Le ministère de la guérison

André CORNETTE

La grâce de la guérison fait partie intégrante de l’œuvre rédemptrice de Jésus, comme le pardon et l’affranchissement du péché.

La guérison est au corps ce que le salut est à l’âme.

Il me semble que les Ecritures l’établissent formellement, par exemple Esaïe, chapitre 53, verset 5 confirmé par Matthieu, chapitre 8, versets 16 et 17.

Dans tout le ministère de Jésus nous voyons le ministère de la guérison tenir une place sensiblement égale à celle tenue par celui de l’enseignement (cf. Matthieu, chapitre 9, verset 35).

Elle manifeste la compassion de Jésus, Son autorité et Sa victoire sur la puissance de l’ennemi.

Elle manifeste de façon tangible l’autorité qui a le pouvoir d’affirmer le pardon des péchés (Matthieu, chapitre 9, versets 5 et 6).

Nous voyons que ce ministère de la guérison est transmis par Jésus à ses disciples au même titre que celui d’annoncer la Bonne Nouvelle, d’abord pendant même qu’il était encore présent parmi eux en chair (Luc, chapitre 9, versets 1 et 2 et parallèles), puis encore après Son ascension (Marc, chapitre 16, versets 15 et 18), ce que tout le livre des Actes confirme.

J’ai personnellement expérimenté et expérimenté journellement la guérison en Jésus-Christ, dans mon propre corps, comme dans ma famille et dans l’Assemblée.

J’ai été délivré d’une colite qui durait depuis de nombreuses années et qui n’avait jamais fait l’objet d’aucun soin, une nuit où je me suis réellement confié dans le Seigneur.

Je puis mentionner aussi une guérison d’asthme nasal, dont je souffrais depuis mon enfance, guérison reçue à la suite d’une confession de péché dans l’Assemblée.

Ma femme qui, au dire de notre médecin, devait après sa cinquième grossesse subir trois interventions chirurgicales successives à quelques mois d’intervalle pour la remise en place de muscles du ventre et d’organes déplacés, a reçu l’assurance de la guérison au cours d’une réunion de prière et depuis, elle qui ne pouvait plus marcher que très péniblement et souffrait beaucoup, a eu son sixième bébé et continue à exercer son professorat sans plus rien ressentir.

Tous nos enfants ont été à plusieurs reprises guéris en réponse à nos prières, avec ou sans imposition des mains, le plus souvent à l’instant même, cessant de pleurer ou de crier, alors que nous priions encore et s’endormant paisiblement.

Dans le cadre de notre Assemblée, j’ai entendu le témoignage de nombreuses personnes guéries après que d’autres frères et moi-même ayons prié pour elles ou guéries sans intermédiaires, chez elles ou au cours des réunions.

Cela ne signifie pas que toutes les maladies doivent être instantanément guéries dès que quelqu’un prie.

Pour le Seigneur lui-même et pour les apôtres, il n’en était pas ainsi (Matthieu, chapitre 15, verset 58 et 2 Corinthiens, chapitre 12, versets 8 et 9 ou 2 Timothée, chapitre 4, verset 20).

Toutefois il est normal de s’attendre à la guérison acquise par le sang de Christ et à son défaut, exceptionnellement, au moins à une réponse précise du Seigneur, comme ce fut le cas pour Paul.

Le Seigneur qui permet la maladie sait pourquoi il le fait, et quand est atteint le but qu’il recherche.

Le plus souvent celui-ci est tout simplement l’affermissement de la foi chez celui qui en est atteint et la glorification de Son Nom (cf. Jean, chapitre 9, verset 3).

Les conditions à remplir sont avant tout la foi, chez celui qui prie et, autant qu’il lui est possible, chez celui pour qui l’on prie (cf. Marc, chapitre 9, versets 23 et 24 ; Actes, chapitre 14, verset 9).

Il faut être pleinement en paix avec Dieu selon la mesure des lumières reçues, avoir rompu avec tout péché conscient et être assuré du pardon, vivre dans l’obéissance de la foi.

Tout ceci principalement parce que s’il n’en était pas ainsi, l’un ne pourrait avoir la foi pour être guéri, ni l’autre pour croire à l’exaucement de ses prières.

Le recours au médecin n’est pas un péché, plutôt un pis-aller, chacun ne pouvant marcher qu’avec la foi qu’il a, la norme demeurant cependant de glorifier le Seigneur par une foi entière.

Les dons de guérisons sont les dons du Saint-Esprit, il est essentiel pour les posséder, me semble-t-il, d’avoir reçu le Saint-Esprit comme nous voyons les croyants le recevoir dans le livre des Actes.

Ecrit par un membre d’une Assemblée de Dieu, pour la Revue de l’Evangélisation

La guérison divine au cours des siècles

La guérison dans l'église au 19ème siècle

On a maintes fois raconté comment le pasteur allemand Christophe Blumhardt, de Moettlingen, fut conduit à s’occuper de 1840 à 1844 d’une jeune malade Gottliebin Ditus, et à la considérer comme démoniaque.

Libérée de la possession, la jeune fille cessa de boiter.

Elle demeura, en signe de témoignage, chez le pasteur et éleva ses enfants.

Dès lors, Blumhardt se mit à imposer les mains.

Les malades commencèrent à guérir en 1844.

Les supérieurs de Blumhardt lui ayant interdit d’imposer les mains, il s’inclina ; mas des guérisons se produisirent cependant à Moettlingen.

Dorothée Trudel (1813-1862) pria un jour pour quatre ouvrières malades, ses compagnes ; elle leur imposa les mains par compassion, car la misère les empêchait de se soigner.

Elles guérirent.

Elle ne put échapper à l’afflux des malades et ouvrit des maisons où elle les recevait et leur annonçait que la guérison était liée au pardon des péchés.

Les médecins suisses firent condamner D. Trudel deux fois, en 1856 et 1861 ; mais le Tribunal de Zurich l’acquitta en appel.

(Bertholet, le Christ et la guérison des maladies, Lausanne, 1945, 424-434)

Samuel Zeller (1834 – 1914), guéri lui-même par D. Trudel, continua son œuvre.

Il imposait les mains, oignait les malades d’huile ; mais une loi l’obligea en 1901 à fermer sa maison.

(Gordon, le Ministère de guérison, 133 ; Bertholet, 434)

Un autre suisse, le pasteur Otto Stockmayer, avait aussi une maison de guérison.

Ces noms illustrent la pensée piétiste et morave, de tendances luthériennes, sur la guérison divine.

Mais un courant parallèle, d’origine wesleyenne, se manifestait dans le monde anglo-saxon.

Irving (1792 – 1834) ne croyait pas qu’il y eût d’autre cause que l’incrédulité à l’apparente fin du don des miracles dans l’Eglise.

Il observa plusieurs guérisons dans son Eglise.

(Voir Oliphant, The Life of Edward Irwing, 1862, 2, 129 – 132)

Contrairement à une opinion assez répandue, ce ne sont pas tellement les Revivalistes qui mirent l’accent sur la guérison divine ; ni Finney, ni Spurgeon, ni Moody, mais des pasteurs " orthodoxes " comme l’anglais Andrew Murray qui vécut longtemps en Afrique du Sud, et qui publia " Jésus guérit les malades " (la première traduction française parut à Genève en 1892).

Deux américains, agissant en francs-tireurs, développèrent les mêmes thèses : Gordon (1836 – 1895), pasteur baptiste de Boston, auteur d’un ouvrage déjà souvent cité dans cette suite d’articles – mais la traduction française, tout au moins, manque malheureusement de références précises.

Et A. B. Simpson, auteur de " la guérison selon l’Evangile " (traduite à Genève en 1904).

Les Pentecôtistes accordaient grand crédit aux ouvrages d’A. B. Simpson. George Jeffrey, le cite avec faveur dans Healing Rays.

Darby fut conduit à insister sur la prière pour la guérison pendant le choléra de 1832.

Un médecin de Boston, le docteur Curlis, s’inspira de D. Trudel et écrivit un ouvrage," Guérison par la foi " (Bertholet, 409).

Le chef d’une fraction des Adventistes américains (" Les Gift-Adventis ") W. H. Doughty imposait souvent les mains aux malades (Viens et Vois, octobre 1944).

Le pasteur Horace Bushnell (1802 – 1876) composa un ouvrage sur le problème de la guérison divine : " La Nature et le Surnaturel " (Bertholet, 408).

Charles Studd était fidèle à la même vision (voir " Charles Studd, Champion de Dieu," p. 142).

Ami Bost, qui fut une des grandes figures du Réveil français de la première moitié du 19ème siècle, accordait grand intérêt au problème de la guérison (voir le texte que " Réveil " à publié dans le n°3, p. 16).

Il fit une enquête sur les Ecossais qui, vers 1830, avaient longtemps prié pour recevoir les dons de guérison (A. Bost, Mémoires, 2, 167 – 171 ; L. Maury, " Le Réveil du 19ème siècle, " 2, 265).

Mejanel porta la préoccupation de la guérison en Suisse romande ; " Réveil " a publié le récit de sa suprême entrevue avec Vinet (n°7, p. 5).

La guérison dans l'église au moyen-âge au 16ème siècle

C’est au 3ème siècle que l’histoire chrétienne nous fait rencontrer un précurseur de la foi du moyen âge avec " Saint Grégoire le Guérisseur (Le Thaumaturge). "

Les biographies qui nous sont conservées de lui, au nombre de deux, relatent une longue série de faits merveilleux, une floraison légendaire qui s’épanouit tout au long du Moyen Age en légendes où la guérison divine prend de nombreux aspects, parfois quasi magiques, d’autres fois, liés aux tombeaux des saints, voire même aux reliques.

Le pouvoir de guérir les écrouelles, reconnu aux rois de France et d’Angleterre, n’est-il pas un signe altéré du souvenir de la guérison divine dans la conscience chrétienne ?

Dans les signes de croix faits sur les malades par les saints du Moyen Age, peut-on dire qu’il n’y ait jamais de souvenir de l’imposition des mains ?

Certes, dans la légende dorée qui relate les miracles du Moyen Age, le goût du merveilleux se rencontre à un tel point que la maladie et la guérison perdent de leur substance.

Citons ici ceux qu’on nous a présentés comme ayant imposé les mains aux malades : Saint Benoit, Saint Bernard de Clairvaux, Sainte Elisabeth de Hongrie, Sainte Catherine de Sienne, Saint Vincent Ferrier.

Il faudrait de longues recherches pour établir les circonstances exactes de chacun des faits qu’on nous a racontés ; mais leur témoignage concordant permet de conclure que l’idée de l’imposition des mains, capable de guérir les malades grâce à la prière de la foi, persistait dans la Chrétienté médiévale.

Les Réformateurs du 16ème siècle n’ont pas attiré l’attention des chrétiens sur la guérison divine.

Calvin pensait que " la grâce de guérir les malades n’a plus lieu " (" Institution Chrétienne," chapitre 13).

Ailleurs, il se demande si cette privation n’est pas due à l’ingratitude du monde ; mais il l’explique aussi par le lien qu’il aperçoit entre la guérison divine (et les miracles), et l’évangélisation des nations (" Commentaires " sur Marc, 16,18).

Au fond, Calvin pensait que ce don n’était pas nécessaire dans une société chrétienne.

Mais peut-on se prévaloir de son autorité pour soutenir la même opinion dans une société qui n’est plus chrétienne – qui apparait de plus en plus païenne ?

Ce serait faire preuve d’une profonde incompréhension de la pensée calvinienne. A tort ou à raison, Calvin ne pensait pas que la guérison divine fût une préoccupation de première importance dans la Genève chrétienne qu’il organisait.

Mais dans l’Europe déchristianisée du 20ème siècle, qui nous permet de faire appel à l’autorité du Réformateur dans ce problème qu’il liait lui-même à " l’approbation " donnée par les païens à la doctrine de l’Evangile ?

Luther semble avoir moins considéré le rôle historique de la guérison que Calvin ; plus que ce dernier, Luther se préoccupait de son contenu spirituel.

Il avait fortement le sens de la valeur diabolique de la maladie.

Un texte émouvant nous retrace la maladie de Melanchton, le fidèle adjoint de Luther.

On appela celui-ci pour assister le mourant.

Luther effrayé s’écria : " Ah ! comme le diable à souillé cet organe de Dieu ! " Alors, il se tourna vers la fenêtre et se mit à prier avec une ferveur extraordinaire.

" Il a bien fallu que le Seigneur m’écoutât, dit-il plus tard. Je lui ai jeté le sac devant sa porte, je lui ai rempli les oreilles de toutes ses promesses d’exaucement. Je lui ai dit qu’il fallait qu’il m’écoutât pour que j’y crusse encore. "

Puis il revint vers Melanchton et lui dit : " Aie bon courage, Philippe, tu ne mourras point. "

Melanchton se ranima quand Luther lui eut demandé de se confier " au Seigneur qui frappe et qui guérit, qui fait mourir et qui fait vivre. " (Voir le texte complet dans F. Kuhn, " Luther, " tome 3, pp. 204 – 206)

Deux lettres de Luther font allusion à cette prière de guérison.

Il écrivit le 2 juillet 1540 à Lange : " Nous avons trouvé Melanchton mort ; par un miracle visible de Dieu, il vit " ; et à sa femme, Luther disait : " On a perdu son temps et sa peine à Haguenau, mais nous avons retiré Philippe de l’enfer, nous l’avons ramené joyeusement du sépulcre. "

De son côté, Melanchton dit au sujet de sa guérison : " C’en était fini de moi, si Luther n’était pas venu ici et ne m’eût arraché à la mort…. Chantez de joie car je vivrai et je raconterai les hauts faits du Seigneur. " (" Corpus Reformatorum, " 3, p. 1060).

La légende luthérienne, par la suite, a prêté à Luther plusieurs guérisons qui ne doivent pas avoir de fondement historique assuré.

(On en trouve deux exemples dans A. J. Gordon, "Le Ministère de la guérison ", S. Delattre, éditeur, 1932).

Mais ici encore, la conscience chrétienne exprimait peut-être un besoin profond.

161 - De l'importance de croire

La jeune idiote Depuis bien des années, il existe à Londres un Comité de da...

162 - Question d'argent

A genoux O Dieu, nous nous agenouillons devant toi. IL y a sous le ciel des...

163 - Dieu pourvoira

Dieu pourvoira " Ne portez ni bourse, ni sac, ni souliers et ne saluez pers...

164 - Guérison divine

La guérison divine Un séjour en Suisse m’a permis de faire la connaissance...

165 - La victoire dans la souffrance

La victoire dans la souffrance La souffrance s’est abattue sur une créature...

166 - La station de Mara

La station de Mara Le train express entra bruyamment en gare. Le contrôleur...

167 - Bonheur de milliardaires

Bonheur de milliardaires Le " roi du Pétrole " M. John Rockefeller qui, il...

168 - Guérison divine au cours des siècles

Le ministère de la guérison André CORNETTE La grâce de la guérison fait par...

169 - La guérison divine

La guérison divine " Mon âme bénis l’Eternel ! C’est lui qui pardonne toute...

170 - La guérison divine - 9 raisons d'y c...

La guérison divine - Neuf raisons d'y croire 1 – La guérison divine est con...

171 - A la recherche de la guérison divine

La guérison divine Il est important de bien comprendre quels sont les princ...

172 - Sermon du 8 septembre 2008

Sermon du 8 septembre 2009 Textes : " Mon peuple périt, faute de connaissan...

174 - Histoires extraordinaires d'un livre...

Histoires extraordinaires d’un livre extraordinaire Le papier peint qui par...

175 - La Bible - Un livre unique

Conseils pour lire la Bible Si quelqu’un me demandait ce qu’il faut faire p...

176 - La Bible - Parole de vie

Comme le pain jeté... se retrouve avec le temps Quand le jeune Ecossais du...

177 - Etudes diverses

La responsabilité des élites Le 23 juin dernier, le pasteur Marc Boegner a...

178 - Eglise de Christ et régimes de ce mo...

Eglise de Christ et régimes de ce monde (Nous rapportons ici, le point de v...

179 - Qu'est-ce qu'un chrétien biblique ?

Qu'est-ce qu'un chrétien biblique ? Avant de répondre à cette question, pos...

180 - Etudes diverses II

Conversation avec Christ Si l’on me demandait ce dont le diable, le monde e...