Voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde

Matthieu 28 : 20

Il y a quelque temps a été publié un petit livre ayant pour titre : " Dirigé par Dieu. "

Ce titre n’est guère attrayant, car des expressions telles que : " Direction, être dirigé " sont employées dans les cercles pieux ou prétendant l’être.

Nous le trouvons assez souvent dans la Bible, surtout dans l’Ancien Testament et dans les Psaumes.

Abraham est " conduit " ; de même Moïse, le peuple, les fidèles, les prophètes.

Pensons au Psaume 23 : " L’Eternel est mon berger ; il me conduit le long des eaux tranquilles. "

Et bien loin : " Il me mène sur des sentiers unis. "

Et au Psaume 143, il est dit : " Que ton bon esprit me conduise sur le droit chemin. "

Mais ce titre : " Dirigé par Dieu " est suivi d’un sous-titre : " Témoignages d’hommes modernes. "

Et ce sous-titre pique notre curiosité, car il affirme que, aujourd’hui encore, on peut être dirigé.

L’auteur prétend, en quelque sorte, que les histoires merveilleuses de la Bible ont une suite, même au XXème siècle, même aujourd’hui.

Ce mot de direction est employé dans un sens tout spécial.

Il ne signifie pas seulement l’intervention occasionnelle d’une puissance supérieure dans notre vie, comme si Dieu voulait corriger quelque chose sur notre chemin.

Il arrive qu’on dise, dans un discours d’enterrement : " Dieu, dans sa bonté, a dirigé ou changé telle ou telle circonstance. "

Ou bien nous croyons reconnaître ici ou là, dans notre propre vie, la main sage de Dieu, et nous l’appelons alors : Le maître des destinées !

Ici, il s’agit d’autre chose.

Il s’agit, pour ainsi dire, d’une direction continue.

Une vie dirigée par Dieu n’est pas une vie où Dieu rectifie certaines erreurs, par-ci par-là, remet en ordre certains rouages ; non, c’est une vie dans laquelle nous lâchons consciencieusement le gouvernail pour le laisser entre les mains de Dieu.

Ici Dieu n’est pas seulement le capitaine de notre vaisseau, celui qui dirige la traversée dans les grandes lignes, qui fixe le but du voyage, mais il est aussi le pilote dont la main tient toujours le gouvernail, et le manœuvre continuellement, comme le fait le pilote de nos bateaux à vapeur.

Jésus se laissait diriger ainsi.

Il pouvait dire : " Le Père est avec moi. " Nous avons l’impression que Jésus était toujours à portée de la voix de son Père, et vivait sous ses yeux.

Il ne veut pas faire sa volonté, mais " la volonté de Celui qui l’a envoyé. "

Et c’est pourquoi il lève toujours de nouveau les yeux vers son Père et lui demande : " Père, est-ce bien ? "

Nous reconnaissons clairement cette attitude dans l’histoire des noces de Cana, où il répond à sa mère qui le presse d’intervenir : " Mon heure n’est pas encore venue. "

Il n’a pas reçu de Dieu l’ordre d’agir ; il attend ; il doit attendre jusqu’à ce que Dieu lui dise :
" C’est le moment. "

Et comme il lutte âprement à Gethsémané, pour arriver à accepter la volonté de son Père, qui lui montre Golgotha !

Si nous voulons établir clairement la différence entre ce que le langage chrétien appelle direction et ce que ce mot signifie en réalité, nous dirons ceci : Les gens pieux parlent de direction quand, exceptionnellement, Dieu est intervenu, a mis quelque chose en ordre dans leur vie, a résolu une difficulté.

Nous disons, par contre : La direction, c’est l’état normal.

Dieu n’intervient pas seulement ici ou là dans notre vie, mais il veut s’en emparer, l’avoir entre ses mains, pour nous conduire dans les moindres détails, pour que nous puissions nous confier à lui dans les moindres détails.

Et dès lors nous savons que les choses ne sont pas en règle seulement dans des cas exceptionnels, mais toujours, aussi longtemps que nous sommes dirigés, c'est-à-dire en contact avec l’Esprit de Dieu et soumis à ses ordres.

Or, le petit livre dont nous avons parlé affirme que cela peut arriver encore aujourd’hui.

Il est possible que des hommes modernes, au milieu de la vie, du tourbillon modernes, vivent sous cette direction.

Bien plus, le livre affirme que cela n’arrive pas seulement à quelques privilégiés, mais que tout chrétien doit y arriver.

" Un vrai chrétien, dit-il, est un chrétien dirigé. "

Il ne suffit pas d’être orthodoxe dans ses croyances, d’être moral et social et véridique et homme d’Eglise.

Non, la marque distinctive et décisive à laquelle se reconnaît le racheté, l’enfant de Dieu, c’est que sa vie est dirigée, conduite journellement par l’Esprit Saint.

Il s’agit ici d’un lien si étroit avec cet Esprit qu’il embrasse les moindres détails de la vie quotidienne.

Entendons-nous : Il n’est pas nécessaire que je perçoive des voix, que je consulte des oracles, ces oracles fussent-ils la Bible ou les " Paroles et Textes ! "

Mais je dois me mettre sous l’influence du Saint-Esprit, croire qu’il est tout près de ceux qui le prennent au sérieux et lui obéissent, si près qu’il leur dira peut-être : " Tu dois écrire telle ou telle lettre ; tu rencontreras, au bon moment, telle ou telle personne dont tu as besoin ou qui a besoin de toi, et tu sauras lui dire ce qu’il faut. "

Nous pouvons, naturellement, faire chaque jour mille choses sans attendre une direction spéciale, tout comme un enfant dans la maison paternelle agit librement et correctement dans tous les cas, sans réfléchir longtemps, parce qu’il connaît la volonté de ses parents et l’esprit de la maison.

Je serai comme un enfant arrivé à l’âge de raison qui, chaque matin, consulte ses parents pour savoir ce qu’ils attendent de lui pendant la journée, et qui leur donne aussi l’occasion d’exprimer leur volonté.

S’ils ne disent rien de spécial, l’enfant sait qu’ils n’attendent rien de spécial.

Alors il accomplira tout simplement et sans hésitation la tâche quotidienne.

S’il survient un événement extraordinaire, et qu’il ne connaisse pas la volonté de ses parents dans ce cas particulier, il ira vers eux, et leur demandera ce qu’il doit faire.

Un chrétien qui veut être conduit se met journellement sous la direction du Saint-Esprit pour que celui-ci lui donne ses instructions.

Si une fois ou l’autre, la direction ne vient pas, - ce qui peut arriver, - il n’insistera pas, mais cherchera la communion avec le Christ.

Il est évident que le silence est ici nécessaire, il faut se taire devant Dieu pour que Dieu puisse parler.

Il est évident aussi qu’il faut mettre de côté ses propres pensées et ses propres désirs pour que Dieu puisse exprimer les siens.

Et il faut, cela va sans dire, sonder l’Ecriture sainte, qui nous aidera à comprendre les ordres reçus.

C’est pourquoi le silence devant Dieu est une nécessité absolue pour le chrétien qui veut vraiment être dirigé.

Je me souviens d’avoir entendu, aux leçons d’équitation, une expression technique assez étrange.

Le maître nous apprenait à " rassembler " le cheval.

Il s’agissait de donner à l’animal la position voulue pour qu’il sente la plus légère pression. Nous devons nous mettre, chaque jour de nouveau, dans l’attitude de l’obéissance.

Alors Dieu peut vraiment nous diriger ; alors se réalise ce qui est dit au Psaume 32 : " Mon œil te conduira. "

Et voyez, mes amis, cela est vraiment possible.

Le lien entre Dieu et ses enfants est beaucoup plus étroit que nous ne le pensons.

Disons-le toujours de nouveau : Avec le temps, nous avons pris une attitude de fausse modestie à l’égard de Dieu ; c’est comme si nous étions séparés de ses richesses et de ses trésors par une vitre épaisse, et comme si nous y lisions l’inscription : N’y touchez pas !

Mais n’est-il pas absurde de se cramponner, d’une part, à la parole de Jésus : " Je suis avec vous tous les jours ", et de faire, d’autre part, comme s’il n’était pas là, ou comme s’il ne pouvait rien et n’avait rien à dire ?

S’il est là, il se passera quelque chose ; Jésus pourra faire au moins ce qu’il faisait quand il vivait ici-bas.

Et lorsqu’il promet ceci : " Quand viendra l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité, " il ne parle pas de l’esprit d’un professeur de religion qui nous transmet son savoir, mais il parle de l’Esprit qui nous fera entrer dans la vérité divine, si bien qu’il n’y aura plus d’erreurs, plus d’égarements dans nos vies.

Nous devons compter, d’une façon toute concrète, avec cet Esprit, qui pénètre et dirige notre vie, qui est une réalité pratique.

Ne nous contentons pas de chanter pieusement : " Prends en ta main la mienne, et conduis-moi ", et d’affirmer : Sans toi, je ne puis faire même un seul pas ", pour agir ensuite à notre tête.

Puisque cet Esprit est en Dieu, nous devons aussi admettre qu’il peut accomplir des miracles.

Car là où est Dieu, il y a de quoi s’étonner et s’émerveiller.

Nous devons être sûrs que cet Esprit dirige nos vies dans tous les détails, si bien que tous les rouages fonctionnent sans accrocs, à la condition que nous soyons dociles absolument, que nous n’y mettions pas de désordre par nos manques de disciplines et notre obstination.

Et n’oublions pas que l’Esprit dont il s’agit est saint !

Cela implique qu’une vie dirigée par Dieu doit être une vie sanctifiée.

" Soyez saints, comme je suis saint ! "

La plus petite poussière dans le rouage d’une montre est un élément de désordre ; chaque désobéissance, chaque péché en est un, et peut interrompre le contact avec celui qui dirige, amener des aberrations

Une vie dirigée est donc une vie parfaitement propre.

La moindre malpropreté doit être enlevée, et le seul endroit où cela puisse se faire, toujours de nouveau, c’est la croix, nous le savons tous.

Le seul remède du monde qui puisse purifier les pécheurs se trouve à Golgotha.

Il est temps de parler des résultats obtenus dans une vie ainsi dirigée par Dieu.

Le premier, et le plus beau, c’est le calme qui pénètre en nous quand nous sommes dirigés.

Il n’y a plus d’angoisse, plus d’énervement, plus d’impatience, plus de hâte fiévreuse, plus de sentiments inutiles d’infériorité, plus de crainte des hommes et des choses.

C’est Dieu qui porte la responsabilité de ma vie.

" Ce qu’il lui plaît de faire – m’est toujours salutaire ! "

Il suffit que je lui reste fidèle, et tout va bien, sinon toujours à mes yeux, ou selon le jugement du monde, mais aux yeux de Dieu.

Il peut arriver que des situations en apparence désastreuses ou désespérées servent la cause du royaume de Dieu, et qu’il les mène à une fin glorieuse.

Il y a autre chose encore : Nous ferons l’expérience que nous sommes bien dirigés.

" Tu conduis les tiens, Seigneur, - sur la route du bonheur. "

Nous constatons que l’Esprit saint connaît toutes choses mieux que nous-mêmes, et que ses ordres, ses décisions sont justes.

Et enfin, notre vie devient féconde. Nous recevrons des tâches.

Le sentiment douloureux de la solitude, de l’inutilité cesse.

Nous entrons en contact avec des hommes qui ont besoin de nous, pour lesquels nous pouvons faire quelque chose.

La communion d’esprit devient une réalité. Nous avons la joie de trouver des frères et des sœurs, des parents, des enfants.

Une vie dirigée par Dieu est une vie bénie, riche, précieuse.

Et le miracle redevient une réalité. Nous voyons des choses sur lesquelles nous ne comptions plus, que nous croyions devenues impossibles depuis que la Bible est achevée.

Nous en verrons demain encore.

Grâce à ces expériences, le bonheur et la paix et une grande assurance entrent en nous.

Nous sommes devenus riches, nous nous sentons d’autant plus riches que nous pouvons distribuer nos trésors à pleines mains.

Qu’y a-t-il de plus beau ! Et en le faisant, nous nous enrichissons toujours davantage.

Et ces bienheureuses expériences nous rendent vigilants.

Nous savons que tout dépend de la direction sous laquelle nous sommes.

Nous savons que toute désobéissance a des suites fâcheuses.

C’est comme si, dans une conduite électrique, le fil se cassait, le contact étant interrompu.

C’est pourquoi notre plus grande préoccupation, - je dirai même notre seule vraie préoccupation, - doit être de rester sous la direction de Dieu.

Si le contact est interrompu, faisons tout pour le rétablir.

Les hommes dirigés ainsi s’examinent toujours de nouveau, sérieusement, pour voir si quelque obstacle les sépare de Dieu, s’ils gardent pour eux quelque chose qu’ils ne peuvent pas encore remettre à Dieu.

Ils savent ce qui est en jeu, et cela les pousse à être, toujours de nouveau, parfaitement honnêtes envers eux-mêmes.

Et l’on ne devient honnête, tout à fait honnête, que si l’on fait silence devant Dieu.

Alors, comme quelqu’un le disait l’autre jour, " on ouvre la fenêtre du côté de Jérusalem. "

La lumière et l’air du ciel peuvent entrer.

Il n’est pas nécessaire qu’on entende des paroles extraordinaires.

Souvent ce magnifique bain d’air et de lumière accordé à l’âme suffit pour que tout s’éclaircisse pendant la journée, les grandes et les petites décisions, et que sur chacun de nos pas tombe un rayon divin.

Telle a été la vie de Jésus, dans les grandes et dans les petites choses ; elle a été la vie des apôtres.

Et comme ils étaient dirigés, qu’ils n’agissaient pas par leurs propres forces, leur œuvre prospérait.

Si la nôtre ne prospère pas aujourd’hui, nous devons nous examiner sérieusement.

Cela ne vient-il point de ce que nous ne sommes pas des hommes dirigés, de ce que nous entreprenons trop, sans avoir fait silence d’abord, pour écouter la voix de Dieu ?

Ou pouvons-nous vraiment croire que des conducteurs spirituels qui vivent dans une fièvre, un tourbillon continuel, chez lesquels le téléphone retentit du matin au soir, qui étouffent sous des amas de paperasses, qui ont à peine le temps de prendre leurs repas, combien moins encore de se taire devant Dieu et de s’absorber dans sa parole, pouvons-nous croire que ces conducteurs-là soient vraiment conduits ?

Nous nous plaignons toujours de vivre dans une époque où rien ne se passe, où il n’y a pas de miracles, pas de prophéties, où l’amour n’existe plus !

Mais ce n’est pas notre époque qui est mesquine, ce sont les hommes qui sont petits, parce qu’ils n’ont plus avec eux et en eux l’Esprit du Dieu vivant.

Ce qui manque à notre temps, ce n’est rien d’autre que la direction du Saint-Esprit.

Nous n’avons pas la conviction que cet Esprit est là, qu’il n’est pas devenu impuissant, mais qu’il a encore la même force merveilleuse qu’aux premiers temps du christianisme.

Il manque des hommes qui comptent avec la réalité du Saint-Esprit dans leur vie quotidienne, qui prennent au sérieux la présence du Christ vivant, jour après jour.

Nous devons nous approprier personnellement la parole de Jésus que nous citions au début :
" Voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. "

Cette parole agira dans nos vies, et nous en verrons toute l’efficacité.

Alors le calme et l’assurance entreront dans nos cœurs, et le découragement disparaîtra ; nous saurons que le pilote tient le gouvernail et nous conduit vraiment.

Le temps des petites choses est passé ; l’esprit du christianisme primitif commence à souffler.

Le miracle se renouvelle.

En d’autres termes : Si nous croyons réellement à cette présence, il est vraiment présent ; si nous réglons nos vies et nos journées comme s’il était là, il est vraiment là, hier, aujourd’hui et éternellement !

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