Christ tel que l'on ne doit plus le connaître
" Et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière " (1 Corinthiens 5 : 16)
Il y a une manière de servir Christ qui est idolâtre.
Le Saint-Esprit nous la signale ici est nous met en garde contre elle.
Cet avertissement nous rappelle un récit navrant que nous trouvons dans le 2ème livre des Rois : 18 : 4.
Le peuple juif avait conservé précieusement le serpent d’airain.
Ne lui rappelait-il pas en effet, la glorieuse délivrance qui lui avait été accordée dans le désert, lorsque tous ceux qui avaient été mordus par les serpents venimeux étaient guéris en tournant vers le serpent d’airain le regard de la foi ?
Or, cette représentation symbolique était devenue une idole et devait être mise en pièces.
Qui eût pu croire que ce même mal allait renaître ?
La personne sacrée du Sauveur est devenue pour un grand nombre un objet d’idolâtrie.
Elle l’est devenue par les calvaires, les crucifix, les " Sacrés Cœurs " et autres matérialisations du Rédempteur.
Il est profondément douloureux de voir des âmes sincères rabaisser le Fils de Dieu, qu’elles croient honorer, au rang d’une idole.
Je ne pense pas que ces lignes soient lues par un grand nombre de défenseurs de tels sacrilèges, mais il y a malheureusement bien d’autres conceptions indignes de notre Sauveur.
Nos soucis, nos tristesses, nos insuffisances, nos désappointements viennent d’une connaissance imparfaite de notre Maître.
C’est parce que vous le connaissez mal que vous êtes abattu et languissant.
Vous ne croyez pas vraiment qu’il est tout-puissant dans le ciel et sur la terre.
Vous ne croyez pas vraiment qu’il peut vous sauver de vos peines, ouvrir les portes qui sont fermées devant vous, vous renouveler intérieurement, changer votre caractère.
Vous ne croyez surtout pas vraiment, qu’en réponse à vos prières, il peut toucher les cœurs, changer le caractère de la personne qui vous fait souffrir, bénir votre témoignage et convertir les âmes.
Ce qu’il vous faut, c’est une vision de Christ, non tel qu’il était parmi les hommes, non point même tel qu’il était sur la croix, mais tel qu’il est maintenant dans la gloire.
Plus vous le verrez tel qu’il est à la droite de la majesté de son Père, plus vous comprendrez le mystère de sa vie et de sa mort, et plus aussi sa mort et sa vie reparaîtront en vous.
Etienne l’a vu à l’heure de sa mort, et il ne sentait plus les coups cruels de ses meurtriers.
Saul de Tarse l’a vu, et sa vie a été renouvelée.
Jean l’a vu en Patmos, et son lieu d’exil est devenu un lieu de délices.
Les anges qui sont devant le trône crient d’une voix forte : " L’agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la louange. "
Seule cette vision fait des apôtres.
C’est pour nous la donner que le Saint-Esprit a été envoyé.
Il est venu pour nous révéler Christ.
Laissez-le vous ouvrir l’Ancien Testament comme Jésus l’a fait le soir de sa résurrection pour les disciples dans la chambre haute.
Ses pages sont toutes rayonnantes de Christ, il suffit que le Saint-Esprit projette sur elles sa clarté.
Il vous le montrera encore mieux dans le Nouveau Testament, car il est l’accomplissement des prophéties.
Il vous le montrera surtout dans la Croix.
Vous verrez sous la couronne d’épines une beauté qui n’eut jamais d’égale.
Jamais dans la sainte lumière,
Jamais dans le repos du ciel,
D’un plus céleste caractère,
Ne brilla son front immortel
Au séjour de la beauté même.
Jamais ta beauté ne jeta
Tant de rayons qu’au jour suprême
Où tu mourus sur Golgotha.
Mais, frères et sœurs, laissez-moi vous rappeler que le Saint-Esprit ne peut nous donner la vraie vision du Sauveur, que lorsque notre vie est consacrée au salut des pécheurs.
Voyez le groupe apostolique rassemblé sur la montagne de l’ascension.
Le Sauveur est monté au ciel.
Un nuage vient de le dérober à la vue de ses disciples.
Ils sont là à regarder au ciel, attendant sans doute que le vent chasse le nuage et qu’ils puissent avoir une nouvelle vision de leur Maître avant qu’il disparaisse finalement.
Mais voici deux anges.
Quel est leur message ?
" Pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous en viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel. "
Alors ils retournèrent à Jérusalem….
C’est là qu’ils allaient être revêtus de l’Esprit consumant du témoignage, pour hâter la venue du grand jour.
C’est au cours de leur témoignage missionnaire que les apôtres, que les chrétiens des temps primitifs et ceux des époques qui ont suivi, ont eu la vraie connaissance de leur Maître.
A nous aussi, le Saint-Esprit veut la donner pour que nous y puisions une nouvelle force.
Ecoutez l’expérience de celui des apôtres que le Saint-Esprit a spécialement honoré pour la conversion des âmes : " Je regarde toutes choses comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ " (Philippiens 3 : 8).
Laissez-vous gagner par l’amour des âmes, le Saint-Esprit veut vous le donner, et c’est en vous laissant remplir par lui qu’il vous donnera la vision de notre Sauveur.
Une responsabilité inattendue
" Donnez-leur VOUS-MEMES à manger " (Matthieu 14 : 16).
C’est toujours un moment saisissant que celui où l’apprenti, ou le disciple, doit se lancer seul dans l’activité.
Je me souviens de l’émotion qui me serrait à la gorge quand, tout jeune étudiant, je fus appelé à présider mes premiers services religieux.
Qui n’a pas connu ces expériences angoissantes et pourtant nécessaires ?
Il me semble que les apôtres ont dû passer par un moment semblable, lorsqu’ils vinrent vers Jésus pour lui parler de la faim de la multitude, et qu’il leur donna cet ordre singulier : " donnez-leur vous-mêmes à manger. "
Ecoutez leur réponse stupéfiante :
" Mais nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. " Tu n’y as pas songé, Maître. Tu n’as pas vu l’insuffisance de nos ressources, ridiculement disproportionnées au nombre immense des bouches à nourrir.
" Non, non, en essayant, nous nous couvririons de honte et aboutirions à une déception générale."
Tel devait être le raisonnement des disciples.
Ils étaient incrédules et épouvantés parce qu’ils ne connaissaient pas la puissance de Celui qui les avait choisis, et qui voulait maintenant les lancer dans leur carrière, après avoir commencé à les y préparer.
Quand le moment approche où l’aiglon doit prendre son vol, le père lui-même le pousse hors du nid.
Tout à l’heure, quand le jeune oiseau volera en tremblant au-dessus de l’abîme, vous verrez le grand aigle passer sous lui afin de le recevoir sur ses fortes ailes et le sauver de la chute.
Mais lorsqu’il le pousse hors du chaud abri, il est impitoyable.
En vain l’aiglon se cramponne aux bords du nid, l’heure est venue où, pour son bien, il faut qu’il se lance, il y va de son avenir.
Le Sauveur voulait chez ses apôtres le sentiment de leur responsabilité nouvelle, de leur solidarité avec Lui, en un mot l’amour des âmes : " Donnez-leur vous-mêmes à manger. "
C’est à vous, lecteurs, que le Saint-Esprit adresse aujourd’hui cette parole.
Vous avez cru jusqu’à présent que l’évangélisation du monde, et même celle de votre quartier et de votre entourage, était l’affaire de Dieu, ou de telles ou telles personnes, mais le Seigneur vous fait aujourd’hui l’honneur de mettre cette obligation sur vous.
C’est ainsi qu’il a pris un Paul de Tarse, un Luther, un Calvin, un Carey, un Hudson Taylor.
C’est un privilège dont nous n’aurons pleinement conscience qu’au grand jour.
Le Seigneur veut que vous commenciez à vous rendre compte de la grandeur immense de votre vocation.
Si vous ne fermez pas l’oreille et que vous prêtiez votre attention à cet ordre si redoutable, votre cœur commencera par se serrer.
Vous aussi vous trouverez des excuses ; ce seront les mêmes que celles présentées par les disciples : Je n’ai rien ; que suis-je moi ; je ne sais pas rendre témoignage ; je suis ignorant et faible.
Vous direz encore que les besoins sont si grands, les cœurs si endurcis, qu’il n’y a rien à faire ; que vous échouerez certainement.
Et puis l’adversaire vous soufflera d’autres raisons encore, plus inquiétantes pour votre moi.
Il vous montrera les conséquences lointaines, les risques que vous allez courir.
Il vous criera que le chemin dans lequel le Saint-Esprit veut vous entraîner est celui de la souffrance, de la moquerie, du sacrifice, il vous fera voir sur votre chemin l’ombre de la croix, et l’avenir vous apparaîtra sombre et menaçant.
Ne vous laissez pas troubler par ces menaces, ne regardez pas aux difficultés et aux obstacles, regardez au Sauveur.
Vous souvenez-vous du jour où vous avez mis votre confiance en Lui pour le salut de votre âme ?
Il vous en a coûté de renoncer à la superstition, aux œuvres mortes, au monde et à tout ce qui faisait votre vie et votre espérance.
Avez-vous été déçu lorsque vous avez mis votre main tremblante dans celle du Sauveur ?
Il veut vous conduire aujourd’hui plus loin et plus haut.
Il veut vous remplir de Son Esprit, et par Lui vous donner de nouvelles et saintes obligations, des responsabilités intérieures, qu’il honorera de son appui et qui vous prépareront mieux pour votre vocation éternelle.
Un avenir d’une grandeur incommensurable vous attend.
" Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? "
Laissez le Saint-Esprit élargir votre cœur.
Il veut que vous y ayez une place pour les âmes qui périssent autour de vous.
Bien plus que cela, que vous y ayez une place même pour ceux qui sont au loin dans la nuit païenne.
Il a plu au Seigneur de nous donner un vaste champ à la Côte d’Ivoire.
A l’encontre de toutes les probabilités humaines, il a été pourvu depuis un an aux besoins de nos chers missionnaires M. et Mme Richard.
Mais au-delà de la sphère où ils sont momentanément à l’œuvre, il y a de vastes régions où le nom de Christ est inconnu.
Voulez-vous que nous les prenions à cœur ensemble ?
Il me semble que lorsque le lendemain de la multiplication des pains les disciples se sont remémorés ce qui était arrivé, ils ont dû être humiliés en se rappelant leur incrédulité première.
Je crois qu’au grand jour nous le serons nous aussi, quand nous verrons face à face les ressources infinies de Celui à qui toute puissance appartient dans le ciel et sur la terre.
Ce n’est pas fortuitement qu’il est mort sur la croix, il y a été cloué, " selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu. "
Il avait annoncé à l’avance qu’Israël verrait un jour Celui qu’ils auraient percé et déjà dans le désert, le serpent d’airain était la prophétie du Christ qui allait être élevé sur le bois d’infamie.
Il est celui qui est destiné par Dieu à être élevé, pour que toutes les extrémités du monde regardent à Lui pour être sauvées.
Le Saint-Esprit vous a été donné, et vous avez été donné au Saint-Esprit, pour accomplir ce plan de Dieu.
C’est pourquoi aujourd’hui encore le Saint-Esprit vous adresse cet appel solennel, cet ordre poignant d’intensité : " Donnez-leur vous-mêmes à manger. "
Donnez à Dieu l'occasion d'intervenir
" Confie-toi en l’Eternel de tout ton cœur et ne t’appuie pas sur la sagesse. Reconnais-le dans toutes tes voies et Il aplanira tes sentiers (Proverbes 3 : 5 et 6).
Ce sujet a été placé sur mon cœur au cours d’attaques douloureuses, qui ont été dirigées contre notre Eglise à l’occasion de nos fêtes d’inauguration.
Elles ont été d’autant plus pénibles qu’elles venaient de quelques-uns que nous invitions fraternellement.
Peut-être le Seigneur se servira-t-il de notre méditation pour faire du bien à quelqu’un de nos lecteurs.
Les occasions, malheureusement, ne manquent pas où nous sommes appelés à pratiquer la confiance silencieuse en notre Dieu, et c’est une leçon que nous apprenons difficilement.
Bien des batailles ont été perdues uniquement parce que des forces oubliées n’ont pas eu l’occasion de prendre part à l’action.
Il en est surtout ainsi de nos combats spirituels.
Nos défaites et nos épreuves n’ont souvent pas d’autre cause que l’oubli de forces, que Dieu met en réserve pour notre délivrance.
Ne serait-ce pas le cas de tel de mes lecteurs ?
Vous entravez le bras de Dieu par votre précipitation à vous délivrer et à vous justifier vous-même.
Laissez à Dieu le temps d’intervenir, votre justification sera d’autant plus éclatante.
Il fera paraître votre justice comme le soleil en plein midi.
Que de fois il en a été ainsi dans l’histoire du peuple de Dieu !
Que de fois son meilleur travail a été " d’attendre en silence la délivrance de l’Eternel. "
Le peuple qui campait au bord de la Mer Rouge, aurait moins tremblé, peut-être, si Moïse lui eût donné l’ordre de se préparer à combattre Pharaon.
L’immobilité et le silence sont exaspérants en face du danger.
Tel était pourtant l’ordre de Dieu : " L’Eternel combattra pour vous, et vous, gardez le silence. "
David a dû apprendre cette dure leçon pendant les longues années au cours desquelles Saül cherchait sa perte.
Combien il eût été plus facile à sa nature guerrière, de mener ses soldats au combat et de se faire justice par ses propres forces.
Il a été plus grand par cette confiance en Dieu, que lorsqu’il a tué le philistin ou conquis des royaumes.
Ezéchias aussi a appris cette leçon lorsque l’armée assyrienne campait contre lui, et qu’il se sentait sans force en face de la violence et de l’injustice.
Tous ceux-là, et combien d’autres dans l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, ont pu voir les grandes choses que Dieu accomplit en faveur de ceux qui savent attendre son intervention.
A vous aussi, il dit aujourd’hui : " C’est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, c’est dans le calme et la confiance que sera votre force " (Esaïe 30 : 15).
" Ceux-ci s’appuient sur leurs chars, ceux-là sur leurs chevaux, nous, nous invoquons le nom de l’Eternel notre Dieu. Eux, ils plient et ils tombent, nous, nous tenons ferme et restons debout " (Psaume 20 : 8 et 9).
" En vain vous levez-vous matin, vous couchez-vous tard et mangez-vous le pain de douleur ; Il en donne autant à ses bien-aimés pendant leur sommeil " (Psaume 127 : 2).
Je voudrais diriger votre regard sur les ressources de Dieu.
Elles sont infiniment variées.
Vous ne voyez pour le moment que votre danger, votre impuissance, et la subtilité de vos adversaires.
Leur succès et votre défaite vous paraissent inévitables.
Repassez donc dans vos souvenirs les délivrances si diverses que Dieu a accordées aux siens.
Il a, pour eux, fait reculer la mer, souffler son vent, trembler la terre et arrêter le soleil.
Il a, pour eux, incliné le cœur des rois et détruit des armées.
Souvent, le secours est venu d’un côté si inattendu, que l’intervention divine ne fut pas même aperçue.
La même sagesse, la même puissance qui a veillé sur les fidèles qui vous ont précédés, veille sur vous.
Ne troublez pas Celui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous.
Comment ne nous donnera-t-il pas toutes choses avec Lui ?
Ne vous tourmentez pas.
Cachez-vous dans le Sauveur, Il est le rocher des siècles : " Celui qui croira en Lui, ne sera pas confus. "
On proposa un jour à deux peintres de faire chacun un tableau symbolisant le calme.
Le premier peignit un paysage où tout respirait la paix.
Le soir tombait sur une campagne bien tranquille.
Les troupeaux rentraient au bercail, le vieillard se reposait à la porte de sa chaumière, et toute la nature s’apprêtait au repos.
Le deuxième peignit une tempête furieuse sur une côte rocheuse.
La mer en démence, fouettée par l’ouragan, montait à l’assaut des falaises abruptes et précipitait contre les récifs les restes d’une épave, mais dans la haute paroi du rocher, il y avait une fente, un oiseau s’y était blotti et chantait.
Il chantait sa sécurité au milieu de la tourmente.
C’est là le repos de l’enfant de Dieu.
Nous connaissons le rocher des siècles qui a été fendu pour nous.
Cachés dans le creux de ce rocher, nous attendons de voir passer la gloire de notre Dieu, et nous savons que sa délivrance ne saurait tarder.
Remettez-vous ainsi entre les mains de votre Dieu, déchargez-vous sur Lui de votre fardeau.
C’est quand vous vous serez caché en Lui que vous verrez l’accomplissement de sa promesse.
" Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. "
En attendant, tandis que vous comptez sur Dieu pour s’occuper de vos affaires, occupez-vous des siennes, qui sont : le salut des perdus.
" Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et sa justice et toutes les autres choses vous seront données par-dessus. "
Conseiller méprisé
" N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption " (Ephésiens 4 : 30).
J’ai vu en rêve un beau navire engagé dans une passe difficile, pleine d’écueils et de dangers.
Il avait à bord un pilote expérimenté et habile qui tenait la barre et gouvernait le vaisseau avec sûreté à travers les périls.
Le capitaine du navire était ignorant, orgueilleux et entêté.
J’ai vu ce capitaine insensé enlever le gouvernail au pilote, le chasser et prendre le commandement.
Le pilote pleurait de douleur, car il savait que le beau navire allait à sa perte.
Ce pilote c’est le Saint-Esprit.
Le navire c’est l’œuvre de Dieu, et encore la vie de chacun de nous.
Le capitaine insensé, c’est celui qui veut faire l’œuvre de Dieu à sa manière, à son idée, suivant ses conceptions propres et ses plans à lui.
Les anges du haut du ciel voient le Saint-Esprit, sa sagesse suprême et sa puissance, ils voient notre dureté de cœur, notre stupidité et notre vanité, ils voient aussi l’enjeu qui est la gloire du Fils de Dieu, et le salut des âmes.
Ils pleurent de nous voir négliger le Saint-Esprit, le mettre de côté, pour Lui substituer notre maladresse coupable.
Mais c’est le Maitre surtout, le Sauveur qui a versé son sang pour le salut des pécheurs, lui qui a envoyé le Saint-Esprit pour qu’Il soit notre Conseiller et notre Force, c’est le Maître surtout qui est affligé de ce que nous fermons l’oreille et le cœur aux accents de son auguste envoyé.
Est-il bien vrai, dites-vous peut-être, que nous négligeons d’écouter le Saint-Esprit ?
Allez dans une réunion de prière, prêtez l’oreille au langage des cœurs réveillés, et éclairés par la grâce.
Leur accent est celui de l’humiliation, de la honte et du repentir.
Le Saint-Esprit fait voir leurs échecs à ceux qui sont droits de cœur.
Ces faillites du passé, ces fautes et ces ruines ont pour cause le rejet du Saint-Esprit.
Il le rappelle aujourd’hui à ceux de vous qui avez voulu faire l’œuvre à votre manière, au lieu de le laisser faire Lui.
Voulez-vous que je vous remette en mémoire sa puissance et son rôle béni ?
" Quand il sera venu, dit Jésus, (Jean 16 : 8), il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement. "
Mais voici qui est plus doux et plus précieux encore pour vous : " Il vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. "
Mais peut-être bien que les choses les plus excellentes qui nous sont dites à son sujet sont réunies dans son nom extraordinaire : il est le Paraclet, le Consolateur, celui qui veut être notre réconfort constant et notre conseiller.
C’est lui qui a parlé par les prophètes qui ont annoncé le Rédempteur.
Lorsque l’Eglise d’Antioche a honoré sa direction souveraine, il a séparé Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle, nous, en Europe, devons l’évangile.
C’est lui qui toujours sait susciter les vocations et ouvrir les portes.
Les miracles procèdent de lui.
Lisez dans Galates 5 : 22, la liste des fruits qu’il produit.
Il est si glorieux que de pécher contre lui est sans rémission.
Il est l’égal du Père et du Fils.
Lorsque l’univers était plongé dans le chaos, lorsqu’il n’y avait encore que l’abîme, les eaux et les ténèbres, l’Esprit de Dieu planait sur les eaux.
Pourquoi est-il venu faire sa demeure ici-bas ?
Le Sauveur le révèle à ses disciples dans les entretiens intimes qu’Il a avec eux la veille de sa mort :
" Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera " (Jean 16 : 14).
Son but est la gloire du Fils.
C’est pour ce Fils que l’Eglise, que l’humanité, que le monde, que l’univers tout entier ont été créés.
C’est Lui que le Saint-Esprit veut révéler.
Tout le reste pour le Saint-Esprit passe au second plan.
Ce but, il est déterminé à l’atteindre.
Il y travaille de ses forces toutes puissantes, il y travaille avec un amour divin, avec une sagesse parfaite.
Il n’est rien qu’il ne soit prêt à faire en faveur de ceux qui se consacrent à lui pour son service, à condition pourtant qu’ils soient purifiés dans le sang de l’Agneau.
Ils sont ses instruments, il les aime, il veille sur eux, il les garde, les dirige et les bénit.
Etes-vous un de ces rachetés lavés dans le précieux sang ?
Alors vous savez ce que c’est que d’avoir reçu " les prémices de l’Esprit. "
Vous avez été scellé du sceau divin.
Vous avez le privilège d’avoir dès maintenant sur vous, plus que cela : en vous, la marque de votre adoption divine.
N’attristez pas le Saint-Esprit.
Vous l’attristez si vous n’avez pas le même but que lui : la révélation du Fils de Dieu au monde, si vous ne partagez pas son intensité pour cette tâche, si vous n’avez pas sa compassion pour les perdus.
Ne mettez pas quelque autre préoccupation à la place de ces intérêts sacrés.
Craignez de négliger les intentions du divin Paraclet, c’est une pente dangereuse sur laquelle glissent les insensés qui n’ont jamais véritablement connu la nouvelle naissance.
Prenez du temps pour écouter sa voix. Il a un travail pour vous.
Il vous enverra où vous devez aller, il ouvrira la voie pour vous, il touchera les cœurs, vous aurez la joie de voir l’œuvre de Dieu s’accomplir et, oh ! Grâce merveilleuse ! C’est vous qui un jour en récolterez le fruit.
" N’attristez pas le Saint-Esprit" ; qui parle ainsi ?
C’est l’apôtre Paul, le grand lutteur, le vénérable vétéran, mais c’est aussi votre Sauveur, Lui qui a quitté la gloire pour vous, et qui pour vous a versé son sang.
Il a souffert pour vous, mais aussi pour tous ceux qui, autour de vous, ou plus loin à travers le monde, n’ont pas le salut.
Il les aime et Il sait que, seul, le Saint-Esprit peut vous équiper pour le sauvetage de ceux qui doivent encore entendre le merveilleux message.
C’est pourquoi il vous crie : N’attristez pas le Saint-Esprit, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la Rédemption.
La leçon de Noël
Nous voici de nouveau à la veille de Noël.
Bientôt, les restaurants organiseront leurs festins somptueux et les familles prépareront leurs fêtes plus intimes.
Les philanthropes feront des repas pour les malheureux, et les Eglises dresseront des arbres de Noël pour les enfants.
Partout, le petit enfant de Bethléem sera célébré, mais qui pensera à la vraie leçon de Noël ?
Noël est la fête de la famille qui, à cette occasion se rassemble et se retrouve.
Le petit enfant, dans sa crèche, proclame une vérité autrement solennelle.
Dans son humble berceau, il parle avant tout à ceux qui lui appartiennent ; il leur dit de travailler au salut des âmes.
C’est pour les arracher à la perdition qu’il lui fallut descendre jusqu’à elles. Du ciel, il est venu jusque dans la crèche.
Ah ! Quel message poignant pour ceux qui ont compris l’appel du Sauveur couché dans cette étable orientale !
Son sol est couvert de fumier, l’atmosphère en est empestée, elle est encombrée de bestiaux et cependant c’est elle qu’a choisie, pour y naître, l’enfant de Bethléem : Dieu fait homme !
Il est descendu jusqu’à nous pour nous enlacer de sa douce étreinte, et pour nous sauver.
Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons l’être.
Cher lecteur, encore loin de Christ, ne voulez-vous pas vous laisser gagner par cet amour ?
Votre cœur ne frémit-il pas à la pensée du sacrifice qu’a exigé votre bonheur éternel ?
Voulez-vous négliger un si grand salut ?
L’enfer vous attend si vous restez indifférent au spectacle que vous offre l’étable.
Si vous avez saisi la grâce, alors le message de Noël est pour vous comme pour tout enfant de Dieu.
Le Saint-Esprit veut vous faire descendre vers ceux qui vous entourent.
Il veut que cette année soit remplie de la recherche des perdus, de ceux surtout qui sont les méprisés, les abandonnés. Vous avez votre ciel à quitter.
Votre ciel, ce sont vos aises, votre repos, votre tranquillité, vos plaisirs paisibles, pour aller chercher les égarés.
La France a des étables que le Saint-Esprit veut vous faire visiter.
Je suis heureux de l’œuvre qu’avec nos évangélistes nous poursuivons dans la zone parmi les enfants malheureux.
Nous ne devons pas être les seuls à le faire.
Il y a des délaissés, des gens méprisés et méprisables près de vous, cherchez-les.
Souvenez-vous de la leçon de cette naissance, ne vous laissez pas rebuter, car Lui, votre Maître, ne s’est pas laissé rebuter par vous.
Mais le Saint-Esprit ne veut pas seulement que vous cherchiez ceux qui sont dans des conditions matérielles déplorables.
Il y a des déchéances morales plus repoussantes que toutes les misères physiques.
L’étable de Bethléem est une image du cœur humain.
Celui-là même qui est né dans l’étable a vécu au milieu d’une humanité corrompue.
Il a été tenté en toutes choses comme nous, excepté le péché.
Il a été l’ami des péagers et des gens de mauvaises vies.
Il a mangé avec eux, il a même logé chez eux. Il a partagé leur vie, mais non pas leur péché, brillant toujours dans ces lieux sombres de l’éclat lumineux de sa pureté.
Ils sentaient qu’il les aimait, qu’il les comprenait, qu’il se mettait à leur portée et ces cœurs corrompus se laissaient saisir par Lui.
Le Saint-Esprit veut vous faire descendre à votre tour vers les cœurs souillés et dégradés.
Il vous les fera découvrir si vous êtes docile à sa voix.
Il vous appelle à l’œuvre.
Que lui répondez-vous ?
" Seigneur, vois les sacrifices que j’ai déjà faits, les humiliations que j’ai subies. Laisse-moi évangéliser les gens qui sont de mon milieu, les gens honnêtes, propres, cultivés. Laisse-moi aller vers les pharisiens si moraux, si religieux, ou encore vers ces hérodiens, incrédules il est vrai, mais polis et aimables. "
Le Saint-Esprit vous montre l’étable dans laquelle est né le Fils de Dieu.
Le meilleur champ d’action est toujours le cœur brisé.
Cherchez les humbles, mais surtout, mettez-vous à leur portée, aimez-les, visitez-les, fréquentez-les, cherchez-les.
Chers frères et sœurs, ce sont ceux-là qui vous écouteront, ce sont ceux-là qui recevront votre témoignage quand ils auront senti la vraie chaleur de votre sympathie.
Je vous ai parlé de la crèche, mais l’Esprit qui a conduit Jésus à vouloir naître dans une étable, est celui de Gethsémané, de Golgotha, celui du renoncement à soi-même et de l’amour des âmes, en un mot c’est le Saint-Esprit.
Vous qui avez été lavés dans le précieux sang de la Croix, laissez le Saint-Esprit remplir votre cœur, pour qu’il glorifie par nous le Rédempteur par le salut de quelques-uns de ceux pour qui il est venu naître dans une étable.