pour faciliter votre entrée en ménage, prenez ce sabot violon et vendez-le.

Demain, tout Paris parlera de ce concert et peut-être trouverez-vous un amateur décidé à s’offrir le violon du maestro pour cent francs.

Paganini, comme la plupart des grands et vrais artistes, avait un cœur d’or et une main toujours prête à soulager une infortune.

La main qui sauve

Deux peintres étaient occupés à décorer les murs d’une cathédrale. L’un d’eux, ayant achevé une peinture, se mit à la considérer avec le plus grand soin.

Oubliant bientôt, dans son admiration, qu’il se trouvait sur un rustique échafaudage, à vingt mètres du sol, il reculait lentement, et arriva enfin tout au bord de la dernière planche.

En ce moment, son camarade se retourna soudain.

Presque paralysé d’horreur, il vit l’imminence du péril ; encore un instant, et le pauvre enthousiaste allait se trouver précipité sur le pavé.

S’il parlait, la mort était certaine ; s’il ne disait rien, elle l’était également.

Soudain un trait lumineux traversa son esprit.

Saisissant son pinceau, il aspergea de couleur le chef d’œuvre que son compagnon admirait, et l’abîma.

Hors de lui, le peintre se précipita en avant dans la direction de son camarade.

Il s’arrêta néanmoins avant de se jeter sur lui pour se venger de l’outrage qu’il venait de recevoir, et écouta le récit de son danger.

Mesurant alors d’un regard l’abîme dans lequel il avait failli être précipité, il bénit avec des larmes de reconnaissance la main qui l’avait sauvé.

Il nous arrive aussi parfois de nous laisser absorber par les séduisantes peintures du monde, et dans notre admiration, de reculer inconsciemment loin de Dieu.

Dans sa bonté, le Tout-puissant brise alors ces images, et, au moment même où nous sommes tentés de nous plaindre de Ses voies, Il nous attire dans Ses bras d’amour.

Le modèle

Après de longues recherches sans succès, un peintre finit enfin par rencontrer, dans une rue de la capitale, le modèle parfait, le type achevé d’un mendiant dont il désirait fixer l’image sur sa toile : barbe hirsute, cheveux ébouriffés, chapeau crasseux et bosselé, haillons sales et déchirés, savates percées, etc.…

Il lui remit quelques pièces d’argent et lui indiqua son adresse, en disant : Ne manquez pas demain matin au rendez-vous ; vous n’aurez certes pas à le regretter.

Or quels ne furent pas le dépit et la déception du peintre, en voyant le mendiant arriver chez lui, le lendemain, tout transformé !

Celui-ci avait employé la menue monnaie reçue la veille, pour se faire raser et pour acheter du savon, un peigne, fil et aiguilles, afin de se laver, se peigner et raccommoder ses loques tant bien que mal !

– Qu’avez-vous fait, malheureux, s’écria l’artiste en colère ; tel que vous êtes maintenant, vous ne pouvez plus me servir de modèle ; allez-vous-en !

Et voici la morale de cette histoire : Dieu veut sauver gratuitement tous les pécheurs repentants, même les plus indignes et les plus coupables.

Mais il faut que nous venions à lui tels que nous sommes, pour implorer sa grâce et son pardon : car lui seul peut nous changer réellement, et nous transformer à son image.

Aussi ne veut-il rien savoir de ceux qui essayent de se justifier par leurs bonnes œuvres, et de faire valoir à ses yeux leurs propres mérites.

Le regard du Christ

On raconte qu’un peintre, Camille, après une longue vie de désordres, entreprit de peindre un Christ souffrant, " l’Homme de douleur ", et il réussit à lui faire des regards si tendres et pénétrants qu’il en fut lui-même profondément troublé.

Ne pouvant supporter l’effet que lui produisait ces regards, il dut voiler la figure.

Dans cet état d’âme, il alla demander conseil à un homme de Dieu, qui lui dit : " Enlevez le voile et laissez ces regards faire leur œuvre ! "

Il s’y résigna, et les regards du Christ éveillèrent chez lui un mouvement de conscience tel qu’il résolut de s’en aller réparer tous les torts qu’il avait faits à diverses personnes.

Cela ne suffit point à apaiser ses remords.

Il se mit alors en quête de toutes celles de ses peintures qui étaient de nature à évoquer des pensées sensuelles ou à inspirer le mal, pour les racheter et les détruire.

Quand il eut achevé, son âme ne fut pas plus en paix qu’avant ; les regards du Christ continuaient à lui faire les plus sévères reproches.

Alors il s’appliqua à se souvenir de toutes les fautes qu’il avait commises, pour les expier ou porter remèdes aux méfaits qu’elles avaient pu commettre ; la paix ne lui venait point néanmoins.

Dans sa détresse, il se décida à contempler la figure de l’Homme de douleur jusqu’à ce que son regard lui eût révélé pleinement ce qui faisait obstacle à son salut.

Enfin il comprit qu’il n’avait pas seulement péché contre les hommes, ses semblables, mais contre le Christ lui-même et son amour, auquel il n’avait point répondu.

Il fut ainsi conduit à se donner tout entier.

Il soumit sa vie au Christ rédempteur, il se consacra à le servir et il trouva en lui non plus un juge qui condamne, un maître qui commande, mais un Sauveur qui délivre, et dès lors la paix, la joie, l’amour remplirent son âme ; il était heureux désormais et il devint un homme nouveau.

Nous rendons-nous compte de tout ce que nous disent le visage et le regard du divin crucifié ? Avons-nous compris tout ce que le Sauveur est pour nous ?

Ouvriers avec Dieu

Vous avez souvent admiré le tableau de la Sainte Cène de Léonard de Vinci. Bien des traits de la vie du célèbre peintre sont intéressants non seulement au point de vue de l’art, mais aussi au point de vue religieux.

En 1470 se mourait à Florence le peintre André Verrocchio.

Dans son atelier travaille un pâle jeune homme, tout absorbé par sa besogne.

L’entrée d’une vieille femme l’interrompt :

- Le maître désire te parler ; viens tout de suite.

Le jeune peintre se rend auprès du malade.

- Léonard, dit celui-ci, la mort approche, veux-tu me faire un dernier plaisir ?

Le jeune homme s’agenouille et prend la main tremblante du malade :

- Mon cher maître, je suis prêt à faire tout ce qui est en mon pouvoir. Aucun sacrifice ne me coûtera pour vous.

Verrocchio reprend :

- Léonard, voudrais-tu achever le tableau que j’ai commencé pour l’autel du couvent de Saint Jean ?

Mais Léonard, embarrassé :

- Je ne le puis, cela m’est impossible, mon premier coup de pinceau gâterait votre œuvre.

Verrocchio le regarde avec confiance et sourit :

- Non mon fils, fais aussi bien que tu pourras, par amour pour moi. Le tableau doit être fait et tu peux l’achever.

Le soir arriva ; d’une mansarde étroite, dans l’une des hautes maisons de la vieille Florence, montait vers le ciel une fervente prière :

" Mon Dieu, disait Léonard à genoux, mon Dieu, aide-moi à faire par amour pour mon maître le travail difficile qu’il m’a confié.

Je sais que je suis indigne de mettre la main à l’œuvre qu’il a commencée, mais aide-moi, je t’en supplie pour l’amour de mon maître ! "

Un mois se passe ; le jeune artiste, après un travail assidu, porte à son maître mourant le tableau achevé :

- J’ai fait mon possible, uniquement par amour pour vous.

Verrocchio regarde le tableau, admire et, tout en larmes, s’écrie :

- Mon cher fils, je n’ai plus besoin de travailler ; tu me succéderas et un jour Florence sera fière du nom de Léonard de Vinci !

N’avons-nous pas aussi, nous chrétiens, un tableau à finir ?

Christ, notre Maître, a commencé l’œuvre dans le monde et en chacun de nous, et nous avons la charge de continuer, d’achever.

Nous nous sentons souvent indignes ; mais il nous appelle, il veut nous enseigner et nous aider, nous diriger la main et nous inspirer.

Par amour pour lui, travaillons à cette grande œuvre !

Elle sera sa gloire aux derniers jours et dans l’éternité, puisqu’en définitive c’est son image qui resplendira dans le tableau achevé, son image dans tous les cœurs !

Mais, pour travailler utilement, il faut l’amour de Christ et ne rien laisser dans notre vie qui s’oppose à sa volonté, aucun péché, surtout aucun orgueil qui se pose en rival de sa gloire.

A cet égard, Léonard de Vinci aurait encore des enseignements à nous donner.

Un jour, dit-on, un de ses amis était venu voir le tableau de la Sainte Cène qui venait d’être achevé.

- Ce gobelet est merveilleusement peint, fut la première remarque de l’examinateur.

Il s’agissait d’un gobelet placé devant Jésus. Léonard, saisissant son pinceau, l’effaça d’un coup disant :

- Je ne veux pas que quoi que ce soit détourne les regards de mon Sauveur.

" Qu’il croisse et que je diminue ".

Les mains de DÜRER

On raconte que le célèbre peintre allemand Albrecht Dürer connut une jeunesse difficile.

Il partageait son logement avec un camarade qui, lui aussi, maniait habilement le pinceau.

L’argent manquait, il fut donc décidé que l’un accepterait n’importe quel travail manuel pour assurer leur subsistance commune pendant que l’autre se livrerait à son art. Puis, on inverserait les rôles.

Le camarade de Dürer trouva un emploi de domestique : couper le bois, porter l’eau, balayer les planchers, étriller les chevaux dans une auberge.

Pendant ce temps, Dürer était à ses toiles.

C’était maintenant au tour de l’ami de prendre les pinceaux.

Une terrible déception l’attendait : ses doigts s’étant habitués aux durs travaux ne savaient plus dessiner.

Un soir que Dürer rentrait après sa journée de travail, il entendit comme un murmure.

Il ouvrit doucement la porte et vit son camarade à genoux qui étendait vers Dieu ses mains noueuses et engourdies.

Dürer en ressentit une profonde émotion : " Le monde doit savoir ce que mon ami a fait pour moi ", dit-il.

Et il esquissa les mains qui s’étaient sacrifiées pour lui, un tableau qui devint célèbre.

Huit jours après sa résurrection, Jésus dit à Thomas : " Regarde mes mains et ne sois pas incrédule, mais croyant ".

Et vous, avez-vous regardé les mains de Jésus, ses mains percées à la croix pour vous ? Etes-vous devenu croyant ?

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