On a encore la coutume, dans plusieurs villes des États-Unis, d'annoncer la mort des habitants par autant de coups de cloche que le défunt comptait d'années.

Cette habitude n'est pas sans utilité, et bien des personnes peuvent témoigner des effets bénis qu'ont eus sur eux ces annonces funèbres.

Ce glas qui, au milieu des occupations incessantes et des luttes de la vie, vient leur apprendre qu'un de leurs concitoyens a traversé la vallée de l'ombre de la mort, les force à y songer un moment, et à se demander vers quel but ils marchent eux-mêmes.

Il y a peu d'années que les habitants d'Y comptèrent jusqu'à cent vingt coups ; aussitôt chacun sut que l'oncle Johnson était enfin entré dans la maison paternelle.

" Durant bien des années je l'ai eu pour proche voisin, raconte le Révérend G. Foster.

Son humble cabane s'élevait à côté de ma propriété ; de la fenêtre de ma chambre d'étude je plongeais dans son jardin, et durant l'été on pouvait le suivre dans tout ce qu'il faisait.

Son premier maître considérait ses esclaves comme faisant en quelque sorte partie de sa famille et inscrivait leur naissance dans sa grosse Bible.

Le vieillard se souvenait d'avoir vu la date de 1745 en regard de son nom, mais ne se rappelait pas le mois.

Il était déjà homme fait lorsqu'on l'envoya lancer des feux d'artifice en l'honneur de la signature de l'Acte d'Indépendance.

 Il se souvenait aussi d'avoir vu plusieurs fois le général Washington et d'avoir soigné son cheval dans la cour, un jour que le grand citoyen dînait avec son maître.

A diverses reprises, il avait entendu pendant sa jeunesse des prédications qui lui avaient fait plus ou moins d'impression.

Mais à l'âge de vingt ans, un évangéliste en passage réveilla sa conscience à fond, puis quelque temps après le rendit attentif à ces paroles : " Voici l'Agneau de Dieu qui porte les péchés du monde ! "

Alors j'allai dans les bois, racontait-il, et toute la nuit je criai : " O Agneau de Dieu, aie pitié de ce pauvre homme !

Et je pleurai et je priai répétant toujours la même chose.

Et, Massa, au moment où la lumière se montra sur les montagnes de la Virginie, la lumière de Jésus brilla dans ma pauvre âme, et depuis ce jour, il y a tantôt cent ans, je me suis efforcé de dire aux saints et aux pécheurs d'alentour quel bon Sauveur j'ai trouvé.

Constamment il magnifiait la grâce qui avait sauvé un pécheur tel que lui, qui l'avait soutenu et consolé durant son long et pénible pèlerinage.

Jamais je n'ai connu d'âme que les preuves de l'amour divin remplissent d'une émotion aussi profonde et aussi expansive.

Pour lui, le nom de Jésus était le plus doux et le plus précieux des noms.

Parfois, il répétait et répétait encore ce nom bien-aimé avec larmes et avec des accents de louange et de gratitude impossibles à rendre.

Le vieillard était bien placé pour prier à haute voix, et il profitait abondamment de cette facilité. Il passait presque seul cinq jours de la semaine ; car sa seconde femme, de soixante ans plus jeune que lui, travaillait dans une famille du voisinage, et les enfants qu'il avait eus après cent ans étaient à l'école ou à leurs jeux.

Pendant leur absence, il passait des heures entières à lire, à prier et à chanter.

Souvent assis devant sa maison, la Bible sur les genoux, il la lisait lentement, sans lunettes, puis la méditait et l'expliquait, comme s'il eût été en présence d'une congrégation.

Ensuite, il chantait et priait d'une manière qui faisait voir que Christ était avec lui. Un jour, j'arrivai au moment où il terminait l'un de ses exercices.

Dès qu'il me vit, il s'écria, tandis que les larmes inondaient son visage : O Massa ! Jésus a été ici, et j'ai cru être dans la gloire ; mais j'y serai bientôt ". Une autre fois que j'interrompis ses dévotions, il me dit : " O Massa ! Le Seigneur passe, ne voulez-vous pas lui parler ? "

Jamais il ne pensait dire quelque chose d'extraordinaire, quoique souvent il exprimât dans un langage plein de charme, les pensées les plus hautes et les plus riches, qui s'échappaient comme d'une source abondante et témoignaient de ce que Dieu peut faire dans une âme qui s'est donnée tout à lui.

Il travaillait un jour dans son jardin, chantant et faisant des éclats de voix. " Vous paraissez heureux aujourd'hui, lui dis-je – Oui, Massa, je pensais. – Et à quoi pensez-vous ? – Je pensais …… (et l'émotion l'empêcha un moment de continuer) je pensais que si les miettes qui tombent de la table du Maître dans ce monde sont si bonnes, que sera la grande MICHE dans la gloire ! Je vous le dis, Massa, il y en aura assez et de reste. "

" Oncle Johnson, lui disais-je un jour, pourquoi n'allez-vous jamais à l'église ? – Massa, me répondit-il, je voudrais bien, mais je ne sais pas me comporter. – Vous ne savez pas vous comporter, que voulez-vous dire ? – Eh bien ! Massa, vous savez que quand on est vieux, la chair devient faible ; quand ils se mettent à parler de Jésus et à chanter, mon cœur se remplit, il faut que j'éclate.

Alors, ils disent : Mettez cet homme à la porte, il trouble la réunion. – Il faut tâcher de vous contenir, jusqu'à ce que vous soyez chez vous. – O Massa ! Je ne puis pas me
tenir, je sauterais, si je ne criais pas. "

Après l'avoir entendu prier et chanter à minuit, pendant un orage, je lui demandai au matin –

" Est-ce vous qui avez fait tant de bruit la nuit passée ? – Je pense qu'oui, Massa. – Il me semblait que le tonnerre en faisait assez sans qu'il fut nécessaire d'y joindre vos éclats de voix.

Me regardant d'un air étonné, il me dit : " Croyez-vous, Massa, que je m'en vais rester couché sur mon lit comme un grand animal, quand le Seigneur descend pour ébranler la terre et les cieux ?

 Non, Massa, quand j'entends venir l'orage, je dis à ma femme : Ellen, Ellen, réveille-toi ; nous allons avoir des nouvelles du pays !

Un matin, après l'avoir entendu prier durant plus d'une heure, je m'approchai doucement de sa porte, et je le vis assis au bout de la table, devant son humble repas, et les mains levées au ciel, avec l'expression de la gratitude et de la louange.

" Vous paraissez bien heureux, ce matin, " lui dis-je. – " Oh ! Oui, Ellen s'en est allée à l'ouvrage, en sorte que j'ai préparé mon déjeuner, et j'ai commencé à rendre grâce. Et puis, Massa, le Seigneur est si bon, que je ne pouvais pas finir de lui rendre grâce ".

 Quelle leçon pour ceux qui s'asseyent à des tables bien chargées sans donner une pensée à leur Bienfaiteur !

La reconnaissance pour les bienfaits journaliers était un trait distinctif de sa piété.

Recevait-il un cadeau d'un voisin, il remerciait d'une manière à faire voir qu'il sentait les bontés qu'on avait pour lui ; mais l'instant d'après, son regard se tournait vers le ciel, et il témoignait clairement par quelque parole, qu'il recevait ce bienfait comme de la main du Seigneur.

Souvent il voyait dans ce qu'on lui donnait une réponse à ses prières. Il disait : " Quand j'ai besoin de quelque chose je le demande au Seigneur, et il ne manque pas de me l'envoyer, quelquefois avant que j'aie fini de prier ; et quelquefois il me fait attendre, tout juste pour voir si je me fie à Lui ".

Dans une autre occasion, il me dit : " Ne savez-vous pas, Massa, que le Seigneur envoya des corbeaux pour nourrir le prophète ?

Eh bien ! il est tout aussi bon maintenant qu'alors. "

Un homme qui avait souvent entendu parler de lui, passant un jour devant sa cabane, y entra et lui donna un dollar.

Le vieillard voulut le faire asseoir, mais le visiteur était pressé et lui souhaita le bonjour. " Un moment, un moment, Massa, " lui dit il l'oncle Johnson. " Avant que vous partiez, je voudrais savoir si vous êtes en route pour le Royaume ? Peut-être que je ne vous reverrai jamais. Êtes-vous en route pour ce pays de pures délices où règnent les saints immortels ? Avez-vous le passeport ? " – " Le quoi ? " – " Le passeport signé et scellé du sang de Jésus. Il faut que vous l'ayez, Massa, autrement vous ne pourrez pas entrer par les portes de la cité céleste ".

 C'est ainsi qu'il profitait de toutes les occasions ; il ramenait toujours l'entretien sur des sujets religieux de la façon la plus naturelle, car de l'abondance du cœur la bouche parlait.

Sans cesse, il disait des choses qui marquaient clairement qu'il cherchait une meilleure patrie.

Son attente de l'héritage céleste était si vive que parfois il lui semblait déjà le posséder. –
" Quelquefois, " disait-il, " quand je vais et viens dans ma cabane, louant le Seigneur, je crois être dans le ciel. Alors ce monde est sous mes pieds ; il me semble que je le vois bien loin, bien loin, et je m'écrie : " O mon Dieu ! Suis-je dans la gloire ? " –

" Et que sentez-vous en vous apercevant que vous n'y êtes pas ? " – " J'ai quelquefois bien pleuré ; et puis je me dis, j'attendrai le temps marqué. Et j'attendrais encore cent ans si cela plaisait au Seigneur. "

Rien ne lui causait autant de satisfaction que d'apprendre qu'un pécheur cherchait le salut. Souvent, il en pleurait de joie, et un jour levant les mains au ciel, il s'écria : " O Seigneur ! Appelle-les ; dispose-les, au jour de ta puissance. "

Voulant faire comprendre un jour que les pécheurs devraient chercher plus sérieusement le salut, il disait : " bien des gens pensent qu'ils cherchent, qu'ils cherchent la piété, et tout le temps ils ne font que la renvoyer.

Il faut qu'ils s'y mettent tout de bon, comme un cheval qui fait un bon effort pour tirer la charrette, autrement ils ne se dégageront jamais. Vous savez que la porte est étroite ; elle est terriblement étroite ! "

Cette vie de foi et de prière devait se manifester encore mieux sous les coups de l'affliction.
La mort de sa femme le frappa d'une grande douleur.

Elle mourut très subitement, mais en paix.

En revenant un soir chez moi, on me dit qu'elle était mourante ; j'y courus, et arrivai au moment où son esprit venait de prendre son vol. Je ne saurais décrire quelle image à la fois de douleur et de triomphe je vis à côté de ce lit de mort.

Le vieillard, debout auprès du corps inanimé de sa compagne, s'écriait, les mains et les yeux levés au ciel : " Adieu Ellen, adieu ma chère Ellen ; faut-il que tu me quittes ! faut-il que tu me quittes ! Jésus ! ma chère Ellen s'en va vers toi ! Donne-lui l'une de tes demeures jusqu'à ce que je vienne. Seigneur Jésus, comment puis-je attendre encore. Renvoie-moi bientôt ton chariot. "

Il dit encore beaucoup d'autres paroles semblables ; puis quand son émotion se fut un peu calmée, il s'agenouilla, et répandit son affliction dans le sein de son Sauveur par une prière comme je ne pense plus jamais en entendre.

Pendant les jours suivants et les funérailles, sa conduite et ses sentiments furent plus admirables que je ne saurais le dire. " Oncle Johnson, " lui dis-je, quelque temps après, " ne vous sentez-vous pas bien solitaire depuis qu'Ellen vous a quitté ? " – " Oui, Massa, bien solitaire ; mais tous les jours le Seigneur vient faire un tour et me donne un petit goût de son Royaume. Oh ! Comme je désire d'en jouir tout de bon ! "

Depuis la mort de sa femme il semblait attendre, comme il disait, " que le chariot revint. " Après qu'il eut été malade quelques jours, je lui dis : " J'avais cru que votre temps marqué était accompli. "

Il répondit : " Oh ! oui ; ce jour-là, il me semblait déjà voir la poussière du chariot venant par-dessus les montagnes ; alors quelque chose m'a dit : Encore un petit moment de patience, Johnson ; je vais revenir tout à l'heure. Oui, Massa, j'aurai patience, encore cent ans, si cela plaît au Seigneur, car je suis en route pour Canaan. "

L'oncle Johnson jeûnait et priait comme on ne le fait guère de nos jours.

Il prenait au sérieux le jeûne aussi bien que la prière. Durant plus de 70 ans, il s'abstint entièrement de nourriture le vendredi ; il disait : " Ce sont des jours où je dis au corps : Tiens-toi en arrière ; aujourd'hui je vais nourrir mon âme. "

Et lorsque je lui demandai s'il ne se sentait pas bien faible et mal à l'aise vers le soir, il me répondit : " Oui, Massa, mais il faut tenir le corps à sa place. " A propos de ces jours de jeûne et de prière, il disait une fois : " C'est alors que j'étale les grandes choses devant le Seigneur et que je mendie ".

Sa dernière maladie fut très courte ; le Fils de l'Homme vint à l'heure où il n'y pensait point ; mais il était prêt lorsque le chariot de feu vint l'enlever pour l'emporter dans le ciel.

Malgré ses bosses

Un célèbre docteur, à ce que l'on raconte, faisait un jour une conférence publique sur la phrénologie.

Cette science, on le sait, consiste à placer, dans chacune des circonvolutions du cerveau, le siège d'une faculté, d'un vice ou d'une passion.

Le langage vulgaire s'est depuis longtemps emparé de cette idée – vraie ou fausse – et chacun dit en parlant de quelqu'un qui a une aptitude spéciale : Il a la bosse des mathématiques, de la peinture ou de la poésie, etc.….

Or, le docteur dont il s'agit, ayant examiné attentivement le crâne d'un des assistants, se fit fort de définir son caractère ; en effet, les bosses de la tête, fortement accentuées, accusèrent un tempérament brutal, agressif, méchant, âpre au gain etc.

Cette pauvre cervelle était le réceptacle de toutes les mauvaises passions, des instincts les plus pervers.

Toute la salle éclata de rire : la personne ainsi qualifiée était connue de tous pour le caractère le plus doux, le plus bienveillant, le plus serviable de la ville, et tout le monde lui connaissait les qualités opposées aux défauts signalés par l'orateur.

Ce dernier s'apprêtait sans doute à s'expliquer quand, à la surprise générale, la personne examinée se leva et prit la parole en ces termes :

Messieurs, ne riez pas ; le docteur a raison. Avant de vivre au milieu de vous, j'étais tout ce qui vient d'être dit et pis encore. Il y avait en moi le germe de toutes les corruptions ; et par mes fréquentations, mes habitudes, mes sentiments, je me trouvais sur la pente fatale qui conduit à l'abîme. Si je suis aujourd'hui l'homme que vous connaissez, c'est que j'ai subi une transformation complète….

Et il raconta, devant l'auditoire étonné, comment s'était produit en lui ce changement radical qu'il appelait sa " conversion ".

C'est que l'Esprit de Dieu, quand on l'invoque avec sincérité, a, en effet, le pouvoir de changer le cœur et la vie.

" O Dieu, criait David, repentant de son double crime, crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé ! " (Psaume 51). Et l'Éternel l'exauça et lui " rendit la joie de son salut ".

" Convertissez-vous donc, disait le dernier prophète de l'Ancienne Alliance (Malachie 3 : 18) ; et vous verrez la différence qu'il y a entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas ".

Dites qui vous êtes

L'éditeur d'un grand journal chrétien travaillait depuis deux ans avec un jeune homme qu'il appréciait beaucoup mais avec lequel il n'avait jamais abordé des sujets intimes. " Je prie souvent pour lui, avait-il dit à un ami, mais je n'ose pas lui parler de l'état de son âme ".

Un jour, ce jeune homme reçut une invitation à une réunion religieuse. Il demanda à l'éditeur de l'accompagner.

- Je suis un croyant, lui fut-il répondu.

- Vous ? Eh bien ! je ne l'aurais jamais deviné, et voilà deux ans que je vis avec vous ! …….

" Cette expression m'alla droit au cœur, raconta l'éditeur.

Je me retirai dans mon cabinet particulier, et tombant à genoux, je promis à Dieu que, dorénavant, le monde saurait que j'étais chrétien.

J'étais tellement abattu que je pleurai quelques-unes des larmes les plus amères de ma vie. Dieu me releva de mon écrasement.

Dès le soir même, à la réunion, je rendis témoignage à la miséricorde de Dieu, trouvant dans le devoir enfin accompli, le renouvellement de vie après lequel je soupirais.

J'ai acquis la certitude que tout chrétien vivant doit rendre compte de sa foi, sous peine d'infidélité à son Dieu.

Le salut de notre prochain peut dépendre de notre témoignage personnel, d'une parole dite à propos. Nous ne saurions trop réaliser notre responsabilité vis-à-vis de ceux que nous côtoyons

L'aumône des apôtres

Cet homme voyant Pierre et Jean qui allaient entrer dans le temple, les pria de lui donner l'aumône. (Actes des apôtres 3 : 1 à 16)

Du côté de cet impotent, il n'y avait aucun mérite à faire cette demande. Sa pauvre âme attachée à la terre ne s'élève pas au-dessus de ses besoins présents, comme il arrive à tant d'indigents qui ne songent jour après jour qu'au moyen de subsister.

Il ne demande aux Apôtres qu'une aumône ; et combien ne se trouve-t-il pas en tout pays chrétien de malheureux qui, ne se souciant pas du message que Dieu a confié à ses serviteurs : Consolez, consolez mon peuple, ne voient dans le pastorat qu'un bureau de secours.

Mais cette requête terrestre et triviale devient pour les Apôtres l'occasion d'accomplir leur premier miracle. Certainement, ils n'étaient pas allés au temple avec la pensée de le faire et d'étonner tout le peuple.

Humbles et recueillis, ils montaient probablement les degrés du temple sans regarder autour d'eux.

C'est ce qui arrive souvent ; au moment où l'on y pense le moins, le Seigneur place devant nous une tâche, nous met en contact avec des personnes qui doivent éprouver nos forces, exercer notre patience et nous faire expérimenter la puissance de Dieu.

Heureux serions-nous si notre cœur était toujours si bien disposé, si nous étions toujours tellement remplis du feu de l'amour et de la force qu'on puise dans la foi, qu'il suffit de la moindre circonstance, de la plus légère impulsion, pour éveiller nos forces intérieures et les mettre au service de Dieu.

Il en était ainsi pour nos deux Apôtres.

Mais Pierre et Jean ayant les yeux arrêtés sur lui, Pierre, lui dit : " Regarde-nous, ".

Qu'il est bienfaisant ce regard mutuel, ce rapport instantané des deux âmes que le Seigneur rapproche !

Pierre arrêta les yeux sur lui.

Tiré de ses réflexions par l'appel de l'impotent, il ne le regarde pas avec mépris ou colère, mais avec une compassion cordiale.

Ah ! si, au lieu de leur jeter un regard rapide que nous détournons aussitôt, nous prenions la peine de bien regarder ceux qui implorent de nous une aumône, notre cœur s'amollirait pour eux ; en considérant de près leur misère, en voyant la tristesse de cette physionomie, le dénuement de ce ménage, la désolation de ce pauvre cœur coupable et malade, nous nous sentirions certainement émus ; et souvent un rayon de bonté, un dernier reste de l'image de Dieu dans cet être pécheur et malheureux, nous causerait un joyeux étonnement, en raffermissant notre foi, notre espérance et notre charité.

C'est pourquoi, ô hommes, ô chrétiens, vous tous frères et sœurs, ne détournez pas si froidement le regard l'un de l'autre, mais regardez-vous attentivement.

Et Pierre aussi dit à l'impotent : Regarde-nous !

Dans quel but ?

Veut-il lui dire : Aie pour nous du respect ; nous sommes plus distingués que tu ne crois. Tire-nous ton chapeau, nous sommes de saints apôtres ?

Non, certes. Saint Pierre ne veut qu'établir une relation cordiale et personnelle entre cet indigent et lui, il ne veut qu'attirer sa confiance, élever son regard de dessus la terre et le préparer à quelque chose de grand.

Regarde-nous !

Voilà, chers lecteurs, ce que le chrétien voudrait quelquefois dire à ceux qu'il est appelé à instruire, à soulager, ce qu'il voudrait dire à ses ennemis et à ses adversaires, pour éveiller leur confiance.

Regarde-nous, cher enfant, ne sois pas distrait, mais écoute ce que nous te disons, c'est la Parole de Dieu. –

Regarde-nous, pauvre mendiant ; nous dis-tu la vérité ?

As-tu bonne conscience ?

Oses-tu nous regarder en face ? –

Regarde-nous, toi, notre ennemi et notre contradicteur !

As-tu réellement appris à nous connaître avant de nous condamner ?

Regarde-nous, nous ne sommes peut-être pas aussi mauvais que tu le supposes et qu'on le prétend ; nous ne sommes, il est vrai, que de pauvres serviteurs inutiles, imparfaits et pécheurs, mais nos intentions sont bonnes et nous sommes au service du Maître grand et bon qui voudrait te faire quelque bien par notre moyen. –

Ainsi, en arrêtant ses yeux l'un sur l'autre, on apprend à se connaître et l'on s'aide mutuellement à venir au Seigneur.

Et il les regardait attentivement, s'attendant à recevoir quelque chose d'eux.

Le voilà dans l'attente ; quelque chose de nouveau se passe dans son âme ; le secours n'est pas loin de cet homme car il attend et il espère.

Mais Pierre lui dit : " Je n'ai ni argent ni or, mais ce que j'ai, je te le donne. Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche. " Parole vraiment apostolique, qui exprime à la fois toute la pauvreté et toute la richesse apostolique.

Les voilà ces deux apôtres, comme pauvres et toutefois enrichissant plusieurs : comme ne possédant rien et toutefois enrichissant plusieurs : comme ne possédant rien, et toutefois possédant toutes choses.

" Saint Pierre sans or ni argent dit Gossner, était cependant plus riche que les plus opulents, que les fonctionnaires les mieux payés de Jérusalem. Il avait foi au nom de Jésus-Christ, et par sa vertu il faisait plus de bien que si le Seigneur eût attaché un royaume à la charge d'apôtre ".

Le pieux docteur Thomas d'Aquin vit un jour un grand prélat laver dans un bassin d'or ses mains chargées de pierreries. " Eh bien, mon très-cher, lui dit en riant le prélat, l'Église ne peut plus dire : Je n'ai ni argent ni or. "–

 " Il est vrai, monseigneur, répliqua Thomas d'Aquin, mais aussi ne peut-elle plus dire : " Au nom de Jésus-Christ, lève-toi et marche. " Que les apôtres étaient riches au contraire au sein de leur pauvreté !

Ce que j'ai, dit-il, je te le donne, et c'était bien plus que de l'or et de l'argent ; car c'était le salut de l'âme et la guérison du corps, au nom et par la vertu de Jésus-Christ.

Au nom de Jésus-Christ, ce n'est donc point au nom de Pierre ou de Jean ou d'aucun autre homme, qui tous ne sont que des serviteurs et des instruments.

Il n'y a de salut en aucun autre, et le nom de Jésus est le seul qui ait été donné aux hommes pour être sauvés. Je n'ai ni argent, ni or, mais ce que j'ai, je te le donne.

Grâces à Dieu, c'est ainsi qu'aujourd'hui encore peut parler l'Église évangélique ; elle n'est pas riche en puissance temporelle et en trésors terrestres, mais ce qu'elle a et ce qu'elle donne à toute âme qui a soif du salut, c'est le nom de Jésus, béni par-dessus toutes choses ; c'est la Parole pure et efficace de Jésus ; c'est le salut éternel qui est en Jésus.

 Et quand nous possédons ces biens, chers lecteurs, nous avons plus que de l'argent et de l'or ; nous sommes riches au milieu de la pauvreté, forts dans toutes nos faiblesses, consolés dans nos tribulations.

Aujourd'hui encore la Parole divine s'adresse aux faibles, aux abattus, aux malades, aux affligés, et leur dit : Lève-toi, malgré ta faiblesse, marche dans une vie nouvelle par la force que te donne ton Sauveur et ton Dieu !

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