Au chevet d'une mourante

Dans la ville de **** vivait une jeune femme entourée de tout ce qui peut embellir cette vie.

Elle était riche, pleine de santé, d’un caractère aimable et elle venait de faire un bon mariage.

Elle avait tout, – sauf la seule chose nécessaire.

Elevée par une mère pieuse, elle ne l’avait jamais écoutée.

Son mariage avait été pour elle une joyeuse émancipation ; elle était heureuse de se sentir libre et de pouvoir jouir de la vie.

Son bonheur ne fut pas de longue durée.

Huit jours après son mariage elle fut atteinte d’une maladie aigüe.

Les médecins signalèrent de suite l’imminence du danger. – Son père et son mari défendirent à sa mère de dire à la malade un mot qui pût lui révéler la gravité de son mal ; ce ne fut qu’à cette condition qu’on lui permit de soigner sa fille ; de plus ils la surveillaient de près.

Cruellement blessée, la pauvre mère ne savait que faire.

Trois jours s’étaient écoulés dans une terrible angoisse, et le mal avait fait des progrès si rapides que l’issue n’était plus douteuse : le médecin ne conservait plus aucun espoir.

La malade n’avait pas la moindre idée que l’heure du départ fût si proche ; elle tendait une oreille avide aux espérances de rétablissement que lui donnait son docteur.

Dans ce moment, la pauvre mère ne put plus se contenir : " Ma fille, ma fille ! On te trompe ! " s’écria-t-elle.

Ces mots furent une révélation pour la malade. " Je vais donc mourir ", dit-elle.

" Vous la tuez, dit son mari avec brutalité, sortez ", et saisissant sa belle-mère par la main, il l’entraînait hors de l’appartement.

" Ma mère, s’écria la mourante, en tendant les mains, viens ! viens ! je te veux, rien que toi ! "

Désarmé par ces paroles, le mari n’osa continuer ; il croisa les bras et laissa faire.

- Ma mère, je vais donc mourir ! Il n’y a plus d’espoir ?...

- La mère prit la main de son enfant : " Mon enfant, lui dit-elle, puisque je ne puis pas t’avoir sur la terre, je voudrais t’avoir dans le ciel "

- " Cette femme est folle dit le médecin, elle veut donc tuer sa fille ! "

" Taisez-vous, Monsieur, dit la malade ; puis se reprenant : je vous demande pardon ; recevez mes remerciements pour vos soins ; mais le cri de ma mère m’a révélé ce que vous vouliez me cacher. Je veux être seule avec elle…. Il le faut ! "

Les assistants se retirèrent, et seules, en présence de Dieu, la mère et la fille parlèrent de leur séparation prochaine, et la pauvre mère vit naître dans le cœur de son enfant la foi dans son Sauveur.

A dater de ce moment, la jeune femme ne voulut plus que sa mère la quittât ; une transformation complète s’était opérée en elle.

" Ne pleurez pas, disait-elle à son mari, je vais habiter un beau pays ; mon cœur est plein de joie… vous croyez que je délire, non, non, je ne délire pas…. Je suis heureuse. Merci mère chérie, pour ton courage ! Merci pour ton amour ! "

Quand survint le délire qui précédait l’agonie, elle ne parlait que de Jésus, de son amour ; elle croyait voir des anges lui portant des couronnes, et elle remit son âme à son Sauveur, avec un chant de triomphe.

Elle ne s’endormit sur la terre que pour se réveiller dans le ciel.

Encore une âme pour laquelle la vérité a triomphé !

Trompée ! Trompée par son propre cœur, trompée par son mari, par son père, par le monde, par le diable, sa fin eut été la perdition éternelle, si Dieu n’avait dévoilé tous ces mensonges.

Pour elle aussi la croix du Calvaire a été son refuge, et Jésus crucifié s’est encore montré le Sauveur tout puissant.

Un diplomate

Un diplomate célèbre était près de sa fin.

Il n’avait jamais pensé à la mort, mais la mort pensait à lui, comme elle pense à nous, et un jour il comprit qu’elle frappait à sa porte.

Il fit venir un savant croyant de sa connaissance.

- Mon cher monsieur, lui dit-il, je me sens très malade ; il faut, je le crains, me préparer à une mort prochaine, et je désire que vous m’entreteniez de sujets religieux ; mais, pour vous éviter une peine inutile, je dois vous prévenir que je ne veux pas entendre parler de Jésus-Christ.

- Vous faites bien de me le dire, répondit l’autre, car je vous en aurais parlé de suite. Puis-je au moins vous parler de Dieu ?

- Certainement, dit le malade ; j’ai toujours eu une grande vénération pour l’être suprême.

- Voilà donc un point sur lequel nous sommes d’accord, dit- le visiteur, et il se mit aussitôt à parler de l’amour de Dieu pour les hommes, avec tant de charme, que le malade le pria de revenir au plus tôt.

Le lendemain, en effet, il revenait.

- Je vous assure, lui dit le malade, que j’ai attendu votre retour avec impatience.

L’entretien qui roula sur la sagesse de Dieu, sa toute-puissance, sa toute-science, le remplit d’une crainte respectueuse.

Il prenait un intérêt toujours plus vif à ces conversations.

Le troisième jour, vers la même heure, le pasteur renouvelait sa visite.

Cette fois, il lui parla de la sainteté sans tâche de Dieu, qui ne peut supporter la moindre souillure, et le jour suivant il insista fortement sur l’inflexible justice de l’Etre suprême.

Le malade commença à trembler.

- Mais, monsieur, interrompit-il, si le Tout-Puissant est réellement aussi saint et juste que vous le dites, je suis perdu !

Le visiteur se retira silencieusement.

Un jour se passa, puis un autre, et il ne reparaissait pas.

Le malade l’attendait dans l’angoisse.

Enfin il le fit chercher.

- Qu’est-ce qui vous a empêché de revenir ? demanda-t-il dès qu’il le vit. Mon esprit n’est plus qu’un chaos ; il me semble être déjà en enfer, ou plutôt l’enfer est déjà dans mon cœur.

Pour l’amour de Dieu, dites-moi quelque chose qui me soulage, si vous le pouvez.

- Je ne puis rien retrancher de ce que je vous ai dit ; bien que plein de patience et d’amour, Dieu est un être saint et juste, qui doit nécessairement condamner les méchants.

Je pourrais bien vous dire d’autres choses plus consolantes ; mais comme vous m’avez défendu de vous en parler, je suis obligé de vous laisser dans cet état, jusqu’au moment où la mort fixera votre destinée éternelle.

- Oh non, s’écria le malade, dites-moi s’il me reste le moindre espoir.

- Certainement, il y a de l’espoir ; mais il faut que je vous parle de Jésus-Christ.

- Eh bien ! parlez-m’en ; dites-moi ce que vous voudrez, pourvu que je sorte de cet enfer !

Et, auprès de ce lit de mort et de ce cœur désespéré, le savant put parler de la bonne nouvelle du salut, que Jésus-Christ est venu apporter au monde et a réalisé par son sacrifice.

- C’est pour des pécheurs tels que vous que Jésus est venu sur la terre et qu’il a versé son sang sur la croix. Croyez en lui, acceptez-le comme votre Sauveur, et vous recevrez le pardon de vos péchés.

Le mourant écoutait avidement ces paroles.

A mesure qu’on lui parlait, la paix entrait dans son cœur, le calme se faisait, et ce Jésus, dont il n’avait pas voulu pendant la vie, fut Celui qui, sur son lit de mort, lui ouvrit la porte du ciel.

" Il n’y a de salut en aucun autre. "

Le salut est en Jésus-Christ

Ecoutez encore l’histoire suivante :

Il ne manque pas de gens qui prétendent être en règle avec Dieu, sans s’être soumis au Christ.

Une dame alla visiter un pauvre homme nommé Jean Lorrain.

Elle le trouva très malade.

Après lui avoir parlé de sa santé pendant quelques instants, elle aborda les sujets religieux.

Il déclara sans hésiter, que sous ce rapport, il était tranquille et il n’avait pas peur de mourir, puisqu’il n’avait jamais fait tort à personne.

La dame écouta sans rien dire l’étalage que fit Jean Lorrain de toutes ses vertus, puis elle lui proposa de lire quelques passages du Nouveau Testament.

Il ne fit pas d’objection, et elle lut très lentement et en scandant les mots du chapitre 3 de l’Epître de Paul aux Romains, au commençant au verset 9 :

Il est écrit : il n’y a point de juste, pas même un seul…. excepté Jean Lorrain.

Nul n’est intelligent, nul ne cherche Dieu… ; excepté Jean Lorrain.

Tous sont égarés, tous sont pervertis, il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul…. excepté Jean Lorrain.

Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu…  excepté Jean Lorrain.

Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi…. excepté Jean Lorrain.

Il n’y a point de distinction, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu…. excepté Jean Lorrain.

Et ils sont justifiés gratuitement par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ … Excepté…

- Arrêtez, arrêtez, Madame, supplia le malade d’un ton angoissé.

Affectant la surprise, la dame demanda ce qu’il y avait :

- J’essaie seulement de mettre ensemble ce que vous dites et ce que Dieu dit, ajouta-t-elle. Dieu dit : Tous ont péché. Vous dites que vous n’avez rien fait de mal, ce doit donc être : tous, excepté Jean Lorrain.

La visiteuse dit encore quelques paroles, puis elle quitta le malade.

Lorsqu’elle le revit, quelques jours après, elle fut étonnée de voir son visage joyeux.

Il l’attendait avec impatience, pour lui dire l’effet qu’avait produit sur lui les paroles qu’elle avait lu dans la Bible.

Ses yeux s’étaient ouverts ; il avait vu quelle était sa véritable situation à l’égard de Dieu, et il avait accepté Jésus comme le seul qui pût le justifier devant Dieu.

" La joie et la paix, la vraie, dit-il, ont rempli mon cœur depuis que je me suis confié à mon Sauveur ! "

Quelques jours plus tard, il mourrait, en louant le nom de Celui qui est l’ami des pécheurs, et qui a dit : " Ce ne sont pas les justes que je suis venu appeler à la repentance, mais les pécheurs. "

La religion et les habitudes religieuses ne sauvent pas quelques qu’excellentes qu’elles puissent être, l’argent ne sauve pas, l’honnêteté ne sauve pas.

Il n’y a pas d’autre Sauveur que moi, dit Jésus.

Il pardonne, il nous régénère en nous donnant son Esprit, il change notre cœur et nos goûts.

Il nous rend capable de faire et d’aimer la volonté de Dieu, il sauve le buveur de la boisson, l’orgueilleux de l’orgueil, le menteur du mensonge, l’impur de l’impureté et l’honnête homme de sa bonne opinion de lui-même.

S. DELATTRE

Mort pour nous qui étions des méchants

Dans une assemblée d’instituteurs évangéliques, M. Stoecker, prédicateur de la Cour, raconta l’histoire suivante.

C’était par un jour d’automne humide et froid, l’obscurité s’étendait déjà dans les rues de notre grande ville, lorsque je fus appelé auprès d’un malade.

Une femme simplement vêtue entra et me dit en termes d’une certaine élégance que le malade qui me faisait chercher était un jeune typographe, qui demeurait chez elle depuis la Saint-Martin de l’année précédente.

Dès le principe, ce locataire aux joues étroites et qu’elle entendait continuellement tousser et cracher, ne lui avait pas bien plu ; mais maintenant il était depuis quinze jours au lit, sans plus se lever, et probablement ne se rétablirait pas.

Elle lui avait un jour donné, en même temps que les journaux, un de mes sermons à un pfennig, et après avoir lu, il avait exprimé le désir de me voir.

" Je crois qu’il veut vous confesser quelque chose, " remarqua encore la femme.

" Vous avez déjà gagné sa confiance. "

Je suivis aussitôt mon guide.

Dans une maison de derrière de la Wilhelmstrasse, au deuxième étage, je trouvai le jeune homme au lit, misérable et fatigué, les cheveux humides et en désordre collés autour des tempes, les mains transparentes ; les yeux seuls brillaient d’un éclat vif, mais peu naturel.

" Un phtisique à la dernière période de sa maladie " telle fut mon impression immédiate.

Il se passa un temps assez long, à cause de sa toux opiniâtre, jusqu’à ce qu’il pût m’exposer sa détresse et me dire ce qu’il demandait de moi.

Il venait de la province, de la contrée de Luckenwalde, son père était un homme pieux et brave, menuisier de son état.

Lui-même s’ennuyait trop à la maison, il était venu dans la ville, avait voulu voir une bonne fois ce qu’était la vie, mais aussi en jouir à fond, et maintenant il se trouvait dans l’état où je le voyais.

" Oh ! J’ai si peur de mourir, monsieur le pasteur, j’ai une si terrible peur de la mort ! je ne sais absolument pas que faire ! " s’écria-t-il.

Je lui citai alors ces paroles : " Jésus dit : Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort. "

" Mais cette parole ne me concerne pas, dit alors le malade ; j’étais déjà dans ma jeunesse un si mauvais garçon.

Quand mon père lisait la prière du matin ou du soir, je me suis souvent moqué de lui par derrière, j’ai raillé les paroles de la Bible et les ai tournées en ridicule.

Maintenant, le souvenir de ces choses me brûle comme du feu.

Comment pourrais-je me consoler, au moyen de la parole Dieu, de cette parole que j’ai foulée aux pieds ? "

Il me regardait avec une expression de désespoir ; je n’ai jamais vu un homme remué jusqu’au fond de l’âme et brisé par la douleur comme ce malade-là ; je fus rempli de la plus profonde compassion pour lui.

Il est vrai que je savais que précisément dans cet état, le cœur froissé et brisé, il était agréable à Dieu, mais comment trouver maintenant la parole de l’Ecriture propre à le relever et à l’éclairer dans ses ténèbres ?

C’est alors que me vint à l’esprit le passage de Romains, chapitre 5, verset 6 : " Car lorsque nous étions encore sans force, Christ est mort en son temps, pour nous quoi étions des méchants. "

Je lui citai ce verset.

" Ces paroles sont-elles quelque part dans la Bible ? " demanda-t-il.

" Oui, les voici " lui répondis-je, et je lui montrai le verset en question.

Et ce fut alors un spectacle saisissant que celui de ce malade lisant en tremblant et en bégayant mot à mot ce passage, pendant que je lui tenais les doigts et lui faisait suivre le texte dans le livre.

Aucun condamné à mort ne peut avoir lu avec une attention plus soutenue la lettre de grâce de son souverain.

" Oui, j’étais méchant, " dit-il encore une fois, mais il est pourtant écrit, " mort pour nous, qui étions des méchants ! "

Et ajoutai-je, " lorsque nous étions encore sans force ; vous étiez encore ignorant et ne pouviez pas alors mesurer la gravité de votre faute. "

C’est ainsi que peu à peu il devint plus calme et plus serein ; je lui administrai encore quelques autres remèdes efficaces tirés de la Parole de Dieu.

" Quand vos péchés seraient comme le cramoisi, ils seront blanchis comme la neige " (Esaïe, chapitre 1, verset 18).

" Où le péché a abondé, la grâce à surabondé " (Romains, chapitre 5, verset 20).

" Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi " (Jean, chapitre 6, verset 37).

Pour finir le malade fit encore une demande.

Il désirait quitter ce monde réconcilié avec les siens !

Je fis part avec joie de ce désir à son père, et peu de jours après arriva la sœur du malade apportant les plus affectueuses salutations de toute la famille.

Elle demeura auprès de son frère jusqu'à ce que la mort eût mis un terme à ses souffrances.

L’âme du malade était certainement sauvée, quand même elle l’était comme un tison tiré du feu.

De l'abîme à la cime

Depuis des mois, un homme en deuil assistait régulièrement à une réunion d’évangélisation.

Il écoutait bien, semblait très intéressé, mais, loin de profiter de l’invitation d’entrer en rapport avec l’orateur, il fuyait aussitôt la réunion finie, pour qu’on ne puisse pas l’aborder.

Cependant un jour, tout tremblant, il s’approcha de l’orateur et lui dit :

- Vous croyez ce que vous venez de prêcher, que Jésus-Christ efface les péchés de tous les hommes qui regardent à lui ?

- Absolument.

- Ah ! non, il y a des péchés qu’il ne peut effacer, il y a des pécheurs qu’il ne peut absoudre. Moi par exemple. Si vous connaissiez ma vie.

- Je n’ai pas besoin de la connaître. Je ne veux pas la connaître, et si vous la lui apportez d’un cœur repentant et confiant, en lui demandant de vous sauver, il vous répondra par le pardon, par l’affranchissement le plus complet.

- Cela n’est pas possible. Si vous connaissiez ma vie. Ecoutez-la, je vous en supplie.

Et il raconta…

Celui à qui il racontait eut de la peine à ne pas s’éloigner.

Il s’aperçut de ce mouvement de répulsion et dit :

- Vous voyez bien qu’il n’y a pas d’être aussi affreux que moi sur la terre et que pour moi il n’y a pas de salut.

- Moi qui suis un pécheur comme vous, mais qui pèche autrement que vous, j’ai des répugnances. Jésus-Christ, qui est saint, n’en a pas. Il vous accueillera et vous délivrera.

Il hocha la tête et répondit :

- Vous ne me reverrez plus.

Il disparut, en effet, pendant quelques années.

Lorsqu’il revint s’asseoir à la place qu’il avait occupée autrefois, il fut reconnu sans peine.

Il était toujours en grand deuil et sa figure portait encore l’empreinte de la même douleur.

Il partit sans rien dire à l’orateur, qui depuis longtemps avait appris à être discret avec ses auditeurs et à ne pas s’imposer à eux, le laissa partir sans lui adresser la parole, mais non sans demander à Dieu d’avoir pitié d’une si grande détresse.

Il revint quelques semaines après, accompagné d’une dame, qui désormais l’accompagna toujours.

Quoiqu’elle ne fût pas en deuil, ils avaient pourtant bien l’air d’être le mari et la femme, et un jour ils se présentèrent comme tels.

C’étaient et ce n’étaient pas de nouveaux mariés.

A la suite d’une condamnation particulièrement infamante qu’il avait encourue, elle s’était séparée de lui, avec les enfants, et, après un nouveau scandale, elle avait divorcé.

Mais elle ne perdait pas de vue " le père de ses enfants. "

Elle s’efforçait d’avoir régulièrement de ses nouvelles.

Ils se revirent devant la tombe d’un de leurs enfants.

Elle eût voulu l’appeler, alors que l’enfant était malade ; ses parents s’y opposèrent.

Mais malgré l’opposition de ses parents, elle lui avait fait part des funérailles.

Et il était là, osant à peine lever les yeux sur ceux qui l’entouraient et refoulant les larmes qu’il ne se sentait pas libre de verser comme tout le monde, lui, le justement réprouvé.

Cependant au moment de quitter le cimetière, il entendit une voix qui lui dit : " Je te pardonne. "

C’était la voix de sa femme.

Déjà il eût pu, devant elle, se rendre le témoignage qu’il faisait tout ce qui était en lui pour mériter son pardon, car malgré la puissance du mal qui le dominait encore, il n’était plus tout à fait l’homme qu’il avait été.

Mais sans rien répondre, il emporta dans son cœur ce pardon, auquel s’ajouta plus tard le pardon de Dieu.

Il fut vraiment un homme nouveau, de l’aveu même de ses beaux-parents, naturellement très mal disposés pour lui.

Sa femme renoua avec lui le lien légal, après que le lien moral avait été reconstitué.

Ensemble ils venaient à cette réunion, qui était pour lui, sinon le point de départ, du moins une étape de sa vie renouvelée.

Il continuait à porter le deuil qu’elle avait quitté depuis longtemps, et le porta jusqu’à sa mort.

Cette mort fut précédée de longues semaines de maladie, toutes semblables à la dernière partie de sa vie ; une tristesse profonde et une joie intense.

Laisser ceux qui, lui ayant pardonné, lui étaient d’autant plus chers, c’était le déchirement.

S’en aller à celui qui l’avait délivré de ses chaînes et retrouver auprès de lui l’enfant qu’il avait certainement contribué à tuer par son inconduite, c’était la félicité.

Mais au tout dernier moment, il n’y eut plus chez lui ni regret, ni désir.

Il se tourna vers sa femme et lui dit :

- Pardon ! Pardon !

Sa femme lui répondit par la plus tendre étreinte.

Alors, joignant les mains, il fit un effort pour relever la tête et balbutia : " Sois apaisé envers moi qui suis pécheur. "

Et il s’endormit pour se réveiller dans l’éternité.

Memor

La leçon du grand-père

Il y a quelque temps, j’ai vu mon gendre brûler une épine que j’avais plantée.

En fait, j’avais repiqué un cognassier qu’un ami roumain m’avait donné.

Mais peut-être à cause du long voyage, plus de 2000 kilomètres, et des trépidations de la route, la greffe n’a pas pris et l’épine a repris vie, et elle fut brûlée.

Cela m’a fait réfléchir, si nous ne sommes pas greffés sur Jésus, nous sommes réservés au feu éternel.

Lisez avec attention cette belle histoire ci-dessous :

Tous les ans, les quatre enfants Muller vont voir leur grand-père, dans sa belle campagne des environs de Paris.

Là, ils ont le plaisir, tous les ans, de revoir leurs homonymes ; ce sont des arbres du verger que le grand-père a plantés, l’un après l’autre, le jour de la naissance de chaque enfant.

On les appelait l’arbre de Marthe, l’arbre de Jeanne, l’arbre d’Emile, l’arbre de Jacques, et pour aller plus vite on a fini par les appeler Marthe, Jeanne, Emile, et Jacques.

Il s’est fait peu à peu un certain rapprochement entre les arbres et les enfants.

Il arrive au grand-père de dire par exemple : " Emile ne va pas droit cette année. "

Le grand-père parle de l’arbre ; Emile néanmoins baisse le nez, se sentant repris dans sa conscience.

Les enfants se sont aussi habitués à prendre pour eux les compliments ou les reproches adressés aux arbres.

Marthe ne se sent pas d’aise quand le grand-père dit un beau matin : " Marthe peut très bien se passer de tuteur ce matin, je vais le lui enlever. "

Enfin, le moment est venu de greffer les petits arbres.

Grand-père veut les greffer tous à la fois, pour avoir moins de peine, car ce n’est pas une année ou deux qui font beaucoup de différence sur un arbre.

C’est grand-père lui-même qui a soigné ses petits arbres ; il n’a jamais voulu les confier à son jardinier ; aussi est-ce lui-même qui va les greffer.

Tous les enfants se réunissent autour de lui pour assister à cette importante opération.

- Pourquoi veux-tu les greffer, grand-père ? demande Jacques, le plus petit.

- Pour qu’ils puissent produire de bons fruits ; sans cela ils ne produisent que des fruits amers ou surs.

L’opération fut longue.

Grand-père fit une entaille dans l’écorce des jeunes arbres, y introduisit un peu d’écorce d’un autre arbre qui, lui, portait des fruits délicieux, puis il enveloppa la plaie dans de la paille, bien serrée et liée comme un bandage autour de l’arbre.

- Voilà qui est fait, dit-il. Marthe, au lieu de porter de vilaines poires aigres, va porter de belles duchesses.

Jeanne, au lieu de porter de mauvaises prunes amères, va porter de belles reines-claudes. Emile portera de beaux abricots, et Jacques sera un beau pêcher, j’espère.

- Est-ce que ça lui fait mal, à l’arbre ? dit le petit Emile en se penchant vers son grand-père.

- Mais oui, tu as vu comme il a saigné quand j’ai coupé l’écorce. Suppose qu’on te coupe un peu de peau ; ne crois-tu pas que cela te ferait souffrir ?

Emile eut un léger frisson.

- Maintenant, dit le grand-père, il faut que ces petits arbres aient bien chaud et qu’ils mangent bien ; je vais leur mettre un peu de fumier au pied.

En rentrant à la maison, le grand-père se tourna soudain vers ses petits-enfants.

- Nous venons de greffer vos arbres ; quand serez-vous greffés, mes enfants ?

Marthe leva les yeux d’un air stupéfait.

- Comment, dit-elle, tu veux aussi nous greffer ?

- Est-ce qu’on nous coupera la peau ? dit Emile qui n’avait encore que sept ans.

Grand-père ne répondit pas directement à cette question.

- Si vous voulez, dit-il, je vous expliquerai comment vous pouvez, vous aussi, et devez être greffés.

Les enfants furent bientôt installés dans la petite salle à manger bien claire, autour du fauteuil de leur grand-père.

- Vous n’avez été, jusqu’à présent, commença le grand-père, que de petits sauvageons…

- Oh ! grand-père ! fit Marthe, qui se croyait une grande fille raisonnable.

- Oui, insista grand-père, même toi, Marthe, tu ne peux porter que des fruits amers ou surs, comme les arbres qui n’ont pas encore été greffés…

- Qu’est-ce que tu veux dire, grand-père, je ne comprends pas ; qu’est-ce que ces fruits dont tu parles ?

- Quand Marthe donne une tape à Jacques parce qu’il a renversé son pot de fleurs, c’est un mauvais fruit que porte Marthe ; quand il s’échappe de ses lèvres des paroles colères ou aigries, quand elle boude, quand elle répond à sa mère, quand…

- Assez, assez, grand-père, je t’en prie, dit Marthe, je comprends bien maintenant.

- Vous avez tous compris ce que c’est que les mauvais fruits que portent des petits sauvageons comme vous ? demanda le grand-père.

- Oui, oui, dirent les quatre enfants.

- C’est quand on n’est pas sage, dit Jacques.

- Justement.

- Moi, je ne suis jamais bien sage, continua Jacques ; maman dit souvent que je suis un mauvais garnement.

- Tu vois, Jacques, dit grand-père, c’est tout comme si elle t’appelait un mauvais sauvageon.

- Mais comment faire, alors ? dit Jeanne.

- Eh bien ! Je vais vous expliquer comment on greffe un petit enfant.

Pour greffer un arbre, il faut prendre un bourgeon d’un arbre qui porte toujours des bons fruits, et le glisser dans l’ouverture qu’on a pratiquée dans l’écorce du sauvageon.

Pour greffer Marthe, j’ai pris un bourgeon d’un arbre de belles duchesses, et j’espère que si l’opération a bien réussi, Marthe produira de belles duchesses, sinon il faudra recommencer.

Ce qui est important dans la greffe, c’est que le liber, c'est-à-dire la vie même, le sang du sauvageon, soit en contact avec le liber du bourgeon du bon arbre.

Par ce seul contact, l’arbre entier est changé, le liber du sauvageon se transforme et devient identique à celui du bon arbre, et comme résultat, le sauvageon porte de bons fruits, c'est-à-dire qu’il devient à son tour un bon arbre.

Eh bien ? pour qu’un enfant puisse produire de bons fruits, il faut aussi qu’on mette sa vie en contact avec la vie d’un homme qui n’a jamais produit que de bons fruits.

Connais-tu un homme, Marthe, qui n’a jamais commis une seule mauvaise action, mais au contraire n’a eu que des actes de bonté et de dévouement ?

- Papa, dit Marthe.

Grand-père sourit.

- C’est bien d’avoir une si bonne opinion de ton papa, ma petite, mais moi qui l’ai connu quand il était enfant, je puis t’assurer qu’il a été un mauvais sauvageon tout comme toi.

- Alors que faire ? répéta Jeanne avec angoisse.

- J’étais en train de l’expliquer, reprit grand-père. Il faut donc trouver quelqu’un sans péchés, parfait, et vous le connaissez bien, cet homme si bon et qui vous aime. Voyons Marthe, tu ne le sais pas ?

- C’est Jésus, dit Marthe, très bas et en hésitant.

- C’est cela même. Jésus-Christ est l’arbre saint et portant de bons fruits que Dieu emploie pour greffer les sauvageons humains.

- Et toi, Jeanne, saurais-tu me dire quelle est la sève qui doit pénétrer dans ton cœur et te transformer ?

Jeanne réfléchit un long moment. C’était une question bien difficile pour une petite fille.

- Je vais te le dire tout de suite, dit le grand-père, parce que tu ne trouverais peut-être pas. Cette sève qui porte la vie et qui transforme la nature même, c’est le Saint-Esprit, cet Esprit que Jésus-Christ a envoyé dans le monde pour le remplacer.

C’est l’esprit d’amour, l’esprit de Jésus-Christ, qui nous transforme à son image. Et c’est Dieu, le grand jardinier, qui opère cette greffe sur les sauvageons humains.

Seulement, tandis que les arbres subissent tout ce que veut le jardinier, les hommes et les enfants ont leur volonté propre qui peut empêcher le céleste jardinier d’accomplir son œuvre.

Voulez-vous rester des sauvageons toute votre vie, enfants ?

- Oh ! non, dit Marthe, qui avait à se reprocher plus d’un mouvement d’humeur irrépressible.

- Et toi, Jacques, veux-tu porter de bons ou de mauvais fruits ?

- Des bons, naturellement, dit Jacques.

- Allons, mes enfants, demandez à Dieu de transformer votre nature par sa greffe céleste ; et de petits sauvageons que vous êtes, vous deviendrez de beaux arbres, qui porterez des fruits pour la vie éternelle.

...Plusieurs années plus tard, quand le grand-père eut été couché dans la tombe, ses petits-enfants retournèrent voir les arbres que le bon vieillard avait greffés devant eux.

C’étaient de beaux arbres.

Marthe portait de belles duchesses, Jeanne de belles reines-claudes, Emile de superbes abricots et Jacques des pêches appétissantes.

Les deux jeunes filles et les deux jeunes gens regardèrent en silence ces arbres qui portaient leurs noms et qui leur rappelaient d’une manière si vivante la leçon du bien-aimé grand-père.

- Et moi aussi, j’ai été greffée, dit Marthe lentement, mais pourtant, je porte encore de temps en temps de mauvais fruits.

Tout à coup, Jacques, le plus jeune, éclata en sanglot.

- Et moi, dit-il, moi, je n’ai pas voulu me laisser greffer ; je suis encore un sauvageon, je n’ai pas même l’utilité de cet arbre qui porte mon nom.

- Il est encore temps, dit Jeanne, mettant doucement la main sur l’épaule de son frère, Mon cher Jacques, pense à la leçon de grand-père, et laisse agir maintenant l’amour de Dieu.

Jacques se mit à genoux sur le gazon du verger, et pria d’une voix entrecoupée pour que Dieu pardonne ses fautes et lui donne l’esprit du Christ, qui seul peut transformer la nature de l’homme.

Quand il se releva, la greffe divine avait été faite, Jacques devint un homme bon et utile, se donnant pour les autres, et qui laissa derrière lui, à l’exemple de son grand-père, un souvenir lumineux.

M. P. S.

181 - Services funèbres

Celui qui croit au Fils a la vie éternelle Evangile de Jean, chapitre 3, ve...

182 - La joie de Noël - Les 4 oies de Noël

La joie de Noël Qu’elle soit bienvenue cette sainte nuit de Noël où le Sauv...

183 - Histoires de Noël

Un baiser de Noël I Monsieur Chandeleur attendait le tram. C’est dire que p...

184 - Pardonner à Noël

Se préparer pour Noël (L’histoire de Noël et l’histoire du cantique : " Voi...

185 - Le temps

Le temps Epitre aux Romains, chapitre 13, verset 11 : " Vous savez en quel...

186 - Prédications

Où dois-je demeurer ? En ces temps où les déménagements sont faciles et don...

187 - Prédications de René LAHAYE

Les chefs Proverbes, chapitre 31, versets 8 et 9 : Lorsque nous lisons la B...

188 - Un réveil à Madagascar

Un réveil à Madagascar Nous avons eu, à Madagascar, plusieurs grands réveil...

189 - Les aventures d'un petit Berrichon

Les aventures d'un petit Berrichon Entouré de ses fils, de ses filles, et d...

190 - Comment peut se remplir une église v...

Comment peut se remplir une église vide Ou " les fruits de l’amour et de la...

191 - Le miracles des 16 000 Nouveaux Test...

Le miracle des 16 000 Nouveaux Testaments russes Une année s’était écoulée...

192 - Le domestique

Le domestique Le célèbre docteur Morrison, missionnaire en Chine, ne pouvan...

193 - Délivré de l'alcool

Fidèle à sa parole Le futur général Cambronne avait un faible pour la boute...

194 - Histoire de buveur - Du rêve à la fo...

Histoire de buveur Il est mort en Belgique, dans le courant de l’été 1915....

195 - Vie chrétienne face à la mort

Au chevet d'une mourante Dans la ville de **** vivait une jeune femme entou...

196 - Le réveil national

Le réveil national Que voulons-nous exprimer par ce mot de Réveil national,...

197 - Le réveil - Baptême dans le Saint-Es...

Le réveil Les Réveils sont bibliques J’espère que vous serez tous d’accord...

198 - Evangéliser ensemble

Evangéliser ensemble Quelle force de travailler en équipe ! Si le chrétien...

199 - Ouvriers avec Dieu dans la lumière e...

Encouragements de Jean FONTAINE Cher René, Voici environ un mois maintenant...

200 - Par son Esprit

Par son Esprit Le 9 janvier 1885, vers 9 heures du matin, Dieu sanctifia mo...