Témoignages de la puissance de Dieu
Une bonne année
Tous nos lecteurs désirent avoir une bonne année.
Il dépend de chacun de nous que ce souhait de notre cœur se réalise. Il suffit pour cela d’être fidèle au Seigneur en faisant sa volonté.
Et si nous faisons la volonté de Dieu, nous aurons une vie utile à nos semblables et nous glorifierons Dieu.
Traverser ce monde en faisant du bien parce que l’on vit dans la communion de Dieu, qu’y a-t-il de plus beau ? Vivre ainsi, c’est s’amasser des trésors pour l’éternité.
Dans le pays des Bassoutos, une pauvre femme fut battue par son mari parce qu’elle voulait suivre la classe des catéchumènes.
Furieux de la persistance de son épouse, cet homme finit par lui lier les mains et la battit tant qu’il put.
Puis il lui dit :
- Eh bien, maintenant que tu est attachée, est-ce que tu vois ton Dieu ?
- Oui, répondit-elle, je le vois dans mon cœur.
L’homme fut désarmé par cette parole.
Il délia sa femme en déclarant qu’il était vaincu et qu’il voyait vraiment Dieu dans sa femme.
Le Saint-Esprit dans cette chrétienne avait remporté une grande victoire en amenant le mari à la foi. Cette païenne convertie ne pouvait-elle pas dire, après cette victoire, que l’année était bonne pour elle ?
Ce que le nom de Jésus peut faire
Il y a quelques années, nous voyagions dans le pays des Béchuanas, au sud de l’Afrique.
Des pluies continuelles nous contraignirent à nous arrêter auprès d’une rivière.
Notre seul abri fut un vieux wagon d’un convoi de bœufs.
D’autres voyageurs firent comme nous, et bientôt on vit tout un campement au bord du torrent.
Les désagréments ne manquaient pas dans cet endroit marécageux : de la pluie, toujours de la pluie, et de la boue abondamment.
Si la pluie cessait, les moustiques faisaient leur apparition et rendaient les nuits insupportables. Nous ne pouvions ni préparer nos repas, ni dormir.
Je me demandais pourquoi Dieu permettait une pareille perte de temps ; le récit suivant nous apporta bientôt la réponse divine.
Sur la grande route fréquentée par tous les marchands qui se rendaient à Kimberley, de l’intérieur, avec leurs marchandises, se trouvait une horrible taverne.
Des centaines d’indigènes y buvaient tant qu’ils perdaient leurs wagons, leurs bestiaux, leurs troupeaux.
Les petites fortunes, péniblement amassées, furent perdues au bout de quelques mois pour enrichir cet infâme marchand.
A la vue des tentations que notre civilisation mettait à la portée de ces pauvres sauvages, je rougis de honte.
Un jour, étant dans l’angoisse à leur sujet, j’adressai à notre Père céleste une prière presque désespérée. La réponse ne tarda pas ; je sentis la paix de Dieu m’envahir, et en même temps une voix me dit : Va vers la cantine.
Je descendis du wagon et me dirigeai vers le cabaret.
De tous les êtres humains qui entouraient la porte, il me sembla n’en voir qu’un.
C’était un sauvage âgé dont quelques lambeaux dégoûtants couvraient à peine la moitié de son corps sale ; il avait des plaies partout, la figure bouffie, les yeux voilés, car le poison mélangé aux boissons à bon marché vendues aux indigènes, produit une sorte de voile sur les yeux.
On s’éloignait instinctivement d’une créature si répugnante.
Il marchait en chancelant vers l’entrée, cherchant encore à boire.
Je lui adressai la parole :
- Vieil homme, je veux vous parler.
Il me regarda d’un air hébété.
- Venez avec moi.
Il me suivit auprès du wagon.
Je parlais sa langue avec peine et ce ne fut pas sans difficulté que je lui demandai pourquoi il se tuait avec ce poison.
- Pourquoi ? Répondit-il, pourquoi ? Vous le savez bien pourquoi ; c’est parce que je ne puis pas m’en empêcher.
- Mais si, vous le pouvez, vous n’êtes pas forcé de continuer à boire.
- Comment, dit-il, croyez-vous qu’un homme serait assez stupide pour continuer à prendre cette eau de feu, s’il pouvait s’en empêcher ?
Non, non, vous autres blancs, vous le savez très bien, et c’est à cause de cela que vous nous apportez ces breuvages ensorcelés ; vous savez bien qu’une fois qu’on y a goûté, on ne peut jamais s’en passer. C’est mon cas.
Pendant des mois, après l’installation de la cantine ici, je ne voulais pas y mettre les pieds, je voyais comment mes voisins se rendaient malades, comment ils devenaient fous, comment ils donnaient leurs bestiaux, leurs chèvres, leurs moutons à l’homme blanc pour avoir une bouteille de cette boisson ; comment ils ne pouvaient pas se contenter de peu et qu’il fallait tout donner jusqu’à ce que leurs corps fussent couverts de plaies comme le mien l’est aujourd’hui, qu’un voile couvrit leurs yeux et que leurs mains tremblantes ne pussent porter à leur bouche leur nourriture sans la renverser.
- Un jour cependant, je fus tenté de prendre une goutte ; il y a cinq ans de cela, et vous savez ce qui arrive quand une fois on a goûté cette boisson magique de l’homme blanc.
Ce fut fini, je n’eus plus de pouvoir sur moi-même, je bus jusqu’à ce que tout fût vendu chez nous.
Ma femme pleurait de me savoir sous la puissance de l’homme blanc ; elle est triste, et moi je suis malade, presque aveugle, mais il faut que je boive, il le faut, il le faut.
Je le suppliai de s’arrêter par pitié pour sa femme et ses enfants.
Il se mit à rire, d’un rire désespéré.
- Je voudrais, dit-il, me guérir de cette maladie, mais vous le savez bien, il n’y a pas d’espoir pour moi, personne sur la terre ne peut me guérir.
- Oui, oui, m’écriai-je, pendant que ce verset venait à ma mémoire : " Ce ne sont pas ceux qui sont en santé qui ont besoin de médecin, ce sont ceux qui se portent mal. "
Et je lui parlai de Jésus, le grand Médecin qui guérissait tous ceux qui le cherchaient. Comme je lui citais cas après cas de personnes guéries par Jésus, une lueur d’espérance passait dans ses yeux voilés.
Il m’interrompit vivement :
- Est-ce vrai, Missi ? Est-ce vrai, Missi ? Me dites-vous la vérité ? Où est cet homme ? Demeure-t-il à Kimberley ? Oh ! Menez-moi chez ce médecin, je travaillerai pour lui, je lui chercherai dix wagons de bois s’il le faut ; seulement qu’il me guérisse.
Je lui dis que ce médecin n’avait pas besoin d’argent et qu’on n’avait seulement qu’à lui demander la guérison.
Mais ici, une difficulté se présentait : cet homme était païen et n’avait jamais entendu parler du Christ.
Comment l’aider à s’adresser à un Sauveur invisible ?
Je demandai au Saint-Esprit de l’éclairer, je lui parlai de la vie de Jésus-Christ quand il était sur la terre, de sa puissance et de son amour ; mais tout ceci ne faisait qu’augmenter son désir de le voir.
Implorant l’aide de Dieu, j’eus l’inspiration de prendre ma Bible, puis l’ouvrant au chapitre 3 des Actes, je lui racontai mot à mot l’histoire de l’homme boiteux dès sa naissance, à qui Pierre et Jean apportèrent le message : " Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche ", et comment il fut guéri aussitôt.
L’Esprit béni éclaira ce pauvre sauvage, et il le comprit.
Après quelques moments de silence, il me dit :
- Dites-moi son nom.
Je le lui dis.
- Comment puis-je le lui demander ?
Je répondis : " Ici même ".
Et je m’agenouillai sur l’herbe mouillée ; le vieil homme fit de même.
Jamais je n’oublierai ce moment ; le soleil perçait les nuages sombres et jetait sa lumière sur ce pauvre vieux Cafre abruti qui était là par terre, la figure cachée dans ses mains et cherchant la délivrance.
En quelques mots entrecoupés, car mon cœur était bien gros, je demandai à Dieu de glorifier son Fils Jésus-Christ en montrant sa puissance pour guérir ce pauvre corps brisé.
Après cela, le pauvre vieux païen dit :
- Médecin puissant, guéris-moi.
Il se leva et me demanda encore une fois son nom.
- " Jésus " répondis-je.
- Jésus, Jésus, murmurait-il en s’en allant.
Je le perdis de vue parmi les wagons, et ce même jour nous partîmes pour un endroit plus sain et plus tranquille, situé à quelques kilomètres de là.
Au bout de quelques jours, nous revînmes sur nos pas pour traverser le torrent.
Comme nous nous en approchions, une femme vint à moi :
- Missi, me dit-elle, est-ce vous qui avez parlé à mon mari la semaine dernière ? Que lui avez-vous fait pour qu’il soit guéri de la boisson ?
- Comment ! Répondis-je, ne vous l’a-t-il pas dit ?
- Non, il m’a dit qu’il ne savait pas s’il avait le droit d’en parler. Mais, oh ! Missi, il est guéri ; mon mari est guéri ; il n’est plus retourné au cabaret quoiqu’il ait encore de l’argent dans son mouchoir.
Hier, j’ai eu peur qu’il n’y aille : un de ses camarades vint le chercher, le prit même par le bras pour l’y conduire.
Oh ! Comme mon cœur saignait ; quand tout d’un coup mon mari, s’arrachant de son bras, s’en retourna à la maison.
Oh ! Il est guéri ! Il est guéri !
A ce moment, l’homme arriva.
Quelle figure transformée !
Des larmes de joie dans les yeux, il s’écria :
- C’est vrai, tout ce que vous m’avez dit est vrai. Ma femme voulait savoir comment je fus guéri. Ai-je le droit de lui dire ?
Il pensait peut-être qu’il n’avait pas le droit de parler d’une puissance si sacrée.
- Oh ! Oui, répondis-je, vous pouvez tout lui dire.
S’approchant alors de sa femme, il murmura d’un ton de profond respect : " Ma femme, ce n’est qu’un nom tout simplement. "
Se tournant ensuite vers moi, il me dit : " Puis-je dire le nom ? " Et comme j’acquiesçai, il prononça tout bas le mot " Jésus ".
Il est impossible d’exprimer par des mots l’effet que fit sur moi cette parole.
Ce nom ne m’a jamais quitté, il m’a fortifié à l’heure des tentations, m’a donné de l’espoir pour les êtres les plus dégradés et les plus repoussants.
Oh ! La puissance de ce nom !
Ce Cafre l’a trouvé puissant. " Un nom !
" Tout simplement un nom ", comme il le disait à sa femme.
Le désir de boire l’avait quitté, et il se trouva guéri lorsqu’il répéta ce nom.
Comme il le disait : " Ma bouche fut nettoyée et devint comme celle d’un petit enfant, et mon corps devint fort et bien portant. "
Le jour où il fut sur le point de céder à la tentation, il me disait : " Quand j’étais sur la route pour retourner à la cantine, je sentais la maladie qui revenait.
Il y avait le feu au-dedans de moi.
Oh ! J’avais peur, j’avais peur.
Mais là, auprès de ce buisson, je criai trois fois doucement : " Jésus ! Jésus ! Jésus ! " et la maladie m’a aussitôt quitté ; mon corps ne brûlait plus.
Je suis retourné à la maison. " Ainsi, ma femme, tu le vois, c’est tout simplement un Nom. "
La vieille Morosi
Morosi, pauvre ignorante femme zoulou, échouée au Lessouto, était déjà vieille quand elle reçut le message du salut.
Du jour où, convaincue de son péché, elle eut trouvé en Jésus son Sauveur, elle se sentit tenue de faire quelque chose pour les serviteurs de Dieu qui lui avaient apporté la bonne nouvelle.
Mais comment leur témoigner sa reconnaissance, elle, pauvre et brisée ?
L’idée lui vint qu’elle pouvait balayer la cour de la maison missionnaire, et dès lors, armée de son balai, elle venait chaque jour balayer et rebalayer.
Quand on lui disait : " Morosi, repose-toi, tu as bien balayé. – Non, avait-elle l’habitude de répondre, il faut que ce soit beau comme la maison d’un chef. Notre père représente le grand Chef du ciel. "
Le jour où devait se payer les contributions de l’Eglise arrivait-il, Morosi était toujours la première à apporter sa cotisation.
" Morosi, lui dit un jour la femme du missionnaire, toi, la plus pauvre, tu es toujours la première à apporter ton argent ! – oui, mère, répondit la vieille ; c’est parce que je suis la plus pauvre que je me hâte de le donner, pour que je ne risque pas de mettre à autre chose la part du Seigneur. "
Et pourtant Morosi restait triste, abattue.
" Qu’as-tu donc, Morosi ? " lui demanda enfin le missionnaire.
- Oh ! Père, je ne sais pas prier ! C’est inutile ; je ne peux pas, c’est trop difficile.
- Mais comment, ne sais-tu pas que tu peux tout dire à Jésus ?
- Non maître, c’est inutile ; le lessouto n’est pas ma langue, je ne peux pas prier en lessouto ; j’ai essayé, j’ai essayé, je suis trop vieille et ma tête est trop dure.
- Mais, Morosi, pourquoi ne pries-tu pas en zoulou ?
- Maître, est-ce que je peux prier en zoulou ? Est-ce que Dieu comprend la vieille Morosi priant en zoulou ? "
Et depuis ce jour, Morosi a été heureuse ; elle a prié en balayant, elle priait et chantait, toujours pleine d’une seule ambition, celle de faire de son mieux les plus humbles services.
Une fois, obéissant à d’instantes invitations, elle était allée voir ses enfants encore païens.
Mais, le soir même, elle revint en disant : " Non, je ne peux plus m’éloigner de mes maîtres. "
Peu après, elle arrive un matin comme d’habitude avec son balai : " Mère, voici mon balai, je ne peux plus ! Morosi n’a plus de force. "
Et Morosi s’est couchée pour s’endormir quelques jours plus tard dans les bras de son Sauveur.
" Je n’ai plus besoin de prier, je n’ai plus besoin de chanter ; tout cela est fini, mais tout est si beau ! "
Telles ont été quelques-unes de ses dernières paroles.
(Journal de l’unité des frères)
Dieu n'a point égard aux apparences
Une petite fille noire, âgée de huit ans, fut brusquement interpellée par un jeune garçon qui lui demanda :
- Mollie, est-ce que tu pries ?
- Oui, répondit la petite noire un peu confuse, je prie tous les soirs.
- Est-ce que tu crois que Dieu t’entend ?
- Je sais qu’il m’entend.
Le garçon, qui voulait l’embarrasser, ajouta :
- Crois-tu que Dieu écoute les prières des enfants noirs comme celles des enfants blancs ?
La petite fille réfléchit un moment :
- Maître Georges, répondit-elle, je parle aux oreilles de Dieu et non pas à ses yeux. Ma voix est exactement comme celle des autres enfants, et si je dis ce que je dois dire, Dieu ne s’arrêtera pas à regarder ma peau.
Un zoulou
Un zoulou nommé Philip Charles, s’étant converti, s’est immédiatement mis à l’œuvre pour réparer les fautes de son passé.
Nombre de personnes ont été agréablement surprises en recevant le paiement de dettes qu’elles regardaient dès longtemps comme périmées.
Le vieux chef lui-même n’en crut pas ses yeux en voyant Philip lui amener un wagon, en compensation des sommes qu’il lui avait escroquées, ainsi qu’à son père ; un autre homme influent ne fut pas moins étonné, en voyant arriver chez lui un troupeau de belles brebis, que le nouveau converti avait gagnées jadis par des moyens déshonnêtes.
Les gens le croyaient fou.
Le chef ne partage pas leur avis et dit que, si Philip vient prêcher dans leur endroit, il ne pourra s’empêcher de se convertir.
L’habit neuf
Un missionnaire avait fait une vive impression sur deux de ses auditeurs et troublé leur conscience par le sentiment de leurs péchés.
L’un était blanc, l’autre un homme de couleur.
Ce dernier, après s’être repenti, en vint bien vite à ne chercher sa consolation que dans la foi au pardon de Dieu et au sacrifice de Jésus-Christ.
Le premier au contraire, fut longtemps dans l’angoisse, et presque dans le désespoir ; mais à la fin il trouva aussi la paix par la foi.
Un jour, il rencontre l’homme de couleur, et lui témoigne sa surprise de ce qu’il avait trouvé la paix bien plus promptement que lui.
- Frère, lui dit l’homme de couleur, un prince très riche est venu ici et nous a offert des vêtements neufs. Tu as regardé ton habit et tu as dit : mais, il me semble encore assez bon ! Il peut durer encore quelque temps.
Pour moi, j’ai regardé mes vieux vêtements et j’ai dit : ils ne valent plus rien ; je vais les mettre de côté et accepter ceux qui me sont offerts !
En d’autres termes, frère, tu as voulu faire durer quelque temps ta propre justice, tandis que moi, j’ai compris le néant de ce moyen de salut, et je me suis revêtu avec empressement de la justice et du pardon de Jésus.
Bonne leçon d'un noir
Un pasteur anglais se promenant un jour au bord de la mer, aperçut de loin un homme qui était assis sous un arbre ; il avait un gros livre sur ses genoux et regardait alternativement dans ce livre, puis en haut. Ses gestes extraordinaires attirèrent l’attention du pasteur qui s’approcha doucement.
Il reconnut bientôt que c’était un noir et que le livre qu’il lisait si attentivement était une Bible. Il l’aborda et lui demanda ce qu’il faisait là.
Le noir le regarda avec une expression de joie profonde et lui répondit :
" Je suis arrivé d’un pays éloigné sur un de ces navires et avant de m’embarquer de nouveau, j’ai voulu me reposer et avoir un entretien avec mon Père qui est dans les cieux.
C’est pour cela que je suis venu dans cet endroit tranquille.
- Qu’entendez-vous par cette conversation avec votre Père qui est dans les cieux ? continua le pasteur.
– Ne le savez-vous pas ? reprit le noir, en regardant attentivement l’homme blanc.
Et bien, j’ai ici le livre de mon Père. J’en lis un ou deux versets et c’est comme si mon Père me parlait. Je lève alors mes yeux vers lui pour lui répondre ; ensuite je lis plus loin dans mon livre, écoutant ce qu’il a à me dire, et puis je lui parle de nouveau.
Ce sont là de doux entretiens et, après des heures pareilles, je suis rafraîchi et de nouveau tout disposé à travailler. "
Le pasteur, vivement impressionné, serra la main de ce frère en Christ qui, dans sa simplicité, venait de lui donner un précieux enseignement sur la manière de lire avec profit les saintes Ecritures.
- Notre Père céleste ne serait-il pas heureux d’avoir avec nous de tels entretiens ?
Dans l'Ouganda
Il est intéressant de constater le progrès des missions dans ce pays et le cas suivant montre à quel point se développe l’esprit d’énergie, d’initiative et de renoncement des chrétiens indigènes.
Environ à 7 heures, un matin, le temple d’un certain village fut frappé par la foudre et brûlé.
A 9 heures 30, le missionnaire tenait une réunion des chefs principaux pour discuter la question de la reconstruction.
Le plus haut chef dit :
- Nous sommes fatigués de voir notre temple brûler. C’est déjà la seconde fois.
Nous en avons parlé ensemble et nous avons décidé d’avoir un toit en fer pour le nouveau.
- Savez-vous ce qu’un toit de fer va coûter ? demanda le missionnaire. Cela fera environ 5. 000 francs.
5.000 francs est une somme fabuleuse dans un endroit où la vie est d’un bon marché sans égal.
Le chef se tourna vers lui avec une imposante dignité dans les manières et dit tranquillement :
- J’avais même pensé que cela coûterait davantage, mais nous avons décidé d’avoir un toit de fer et nous le ferons.
Et ce fut fait. En dépit des immenses difficultés, de la " maladie du sommeil " qui fauchait des centaines de personnes chaque semaine, en dépit des circonstances commerciales très défavorables, ces hommes ont maintenant leur temple de pierre avec un toit en fer.
Le serviteur fidèle
A l’époque de la guerre d’Amérique, un père de famille allait d’Amérique en Angleterre, accompagné de sa femme et de ses enfants.
La mère mourut au cours de la traversée, et les deux petits-enfants furent confiés aux soins d’un jeune noir nommé Caffa.
Celui-ci, âgé seulement de dix-sept ans, était avec les enfants sur l’un des bâtiments de l’escadre, tandis que le père, homme d’un rang élevé, était sur le vaisseau amiral.
Il survint une tempête, qui fracassa le navire où était le jeune homme et les enfants, de sorte qu’ils étaient en danger de périr.
Le vaisseau amiral envoya une chaloupe pour recueillir les passagers.
Mais la chaloupe fut bientôt pleine et il n’y restait plus de place que pour les enfants ou le jeune homme.
Que fera celui-ci ?
Il n’hésite pas ; il soulève les deux enfants, les descend dans la chaloupe et prononce ces mots :
- Dites à mon maître que Caffa a fait son devoir.
La chaloupe s’éloigna, et l’on vit un moment après le navire sombrer en mer.
Les flots engloutirent le jeune homme, mais son âme fut recueillie auprès du Seigneur, qui a donné sa vie pour nous, afin que nous sachions aussi donner notre vie pour nos frères. (1 Jean 3 : 16)
Au coeur de l'Afrique
L’attention est toujours plus attirée aujourd’hui vers l’Afrique, mais les récits des explorateurs modernes ne font pas oublier les souffrances et les succès des premiers missionnaires qui ont pénétré dans l’intérieur du continent noir.
L’un d’eux, Moffat, parti pour évangéliser les Hottentots, avait pris pour but le village d’un chef nommé Africaner, connu pour ses violences.
A la tête des hommes de sa tribu, Africaner avait mis à feu et à sang de vastes contrées ; toutes les tribus qui l’avoisinaient redoutaient les incursions de ce chef.
Nous préférions, disaient les gens de ces tribus, passer de longues nuits au milieu des bêtes féroces, plutôt que d’affronter les regards de ce lion rugissant.
Son nom était un épouvantail même pour ses sujets.
Africaner, disait-on à Moffat, fera de ta peau un tambour et de ton crâne une coupe pour boire de la bière.
Moffat pourtant continua sa route.
Il arriva sans défense, sans armes.
A travers mille souffrances, il annonça à ces pauvres sauvages cet Evangile que tant de soi-disant chrétiens refusent d’accepter.
Le chef de la tribu fut le premier à se convertir. Il apprit à lire et le Nouveau Testament devint son compagnon inséparable.
Une merveilleuse transformation s’était opérée en lui.
Il secourait les plus misérables, s’occupait de l’école.
C’était réellement un homme nouveau.
Quelques années après, Moffat, devant retourner au Cap, résolut de prendre avec lui Africaner.
Il fallait de la prudence, car sa tête avait été mise à prix.
Le missionnaire lui donna un pantalon en cuir, une vieille veste, un chapeau usé, et le chef ainsi accoutré accompagna le missionnaire comme son domestique.
Personne, sur le trajet, ne voulait reconnaître Moffat. On le croyait assassiné depuis longtemps, et quand il se nommait :
- Moffat, s’écria un colon, non ! Mais son revenant !
Moffat affirmait son identité.
- N’approchez pas de moi, dit le colon suppliant. Il y a longtemps qu’Africaner vous a tué.
Moffat chercha à le rassurer ; il raconta le changement survenu chez Africaner.
Le fermier refusait d’y croire et énumérait les méfaits du chef sans se douter que celui-ci était présent.
Si ce que vous dites d’Africaner est vrai, dit-il enfin, je ne désire qu’une chose, le voir avant de mourir, quoiqu’il ait tué mon propre oncle.
- Africaner ? lui dit Moffat, le voici !
Le colon fit un saut en arrière : êtes-vous Africaner ? S’écria-t-il enfin.
Le chef Hottentot se leva, ôta poliment son vieux chapeau et répondit : je le suis.
Le fermier semblait frappé de la foudre.
Quand il fut assuré que c’était bien le lion des Hottentots qui était devant lui, il leva les yeux au ciel et s’écria :
O Dieu, quel miracle de ta puissance !
C’était bien en effet la puissance de Dieu qui avait amené ce changement.
Personne n’avait pu dompter cette nature sauvage.
En offrant de payer une rançon pour la mort de cet homme, le gouvernement du Cap ne l’avait rendu que plus féroce.
Mais quand Africaner apprit que Jésus-Christ était mort pour lui et qu’il avait payé à Dieu une rançon pour sa vie, il avait été touché.
L’amour de Dieu l’avait vaincu !
L’Evangile, c'est-à-dire la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ, est encore aujourd’hui, comme aux premiers jours, " la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. "
(Romains 1 : 16)
Qu’il soit le plus dégradé des hommes de nos pays soi-disant chrétiens ou le plus barbare des Africains.
Favre