La guérison dans l'Ancien Testament

" Je suis l’Eternel qui te guérit. "

C’est ainsi que le Dieu d’Israël se révèle à son peuple (Exode, chapitre 15, verset 26).

La guérison des malades est donc un témoignage de la présence de l’Eternel au milieu des siens.

La bénédiction de Dieu comprend le fait qu’il " éloigne la maladie " du sein de son peuple (Exode, chapitre 23, verset 25 ; Jérémie, chapitre 33, verset 6 ; 2 Chroniques, chapitre 7, versets 13 et 14).

Quand un fidèle est atteint d’une maladie c’est à l’Eternel qu’il en demande la guérison :

Un psaume de louange bien connu dit de l’Eternel :

Aie pitié de moi, Eternel ! Car je suis sans force ;

Guéris-moi, Eternel ! Car mes os sont tremblants. (Psaume, chapitre 6, verset 3).

C’est Lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies. (Psaume, chapitre 103, verset 3).

C’est Lui qui " envoie Sa parole et qui guérit. " (Psaume, chapitre 107, verset 20).

Le fait que l’Eternel est toujours " celui qui guérit " ne s’oppose pas, par principe, à l’exercice de la médecine.

Il y avait en Israël des médecins et des médicaments.

Galaad semble avoir été renommé pour ses médecins et pour ses baumes (Jérémie, chapitre 8, verset 22 ; chapitre 46, verset 11).

Esaïe (chapitre 1, verset 6) fait allusion à des pansements qu’on appliquait sur les plaies vives.

Ezéchiel nous décrit la manière de bander un bras cassé (chapitre 30, verset 21).

Mais toujours, même quand la guérison était le résultat d’une médication, l’Israélite en attribuait l’honneur à Dieu.

On peut se faire soigner par les médecins mais jamais il ne faut oublier de remettre son sort à l’Eternel.

L’auteur du livre des Chroniques blâme violemment la conduite du roi Asa, qui " pendant sa maladie, au milieu de grandes souffrances, ne chercha pas l’Eternel mais alla consulter les médecins (2 Chroniques, chapitre 16, verset 22).

Jésus, fils de Sirach, qui écrit vers 90 avant Jésus-Christ, dans un livre qui n’est pas inspiré, mais dont les indications sont précieuses pour comprendre l’Ancien Testament, reproduit une démarche inverse : quand on a prié le " Seigneur qui guérit ", il n’y a aucune raison de se dispenser du médecin :

" Mon Fils, si tu es malade, ne soit pas négligent,

Mais prie le Seigneur, car c’est lui qui guérit.

Abandonne le mal pour la droiture

Et purifie ton cœur de tout péché ;

Offre de l’encens, de la fleur de farine

Et de larges sacrifices, suivant tes moyens ;

Puis accepte l’intervention du médecin

Car lui aussi a été créé par le Seigneur.

Qu’il ne te quitte pas, car tu as besoin de lui.

Il arrive parfois que son intervention a du succès

Car lui aussi prie le Seigneur

De le faire réussir à soulager le malade

Et à le guérir afin d’avoir de quoi vivre.

C’est celui qui pèche devant son créateur

Qui traite le médecin avec mépris.

Nous possédons d’assez nombreux récits de guérison.

Souvent la guérison est accordée à la suite de l’intercession d’un homme de Dieu.

C’est le cas d’Abimélek, roi de Guérar, qui fut guéri, lui et tous ceux de sa maison, parce qu’Abraham avait prié Dieu pour lui et les siens (Genèse, chapitre 20, verset 17).

De même Dieu accorde à Moïse la guérison de sa sœur Marie, frappée d’une lèpre blanche comme la neige, parce qu’il a crié à son Dieu : " Guéris-la " (Nombres, chapitre 12, verset 15).

C’est encore par la prière (2 Rois, chapitre 20, verset 5) que le roi Ezéchias, malade et sur le point de mourir, eut une guérison complète et vis sa vie prolongée de quinze années.

Il semble que Job fut rétabli dans sa santé après qu’il eut prié pour ses amis (Job, chapitre 42, verset 10).

En d’autres occasions la guérison est plus compliquée.

Elisée commande au général syrien Naaman de se tremper sept fois dans le Jourdain afin d’obtenir la purification de sa chair (2 Rois, chapitre 5).

Elie guérit le fils de la veuve de Sarepta chez laquelle il s’était réfugié (1 Rois, chapitre 17).

L’enfant atteint d’une maladie violente ne respirait plus. Le prophète couche l’enfant sur un lit, prie l’Eternel, s’étend trois fois de suite sur le malade, invoque à nouveau son Dieu et l’enfant est guéri.

Elisée (2 Rois, chapitre 4), guérit le fils de la Sunamite.

L’enfant atteint d’une insolation meurt. Prévenu par la mère, le prophète envoie Guéhazi, son serviteur, avec l’ordre de placer son bâton sur le visage de l’enfant.

Peine perdue. Elisée arrive à son tour, s’enferme dans la chambre et prie l’Eternel.

Il se couche sur l’enfant, bouche contre bouche, yeux contre yeux, mains contre mains.

Après un temps d’interruption, il renouvelle ces gestes.

L’enfant éternue, ouvre la bouche ; il est guéri.

Que conclure de cette étude biblique ?

Que Dieu est toujours l’auteur unique de la guérison même quand celle-ci est obtenue par un " canal humain ".

Que jamais il n’y a de guérison miraculeuse sans prière adressée humblement à l’Eternel.

André CORNETTE

Vous l'a-t-on jamais dit ?

Un campement de bohémiens était venu s’établir à la porte d’une ville.

Tandis qu’une dame leur achetait quelques objets, elle apprit qu’un des leurs était malade ; elle demanda qu’on lui permît de le voir.

" Que voulez-vous faire, lui dit avec humeur le plus âgé de la bande, lui parler de religion ?

- Non, pas de religion.

- De quoi donc ?

- De Jésus.

- Alors vous pouvez y aller, mais si vous parlez de religion, je lâche mon chien sur vous ! "

Ce n’était pas rassurant !

Elle se dirigea vers la voiture qu’on lui désigna et trouva le jeune homme couché.

Il était évidemment bien près de sa fin ; pâle, les yeux clos, il semblait déjà mort.

Elle se pencha vers son oreille et lentement lui récita ces paroles de Jésus :

" Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. "

Cinq fois elle lui répéta ces mêmes paroles sans obtenir de réponse.

A la sixième fois, pourtant, il ouvrit les yeux et sourit, puis elle l’entendit articuler faiblement : " Et je ne l’ai jamais remercié ! … Mais personne ne me l’avait dit ! …. Oh ! je le remercie de tout mon cœur. Moi un pauvre bohémien. Quel amour !... Merci ! … Merci ! …"

Il referma les yeux pendant que cette dame priait à côté de lui et murmura encore : " C’est cela. "

Le lendemain quand elle revint, elle apprit qu’il était mort ; il avait été tranquille jusqu’à la fin.

Comme pour le brigand crucifié, les paroles de Jésus avaient trouvé le chemin de son cœur ; comme lui, il avait répondu au premier appel que le Sauveur lui adressait, et cru que Jésus, le don de Dieu, était aussi pour lui.

On ne le lui avait jamais dit.

Combien y a-t-il de gens de tout âge et de toute condition qui ont été baptisés, enseignés et auxquels on ne l’a jamais dit !

On parle souvent de religion, de ses pratiques, mais rarement du Sauveur lui-même, du salut gratuit qu’on reçoit par la foi.

Vous l’a-t-on jamais dit ?

Dieu vous aime. Il se plaît à pardonner et à sauver.

Pour vous, il a envoyé son Fils ; pour vous, il l’a livré au supplice de la croix.

Et maintenant, il vous appelle, il vous attend ; il est prêt à vous recueillir.

Vous l’a-t-on jamais dit ?

On ne peut être sauvé que par le Sauveur ; non pas par les pratiques de la religion, par des devoirs, par des prières, par de bons sentiments mais par le Sauveur seul.

Si vous vous confiez en Lui, Lui vous sauvera.

Vous l’a-t-on jamais dit ?

Croire en Lui, c’est accepter le pardon et le salut qu’Il vous a acquis, et qu’Il vous donne, puis lui soumettre votre cœur et votre vie pour qu’il vous conduise dans le bon chemin.

Vous l’a-t-on jamais dit ?

Ce Sauveur tout puissant qui vous délivre de la condamnation éternelle et des vices dont votre cœur est plein, ce Sauveur est facile à trouver, Il est auprès de vous ; vous pouvez vous adresser à Lui comme si vous le voyiez, Il vous recevra qui que vous soyez.

Et si on vous l’a dit, avez-vous jamais remercié Dieu ?

Ce pauvre garçon qui entendit parler pour la première fois de l’amour de Dieu, s’écria : " Et je ne l’ai jamais remercié ! "

Et vous, si vous savez ces choses, peut-être depuis longtemps, dites aussi : " Merci ".

Un merci qui entraine le don de votre cœur à Dieu, une entière confiance à ce Sauveur, l’obéissance absolue à Jésus, un merci qui transforme votre vie !

Henri NICK

Un J3 récalcitrant

" … Lui (Jésus) qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois (la croix) afin que morts au péché, nous vivions pour la justice. " (1 Pierre, chapitre 2, verset 24).

Il appartenait à une brochette de dix dont l’aîné n’avait pas dix-huit ans.

Et c’était lui, l’aîné : grand type à la tête échevelée, au regard candide.

Par une froide journée d’hiver, je pénétrai dans leur " chauffoir ", situé au rez-de-chaussée nord d’un vieux bâtiment patiné, au fronton duquel on lit cette inscription lapidaire :

Maison d’Arrêt et de Justice que les méridionaux facétieux traduisent plaisamment :

Arrêt : virgule,

Justice : point.

Mais c’est toujours un point de suspension désagréable pour les occupants ; il reste encore un peu de vertu morale sur la terre…

" Bonjour, jeunes gens… que faites-vous donc ici ? …. Voyons, ne seriez-vous pas mieux chez vous ?

- Oh si, monsieur, mais. "

- Je m’assieds sur une banquette… de propreté douteuse, et j’interroge à la file.

Pauvres adolescents !

Presque tous font partie de familles nombreuses – de 5 à 8 enfants mineurs – La mère est souvent seule au logis, tandis que le père généralement gros buveur ou débauché, a quitté pour toujours le foyer familial…

Et la nichée de vagabonder, de marauder à qui mieux mieux dans les alentours et de tomber parfois dans les filets du garde-champêtre, voire, comme c’est ici le cas, dans une redoutable prison.

" … Et que faites-vous dans la journée ?

- Vous le voyez, monsieur, rien. Nous grelottons c’est tout.

- Eh bien ! Mes amis, des " Jeunes " ne doivent jamais trembler : ni devant le froid, ni devant la peur, ni surtout devant le travail.

" Vous travaillerez !

" Voici un pavé, des bancs, des étagères, une poubelle… tout cela doit être lavé, brossé, nettoyé, astiqué, et quand c’est fini, on recommence, je vais en parler au surveillant de service, etc., à bientôt.

" En attendant, " en chambre ", faites du mouvement, de la gymnastique… nîmoise ou suédoise, peu importe ; marchez, sautez, courez – en rond où en long – jouez à la friction, au massage, et … hardi, les gars ! "

Huit jours plus tard. Résultats insuffisants :

" Pas de brosse, ni de serpillère, monsieur.

- … Ni de bonne volonté, non plus, sans doute. Hein ! … Il faut obtenir tout cela et, sans délai… "

… Et sans délai, on l’a eu, même avec usure, puisqu’un petit poêle de fortune a été installé dans la grande pièce nue.

Dès lors, le cercle se forme autour du fourneau allumé, et le visiteur, assis, peut parler et écouter à l’aise tranquillement.

Tranquillement ? C’est une autre affaire.

Le chef de la bande – l’aîné dont je parlais tout à l’heure – muni de son tisonnier de cuisine, ne cesse de taquiner l’appareil dont les couvercles circulaires dansent sans arrêt.

Le déficient garçon ne peut suivre même mes développements enfantins.

Et c’est alors que je l’interpelle sur un ton majeur.

" Mon ami, lui dis-je, écoute donc une histoire que je n’ai pas inventée et que ton attitude agaçante me remet en mémoire :

" Un grand gaillard comme toi, avait une mère qui l’aimait beaucoup, beaucoup.

Mais elle avait des prétentions légitimes, des ambitions toutes maternelles à l’endroit de son fils qu’elle aurait voulu parfait.

Pour son éducation, pas de concessions faciles, de demi-mesures.

Or, un jour que son enfant chéri avait soustrait pour la … nième fois, des jouets ou autres objets de valeur à ses camarades, elle lui lança, imperturbablement, cette apostrophe cinglante :

" Vois-tu Pierrot, si je trouve encore dans tes poches des produits troqués ou volés, eh bien, crois-le, ce tisonnier, rougi au feu, te transpercera la main ! … Aux grands maux, les grands remèdes ! "

" Et la menace fut suivie d’effet…

" Certain soir, à l’improviste, Pierrot – l’insouciant, l’incrédule, le désobéissant – fut fouillé par sa mère, méfiante, devant une cuisinière chauffée au maximum…

Impossible de cacher la faute et d’esquiver la sentence.

" Arrive ici, tricheur, trompeur, incorrigible ; donne-moi ton bras, voleur impénitent… Il faut séance tenante – c’était annoncé – payer les larcins et les incartades ! … "

" Et la main, implacable, de s’emparer du tisonnier plongé dans la braise ardente, et de le planter résolument, courageusement dans… dans…. l’autre main… de la mère frémissante, épargnant ainsi celle de son Pierrot consterné.

Un léger crissement des chairs, un peu de fumée âcre, un cri de douleur… et des regrets cuisants – oh ! Combien ! – chez le réchappé confondu !

" … L’amour d’une mère, eh bien, le voilà, mes enfants, dans toute sa beauté.

" Pour corriger son Pierrot aimé, elle est allée, cette mère, jusqu’au sacrifice sanglant, et ce sacrifice a porté ses fruits heureux : le fils a retenu, pour sa conduite future, c'est-à-dire pour toujours, la scène douloureuse du tisonnier.

" Le fer rouge appliqué sur la main coupable n’aurait fait qu’endurcir encore un cœur de pierre et allumer ou attiser une haine peut être inextinguible.

Eh bien, jeunes gens, il est une autre histoire plus tragique et plus émouvante encore.

Ecoutez-la : votre attention recueillie me porte à vous la résumer en peu de mots : on vous la développera plus tard.

" Savez-vous comment Dieu, le Père de tous les hommes, s’y est pris pour les sauver, car tous étaient perdus à cause de leurs fautes accumulées ?

Il s’est livré lui-même, un jour, dans la personne de son fils, Jésus-Christ.

Le sang versé sur une croix, au Calvaire de Jérusalem, a payé tous les péchés de l’humanité.

Celui qui croit cela, et le prouve par une conduite sans reproches, possède la vie, une vie véritable, éternelle et bienheureuse. "

Le J3 récalcitrant, comme ses camarades subjugués, semblent comprendre et saisir cet insondable mystère de l’amour chrétien.

Leur physionomie générale en est comme transfigurée ;

Devant l’insuffisance du serviteur, l’Esprit de Dieu opère.

Puisse-t-il agir dans le cœur de beaucoup de lecteurs !

E.J. ROUVERAND – le Relèvement

De l'anarchie à l'évangile

Histoire d’un ouvrier parisien.

Je suis né en 1855, à Paris, de parents belges.

Je reçu mon instruction primaire à l’Ecole des Frères, et fus même enfant de chœur à l’Eglise Sainte-Marie des Batignolles, jusqu’à ma première communion.

Je fus à même de remarquer la manière de vivre de certains membres du clergé, que je voyais de près, et pus ainsi me rendre compte que, chez plusieurs, la pratique était loin de correspondre à la théorie.

Vers la même époque, se produisit un scandale clérical effroyable.

Ce fait, joint à mes précédentes observations, acheva de me dégoûter de toute religion.

Je devins apprenti menuisier, et l’atelier continua à m’affermir dans mes idées antireligieuses : je perdis tout idéal moral.

Mais, comme l’homme a besoin de lutter pour quelque chose de plus grand que lui, j’entrai dans le mouvement ouvrier, et même je devins anarchiste.

A la suite d’actes de propagande par trop violents, coïncidant avec des troubles graves en Belgique, je fus expulsé de France, par décret du Ministre de l’Intérieur (30 mars 1886).

L’année suivante, je fus autorisé à rentrer à Paris, à la condition que je cesserais de m’occuper de politique.

Je fus mis sous la surveillance de la Préfecture de police.

Mais ne plus m’occuper de politique, abandonner " la lutte de classe ", voilà qui était bien difficile à un tempérament comme le mien !

Plusieurs fois, mes camarades durent me recommander la prudence et, même me l’imposer…

A la suite d’une chute de 3 mètres de haut, je fus alité chez moi pendant six semaines, après quoi je pus reprendre mon travail.

Mais quelques jours après mon retour à l’atelier, et subitement, je fus atteint de paralysie et transporté à la Salpêtrière, où l’on ne me garda pas.

J’allai d’hôpital en hôpital, toujours immobilisé sur un lit, et je continuai à faire de la propagande anarchiste.

Après de longs moins de traitement sans aucune amélioration, le professeur Dieulafoy, membre de l’académie de Médecine, qui me traitait, dut me faire cette déclaration : " La science a fait pour vous tout ce qu’elle a pu, " ce qui signifiait que j’étais incurable.

On m’envoya pourtant à l’Asile de convalescence de Vincennes ; c’est là que pour la première fois de ma vie, je fus mis en rapport avec un chrétien évangélique.

J’essayai de l’amener à mes idées anarchistes ; mais mes efforts furent vains, Dieu merci.

Et c’est lui, au contraire, qui par son simple témoignage, donna le premier coup à mes convictions erronées.

Je fus surpris de trouver un homme à la fois si intelligent, si convaincu, si ferme dans sa foi, laquelle ne ressemblai en rien aux superstitions dont on avait nourri mon enfance.

Je n’ai jamais revu ce brave homme. Combien de fois n’ai-je pas souhaité de le rencontrer de nouveau, et de faire avec lui meilleure connaissance !

Rentré chez moi, mes patrons firent des démarches pour me faire admettre dans un établissement d’incurables.

Imaginez qu’elle était ma détresse morale, à la perspective d’être privé de ma femme et de mes quatre enfants, qui devaient pourvoir à leur subsistance sans que je ne pusse rien faire pour eux !

C’est alors que les voisins conseillèrent à ma femme de me faire conduire au Dispensaire de la Mission populaire évangélique, rue de l’Avre, à Grenelle.

Je refusai d’abord en m’appuyant sur la déclaration du grand docteur : " La science a fait ce qu’elle a pu. "

Enfin, sollicité de nouveau, je me laissai conduire par ma femme à ce dispensaire, dont on ne m’avait pas fait connaître le caractère religieux, car alors mes principes se résumaient en ces deux mots : " Ni Dieu, ni Maître, " et je n’aurais pas accepté d’aller dans une maison chrétienne, même pour y être traité gratuitement.

Ce fut le 26 février 1890, que je me rendis au dispensaire, où je fus obligé d’entendre la lecture de l’Evangile, par l’excellent docteur Estrabaud.

Il lut le chapitre 5 de l’Evangile selon saint Jean, où est racontée la guérison, opérée par Jésus-Christ, du paralytique de Bethesda, qui avait été malade pendant trente-huit ans.

Curieuse coïncidence ! J’étais malade, moi, depuis trente-huit semaines, jour pour jour.

L’explication de ce récit, faite par le docteur, et s’appliquant à chaque malade, me troubla.

Puis la consultation commença.

Mon tour arrivé, le docteur Estrabaud confirma la déclaration du docteur Dieulafoy ; mais il ajouta que, même si la science était impuissante à me guérir, Dieu pouvait le faire, comme il l’avait fait pour le paralytique de l’Evangile… !

A partir de ce jour, je sentis une amélioration très nette dans mon état.

Je revins au Dispensaire, et plusieurs chrétiens (tous partis maintenant pour être avec le Seigneur) prièrent pour moi.

Notamment le colonel Paschkoff, l’ancien chambellan du Tsar, chassé de Russie par l’intolérance cléricale, à cause de sa foi évangélique, et qui vivait à Paris dans l’exil, en faisant beaucoup de bien par sa parole, son exemple et sa grande charité.

M. Louis Sautter, ingénieur civil retiré des affaires, qui consacrait tout son temps et toutes ses forces à l’œuvre de Dieu.

Et Mme Pastaud, chrétienne dévouée, véritable servante des pauvres.

Ils demandaient à Dieu, non seulement ma guérison, qui déjà était en bonne voie, mais surtout ma conversion.

Enfin, le 6 avril 1890, Dieu exauça ces prières.

La réunion, ce soir-là, était présidée par M. Louis Sautter, assisté de M. J. Sainton.

Ce dernier expliqua les paroles du Sauveur ; " Hors de moi vous ne pouvez rien faire… Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé ", (Jean, chapitre 15, versets 5 et 7).

Il chanta ensuite le chant :

Le ciel était voilé,

La route était obscure ;

Voyageur, désolé,

J’errais à l’aventure.

Chaque arbre du chemin

Était une menace,

Et je cherchais en vain

La porte de la Grâce…

Ruben Saillens

Ce chant, ces paroles, dépeignaient l’état de mon âme.

Aux appels de M. Sainton, j’eus peine à attendre qu’il eût fini.

Je me levai comme mû par un ressort ; je déclarai que toute ma vie n’avait été qu’une offense envers Dieu, que je ne méritais pas sa clémence, mais puisque par Jésus je pouvais Lui demander tout ce que je voulais, comme Il avait déjà exaucé les prières pour la guérison de mon corps, je demandais à Dieu de m’accueillir et de faire de moi une nouvelle créature, en précisant que, si jamais je devais encore blasphémer son saint Nom, il m’ôtât plutôt l’usage de la parole.

L’exaucement fut complet.

Mes derniers préjugés étaient tombés.

J’acceptai avec foi et reconnaissance le salut éternel qui nous a été acquis par le sacrifice de Jésus sur la croix.

Depuis, je n’ai eu aucun effort à faire pour être guéri de l’envie de jurer ; elle ne m’est jamais revenue.

Quelle date mémorable pour moi !

Je pus, dès ce moment, reprendre l’exercice de mon métier.

Depuis cette époque, j’ai eu des épreuves de toutes sortes, et même les maladies ne m’ont pas été épargnées, mais elles n’ont fait que confirmer et affermir ma foi en Celui qui est le Tout-Puissant et qui ne nous éprouve que pour nous attirer à Lui.

L’arrêté d’expulsion qui avait été pris contre moi fut rapporté le 12 décembre 1893, les autorités, ayant acquis la certitude que je ne m’occupais plus de politique ni de propagande anarchiste.

Je n’ai pas cessé depuis ma conversion de jouir de la paix intérieure, plus précieuse que toutes les richesses du monde.

Dieu a pourvu à tous mes besoins et à ceux de ma famille ; plusieurs de mes enfants ainsi que ma chère femme, ont, de leur propre gré, embrassé la foi chrétienne.

Je n’aurais voulu les y contraindre pour rien au monde : car qu’est-ce qu’une religion imposée ?

Mais j’ai fait tous mes efforts pour les amener à mes convictions et je n’ai pas eu beaucoup de peine.

Notre foyer n’a jamais été plus heureux.

Et tout cela, grâce à l’Evangile, c'est-à-dire à la Bonne Nouvelle, (car c’est là ce que ce mot signifie) – La Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu, révélé et réalisé par Jésus-Christ, mon Sauveur.

J. B. FLAMENT

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