Etude de Jean FONTAINE
Jérémie 4 : 3 et 4; Osée 10 : 12
Ces 2 prophètes que sont Jérémie et Osée ont un point commun, c’est qu’ils nous invitent à défricher un champ nouveau.
- D’aucuns pensent que le champ nouveau concerne les païens, ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui sont donc appelés à recevoir la bonne nouvelle.
- Tout en étant d’accord sur ce point, je pense que cette exhortation s’adresse aussi aux chrétiens que nous sommes.
- Je note que cette exhortation est adressée aux hommes de Juda et de Jérusalem, c'est-à-dire au peuple de Dieu. Et Jérémie ajoute même : " Circoncisez-vous pour l’Eternel, circoncisez vos cœurs. "
- En fait, c’est nous qui sommes appelés à défricher…. le champ de notre cœur.
- C’est comme dans un jardin, si nous n’éliminons pas les mauvaises herbes, celles-ci vont nous envahir.
- Quand la Bible nous parle de notre cœur, elle n’est pas toujours très tendre.
Ne dit-elle pas qu’il est méchant, tortueux, générateur de mensonges et de mauvaises pensées ; et tout cela conduit à faire des actes à l’opposé du plan que Dieu désire pour nous.
- Et inutile de se comparer aux autres pour trouver un début de justification, la Parole dit qu’il n’y a pas de juste, pas même un seul.
- En Jérémie 1 : 10, il nous est dit :
" Je t’établis aujourd’hui sur les nations et sur les royaumes pour que tu arraches et que tu abattes, pour tu que ruines et que tu détruises, pour que tu bâtisses et que tu plantes. "
- Notons ce travail préparatoire de défrichage avant même de bâtir et de planter.
Cela me fait penser à Proverbes 4 : 23 : " Gardes ton cœur plus que toute autre chose. "
- Or, cette phase préparatoire est souvent négligée.
Ainsi en est-il des personnes qui, mises en contact avec la Vérité, adhèrent à la Bonne Nouvelle, l’Evangile, tout en conservant leurs acquis religieux, ce qui conduit à une forme de syncrétisme qui mine nos certitudes et porte ombrage à notre vie spirituelle.
- On peut trouver un parallèle dans l’histoire du peuple hébreux :
Lors de la conquête du pays promis, Dieu lui avait demandé de chasser les nations qui y demeuraient.
Ce ne fut pas toujours le cas et les tribus qui préférèrent le compromis à l’obéissance ont souvent payé très cher ce comportement.
- Aujourd’hui, Dieu nous demande de défricher nos cœurs pour que le fruit de l’Esprit puisse harmonieusement se développer en nous.
- A bien considérer la vie de nos Eglises, c'est-à-dire la vie de tout un chacun, croyez-vous qu’il soit normal de voir des chrétiens, parfois de longue date, encore empêtrés dans leurs problèmes ?
Des croyants n’ayant pas réussi à se sortir de leurs difficultés ?
- A mon avis, il me semble que le problème est de deux ordres, ce qui me ramène au titre que j’ai voulu donner à cette méditation.
- Ou il est du domaine de la délivrance.
- Ou il est du domaine de la repentance.
Et parfois pour ne pas dire plus, il est des deux domaines à la fois.
- Avant d’entrer concrètement dans le sujet, je tiens à préciser que ma réflexion est absolument personnelle et que je respecte celui qui aurait une position différente, mais je veux aussi ajouter que ma réflexion est corroborée par celle de nombreux théologiens, notamment évangéliques.
La délivrance
L’emploi de ce mot sous-entend le cas d’une personne possédée par le diable.
- Nombre de cas sont évoqués dans la Bible et, outre son ministère de guérison, Jésus a souvent délivré des personnes possédées par Satan.
- Une question revient souvent de nos jours, comme dans le passé :
Un chrétien peut-il être possédé ?
- En ce qui me concerne, je pense que non, avec l’appui de l’Ecriture.
- J’entends bien " possédé " et non " opprimé ", car la différence est fondamentale et bien souvent on confond les deux.
- Être possédé, c’est la position d’une personne dont la vie est entièrement livrée et soumise à Satan.
Elle n’est plus maître d’elle-même.
Ceux qui sont étrangers à la vie de Dieu peuvent se trouver dans cette dramatique situation et, dans ce cas, la délivrance est indispensable.
- Néanmoins faisons attention à ne pas voir Satan partout, ce serait d’ailleurs lui donner trop d’importance.
- Certes, sa présence maléfique est évidente dans notre monde, l’actualité en témoigne, mais le pouvoir de Satan est limité, c’est un ennemi vaincu qui n’a que le pouvoir qu’on lui concède.
- Il serait possible de citer bien des versets de la Bible à ce sujet, je n’en cite que 2.
1 Jean 2 : 13 : " Je vous écris jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin. "
- C’est un acte accompli qui prend sa source à la Croix.
1 Jean 5 : 18 : " Celui qui est né de Dieu se garde lui-même et le malin ne le touche pas. "
- Oui, Satan agit avec une violence sans pareille.
- Oui, nous sommes constamment confrontés à ses actions.
- Oui, il est là pour nous oppresser, il n’a pas renoncé à établir sa suprématie sur le monde, y compris et surtout sur les chrétiens.
Mais dans ce combat, nous sommes plus que vainqueurs.
Pas de place pour lui dans nos vies.
Je vous livre une petite anecdote tirée d’une revue chrétienne :
Des jeunes étudiants chrétiens étaient assemblés, ils avaient à rédiger une composition sur un sujet précis de la dogmatique.
Ils disposaient de quatre heures pour ce travail.
Le thème était : Le Dieu tout puissant et le diable.
La manière de le traiter était clairement indiquée :
(1) Le Tout Puissant.
(2) L’existence et la nature du diable.
(3) La relation entre le Dieu Tout puissant et le diable.
- L’un des jeunes étudiants était un chrétien convaincu.
Il aimait pleinement son Maître et, pendant qu’il commençait à écrire, son cœur s’enflammait.
Il écrivait d’un trait, parlant de la Toute Puissance, de la grandeur, de l’amour de Dieu, de sa sagesse, de sa bonté, de sa miséricorde.
Il n’arrivait pas à terminer son récit sur la gloire de Dieu. Et soudain retentit le signal de clôture.
Le temps était écoulé et il n’avait pas encore écrit un seul mot sur Satan et son royaume.
Alors il termina simplement sa composition par ces mots : " Pas de place pour le diable. "
- Retenons bien ceci : Jésus est le prince de la lumière et la lumière ne peut cohabiter avec les ténèbres, c’est l’un ou c’est l’autre.
- En juin 1987, il y eut une convention des Assemblées de Dieu à Vichy.
A cette question : " Un chrétien peut-il être habité par les démons ? " , les pasteurs rassemblés à cette occasion donnèrent cette réponse :
" Le Seigneur prend soin de ce qui lui appartient. Il est en nous et aucun démon ne peut s’y trouver en même temps ; les ténèbres ne peuvent se trouver en nous. "
A peu près à cette époque, un manifeste dans ce sens fut signé par plusieurs pasteurs et évangélistes, notamment Billy Graham.
Ceci dit je désire aborder le second point.
La repentance
Certains chrétiens ayant des problèmes évidents dans leur vie préfèrent dire qu’ils sont possédés et qu’ils ont donc besoin de délivrance.
- Une des raisons à cela c’est qu’une soi-disant délivrance est plus facile à assumer qu’une véritable repentance.
La repentance est une attitude permanente envers le Seigneur, qui engage toute notre personne.
- Martin Luther, le célèbre réformateur, cloua sur la porte de l’Eglise de Wittenberg en 1517 cette déclaration :
" Notre Seigneur Jésus-Christ a voulu, en appelant à la repentance, que toute la vie du croyant soit repentance. "
- Quel a été le premier message de Jésus ? (Matthieu 4 : 17) " Repentez-vous ".
- Quel a été le premier message de Jean-Baptiste ? (Matthieu 3 : 1) " Repentez-vous car le royaume de Dieu est proche. "
Nous connaissons tous les versets de Galates 5 : 19 / 21 sur les œuvres de la chair.
- Les partisans de la délivrance à tout crin peuvent aller autant qu’ils le veulent à l’imposition des mains pour être délivrés de tout ce que nous trouvons dans ce passage, c’est peine perdue.
On ne chasse pas les œuvres de la chair, on les confesse dans une réelle repentance suivie d’une vie entièrement soumise au Saint-Esprit.
Galates 5 : 16 : " Marchez selon l’Esprit et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. "
Dieu ne peut se glorifier que dans la vie des croyants qui vivent dans une réelle et constante repentance.
- Vous avez tous entendu parler du réveil au pays de Galles.
On ne peut être qu’émerveillé devant l’œuvre puissante du Saint-Esprit qui se manifesta par une conviction de péché, une repentance sincère et un retour à la Parole de Dieu.
Là où l’Esprit se manifesta, les cafés fermèrent les uns après les autres.
La repentance était partout, mais je ne me souviens pas d’avoir lu qu’il en fut de même pour les délivrances, bien que je croie qu’elles ne furent pas absentes, compte tenu de la vie de débauche abandonnée par les nouveaux convertis.
- Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce sujet : " délivrance / repentance ", mais je voudrais ajouter ceci quant à la personne et l’œuvre de Satan :
Bon nombre d’éminents théologiens sont d’accord pour souligner l’importance de l’Epître de Paul aux Romains, déclarant même que celle-ci serait, à elle seule, suffisante au niveau doctrinal pour nous édifier dans la foi et la connaissance de Dieu.
- Savez-vous que, dans les 16 chapitres de cette épître, il n’est parlé qu’une seule fois de Satan et des démons, juste à la fin de cette lettre, et c’est pour proclamer sa défaite :
Romains 16 : 20 : " Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. "
- Oui, nos cœurs ont besoin d’être défrichés.
- Oui, nos cœurs ont besoin d’être circoncis et cela pas une seule fois, lors de notre conversion, mais en permanence.
Ne pas croire cela c’est se laisser emporter sur une pente dangereuse.
Le défrichage doit être une activité à temps complet et l’outil du défrichage, c’est la repentance.
- Beaucoup, beaucoup trop de chrétiens se débattent encore de nos jours avec des problèmes et s’épuisent faute de résultat.
- Ne serait-il pas temps de considérer l’état de notre cœur ?
Le défrichage, par une repentance sincère et profonde, est-il terminé ?
- Le Seigneur Jésus peut vous aider dans votre démarche mais il ne fera pas le travail à votre place, il a besoin de votre collaboration.
" Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur. " Hébreux 3 : 8 à 15