Tes yeux verront

C’était la veille de Noël.

Marie Gray se hâtait d’acheter les dernières provisions pour la fête de demain. Comme elle attendait son tour chez l’épicier, elle remarqua que la personne qui était devant elle regardait fixement le sol.

Une fois servie, cette personne se retourna pour sortir, cherchant son chemin vers la porte, en s’aidant d’une canne.

Elle s’arrêta soudain pour demander à l’épicier :

- Il y a bien un magasin de jouets quelque part, en face d’ici ?

- Oui, Madame, presque en face, en effet.

- Merci, je crois que je pourrai trouver.

C’est alors que Marie s’aperçut que cette personne était aveugle.

Posant précipitamment son panier à terre, elle dit à l’épicier qui s’était avancé pour la servir :

- Faites attention à mon panier, s’il vous plaît, je vais l’accompagner jusqu’au bazar.

Elle courut dehors et rejoignit l’aveugle sur le trottoir qui commençait à se couvrir de neige.

La prenant doucement par le bras, elle lui dit :

- Voulez-vous me permettre de vous aider à traverser ? Vous n’y voyez pas très bien, je crois ?

- Je suis presque aveugle, répondit-elle. Je ne distingue que faiblement ce qui est juste à mes pieds.

- Comme j’en suis peinée ! s’écria Marie, y a-t-il longtemps de cela ?

- Oui, aussitôt après mon mariage. Ce n’est pas une maladie que j’ai eue, mais une grande faiblesse générale. J’ai vu les meilleurs spécialistes, mais ils n’ont rien pu faire pour me rendre la vue.

Tout cela était dit bravement, sur un ton enjoué, sans la moindre trace de mélancolie.

- Et vous sortez seule ? Vous voulez faire comme tout le monde, et une veille de Noël encore, quand il y a foule partout ! reprit Marie, comme elles traversaient la rue animée.

- Mais il le faut bien ! Nous sommes six à la maison et il y a à faire pour chacun, répartit Madame Lintot vivement. Je suis surchargée de travail aujourd’hui ; il y a tant à préparer pour Noël et il semble qu’on oublie toujours quelque chose. Je viens justement de me rappeler que je n’ai pas acheté le jouet que Jean m’a tant réclamé.

- Vous êtes extraordinaire de bravoure et d’habileté, ne put s’empêcher de dire Marie.

- Vous ne diriez pas cela si vous voyiez le désordre et la pagaille que j’arrive à faire quelquefois !

Et elle se mit à rire, en pensant que ses petits malheurs, dus à son infirmité, avaient aussi leur côté comique.

Elle continua :

- Et tant de sujets de reconnaissance, si vous saviez ! Mes enfants ont tous une vue excellente. Ils sont éveillés, intelligents, bons écoliers. J’ai bien des raisons de me réjouir.

Marie la regardait, émerveillée.

Elle se demandait, si, dans une pareille épreuve, elle pourrait rester aussi courageuse et gaie.

Cela a été dur pour commencer, continua Madame Lintot, mais quand j’ai su qu’il n’y avait plus d’espoir, que je ne pourrais plus jamais voir, j’ai réfléchi et je me suis tenu ce raisonnement :

" Jeanne, tu peux maintenant devenir une femme la plus misérable qui soit au monde, maudissant ton sort, te renfermant sur toi-même et rendant la vie impossible à ton entourage... ou bien tu peux réagir contre l’obstacle qui est devant toi et accomplir tout, pour ton mari, tes enfants et les autres autour de toi, tout ce que tu voulais faire. Il te faut accepter courageusement la difficulté que Dieu t’envoie, dans un but que tu ignores maintenant, et essayer d’être une épouse aimable et une mère heureuse.

- Tu dois être quand même la lumière de ta maison, celle vers qui les enfants iront conter leurs peines et leurs joies.

Il te faut tenir ton rôle d’épouse et de mère, quelque impossible que la tâche paraisse. Et je me suis mise résolument à le faire."

Marie sentait son cœur battre d’émotion et elle admirait l’aveugle.

- Je suis très heureuse et très fière d’avoir pu vous aider un peu, dit-elle.

Je suis sûre que vous aurez demain une belle fête de Noël, malgré l’infirmité qui vous handicape tellement.

Avant de la quitter, Marie Gray dit encore :

- Ainsi vous n’avez jamais pu voir les visages de vos chers enfants que Dieu vous a donnés depuis que vous avez perdu la vue ?

Et vous ne pourrez jamais, jamais les voir, pas plus qu’aucune autre chose ici-bas ?

Mais avez-vous pensé que lorsque vos yeux s’ouvriront, le premier visage qu’ils verront sera celui du Sauveur bien-aimé ?

" Tes yeux verront le Roi dans sa beauté ; ils contempleront le pays lointain. " Esaïe 33 :17

- Oui, reprit madame Lintot, et ses yeux étaient pleins de larmes, mes yeux Le verront, Lui, d’abord. Sans cette espérance-là, ce serait bien dur, parfois !

S.D.

Paix de Noël

Nous sommes sous les murs de Paris au mois de décembre 1870.

Il fait un froid intense ; la neige amoncelée au creux des fortifications a pris l’aspect et la rigidité du roc.

L’air est d’une transparence, d’une limpidité inouïes.

Sur le fond sombre du ciel, les étoiles agrandies scintillent par myriades, et baignés par leur clarté diaphane, les talus, recouverts d’une couche épaisse de verglas, semblent un miroir brillant qui s’étend à l’infini.

Au loin, pas un bruit dans la campagne immobile et tragique. Mais contre l’enceinte de pierre, une masse compacte se meut obscurément dans la nuit.

On dirait une forêt au dôme onduleux, pleine jusque dans son sommeil, de souffles, de mystère et de murmures profonds…

Mais regardez !

Les lueurs fugitives qui s’allument de place en place rougeoient un instant avant de s’éteindre dans les ténèbres ; ce sont … oui, ce sont des feux de bivouac !

Dans le cercle lumineux de leurs flammes dansantes, on distingue vaguement des groupes de figures humaines ; et, quand tout est retombé dans l’ombre, le rayon d’une étoile se posant sur le canon d’un fusil, sur la pointe d’une baïonnette, fait parfois jaillir un éclair d’acier. Ecoutez !

Ces coups sourds frappant la terre durcie, c’est la crosse des armes, c’est le sabot des chevaux qui les produisent ; des hennissements répondent au cliquetis des faisceaux qu’on forme et qu’on disjoint ; de brefs commandements s’échangent d’un poste à l’autre, l’appel des sentinelles se prolonge, si lugubre qu’on ne saurait l’entendre sans qu’un frisson vous passe dans le cœur…

Une armée campe devant Paris !

Depuis trois mois, les Prussiens assiègent la capitale !

Le siège … Ah ! Qui dira jamais toutes les horreurs, toutes les tragédies renfermées dans ce seul mot ! …

Les communications avec le dehors coupées, les habitants murés vivants dans leur tombeau, les épouses sans nouvelles de leurs maris, les filles ne sachant ce que leurs pères, leurs frères sont devenus, les mères torturées d’angoisse sur le sort de leurs enfants !

Les rares dépêches apportées par l’aile des pigeons voyageurs disant les combats désespérés, les défaites, les trahisons, les hontes ! …

La détresse pour l’âme, la famine pour le corps !

Les longues files d’affamés grelottant des matinées entières sous le gel et la bise pour attendre une bouchée de pain !

La patience stoïque de la grande foule captive, l’héroïsme inutile d’une poignée de défenseurs essayant de faire une trouée, puis, décimés, sanglants, refoulés par la mitraille, forcés de se replier dans le cercle de fer et d’airain ! …

Les sursauts de folle révolte, les espoirs suivis de désespérance, l’acharnement, la haine grandie de jour en jour entre ces deux peuples rivaux, l’un exaspéré de se heurter contre une telle résistance, l’autre raidi dans son effort suprême ; le premier décidé à pousser jusqu’au bout l’écrasement impitoyable, l’autre qui ne veut pas mourir !

Ah ! Oui, ils se haïssent, les " ennemis héréditaires" !

Aux avant-postes, si rapprochés que des Français aux Prussiens on s’entend, on s’épie, on se menace, on sent toutes les souffrances, toutes les colères prêtes à faire explosion.

Qu’une note de clairon déchire la nuit, assiégeants et assiégés se jetteront dans une mêlée furieuse, éperdus de tuerie, prêts à tout pour défendre le sol baigné par leur sang, pour venger leurs frères d’armes, pour planter sur le rempart leurs couleurs victorieuses, pour édifier plus haut, toujours plus haut, la gloire et l’honneur de la patrie ! …

…. Dans un poste parisien avoisinant les fortifications, un officier français, enroulé dans son manteau, rêvait de luttes et de revanches, quand quelqu’un se glissa auprès de lui :

- Mon capitaine ! …

L’officier se redressa vivement, portant d’instinct la main à la garde de son épée.

- Ah ! C’est toi mon brave, dit-il en reconnaissant un des meilleurs soldats de son bataillon. Qu’y a-t-il ? une alerte ?

- Non mon capitaine, je voudrais seulement vous demander quelque chose…

L’homme hésitait ; une timidité touchante se lisait sur son visage viril. L’officier, surpris, l’interrogea à nouveau.

- Eh bien, voilà, mon capitaine…

La phrase fut terminée si bas que son supérieur put à peine l’entendre ; il parut étonné, perplexe…. Puis enfin, après une minute de réflexion :

- Comme tu voudras, mon ami… Je ne pensais pas du tout que c’était aujourd’hui, c’est bien hasardeux, mais puisque tu le veux…

- Oh ! Merci, mon capitaine, s’écria le soldat.

Et la figure rayonnante, il quitta le poste, traversa les rangs de ses camarades, gravit le fossé des fortifications.

Ses compagnons le regardaient stupéfaits. Que voulait-il ? … était-il fou ? … un pas de plus, et une balle punira sa témérité…

Mais il s’est arrêté au sommet du talus ; face à l’ennemi, il a fait, très grave, le salut militaire et, tout à coup, de sa voix puissante, il entonne le chant aux sublimes ampleurs :

Minuit ! Chrétiens, c’est l’heure solennelle

Où l’Homme-Dieu descendit jusqu’à nous,

Pour effacer la tâche originelle,

Et de son Père apaiser le courroux.

Noël ! …. C’est donc Noël ?

Ah combien peu y songeaient, combien peu s’en souvenaient en cette funèbre veillée d’armes !

Et voilà que soudain, dans les rangs pressés des Français, court un frémissement. Noël ?

A ce nom béni, aux souvenirs du foyer, aux impressions d’enfance, aux images qu’il évoque, les plus blasés, les plus sceptiques sentent leur cœur s’attendrir ; les yeux se remplissent de larmes ; cette voix qui vibre dans la nuit emprunte à l’heure, aux circonstances, aux évènements, une sorte de grandeur surnaturelle.

Dans des coins d’ombre, des petits moblots[1] bretons – pauvres enfants à l’âme ignorante, aux regards candides – couchés de tout leur long sur la terre glacée, sanglotent, la tête enfouie dans leurs bras…

Du côté des Allemands, pas un bruit, pas un mouvement hostile.

Chacun retient son souffle, se recueille pour mieux écouter le chanteur, dont la silhouette se profile au faîte du talus, à la clarté des étoiles.

Dans l’immense silence, on s’attend un peu à voir glisser de blancs vols d’anges ; la voix, planant au-dessus de ces centaines, de ces milliers d’hommes muets et immobiles, semble celle des hérauts divins annonçant au monde palpitant la naissance du Sauveur.

Les derniers mots de l’hymne sacré résonnèrent comme un hosanna triomphal :

Peuple, debout ! Chante ta délivrance !

Noël ! Noël ! Voici le Rédempteur.

Et le chanteur, en redescendant, fut accueilli par tous ses camarades, qui voulaient le féliciter, lui serrer la main.

- Chut ! fit tout à coup l’un d’eux. Ecoutez !

Sur le talus que le Français venait de quitter apparaissait une seconde silhouette, celle d’un uhlan[2] gigantesque, dont le casque pointu miroitait sous la lueur des étoiles.

A son tour, il salua militairement et, à son tour, d’une voix non moins ample, non moins belle, il entonna un cantique en allemand en l’honneur du petit Enfant de Noël.

Cette fois encore, un silence profond, religieux, accueillit cette démonstration.

Compagnons d’armes ou rivaux, saisis de respect et d’émotion, restaient suspendus aux lèvres du soldat.

Quand, avec âme, il eut lancé dans la nuit les notes finales :

Weihnachtszeit ! Weihnachtszeit !

Une immense acclamation retentit des deux retranchements.

 Français et Allemands, mêlant leur voix comme ils venaient de mêler leur cœur, poussaient des " Hurrah ! ", des " Hoch", s’écriaient, dans un pareil élan de ferveur et d’enthousiasme : " Noël ! Noël !"

… Ainsi une fois de plus, au milieu des conflits, des haines des hommes, Dieu avait fait entendre son message de paix.

Au-dessus de la demeure terrestre, les cieux s’étaient entr’ouverts pour montrer à chacun la maison du Père, la patrie éternelle.

Pendant un moment fugitif et béni, il n’y avait plus eu d’ennemis en présence, mais tous s’étaient sentis frères, rachetés par la grâce, unis dans l’amour du Sauveur.

Yvonne PITROIS

L’oncle Jean

Deux fragments de son journal.

31 décembre

Toujours seul.

Je suis bien vieux. La vie est triste.

Me voilà seul à regarder brûler dans l’âtre une bûche de chêne ; mes jours se consument comme elle ; je suis loin du monde comme elle l’est de la forêt.

D’autres ont une femme et des enfants ; pour eux, le 31 décembre est une fête de famille, ce sont des rires, des chansons, des cadeaux ; je ne suis pas marié parce que je n’ai jamais aimé.

L’âge est venu, c’est maintenant que j’ai besoin d’amour.

Tant que mon activité me dévorait, les années passaient très rapidement ; inoccupé je m’ennuie et j’ai froid au cœur.

J’ai mon frère, ma belle-sœur, un neveu et une nièce ; je ne crois pas à leur affection. Serait-elle la même si j’étais pauvre ? Il me faudra demain subir leur visite, et les entendre répéter le banal : " Bonne et heureuse année. "

Ils ne viennent pas pour moi mais pour les présents que je leur offre chaque année et pour le louis d’or qui tombe dans la main tendue de mon neveu et de ma nièce.

Eh ! bien ! J’ai décidé de mettre ordre à tout cela.

Je déteste l’hypocrisie du Nouvel An et, pour que la vérité de nos vœux mutuels soit complète, je n’offrirai rien cette année.

On ne me verra pas sortir ce soir par cette bise glacée et courir les magasins.

J’ai fait entendre à mon frère qu’il ne fallait compter sur aucune de ces étrennes de janvier qu’on était sûr de trouver autrefois chez moi. Je suis un oncle à héritage et c’est assez.

De ma fenêtre, je vois l’animation de la rue.

Que de gens empressés à se procurer des cadeaux pour demain !

Que de calculs d’économie et que de calculs de diplomatie !

Celui-ci dont la bourse est petite veut offrir un présent qui fasse de l’effet sans coûter trop cher.

Celui-là dont la bourse est grande mais le cœur petit choisit avec indifférence n’importe quoi, se disant en lui-même : de moi tout sera bien reçu !

Le confiseur ne désemplit pas : que de gens estiment qu’on doit prendre son prochain par la douceur !

Un beau sac de bonbons offert à un supérieur signifiera : " Appuyez l’avancement de mon mari. "

Une boite de fondants donnée à un parent riche voudra dire en réalité : " Nous ne perdons pas de vue votre héritage."

Ma belle-sœur est toujours embarrassée le 31 décembre.

 Ce soir je ne l’ai aperçue nulle part dans les grands magasins de la rue.

Elle ne sait que choisir. Cela m’amuse.

Je ne fume pas. Si je fumais, j’aurais évidemment une collection de pipes en écume et en ambre avec une pile de boites de cigares.

Je n’aime pas les bonbons.

Si j’appréciais la saveur fade, pommadeuse, des fondants, je verrais sur ma table les boites les plus élégantes.

La lecture m’intéresse. Mais l’abonnement à mon journal est vieux de quarante ans, et mon libraire me fait part de toutes les nouveautés.

D’ailleurs, je suis assez riche pour m’acheter tout ce dont j’ai besoin.

Ma belle-sœur viendra demain avec un bibelot quelconque, une œuvre d’art coûteuse dont je n’ai que faire ; ce sera un embarras de plus, un cadeau que ma belle-sœur retrouvera plus tard dans mon héritage !

On est bien malheureux quand on ne peut pas être aimé pour soi, quand on a la certitude que tout, hommages ou baisers, s’adressent à la fortune.

La vie est triste, triste. O humanité !

Et je suis seul, seul devant une bûche de chêne qui se consume lentement !

1er janvier

Ils sont venus à dix heures précises.

Tous les quatre très gais, plus joyeux que jamais.

Sûrement mon frère a averti sa femme et ses enfants, car je n’ai surpris aucun regard furtif du côté où d’habitude s’étalaient les cadeaux.

Comme tous m’ont embrassé !

Ma petite-nièce, qui devait me réciter un compliment banal et terne, s’est jetée dans mes bras en criant : " je t’aime bien ! "

J’apprécie cette spontanéité.

Ma belle-sœur a été très naturelle et j’ai lu sur ses lèvres une expression de bonté que je n’avais jamais constatée.

J’avais presque envie de pleurer ; mais lorsque le cœur s’est desséché et que la vie n’est vue que par son mauvais côté, on se refuse la douceur de verser des larmes.

Cependant, j’étais fort intrigué.

Ma belle-sœur tenait à la main un petit paquet, mon frère arrondissait son bras sur un rouleau volumineux, mon neveu Paul plaçait en équilibre sur ses deux mains je ne sais quel objet carré, ma nièce Daisy me présentait une petite boite.

Qu’est-ce qu’ils avaient dû imaginer qui pût me plaire ?

Je doutais de la sagacité de ma belle-sœur et elle avait découvert quatre objets !

Mais lesquels ?

Qu’attendaient-ils ?

Ils se tenaient là, devant moi, toujours souriants, un petit regard malicieux dans leurs yeux brillants.

Je me sentais gêné ; moi je n’avais rien à offrir ! Je commençai par interpeller ma nièce avec une inflexion de voix si douce que je ne reconnaissais pas le son de mes paroles.

- Ma mignonne petite Daisy, qu’apportes-tu à ton vieil oncle ?

- Regarde ; c’est moi qui l’ai fait avec l’aide de maman. C’est pour te préserver du froid.

- Qu’est-ce donc ?

- Vois toi-même, me dit l’enfant avec un sourire.

C’était un magnifique bonnet de velours de soie.

J’ai embrassé la petite Daisy et je n’ai pas pu retenir mes larmes.

Mon bonnet était usé et celui-là arrivait à point. Bonne idée, bonne idée !

- Et toi, Paul, que tiens-tu là avec la gravité d’un seigneur présentant au roi sa couronne ?

- Oncle, c’est aussi pour que tu aies chaud.

La ficelle dénouée, je vis apparaître une chancelière splendide.

- Ah ! Mon petit Paul, comment as-tu deviné que mon grand âge me faisait sentir davantage le froid aux pieds ? Tu es un brave cœur !

Allons, allons, mes neveux sont meilleurs que je ne pensais ; je sens qu’ils m’aiment et qu’ils paraissent oublier mes écus.

Ma belle-sœur, je suis confus de vos bontés, vous me comblez… et vous avez aussi un paquet mystérieux !

Je veux, comme mes chers enfants, que vous ayez bien chaud…

- Oh ! Oui ! J’ai déjà chaud au cœur. Quoi ! Ce sont des pantoufles brodées par vos mains délicates ! Pauvre vieux ! Qu’ai-je donc fait pour qu’on m’aime tant ! …

Jamais je n’avais embrassé ma belle-sœur avec autant d’affection ; d’abondantes larmes coulaient de mes yeux. Que le bonheur est bon quand il fait pleurer !

- Et toi, mon excellent frère ? Tu as une surprise aussi à ce que je vois.

- Mais oui… pour que tu aies chaud.

- Une robe de chambre ! La mienne était usée. Il a fallu un œil de femme pour voir cela ! Oui, oui, oui, il fait chaud dès maintenant chez moi ! Oui vous m’aimez ! Oui je vous aime ! Mon cœur déborde de joie.

Dès qu’ils furent partis je me suis réchauffé de la tête aux pieds, du bonnet aux pantoufles ; mon cœur débordait de joie.

Et me voici seul devant une bûche de chêne qui crépite.

Non, non petite flamme, tu ne me feras pas rester auprès de toi !

En vain la bise gémit à ma fenêtre, en vain le froid se dit terrible, je ne reste pas chez moi.

Monsieur dîne en ville.

Quelle fête ! En famille ! Fêté, choyé ! Ah que la vie est douce à ceux qui sont aimés ! ….

L’album de timbres

Quand mon petit garçon a environ dix ans, sa grand-maman lui promet un album de timbres pour Noël.

Noël arrive, mais pas d’album et pas de nouvelles de Grand-maman !

Intentionnellement, on évite ce sujet : mais quand ses camarades de jeux viennent voir ses cadeaux de Noël, quelle n’est pas ma surprise d’entendre Georgie ajouter à la liste des jouets reçus :

- Et un album de timbres de Grand-maman.

Ayant entendu cette même phrase à plusieurs reprises, je fais remarquer à mon petit garçon :

- Mais Georgie, tu n’as pas reçu d’album de timbres de Grand-maman ! Comment peux-tu dire que tu l’as reçu ?

Un nuage passe sur son visage, comme s’il trouvait étrange que je lui pose une telle question. Il me dit simplement :

- Grand-maman m’a dit qu’elle l’enverrait et c’est comme si elle l’avait déjà fait.

Je reste sans mot dire par crainte d’ébranler sa foi.

Un mois s’écoule sans qu’on entende parler de l’album de timbres.

Finalement, anxieuse de ne pas voir arriver le cadeau promis, je dis à Georgie pour éprouver sa foi :

- Eh bien, Georgie, je crois que vraiment Grand-maman a oublié sa promesse.

- Oh ! Non, Maman, répondit-il aussitôt avec assurance. Je suis sûr que non !

Je regarde le petit visage si confiant, qui pendant un court instant devient sérieux et semble refléter le combat intérieur que ma réflexion a déchaîné.

Soudain, un sourire lumineux l’éclaire.

- Maman, dit-il, crois-tu que ce serait bien d’écrire à Grand-maman pour la remercier de l’album ?

- Je ne sais pas, mais tu peux essayer, lui dis-je.

Une vérité spirituelle, si riche d’enseignement, se fait jour en moi.

En quelques minutes, la lettre est écrite, confiée à la poste et mon Georgie s’en va en sifflant, plein de confiance en sa Grand-maman.

En quelques jours, la réponse est là.

" Mon cher Georgie, je n’ai pas oublié ma promesse.

J’ai essayé de me procurer l’album de timbres, mais je n’ai pas pu trouver le genre que tu désires.

Je me suis alors adressée à New York.

Le paquet n’est arrivé qu’après Noël et encore ce n’est pas ce que tu veux.

Maintenant, j’en ai commandé un autre, mais il n’est pas encore là.

Aussi je t’envoie ces trois dollars pour que tu achètes toi-même un album à Chicago.

Je t’embrasse très fort. Grand-maman. "

Au fur et à mesure qu’il lit sa lettre, le visage de Georgie paraît celui d’un vainqueur.

- Tu vois, maman, je t’avais bien dit – et ses paroles jaillissent d’un cœur que le doute n’a jamais effleuré et qui " espéra contre toute espérance " – que l’album arriverait !

Tandis qu’il espérait avec une totale confiance, Grand-maman était à l’œuvre et, au moment voulu – la foi fut changée en vue.

Il est tellement humain de désirer voir quand on s’appuie sur les promesses de Dieu, mais notre Sauveur a dit à son disciple Thomas et au long cortège des incrédules qui l’ont suivi depuis lors : " Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. " 

Madame ROUNDS

Une visite à Noël

En ce soir de Noël, il neigeait à Iasi en Roumanie.

C’était le jour de la réunion de prière et un bon feu brûlait dans le fourneau de l’église de la rue Sararie.

J’avais neuf ans et je commençais à comprendre ce qu’était la persécution des chrétiens de notre pays.

On nous enlevait tous nos droits, les uns après les autres. Même le fait de donner des cadeaux était contrôlé par la police secrète.

L’église était plutôt vide ce soir-là car beaucoup de gens travaillaient encore.

Il y avait environ vingt hommes assis sur les bancs de gauche et le même nombre de femmes assises à droite.

Le sapin de Noël dégageait une merveilleuse odeur. Il était décoré de boules argentées, de bonbons emballés dans du papier de couleur, de noix et de pommes.

Mon père jouait de l’orgue et frère Floréa conduisait la soirée.

C’était un homme d’âge moyen.

Mon père m’avait avertie qu’il y avait des membres de l’Eglise qui travaillaient pour la police secrète et je me demandais souvent qui c’était.

Pendant que nous chantions " VOICI NOEL, " la porte s’ouvrit et une vieille femme entra.

Elle était habillée tout en noir, avec un châle et un foulard sur la tête. Elle était recouverte de neige et lorsqu’elle prit place à côté de moi je vis ses vieilles chaussures en coton toutes trouées.

Elle tremblait de froid et elle avait l’air très fatiguée.

" C’est Sœur Dorina de Bârlad " chuchota quelqu’un qui la reconnut. " Elle a beaucoup souffert pour sa foi "…

Nous avons lu un passage des Ecritures et ensuite il y eut un temps de prières.

Cela semblait durer une éternité jusqu’à ce que tous les frères et sœurs aient terminé de prier.

Après l’offrande, Sœur Dorina se leva pour parler. Tous les regards étaient fixés sur elle.

" Je vous salue dans le nom de notre Seigneur Jésus ! Je ne fais que traverser cette région et j’ai grand besoin de 100 lei pour acheter mon billet de train jusqu’à la maison. S’il vous plait, aidez-moi ! "

Il y eut un grand silence dans l’assemblée.

Au bout d’un moment, Floréa prit la parole : " Excusez-moi, mais c’est contre notre loi de faire un don sans autorisation… nous pourrions être arrêtés pour cela. "

Je me suis alors souvenue que notre père nous avait enseignés à toujours donner aux pauvres.

" Si un mendiant frappe à ta porte pour demander du pain, " nous avait-il dit, et que tu n’en as qu’une tranche, alors donne-lui en la moitié.

Et si quelqu’un te demande de l’argent et que tu n’as que dix centimes, donne-lui-en cinq ; alors le Seigneur te bénira ! "

" Et si tu n’as pas du tout d’argent ? " lui avais-je demandé. " Alors tu peux lui donner une gentille parole ou un sourire. L’amour a toujours quelque chose à donner.

Sœur Dorina s’assit, les yeux fermés. Elle priait en silence. " Elle fait partie d’une église illégale " dit la femme de Floréa.

Elle était assise tout au fond et portait un magnifique manteau de fourrure.

" Si nous aidons quelqu’un qui a des problèmes avec les autorités, nous allons aussi avoir des problèmes. Ils peuvent nous prendre notre travail, nous donner une amende et même fermer l’église."

" J’ai tout mis dans l’offrande ", dit une voix d’homme. " Je suis désolé, je ne peux pas l’aider ". " Pourquoi est-ce que nous ne pouvons pas faire ce que nous voulons avec l’offrande ? " Dit une sœur à voix basse.

Il y eut des chuchotements dans l’assemblée.

 En entendant tout cela, Sœur Dorina dit : " Je suis désolée. Je ne voulais pas vous causer d’ennuis. Je vais rentrer à pied. "

" Nous ne pouvons pas la laisser partir à pied " dit mon père. "Il y a cent kilomètres jusqu’à Bârlad. Faisons une deuxième collecte et voyons à combien nous pouvons arriver. "

Mon père était tellement persécuté pour sa foi que son salaire était beaucoup plus bas que celui des autres.

Je savais qu’il n’avait presque rien et que la plupart des autres membres ne possédaient pas cette somme non plus.

" Nous ne pouvons pas faire une deuxième offrande, intervint Floréa. " Toutes les offrandes doivent être approuvées par l’Union de Bucarest et des offrandes spontanées pour des visiteurs sont illégales. "

Sœur Dorina se releva, mit son manteau et son écharpe. " Cela ne fait rien, j’irai à pied ", dit-elle.

Je regardais mon père.

Son menton tremblait et il avait des larmes aux yeux. Je commençai aussi à pleurer.

 L’assemblée entonna le dernier chant.

" La soirée est terminée " annonça Florea après la prière de clôture. Tout semblait perdu.

J’observais Florea pendant qu’il mettait l’offrande dans son porte-documents.

 Soudain je sus ce que je devais faire. J’allai tout droit vers lui et tirai sa manche en pleurant :
" S’il vous plait, aidez-la ! Elle est si pauvre ! "

" Retourne à ta place Genovieva, ce que tu fais n’est pas bien ! "

" S’il vous plait, " dis-je en pleurant encore plus fort et en m’agrippant à sa manche de toutes mes forces.

" Laisse-moi tranquille, petite gamine, " dit-il en essayant de me secouer.

Tout le monde nous regardait, même Sœur Dorina. Florea commençait à être embarrassé.

" S’il vous plait, aidez-la ! " Continuais-je à le supplier en pleurant.

Il pinça ma joue gauche aussi fort que possible pour me faire lâcher prise, mais ne réussit pas.

Soudain il changea d’avis.

Il sortit 100 lei de l’enveloppe qui contenait l’offrande et donna l’argent à Sœur Dorina.

Puis il se dépêcha de sortir.

Tout le monde était parti, sauf mon père et Dorina.

Pendant que mon père fermait la porte et le portail à clé, Sœur Dorina m’embrassa.

" Merci petite fille ! Que Dieu te bénisse ! Je souhaite que tu deviennes missionnaire quand tu seras grande" ! dit-elle[3].

Ensuite elle partit en direction de la gare pour prendre son train.

Mon père et moi, retournâmes à la maison le cœur débordant de joie.

Tiré de la C.S.E.M.

Veux-tu me faire place, ce soir ?

Il est près de minuit, la journée de Noël tire à sa fin.

Fêtes religieuses et fêtes mondaines sont terminées, le calme règne partout.

Dans une petite chambre faiblement éclairée, un jeune garçon, un apprenti, est assis seul.

Accoudé sur la table, le front dans la main, il réfléchit.

La journée a été sérieuse pour lui, Noël a parlé à son cœur.

Pour la première fois, il a compris quelque chose du divin amour de son Sauveur, il a entrevu quelque chose de son humiliation.

" Il n’y a pas de place pour lui dans l’hôtellerie ".

Cette parole, entendue le matin, l’a ému profondément, elle résonne encore à ses oreilles, elle le poursuit, il ne peut l’oublier.

Soudain, la porte s’ouvre, un Etranger entre.

Son visage est lumineux ; Son sourire plein d’amour ; Son expression divine.

S’approchant du jeune garçon, il pose sa main sur sa tête, et d’une voix qui le fait tressaillir.

- As-tu place pour moi dans ton cœur ? Veux-tu me recevoir ce soir ? Je t’apporte le pardon, le salut, la joie.

La question n’étonne pas le jeune homme.

Depuis plus d’une heure, elle se pose à lui tantôt sous une forme, tantôt sous une autre, mais que répondre ?

C’est une vie très remplie que la sienne : le travail, le plaisir, les camarades, et tant d’autres sujets occupent son cœur et l’absorbent.

Fera-t-il place à l’Hôte divin ?

Le recevoir, ne sera-ce pas bannir tous les habitués de la maison, perdre ses camarades, renoncer à ses jouissances favorites, rompre avec des habitudes devenues partie intégrante de sa vie ?

Sans doute !

Mais l’Etranger a parlé de joie, et le jeune apprenti, qui jusqu’ici ne l’a guère connue, cette joie, la désire ardemment.

Un combat intense se livre dans son cœur, son visage exprime l’incertitude, l’angoisse.

Permettra-t-il au visiteur d’entrer ?

La main divine repose encore sur sa tête, le regard céleste cherche le sien...

Mais le jeune garçon s’est redressé brusquement.

Par un effort violent, il a réprimé son agitation, une expression de froide indifférence a remplacé l’émotion sur son visage.

Non, le Sauveur n’entrera pas pour le moment, si c’est en Maître qu’il doit entrer. Et d’une voix presque irritée :

- Pas ce soir ! répondit l’apprenti. Je ne peux Te faire place aujourd’hui. Plus tard, lorsque je serai un homme !

Vingt années se sont écoulées.

De nouveau, c’est Noël. L’enfant est devenu homme, l’apprenti ouvrier.

Ses traits ont changé.

La fatigue, les soucis ont sillonné son front, le péché a altéré son visage et le pli accentué de sa bouche trahit le dur combat de la vie.

Aujourd’hui comme jadis, Noël lui a parlé, et dans sa solitude, ce soir-là, il croit encore entendre résonner ces mots, prononcés le matin, à l’Eglise :

" Il a porté nos maladies, il s’est chargé de nos douleurs… il a été blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités. "

Un bruit mystérieux lui fait lever la tête : l’Etranger à l’expression divine est en face de lui : il le reconnaît tout de suite.

C’est bien le même regard qui le sonda autrefois, un soir de Noël, alors qu’il n’était qu’un enfant.

- Veux- tu me faire une place ce soir ? Reçois-moi, je t’apporte le pardon, le salut, la PAIX.

Sa voix est pressante, son accent plein d’amour.

La paix ! Ah !  Quelle douceur dans ce mot et comme l’âme de l’ouvrier frémit en l’entendant !

Que de fois il a soupiré après cette précieuse paix !

Actuellement encore, aucun sacrifice ne lui semble trop grand pour l’obtenir…

Mais soudain, l’ouvrier se rappelle le prix….

Et une ombre passe sur son visage. Ah ! C’est qu’il connaît ce Visiteur, il sait que Sa présence bannit le péché, il comprend qu’il doit régner dans la demeure où il pénètre ; et, à cette pensée, il fronce le sourcil, il se détourne, son regard s’endurcit…. Son cœur se referme.

Non, pour le moment, l’ouvrier restera son propre maître, il luttera contre les difficultés de la vie du mieux qu’il pourra, il fera ce que bon lui semblera pour gagner le pain de sa famille, goûtera les jouissances qui lui conviennent et il s’étourdira tant bien que mal pour oublier la tristesse et les soucis rongeurs.

- Pas ce soir ! Pas ce soir ! Répondit-il enfin. Je n’ai pas de place pour Toi en ce moment. Plus tard ! Et l’Hôte divin s’éloigne.

Les années ont passé.

Noël est revenu.

L’homme vigoureux est maintenant un vieillard, son regard est vague, ses membres tremblants.

La tristesse de son visage exprime souffrance et désillusion.

Le désert s’est fait autour de lui, les années de travail ont passé, sa famille est dispersée et les joyeux compagnons d’autrefois n’ont plus rien à lui offrir aujourd’hui.

Ce soir de Noël, dans sa solitude, le passé se dresse devant lui, mais ce passé n’amène pas de sourire sur ses lèvres.

Travail ingrat, jouissances trompeuses, amis infidèles…. Déceptions… Déceptions, tout se résume dans ce triste mot.

Son cœur est froid et vide aujourd’hui, et cependant, jadis, il était si rempli que l’Hôte divin n’y put trouver place.

Ce passé, ce terrible passé lui serre le cœur, et quant à l’avenir, il n’ose y penser.

La tristesse accable le vieillard : il s’endort.

Dans son sommeil, la scène change. Ce n’est plus sa misérable mansarde qu’il a devant les yeux ; c’est un portail, un haut portail.

Il le connaît, c’est celui du Ciel.

Hésitant, tremblant, il frappe ; le portail s’ouvre ; de l’intérieur un jet de lumière s’échappe et l’éblouit.

Un ange se présente.

- Puis-je entrer ? Demande le vieillard d’une voix étranglée par l’angoisse. Quel moment pour lui !

L’ange plonge son regard dans le sien :

- Pas de place pour toi, répondit-il enfin, tu n’as jamais fait place au Sauveur. Il ne peut te faire place aujourd’hui.

Le portail se referme ; le vieillard se retrouve seul dans la nuit sombre, seul avec son angoisse dévorante.

A cet instant, les ténèbres se dissipent, le portail disparaît, le rêve s’évanouit.

Il ouvre les yeux et reconnaît sa mansarde.

Ce n’est qu’un rêve… Oui, mais un rêve plein de réalité, le vieillard le sait, il tremble de la tête aux pieds, son visage est baigné de sueur.

Le portail se rouvrit-il jamais pour lui ?

A son grand âge, lui fut-il possible encore de répondre à l’appel divin et d’accueillir enfin Celui que si longtemps il avait repoussé ?

Hélas !

 C’est peu probable !

Il est rare, bien rare de voir un vieillard se convertir.

Le cœur qui a longtemps refusé Christ, éprouve de jour en jour une difficulté croissante à Le recevoir.

Les appels divins se font de plus en plus rares, bientôt, la conscience ne les perçoit même plus, l’âme s’habitue aux ténèbres, elle s’y complait, elle s’y endort, elle finit par y mourir.

Pour vous, cependant, puisque vous lisez ces lignes, c’est aujourd’hui le temps favorable, mais demain ne vous appartient pas.

Laissez entrer aujourd’hui l’Enfant de Bethlehem, recevez aujourd’hui la joie de Noël, de crainte qu’un jour, à la porte des cieux, cette terrible parole ne retentisse à vos oreilles :" Pas de place pour toi ! ! Tu n’as jamais fait place au Sauveur, il ne peut te faire place aujourd’hui. "

"Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur " (Hébreux 3 : 7).

[1] Jeune garde mobile

[2] Cavalier mercenaire des armées de Pologne, de Prusse et d’Allemagne

[3] Genovieva a grandi et est devenue missionnaire avec son mari Stephen BEATTIE. Ils ont fondé l’A.A.E.E. (Association d’Aide à l’Europe de l’Est).

21 - Noël

En ce soir de Noêl En ce soir de Noël, Jésus, je veux t’honorer au milieu d...

21 bis - Noël

Tes yeux verront C’était la veille de Noël. Marie Gray se hâtait d’acheter...

22 - Sammy MORIS, le petit noir

" Kaboo " fut le premier nom de Sammy Morris. Il naquit au sein d'une petit...

23 - La jeune fille irlandaise ou aller dr...

- Mère, disait une jeune fille mourante, c'est une chose terrible que de mo...

24 - Cela ne suffit pas !

Un jour, était-ce un rêve ? Je vis un groupe d'hommes et de femmes qui se d...

25 - Mon témoignage, Gaston LORET

Un gangster, voleur, Criminel, chef de bande, S’ouvre les veines en prison...

26 - Pardonne-nous nos offenses

Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nou...

27 - L'un sera pris, l'autre laissé !

Pasteur A. ANTOMARCHI Réédité par Vocation Aujourd'hui Le cri de minuit Un...

28 - Un pèlerin de 120 ans

On a encore la coutume, dans plusieurs villes des États-Unis, d'annoncer la...

29 - Sur terre et sur mer

Dans une diligence, pleine d'hommes qui voyageaient ensemble toute une jour...

30 - La prière

La prière est appelée la respiration de l'âme, le premier signe de la vie s...

31 - Témoignage Ghislaine LAHAYE

Je suis née le 28 novembre1939 à Martigny dans l’Aisne, dans une famille où...

32 - La croix

La voix du sang de Christ " Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne sav...

33 - Que se passera-t-il quand le Seigneur...

L’enlèvement de l’Eglise de Jésus-Christ Ce que je rapporte dans les lignes...

34 - Le secret d’Evangéline à travers le j...

A toutes les jeunes filles qui souffrent trop de la vie…. A toutes celles q...

35 - L'Amour, une urgence

Luc 10 : 25 à 37 Grâce à la rapidité des communications modernes, la notion...

36 - A mes frères africains

Témoignages de la puissance de Dieu Une bonne année Tous nos lecteurs désir...

37 - Sommes-nous de bons bergers ?

Un bon berger Similitude et analogie entre Jésus, le bon berger, et les pas...

38 - Vingt-trois jours aux mains des pirat...

Marie Monsen est une missionnaire norvégienne qui a beaucoup voyagé comme é...

39 - Histoires d'artistes

La prédication d'un peintre C’était à Düsseldorf. Un peintre était debout d...

40 - L’amour de Dieu et de Jésus-Christ

Nous construisîmes, il y a quelques années, un lieu de culte, et nous désir...