Le poids des paroles

Le poids des paroles - Etude de Jules THOBOIS

" Ne mets pas ton cœur à toutes les paroles qu’on dira " (Ecclésiaste 7 : 21)

Un petit ver rongeur suffit à faire périr l’arbre vigoureux dont il a piqué la racine.

Telle parole insidieuse suffit à faire beaucoup de mal.

Prêter l’oreille à une parole désobligeante ou ironique qui s’est dite sur notre compte peut nous faire perdre notre paix.

La réplique que le Seigneur nous propose dans sa sagesse, c’est de ne pas y mettre notre cœur : " Ne mets pas ton cœur à toutes les paroles qu’on dira ", les paroles des hommes, bien entendu !

Pourquoi ?

Parce qu’il n’est pas bon de nous faire du chagrin inutile, en attachant une importance exagérée aux choses qui n’en valent pas la peine.

Il y a assez de combats spirituels à mener.

C’est pour ceux-là qu’il faut garder nos forces au lieu de les gaspiller pour une foule de détails qui n’aboutissent qu’à nous agiter et à nous paralyser.

Dans ces épreuves-là, d’ailleurs, ce qui s’éveille et souffre en nous, c’est le vieil homme, notre amour-propre.

Or, l’amour-propre froissé est un mauvais conseiller, un messager de malice.

Il grossit les choses et nous fait souvent prendre l’ingratitude pour un désir de nuire ou pour un manque d’affection, ce qui n’est qu’un mouvement irréfléchi, dont celui qui nous a blessés se repent peut-être lui-même.

Donc, ne mettons pas notre cœur à tout ce qu’on dit de nous.

Car la parole dépasse souvent les pensées.

Délaissons les paroles vaines des hommes et prêtons plutôt attention à la Parole de Dieu.

Nous parlons énormément, mais savez-vous que nous parlons abondamment à nous-mêmes ?

Les gens, les choses auxquelles nous pensons, provoquent en nous des conversations intérieures, des paroles qui, sans être forcément dites à haute voix ont une influence réelle sur notre être.

Puissance de la parole

Les paroles - articulées ou non – véhiculent toujours une puissance, soit créatrice, soit destructrice.

Prenons l’exemple de Jésus : Ses paroles sont terriblement opérantes :

" Lazare sort ! ", et le mort sortit : parole positive.

" Que jamais personne ne mange de ton fruit ! ", et le figuier sécha jusqu’aux racines : puissance négative.

Nos paroles à nous apportent aussi une part de puissance : " Par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles, tu seras condamné " (Matthieu 12 : 37).

Les médecins vont jusqu’à dire de prendre garde à la manière dont nous parlons de notre corps.

" Je digère mal, je souffre des reins, j’ai le foie qui ne va pas ! "

Dire cela, c’est accentuer le mal.

Nos conversations intérieures, cela est certain, ont toujours une importance pour élever ou abaisser, pour former ou déformer, pour déterminer la tonalité majeure ou mineure de notre rayonnement.

Suis-je négatif ou positif ?

Quel genre d’interlocuteur suis-je ?

Positif : je m’attache à ce qui va, ou négatif : je m’arrête à ce qui ne va pas.

Suis-je confiant, ou anxieux et angoissé ?

David, au Psaume 31, tient deux conversations intérieures : l’une très décourageante, l’autre pleine d’une confiance salutaire.

C’est l’époque douloureuse de la révolte d’Absalom contre son père.

David est désemparé : " Un filet m’est tendu (v. 5), une conspiration s’élève contre moi (v. 14), des calomnies circulent à mon endroit, tout le monde m’oublie (v. 13), je suis en pleine détresse. "

Et il s’écrie : " Je disais dans mon désespoir, dans ma précipitation : je suis chassé loin de ton regard, ô Dieu. "

La précipitation est funeste à notre cœur, elle nous fait mal raisonner.

Comme si Dieu pouvait nous abandonner !

Lui qui nous a fait tant de promesses.

Cantiques ou lamentations

Si David était demeuré sur sa première réaction, alors il serait devenu amer, critique, méchant peut-être.

Dès lors, plus de psaume, plus de cantique, mais les lamentations de David.

Quant à nous, où en sommes-nous ?

Aux cantiques ou aux lamentations ?

Sachons-le, les difficultés sont comme des couteaux : ils blessent si on les prend par la lame, ou nous servent si nous les prenons par le manche.

Souvent nous commençons nos conversations intérieures par le mauvais bout.

Il faut donc savoir changer de méthode !

Comme Paul et Silas qui, chargés de coups et les fers aux pieds, se mirent soudain à chanter dans leur prison.

Pourquoi chantèrent-ils ?

Parce qu’ils avaient levé les yeux et qu’ils voyaient Jésus.

David aussi tourne son regard vers Dieu.

Il ne nie pas ses malheurs, mais il regarde dans la bonne direction.

Et il contemple celui qui peut tout changer : Dieu.

Et sa louange se délie, il parle : " Mais en toi je me confie. Je dis, tu es mon Dieu " (v. 15).

Voici un " mais " qui change la conversation intérieure du psalmiste.

Adieu les plaintes et les doutes.

Prenons position

Donnons congé à ces pensées, à ces conversations intérieures qui nous rongent, et affirmons notre confiance dans le Souverain Pasteur des brebis.

Confessons à voix haute et forte qu’il est le Seigneur.

" Je suis un homme fini, une femme délaissée. Mes difficultés sont insurmontables. Plus rien à faire ! ….. "

 – NON !

Dieu est là. Jésus est là. Le Saint-Esprit est là.

" En toi je me confie, tu es mon Dieu ".

Parle avec confiance à ton âme :

" Mon âme, bénis l’Eternel, ne t’abats pas au-dedans de moi !

" Mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits.

"Parle de confiance autour de toi ! Parle de confiance au-dedans de toi ! Parle de confiance à ton Dieu ! "

Que ta vie soit un psaume, un cantique à la gloire de Dieu, et non une lamentation.

Et que ta parole confesse toujours la victoire de Jésus.

Des paroles à propos

" Comme des pommes d’or sur des ciselures d’argent, ainsi est une parole dite à propos " (Proverbe 25 : 11).

Il y a bien des paroles qui ne ressemblent pas à des pommes d’or sur des ciselures d’argent !

Ce sont les paroles dites mal à propos, les mauvaises paroles, inspirées par le cœur mauvais et dont Satan se sert pour faire son œuvre de division, d’accusation et de calomnie.

A nous de ne pas mettre notre cœur aux mauvaises paroles, mais à nous surtout, disciples du Christ, de ne pas dire de mauvaises paroles.

Prenons garde à nous-mêmes : le domaine de la parole doit être exploré avec une grande attention par le peuple de Dieu, et par chaque membre qui le compose.

Car Dieu lui-même est le Dieu de la Parole, le Dieu qui parle.

Son peuple est le peuple de la Parole, le peuple qui écoute Dieu lui parler.

De plus, la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous pleine de grâce et de vérité (Jean 1).

Plus que quiconque, le chrétien doit donc envisager de parler à propos pour répondre à sa vocation qui est de parler, non pas selon l’homme, mais selon Dieu, sous l’inspiration du Saint-Esprit, avec un cœur nouveau.

Car de l’abondance du cœur, la bouche parle !

Par tes paroles, tu seras condamné ; par tes paroles tu seras justifié.

Nos paroles : de l’or et de l’argent !

C’est impératif pour nous !

Il faut que nos paroles soient de l’or et de l’argent.

Pourquoi cette référence à l’or et à l’argent ?

1) L’argent est le symbole de la rédemption.

Le tabernacle du peuple d’Israël, qui représentait le salut de Dieu, reposait sur des bases d’argent (Exode 26 : 25).

" Tout homme compris dans le dénombrement, depuis l’âge de 20 ans et au-dessus, payera le don prélevé pour l’Eternel….

" Ce sera, pour les fils d’Israël, un souvenir devant l’Eternel, pour la rançon de leurs personnes " (Exode 30 : 14 à 16).

Et ce don était d’un demi-sicle d’argent.

Enfin, lorsqu’il s’agissait d’acheter et de vendre l’Agneau pascal du salut, que donnera-t-on à Judas en paiement ? 30 sicles d’argent.

L’argent est le symbole du rachat, de la rédemption, par le Christ lui-même fait homme.

2) L’or est le symbole de la divinité et du Saint-Esprit.

C’est ainsi que, dans la Jérusalem céleste, tout sera en or.

Dans le sanctuaire, l’arche était recouverte d’or pur, et les chandeliers étaient des chandeliers d’or.

L’argent, c’est le fondement de la rédemption.

L’or en est le couronnement.

Ainsi, le Christ et le Saint-Esprit sont associés pour notre parfaite bénédiction.

Peut-on concilier l’idée que l’or et l’argent sont des symboles spirituels, avec l’enseignement des textes qui, au contraire, en interdisent l’usage ?

Tel celui de Matthieu 10 : 9 : " Ne prenez ni argent ni or ! " ou encore Actes 3 : 6 : " Je n’ai ni argent ni or ! "

Certainement, c’est conciliable.

Car lorsque Jésus demande à ses disciples de partir en mission sans or ni argent, il leur demande simplement de renoncer à l’or et à l’argent terrestres, pour n’avoir que l’or et l’argent spirituels à donner, c'est-à-dire Christ et l’Esprit.

Quand donc Pierre dit au boiteux du Temple : " Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne", il ne donne pas l’aumône terrestre à cet infirme, mais il le met au bénéfice de la rédemption (l’argent) et de la puissance du Saint-Esprit (l’or), au nom de Jésus-Christ.

C’est ce que dit le livre de Job : " Jette ton or dans la poussière, l’or d’Ophir, parmi les cailloux du torrent, et le Tout-Puissant sera ton or et ton argent, ta richesse " (Job 22 : 24).

Des paroles venues du Saint-Esprit

Revenons au texte du livre des Proverbes : " Comme des pommes d’or sur des ciselures d’argent, ainsi est une parole dite à propos ".

Ces paroles ne sont évidemment pas de l’homme, mais du Saint-Esprit.

Nous sommes le peuple du Saint-Esprit, appelé à dire des paroles venues du Saint-Esprit.

Oui, ces paroles de l’Esprit doivent remplir nos cœurs et nos bouches.

Ces paroles sont de l’or basé sur l’argent.

Elles sont conçues par l’Esprit (l’or) mais basées sur l’œuvre du Christ (l’argent).

Voilà les véritables pommes d’or sur des ciselures d’argent.

Ce qui veut dire que, pour parler par l’Esprit, il faut appartenir à Christ.

La garantie que c’est l’Esprit qui parle en nous, c’est que nous ne nous appartenons plus à nous-mêmes, mais que nous sommes à Christ, et que notre bouche est devenue comme la bouche de Christ, une bouche crucifiée aux paroles de la chair, une bouche réservée aux paroles de l’Esprit.

C’est pourquoi Jacques écrit : " Une source ne peut donner à la fois de l’eau douce et de l’eau amère. "

Veille donc sur ta bouche, peuple de Dieu.

Donne-là entièrement à Jésus pour que, à travers toi, soient prononcées uniquement les paroles de l’Esprit.

" La Muraille" N°14/1987

" Mettez en pratique la Parole de Dieu, ne vous contentez pas de l’écouter " (Jacques 1 : 22).

Méfiez-vous des raccourcis !

Méfiez-vous des raccourcis - Etude de Warren W. WIERSBE

Alors que nous traversions la région montagneuse du Kentucky (USA), nous avions décidé de prendre un raccourci.

La route était agréable et facile, du moins le paraissait-elle…

En fait, elle était très peu fréquentée ; si peu fréquentée même que les tortues s’y prélassaient en toute sécurité !

Nous en avons rapporté une à la maison, pour la plus grande joie de nos enfants ; mais il est évident que ce genre de route ne convient absolument pas aux gens pressés.

De plus, le raccourci en question se révéla très incommode, dangereux, et il nous fit perdre en définitive beaucoup de temps.

Nul doute qu’il existe dans les différents domaines de la vie d’authentiques raccourcis nous permettant de gagner du temps et de ménager nos forces.

Mais dans des domaines aussi graves que la formation du caractère et le service de Dieu, il faut apprendre à se méfier des raccourcis.

1) – C’est ainsi par exemple que, pour mieux comprendre les Saintes Ecritures, certains lecteurs achètent des Bibles " d’étude " dûment annotées, avec nombre de détails ayant un caractère encyclopédique.

Il semble pourtant que le sens, le sens profond de la Parole de Dieu ne cesse de leur échapper.

Et cela parce que, dans leur impatience, ils veulent brûler les étapes.

Le problème est qu’ils ne savent pas distinguer le fait de la vérité qu’il illustre ; ils ne font aucune distinction entre l’appréhension intellectuelle et la perception spirituelle de la vérité.

Alors même qu’ils se penchent avidement sur des plans, des résumés, des graphiques, traquant les références et les contre-références, ils ne donnent jamais à l’Esprit Saint le temps de les instruire.

2) – L’absence de raccourcis au niveau de la connaissance de Dieu implique qu’il n’y a pas non plus de raccourci dans la formation du caractère chrétien.

L’étude de la Parole de Dieu nous révèle le Dieu de la Parole, et à mesure que nous le connaissons mieux, nous lui ressemblons davantage.

Par contraste avec une réputation qui peut s’établir du jour au lendemain, la formation du caractère est donc un travail de longue haleine.

La Bible illustre ce principe de mille manières.

Il n’a pas fallu moins de treize ans, par exemple, pour faire du jeune Joseph le sauveur du peuple d’Israël.

Au programme – programme établi par Dieu lui-même – il y avait l’envie et la haine de ses frères à son égard, les années de service en Egypte, la prospérité et l’adversité, la joie et la peine.

Mais l’homme qui en vint un jour à gouverner l’Egypte aux côtés du pharaon était un homme sorti de la grande école de Dieu, et donc prêt à faire sa volonté.

Il en fut de même de Moïse.

Bien que formé à l’école des plus grands sages de l’Egypte ancienne, celui qui allait devenir le libérateur et le législateur d’Israël n’était pas du tout préparé à de telles responsabilités, et bien incapable de servir Dieu.

Sa véritable formation, il allait la recevoir au cours de quarante longues années de vie au désert, une " classe " certes bien inattendue pour un diplômé d’université !

Utile, ce séjour ?

Oui, car Dieu avait pour dessein de le former ou, pour être précis, de transformer un petit chef au sang vif, prompt à la colère, en un conducteur d’hommes à la patience inlassable.

Les chrétiens sont parfois déconcertés à la pensée que Dieu s’intéresse plus à l’ouvrier qu’à l’œuvre.

Rien cependant n’aurait empêché Dieu de secourir Job et sa famille par l’intermédiaire de ses anges.

Et il aurait suffi d’une seule parole de sa bouche pour faire sortir Israël d’Egypte … Mais non.

Pour former des hommes aptes à le seconder dans sa tâche, il a délibérément choisi le chemin le plus long.

Voilà la méthode à suivre en ce qui concerne l’éducation de nos enfants.

Il est bien sûr plus facile de faire vous-même tel ou tel travail ménager - la vaisselle par exemple - que de motiver vos enfants ; mais ils doivent apprendre à obéir et à travailler.

Ce n’est pas l’ouvrage qui est en cause, mais l’homme.

La formation du caractère nous interdit la facilité, ou si vous voulez, les raccourcis.

3) – Or si les raccourcis sont néfastes dans le domaine de la perception spirituelle et de la formation du chrétien, ils ne le sont pas moins quand il s’agit d’édifier l’Eglise locale.

Il existe actuellement dans l’Eglise une tendance à insister sur les méthodes et les objectifs.

La démarche n’a rien de répréhensible en soi, à condition toutefois que ces objectifs et ces méthodes ne soient pas des moyens détournés d’exalter l’humain.

Certaines méthodes déshonorent l’Evangile ; en fait elles le bradent.

Certains objectifs ne sont que le reflet des ambitions personnelles du responsable local, à l’exclusion de l’œuvre et de la gloire de Dieu.

Une parabole de l’Evangile met en scènes deux bâtisseurs, dont l’un, trop pressé, construisit sa maison sans lui donner des fondations suffisamment solides.

Moins avare de son temps, l’autre constructeur prit soin de fonder sa maison sur le roc, et quand vint la tempête, la première maison s’écroula tandis que l’autre resta debout.

La première méthode s’est avérée désastreuse, surtout si l’on songe aux habitants de la maison ; quant au constructeur, il a dû apprendre à ses dépens ce qu’il en coûte de prendre des raccourcis.

Il n’y a de croissance que là où règne la vie, et l’Eglise n’échappe pas à cette loi.

Si ce développement se définit en termes de qualité et de quantité, notons cependant qu’il est d’abord interne avant d’être externe, car la croissance authentique est une question de nutrition et donc de maturité, plutôt qu’une simple adjonction de membres.

Au cours de mes trente années de ministère à travers le monde, j’ai eu connaissance de toutes sortes de projets concernant l’édification de l’Eglise.

Certains n’ont malheureusement réussi qu’à ruiner le ministère.

C’est avec raison que G. Macdonald a pu dire : " Pour l’homme qui mène sa vie sans se soucier de Dieu, l’alternative est simple : s’il échoue, ce sera d’une manière lamentable ; s’il réussit, ce sera pire ! "

Si vous recherchez l’approbation des hommes, prenez tous les raccourcis possibles et proclamez vos résultats.

Si par contre vous recherchez la gloire de Dieu, soyez fidèles à ce qu’il préconise : à savoir la méditation de la Parole, la prière, le témoignage, le sacrifice et la souffrance.

Et laissez-le se charger des conséquences.

Après tout, c’est " Dieu qui fait croître " (1 Corinthiens 3 : 7).

4) – Prendre des raccourcis ne permet pas non plus de résoudre les difficultés de l’existence.

Par-delà les tracasseries du quotidien, je veux surtout parler des situations qui font peser une véritable menace sur notre vie, parce qu’elles ont des causes profondes, lointaines, et qu’elles secrètent de l’amertume.

J’ai souvent été confronté à de tels drames, et tout au long de mon ministère pastoral, j’ai plus d’une fois constaté avec étonnement qu’après avoir laissé le mal mûrir pendant très longtemps, certaines personnes s’attendent à le voir disparaître en un clin d’œil… grâce au pasteur, et grâce à Dieu…. !

Les gens qui ont des problèmes - que ce soit au niveau du couple, de la famille ou de l’individu - ont tous tendance à chercher des expédients qui aggravent la situation.

Or, comme l’a très bien dit G. Chesterton : " L’inconvénient majeur de la précipitation, c’est de nous faire perdre beaucoup de temps. "

Vouloir résoudre rapidement un problème permet à la rigueur d’en modifier les données connues, mais non d’aller à la racine du mal.

Il existe des conseillers qui, tels les faux prophètes du temps de Jérémie, pansent la plaie " à la légère ", en disant : " Paix, Paix ! et il n’y a point de paix " (Jérémie 6 : 14).

5) – Enfin, l’usage des raccourcis est tout aussi répréhensible pour tout ce qui touche au réveil des âmes.

Bien que l’Eglise ait désespérément besoin d’un réveil, il faut savoir qu’une telle expérience n’est jamais le résultat d’une méthode bien appliquée, rapide et facile.

Le réveil est parfois considéré comme un événement pouvant être " importé ", un phénomène susceptible de se reproduire de ville en ville ; si l’humble ministère d’un frère a engendré le réveil ici, pourquoi pas là-bas ?

C’est possible en effet, car Dieu est souverain.

Mais en raison justement de cette souveraineté de Dieu, ce n’est pas certain.

Mieux vaut alors nous méfier des raccourcis, même – ou surtout – dans le domaine spirituel.

Le vrai réveil n’est pas un effort vers Dieu, mais un don de Dieu.

Il n’est pas importé de l’extérieur, car l’œuvre divine commence dans le cœur de l’homme, et au cœur de son Eglise.

Exode 13 : 17 / 18 nous enseigne que Dieu ignore délibérément les raccourcis.

C’est ainsi qu’après avoir fait sortir Israël d’Egypte, " Dieu ne le conduisit pas par le chemin des Philistins, quoique le plus proche".

Il a choisi le chemin le plus long, et c’est encore ainsi qu’il agit aujourd’hui.

La mentalité du " tout et tout de suite " a si bien pénétré l’Eglise que les chrétiens sont sans cesse en quête de recettes, de procédés instantanés.

Or le temps est un facteur très important.

L’intervention de Dieu s’inscrit toujours dans la durée, comme en témoignent d’ailleurs la nature et l’histoire de l’Eglise, y compris la Bible.

Chacun sait qu’il suffit de quelques heures pour faire pousser un champignon ; mais qu’en est-il du chêne ?

S’il est vrai que Dieu accorde parfois de très grandes bénédictions en très peu de temps, son action est en général lente et délibérée.

Il me semble que le désir d’aller sans cesse au plus court, cette fièvre des raccourcis, camoufle en réalité le refus de se conformer aux principes de Dieu et d’en payer le prix.

La prière, l’étude des Ecritures, l’examen des mobiles personnels et les patientes semailles de la vérité sont les formes d’un lent et dur labeur, aujourd’hui remplacé par des méthodes du genre " fast food " : succès garanti et immédiat.

Or, si les résultats sont à peu près certains, il ne faut pas s’attendre à de véritables fruits.

Car l’existence du fruit implique l’existence de racines qui, à leur tour, exigent un travail très en profondeur.

Tout cela prend du temps.

En conclusion à un sermon adressé à de futurs pasteurs, Spurgeon a dit : " Pour ceux qui fuient les contraintes du ministère, le jour des comptes sera terrible. Mais ceux qui endurent tout au bénéfice des élus récolteront la gloire. "

Attention aux raccourcis, ils pèsent lourd dans la balance !

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